Pakistan - Veille hebdomadaire du 26/09/2025
Chaque semaine, retrouvez l’actualité économique du Pakistan dans les brèves économiques et financières pour la région Asie du Sud et sur la page internet du Service économique d’Islamabad.
Rencontre entre le Premier ministre Shehbaz Sharif et la direction de la Banque mondiale et du FMI à New-York
En marge de son déplacement à New York à l’occasion de la 80ᵉ session de l’Assemblée générale des Nations Unies, le Premier ministre pakistanais, Shehbaz Sharif, a rencontré les responsables de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international. À cette occasion, il a confirmé l’engagement du Pakistan à mettre en œuvre le Country Partnership Framework de la Banque mondiale, un programme décennal doté de 40 Mds USD visant à soutenir les réformes structurelles prioritaires : élargissement de l’assiette fiscale, réforme de la gouvernance énergétique, privatisation des entreprises publiques et investissements dans la résilience climatique.
Dans le même temps, le Premier ministre a appelé le FMI à prendre en compte les effets économiques des récentes inondations, qui ont lourdement affecté le Pendjab et le Sindh, alors que démarre cette semaine à Islamabad la seconde revue du programme de Facilité élargie de crédit. Les destructions agricoles et d’infrastructures pourraient retrancher plusieurs dixièmes de point de croissance et accroître les tensions budgétaires, au risque de compliquer l’atteinte des objectifs convenus avec le Fonds. Islamabad plaide ainsi pour un ajustement réaliste des cibles fiscales et macroéconomiques, afin de maintenir la trajectoire de stabilisation tout en finançant l’effort de reconstruction
La Banque mondiale alerte sur le recul du Pakistan en matière de réduction de la pauvreté
Dans son dernier rapport consacré à la réduction de la pauvreté au Pakistan (Pakistan: Bold, Sustained, People-Centered Reforms Needed to Reduce Poverty, Build Resilience, and Protect Vulnerable Populations), la Banque mondiale souligne l’urgence d’engager des réforme pour réduire durablement la pauvreté, renforcer la résilience et protéger les ménages vulnérables.
Le rapport rappelle que le Pakistan a vu ses progrès en matière de réduction de la pauvreté s’inverser après une longue période d'amélioration entre 2001 et 2019, où le taux de pauvreté national était passé de plus de 60 % à environ 22 %. Depuis 2020, divers chocs — notamment la pandémie de COVID-19, l’inflation importée, la guerre en Ukraine, ainsi que les inondations majeures de 2022 et 2025 — ont fragilisé ce modèle de croissance.
Dans une perspective macroéconomique, le rapport avertit que sans mise en œuvre rapide et soutenue de ces réformes, le Pakistan risque de rester coincé dans une croissance modeste, incapable de générer suffisamment d’emploi ou d’atténuer les vulnérabilités externes. L’exposition aux chocs climatiques, la dépendance aux transferts de migrants, les contraintes de financement extérieur, ainsi que les pressions inflationnistes importées par les denrées alimentaires et l’énergie constituent des risques majeurs.
Plan de soutien de l’industrie pharmaceutique à l’export
Le gouvernement pakistanais a annoncé un plan destiné à soutenir les exportations du secteur pharmaceutique et destiné à les porter à 30 Mds USD d’ici cinq ans, contre environ 950 M USD actuellement. Cette feuille de route repose des incitations fiscales, une simplification de la réglementation et le développement de partenariats public-privé destinés à stimuler la compétitivité du secteur. Le Pakistan souhaite notamment attirer davantage d’investissements étrangers, renforcer la production locale de principes actifs et développer des zones industrielles dédiées. L’objectif est aussi de diversifier les débouchés commerciaux, en s’appuyant sur une demande croissante en Afrique, au Moyen-Orient et en Asie centrale. Selon les autorités, la montée en puissance du secteur pharmaceutique doit contribuer à réduire le déficit commercial structurel du pays et soutenir la création d’emplois qualifiés.
Derniers développements dans le secteur minier
Le secteur minier continue d’attirer l’intérêt des entreprises étrangères : l’entretien américaine US Strategic Metals a signé un MoU pour l’exploration et la production de minerais critiques (cuivre, nickel, terres rares).
Par ailleurs, le projet de Reko Diq (mine cuivre-or dans la province du Baloutchistan) connait de nouveaux développements avec l’augmentation du coût de développement de la première phase, approuvée par la Commission de coordination économique présidée par le ministre des Finances. Le coût est ainsi porté à 7,7 Mds USD, soit une hausse de 79 % par rapport à l’estimation initiale. L’ECC a aussi approuvé des garanties souveraines pour un prêt de 390 M USD destiné à financer une liaison ferroviaire de 880 km vers le port de Karachi.