Selon la Note de conjoncture de septembre de l’Insee, la consommation des ménages devrait reprendre de l’allant au 3e trimestre après un début d’année en légère baisse (+0,3 % prévu, après +0,0 % au 2e trimestre et −0,3 % au 1er trimestre). Cependant, les derniers indicateurs conjoncturels parus sont plutôt mitigés.

Après plusieurs mois de repli, la confiance des ménages s’est stabilisée en septembre (inchangé à 87, –6 pt par rapport à février). Elle demeure toutefois inférieure à sa moyenne de long terme (cf. Graphique 1), ce qui suggère une demande des ménages sans véritable élan au 3e trimestre. Les ménages témoignent par ailleurs d’une capacité d’épargne au plus haut : la capacité d’épargne future atteint son maximum historique et la capacité actuelle demeure au-dessus de sa moyenne historique, reflet d’un taux d’épargne toujours élevé (18,9 % au 2e trimestre). Si leur opinion sur le niveau de vie s’est légèrement redressée, les ménages affichent une opportunité de faire des achats importants en contraction, avec des intentions contrastées selon les biens : en hausse pour les voitures et les logements, en baisse pour les biens d’équipements, stables pour les achats d’aménagement du logement. Enfin, la perception des prix s’est normalisée. 

Graphique 1 : Évolutions des enquêtes mensuelles de conjoncture auprès des entreprises et des ménages 

Evolutions des enquêtes mensuelles de conjoncture auprès des entreprises et des ménages

Le climat des affaires dans le commerce de détail envoie le même signal en poursuivant sa baisse en septembre (−5 pt, après −8 pt en août), s’éloignant un peu plus de sa moyenne de long terme. Le solde des ventes passées et les perspectives générales d’activité repartent à la baisse alors que l’incertitude économique est particulièrement élevée. Dans le commerce et la réparation automobiles spécifiquement, les ventes passées reculent alors que les intentions de commandes rebondissent.

Les données dures confirment un tableau mitigé pour la consommation en biens. En août, l’Insee fait état d’une légère progression de la consommation des ménages en biens après un mois de juillet en net repli (+0,1 %, après −0,6 %, révisé de −0,3 pt ; cf. Graphique 2). Toutefois, l’acquis de consommation en biens à fin août reste négatif (−0,2 %, après +0,1 % au 2e trimestre). La légère hausse de la consommation en août masque des évolutions contrastées : alors que l’habillement reprend des couleurs (+1,8 %, après −2,6 %), les biens durables se contractent légèrement sous l’effet du contrecoup de la consommation d’équipement du logement (−2,3 %, après +2,7 %). La consommation de matériels de transport repart à la hausse (+1,2 %, après −1,7 %), tandis que la consommation d’énergie est quasi-stable (−0,1 %, après −1,7 %) : la baisse des dépenses d’énergie domestique ce mois-ci (gaz-électricité : −0,2 %, après −0,3 %) étant compensée par la timide progression de la cokéfaction-raffinage (+0,1 %, après −3,5 %). L’acquis de consommation d’énergie domestique reste bien orienté (à +3,9 %) comme anticipé, en contrecoup de la baisse du 2e trimestre (−4,5 %) liée aux températures particulièrement douces en avril. La consommation alimentaire est stable en août (+0,0 % après −0,3 %), mais son acquis à fin août pour le 3e trimestre et fortement négatif (−1,2 %, après +1,5 % au 2e trimestre).

Graphique 2 : Contributions à la croissance de la consommation des ménages en biens Contributions à la croissance de la consommation des ménages en biens

Le climat des affaires dans les services offre toutefois des raisons d’espérer une croissance de la consommation au 3e trimestre, avec une progression en septembre : le solde sur l’activité passée rebondit et se rapproche de sa moyenne historique, tandis que les soldes sur les prix achèvent leur normalisation. Cette hausse est essentiellement tirée par l’information-communication, qui connait une nette progression retrouvant sa moyenne de longue période. Les autres branches sont orientées à la baisse, notamment l’hébergement-restauration et le transport routier de marchandises.