En 2024, le taux d’épargne des ménages a atteint 18,2 %, un niveau nettement supérieur à sa moyenne de 14,6 % entre 2010 et 2019. Cette hausse tient en partie à la baisse de la consommation textile, dont la part dans le revenu disponible brut (RDB) est passé de 3,6 % en moyenne entre 2010 et 2019 à 2,8 % en 2024, contribuant ainsi à elle seule pour +0,8 pt à la hausse du taux d’épargne.

La consommation textile, qui représente le poste de dépenses « habillement-textile », regroupe les vêtements et chaussures, les articles de cuir (maroquinerie, …), la bagagerie et les produits textiles (linge de maison). Elle recouvre les dépenses effectuées par les ménages français mais aussi par les touristes étrangers achetant en France. L’Insee suit ces dépenses chaque mois comme sous-poste de la consommation des ménages en biens et les données ont été trimestrialisées pour cette analyse. 

Graphique 1 - Évolution de la consommation des ménages en textile  Graphique 1 - Evolution de la consommation des ménages en textile

Entre 2000 et 2009, la consommation de produits textiles en volume progressait en moyenne de +0,3 % par an, mais depuis la crise financière mondiale, la dynamique s'est inversée, avec une évolution trimestrielle moyenne légèrement négative (−0,1 % entre 2010 et 2019) (cf. Graphique 1). Leur part dans la consommation totale des ménages en valeur a ainsi reculé de 4,8 % en 2010 à 4,2 % en 2019. La crise sanitaire a accentué la baisse et la consommation textile n’avait pas retrouvé en 2024 son niveau de 2019, restant inférieur de près de 7,0 % à sa légère tendance baissière pré-pandémique.  Sa part dans les dépenses totales de consommation des ménages a elle aussi continué de baisser à 3,7 % en 2024.

Cette baisse de la consommation textile peut s’expliquer par plusieurs facteurs :

  • La progression des importations de produits d’ultra fast-fashion chinois, qui tire les prix vers le bas, avec un prix moyen observé autour de 4 € contre 15 € toutes gammes confondues.
  • La généralisation de l’usage de la seconde main, de façon progressive et durable, avec des prix inférieurs aux prix du neuf comme l’illustre l’étude Refashion.
  • Une part croissante de consommateurs cherchant à limiter leurs achats pour des raisons environnementales : ainsi, 13 % des ménages indiquent limiter leur consommation pour des raisons écologiques, selon l’Insee dans sa Note de conjoncture de juin 2025.  

Toutefois, si la consommation textile a reculé en volume, le nombre de pièces achetées a continué de progresser. En 2023, il était supérieur de 3,5 % à son niveau de 2019. Cette divergence peut s’expliquer par un effet qualité et un effet composition. D’une part, l’Insee mesure les volumes en déflatant la dépense par des indices de prix à qualité constante : si la qualité baisse à prix affiché inchangé (par exemple un tee-shirt au grammage plus faible), le prix « équivalent à qualité constante » est relevé, ce qui diminue le volume. D’autre part, le panier a pu se déplacer vers des articles moins chers (ex. chaussettes) plutôt que des articles plus coûteux (ex. manteaux), si bien que dix petits articles pèsent moins en volume qu’un seul article onéreux.