Brèves de l'ASEAN semaine 36 (2025)
FAITS SAILLANTS : ASEAN : Xi Jinping reçoit plusieurs dirigeants d’Asie du Sud-Est | Thaïlande : destitution de la PM Paetongtarn le 29 août | Singapour : Temasek annonce une nouvelle réorganisation interne
Région
Xi Jinping renforce ses liens avec l’ASEAN en marge du sommet de l’OCS et du défilé du 3 septembre
À l’occasion du sommet de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) à Tianjin, suivi du défilé militaire organisé à Pékin le 3 septembre pour marquer le 80ᵉ anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale en Asie, le président chinois Xi Jinping a tenu une série d’entretiens bilatéraux avec des dirigeants d’Asie du Sud-Est. Parmi les 26 chefs d’État et de gouvernement présents à la cérémonie figuraient notamment Tô Lâm (Vietnam), Thongloun Sisoulith (Laos), Prabowo Subianto (Indonésie) et Anwar Ibrahim (Malaisie). Les discussions avec le Vietnam ont porté sur la coopération politique et la préparation du 75ᵉ anniversaire des relations bilatérales, tandis qu’avec le Laos elles ont porté sur la sécurité régionale et la lutte contre la criminalité transfrontalière, Vientiane réitérant son appui à l’initiative chinoise de gouvernance mondiale (GGI). Les échanges avec l’Indonésie ont mis en avant la coopération dans les minerais critiques, l’économie numérique, l’intelligence artificielle et le projet de digue côtière à Java, et ceux avec la Malaisie ont concerné les infrastructures (East Coast Rail Link), les technologies (semi-conducteurs, IA) ainsi que le processus d’adhésion aux BRICS. Ces entretiens faisaient suite aux rencontres de Xi Jinping avec Hun Manet (Cambodge), Pham Minh Chinh (Vietnam) et Min Aung Hlaing (Birmanie) en marge du sommet de l’OCS.
Indonésie
PIB indonésien en hausse de 5,1 % au T2-2025, malgré des signaux de ralentissement
L’économie indonésienne aurait progressé de 5,12 % au deuxième trimestre 2025, par rapport à la même période l’an passé, et après 4,87 % au T1, selon les données publiées début août par l’agence des statistiques. Celles-ci sont toutefois remises en question par les économistes, alors que les principaux indicateurs économiques pointent plutôt vers un ralentissement de l’activité. A titre d’exemple, la production manufacturière s’est contractée au T2 (indice PMI inférieur à 50 sur l’ensemble de la période), la fréquentation des hôtels est inférieure à son niveau de 2024 et les ventes de voiture sont en baisse. Selon l’agence des statistiques, au T2, la croissance aurait été tirée par la consommation des ménages (4,96 %) et une reprise de l’investissement (6,99 %, le plus haut niveau enregistré en 4 ans).
Taux directeur abaissé à 5,0 % en août, quatrième baisse en un an
La banque centrale a à nouveau abaissé son taux directeur le 20 août, à 5,0 % pour la 3ème fois depuis le début de l’année et 4ème fois en un an. Elle a également abaissé le taux de la facilité de dépôt, à 4,25 %, et de la facilité de prêt, à 5,75 %. La banque centrale entend ainsi stimuler l’économie, alors que l’inflation devrait rester dans la fourchette de 1,5 à 3,5 %. Une nouvelle baisse du taux directeur en fin d’année 2025 n’est pas exclue.
L’IDX recule de 3,6 % après les manifestations
La bourse de Jakarta a ouvert en baisse de 3,6 % lundi 1er septembre alors que d’importantes manifestations ont eu lieu dans les grandes villes du pays pendant le week-end, au cours desquelles une dizaine de personnes ont trouvé la mort et des dégâts, dont le coût a été estimé à 53 M USD par les autorités, ont été causés. L’augmentation de l’indemnité d’hébergement des parlementaires, à 50 M IDR par mois (environ 3 000 USD), soit près de 20 fois le salaire minimum de Java-centre, le plus faible du pays, a provoqué fin août la colère de la population, qui fait face à une hausse des prix du riz ainsi qu’une augmentation du chômage. Le décès d’un conducteur de taxi-moto, renversé par un véhicule de police dans la nuit du 28 au 29 août, a aggravé une situation déjà tendue.
Malaisie
Croissance légèrement revue à la baisse à 4,4 % pour le T2-2025
Le département des statistiques malaisien (DOSM) a légèrement révisé à la baisse la croissance pour le 2ème trimestre qui s’établit à 4,4 % (après 4,4 % au 1er trimestre) contre 4,5 % en première estimation. L’expansion du PIB est restée portée par la demande interne avec notamment des contributions positives de 3,2 pt pour la consommation privée (+5,3% en g.a.), de 2,7 pt pour les investissements (+12,1% en g.a.) et de 0,8 pt pour les dépenses des administrations publiques (+6,4 % en g.a.). Les exportations nettes ont contribué négativement à la croissance ( 2,6 pt) en raison d’une forte contraction de l’excédent des biens ( 80,7% en g.a.). Sur le plan de l’offre, la progression du PIB a été portée par l’ensemble des secteurs non extractifs, les services (60 % du PIB ; +5,1 % en g.a.) et l’industrie manufacturière (23 % ; +3,7 % en g.a.) principalement, celui des hydrocarbures et des mines (5 % du PIB) ayant reculé de 5,2 % en g.a. La Malaisie conclut ainsi le semestre avec une croissance de 4,4 % en g.a., en baisse par rapport au 1er semestre 2024 (5,0 % en g.a.).
Forte hausse des IDE français en Malaisie en 2024
Selon les données publiées par la Banque de France, les investissements directs français en Malaisie ont atteint 1 501 M EUR en flux nets en 2024, contre 250 M EUR l’année précédente, et 2 650 M EUR en stock (+145,1 % en g.a.). La Malaisie a été la 1ère destination des investissements français en flux en Asie et la 10ème dans le monde avec une part de 9,7 % dans le total des flux nets d’IDE français à l’étranger. Selon les statistiques malaisiennes, les investissements français ont été réalisés principalement dans le secteur des industries extractives et la France est devenue le 5ème pays investissant dans le pays (21ème en 2023) avec une part de 10,8 % dans les flux nets d’IDE entrants, après Singapour (41,4 %), Hong Kong (35,6 %), les Etats-Unis (22,1 %) et le Japon (12,0 %). Elle a progressé du 19ème au 13ème rang en stock.
Nouveau projet de loi sur les marchés publics
Recommandé depuis plusieurs années par le FMI et la Banque mondiale, un projet de loi sur les marchés publics a été déposé au Parlement le 25 août. Il vise à renforcer la gouvernance et la transparence dans les processus d’appel d’offres pour la fourniture de biens, de services et de travaux ainsi qu’à optimiser l’utilisation des finances publiques. Ce nouveau cadre s’appliquera aux entités fédérales et sous-fédérales ainsi qu’aux organismes et entreprises publiques bénéficiant de fonds publics. Il instaure différents niveaux de contrôle avec notamment la création d’un conseil ad hoc auprès de chaque ministère et Etat fédéré qui inclut des représentants du ministère des Finances et d’un tribunal d’appel indépendant. Différents seuils d’attribution des marchés sont définis, ceux d’un montant supérieur à 50 M MYR (11,8 M USD) relevant de la décision des ministres ou des chefs de gouvernement fédéré. Des sanctions financières sont par ailleurs prévues en cas de non-application de la loi. Le texte, adopté par la Chambre basse le 28 août et qui doit encore être adopté au Sénat, fait l’objet de critiques sur l’absence de contrôle indépendant et la possibilité pour les ministres et les chefs de gouvernement locaux d’exempter du champ d’application les allocations financières ponctuelles accordées aux entreprises publiques.
Singapour
Renforcement du partenariat Inde-Singapour
En visite officielle en Inde, le Premier ministre singapourien Lawrence Wong a annoncé avec son homologue Narendra Modi de nouveaux accords pour approfondir la coopération dans l’intelligence artificielle et les semi-conducteurs, alors que New Delhi cherche à atténuer l’impact du relèvement à 50 % des droits de douane américains. Les deux pays, qui ont également scellé des partenariats dans le transport maritime, l’aviation civile et la formation de compétences au niveau des États, visent à couvrir l’ensemble de la chaîne de valeur des semi-conducteurs, de la R&D à la logistique. Singapour, qui représente environ 10 % de la production mondiale de puces, apparaît comme un partenaire clé au moment où l’Inde s’apprête à produire ses premières puces nationales d’ici fin 2025. Pour mémoire, les échanges bilatéraux se sont élevés à 34,3 Md USD en 2024–25, et Singapour demeure le premier investisseur étranger en Inde, avec près d’un quart des flux cumulés depuis 2000.
Nouvelle réorganisation de Temasek
Temasek Holdings a annoncé, le 28 août 2025, une refonte organisationnelle majeure qui prendra effet au 1ᵉʳ avril 2026. Cette décision intervient dans un contexte de croissance record du portefeuille – 434 Md SGD (338 Md USD) au 31 mars 2025, en hausse de 11,8 % sur un an – mais aussi de performances passées jugées plutôt décevantes, le rendement total annualisé sur dix ans (∼5 %) demeurant en deçà de celui du benchmark de référence (MSCI ACWI ; ∼9 %) et du Straits Times Index (∼6 %), l’indice boursier singapourien. L’entreprise a indiqué vouloir se « positionner pour le nouvel environnement mondial » et « agir avec une responsabilité et un alignement accrus ». Pour son CEO Dilhan Pillay, le « cadre de référence » dans lequel Temasek évoluait est en pleine mutation et le fonds doit désormais avoir un « focus plus affûté » dans l’allocation de son capital. Cette réforme s’accompagnerait également de changements significatifs dans le management, avec la montée en responsabilité d’une « nouvelle génération » de dirigeants.
Vietnam
Le Vietnam met fin au monopole d’Etat sur les lingots d’or
Le gouvernement vietnamien a officiellement mis fin, fin août 2025, au monopole de l’État sur le marché de l’or, une réforme historique attendue de longue date. À travers le décret n°232/2025/ND-CP, entré en vigueur le 26 août, la Banque d’État du Vietnam (SBV) n’est plus la seule autorisée à produire des lingots d’or et à gérer l’import-export des matières premières aurifères. Ce rôle exclusif, exercé notamment via la marque nationale SJC qui représente 80 % du marché vietnamien, est désormais ouvert à la concurrence, dans un cadre strictement réglementé. Cette ouverture vise à stimuler la concurrence dans la production et le commerce de l’or, équilibrer l’offre et la demande et stabiliser le marché intérieur de l’or, régulièrement sujet à des tensions de prix et de disponibilité. Désormais, les banques commerciales et les entreprises agréées, répondant à des critères financiers précis, notamment celui sur le capital social minimum (1,9 Md USD pour les banques et 39 M USD pour les entreprises), pourront obtenir une licence pour produire et commercialiser des lingots d’or, ainsi que pour importer et exporter de l’or non transformé. En contrepartie, elles devront faire preuve de transparence : rendre publics les prix d’achat et de vente, ne pas déléguer cette activité à des intermédiaires, conserver les informations sur les transactions et leurs clients et remettre des rapports périodiques à la SBV.
La croissance du secteur manufacturier vietnamien se maintient, mais à un rythme plus mesuré
Selon le dernier rapport de S&P Global, le PMI (Purchasing Managers’ Index) du Vietnam du mois d’août 2025 s’est établi à 50,4 en août, en léger recul par rapport aux 52,4 de juillet, tout en restant au-dessus du seuil critique des 50 points. Ce niveau reflète une croissance modérée mais soutenue de l’activité industrielle vietnamienne. La production a augmenté pour le quatrième mois consécutif, bien que le rythme ait ralenti par rapport à juillet. Pour S&P, le maintien de cette dynamique en août constitue un signe positif, mais la baisse des nouvelles commandes, en particulier à l’export, soulève des inquiétudes quant à la capacité des entreprises à poursuivre cette dynamique dans les mois à venir alors que le secteur continue de subir les effets des droits de douane américains. En parallèle, les pénuries de matériaux demeurent également un obstacle important et les fabricants ont continué de réduire leurs effectifs. Néanmoins, avec des perspectives tarifaires qui semblent se stabiliser, S&P Global entrevoit la possibilité d’une amélioration progressive de la demande, ce qui contribuerait à soutenir la croissance de la production industrielle du Vietnam dans les mois à venir.
Thaïlande
Destitution de la PM Paetongtarn le 29 août et incertitudes liées à la nomination d’un nouveau gouvernement
La Cour Constitutionnelle prononcé le 29 août la destitution de la Première ministre (PM) Paetongtarn, entraînant la démission de l’ensemble des membres de son gouvernement. L’ex PM thaïlandaise a été reconnue coupable de violation de l’éthique requise d’une Première ministre lors d’un appel ayant fuité entre la PM Paetongtarn et Hun Sen, Président du Sénat cambodgien, dans le contexte des conflits territoriaux entre la Thaïlande et le Cambodge des derniers mois. Phumtham Wechayachai a été nommé PM par intérim. Il occupait déjà cette fonction depuis la suspension de Paetongtarn en juillet. Un accord a été conclu entre le parti Bhumjaithai, qui avait quitté la coalition au pouvoir, menée par le Pheu Thai, lors de la suspension de la Première ministre, et le People’s Party (opposition, plus grand groupe au Parlement), ce dernier s’engageant à soutenir l’élection du dirigeant du Bhumjaithai, M. Anutin Charnvirakul, à la fonction de PM, en échange de la promesse d’élections législatives anticipées sous 4 mois et d’un référendum sur une réforme de la Constitution. La Chambre des représentants se réunira le vendredi 5 septembre pour élire un nouveau Premier ministre, qui devra ensuite former un nouveau gouvernement auquel le People’s Party ne devrait pas participer.
Croissance à +3,0% et bonne dynamique de l’investissement au S1, nouvelle baisse du taux directeur par anticipation du ralentissement au S2
Au T2 2025, la croissance décélère légèrement à +2,8% (après +3,2% au T1, données révisées). Côté demande, elle est soutenue par une accélération de la formation brute de capital fixe (+5,8% après +4,7%), grâce à une reprise de l’investissement privé (+4,1% après -0,9%). Côté production, l’agriculture se maintient (+6,0% après +6,2%), l’industrie accélère légèrement (+0,8% après +0,4%) et les services décélèrent (+3,5% après +4,1%). La bonne dynamique de l’investissement se reflète également dans les projets approuvés par le Board of Investment, indicateur avancé à 12-18 mois et qui concerne les secteurs prioritaires du gouvernement. Au S1, le montant des projets approuvés s’élève à 32,2 Md USD (+ 139 % en g.a.), ce qui correspond déjà à 93 % du niveau enregistré sur l’année 2024 (34,6 Md USD). Près de la moitié de ces projets d’investissement (16,2 Md USD) concernent les data-center. A l’issue de son comité de politique monétaire du 13 août, la Banque de Thaïlande a voté à l’unanimité la baisse de 25 points de base de son taux de refinancement, à 1,5 %, son plus bas niveau depuis 2022, et la 4ème baisse en 10 mois. Si le comité n’a pas révisé ses prévisions de croissance pour 2025 et 2026, il a justifié sa décision au regard des droits de douane américains qui “exacerberont les problèmes structurels et affaibliront la compétitivité”. Il a également indiqué que la politique monétaire devrait être accomodante à l’avenir, pour que “les conditions financières soient propices à l’adaptation des entreprises”.
Tourisme atone et mesures de soutien, électrification du marché automobile en bonne route, accord d’échange de crédits-carbone signé avec Singapour
La NESDC a abaissé sa prévision de touristes internationaux pour 2025 à 33 M, contre 37 M précédemment. Du 1er janvier à mi- août, 20,8 M de touristes internationaux sont entrés en Thaïlande, soit une baisse de 7,0% en g.a. Pour soutenir le secteur, le gouvernement a mis en place (i) Tourist Digipay, un programme pilote qui facilite la conversion des cryptomonnaies en Thai baht pour les visiteurs étrangers et (ii) Buy International, Free Thailand Domestic Flights un programme d’offre pour 21,7 M USD de 200 000 billets d’avion vers des destinations domestiques pour les touristes internationaux arrivés depuis une compagnie aérienne thaïlandaise entre septembre et novembre, par le ministère du Tourisme et des Sports. Les véhicules électriques (VE) représenteraient désormais 17,7 % du marché automobile, contre 11,4 % en 2024, avec 66 000 immatriculations sur les 7 premiers mois de l’année. Les ventes pourraient accélérer en fin d’année, alors que la subvention EV3, dont le montant peut atteindre 4600 USD, sera supprimée en 2026. Le 19 août, la Thaïlande et Singapour ont signé un accord de mise en oeuvre sur les transferts de crédits carbone, dans le cadre de l’article 6.2 de l’Accord de Paris. Premier accord de ce type conclu entre Singapour et un pays de l’ASEAN, il s’inscrit dans les ambitions thaïlandaises de s’établir comme un pôle de la finance verte.
Philippines
Les Philippines enregistre une croissance de 5,4% au S1-2025, légèrement en deçà de l’objectif du gouvernement (5,5-6,5%)
L’économie des Philippines a enregistré une croissance de 5,5% au second trimestre 2025, légèrement supérieure aux 5,4 % du trimestre précédent, mais inférieure au rythme observé un an plus tôt (6,5%). Le pays se classe ainsi à la seconde place en ASEAN derrière le Vietnam (8%). Sur l’ensemble du premier semestre, la croissance atteint ainsi 5,4%, légèrement en deçà de l’objectif annuel révisé fixé par le gouvernement (5,5 – 6,5). La dynamique reste portée par le secteur des services (+6,6 %), qui pèse 62,7 % du PIB. L’agriculture enregistre également un net rebond (+4,5 % contre –0,9 % au S1 2024). Du côté de la demande, la consommation des ménages (70,9% du PIB) continue de croitre à un rythme dynamique (+5,4% en g.a). Les dépenses courantes de l’État ont également fortement augmenté (+13,1 %), expliquées par la tenue des élections de mi-mandat de mai. Parallèlement l’inflation a continué de ralentir sur l’ensemble du semestre s’établissant à 0,9 % en juillet (contre 2,9% en janvier) ce qui a permis à la Banque Centrale de poursuivre l’assouplissement monétaire, avec une troisième réduction de 25 pdb en août, ramenant son taux directeur à 5 %.
La BAsD vient d’accorder un prêt aux Philippines (750 M USD) destiné à lutter contre la faim et la malnutrition, en cofinancement AFD (200 M USD)
Les Philippines viennent de valider un prêt de politique publique de 750 M USD pour financer le programme de lutte contre la faim et la malnutrition « Walang Gutom ». Ce prêt sera cofinancé par la Banque Asiatique de Développement (400 M USD), l’Agence Française de Développement (200 M USD) ainsi que le Fonds de l'OPEP pour le développement international (150 M USD). Le programme vise à répondre à l’insécurité alimentaire qui touche plus de 40 % de la population, à travers des distributions mensuelles de bons électroniques de 3 000 PHP à 750 000 ménages vulnérables. Il cible également la malnutrition, près de la moitié de la population n’ayant pas accès à une alimentation saine et équilibrée. La situation est particulièrement critique chez les enfants de moins de cinq ans, dont 29 % souffrent d’un retard de croissance entraînant des séquelles cognitives et sanitaires durables. Ces carences représentent un coût économique estimé à 8,5 Mds USD par an, soit 2 % du RNB.
Le déficit commerciale se creuse au S1-2025, malgré la croissance des exportations
Le déficit commercial se creuse à nouveau au premier semestre 2025 (-2% en g.a) atteignant 32,1 Md USD (soit 14,2% du PIB) malgré une augmentation des exportations (+ 10,9%, à 27,0 Md USD). Ces exportations sont toujours portées par la croissance constante du secteur des produits électroniques (+5,1%), premier poste d’exportation philippin (52,6% du total). Les Etats-Unis restent le premier débouché des exportations, captant 16% des exportations philippines, suivis par le Japon, Hong-Kong et la Chine. Concernant les importations (+6,1%), la Chine demeure le premier pays fournisseur, représentant 28,3% des importations du pays (en hausse de 3% en g.a.).
Cambodge
Une dette publique sous contrôle
Selon le ministère de l'Économie et des Finances, la dette publique du Cambodge a atteint 12,67 Md USD à la fin du deuxième trimestre 2025, soit 12,4 % de hausse par rapport à la même période l’année dernière. La dette publique est libellée à 46 % en dollars américains, 18 % en droits de tirage spéciaux du FMI (DTS), 11 % en yens (JPY), 10 % en yuans (CNY), 8 % en euros (EUR) et 7 % dans d'autres devises. La dette extérieure en représente la quasi-totalité (12,54 Md USD), soit environ 26 % du PIB. Le MEF considère donc que la situation reste soutenable et que le risque de surendettement demeure faible. Au premier semestre 2025, le gouvernement a signé de nouveaux prêts concessionnels avec ses partenaires au développement pour un montant de 196 M USD, soit une diminution d'environ 37 % en glissement annuel. Par ailleurs, le Royaume a remboursé près de 268 M USD au premier semestre 2025, dont près de 146 M USD destinés à la Chine (sur un encours de 4,1 Md USD dû à la Chine).
Hausse chinoise, recul global
Le Royaume a accueilli un peu plus de 3,7 M de touristes internationaux au cours des sept premiers mois de 2025. Le tourisme chinois reste le seul en croissance, avec environ 690 000 visiteurs, soit une augmentation de près de 50 % par rapport à la même période de l'année dernière. En parallèle, l’arrivée du vol inaugural de Ruili Airlines, entre Kunming et Sihanoukville, semble s’inscrire dans le dynamisme du tourisme chinois. Cependant, si l’aéroport de Sihanoukville a accueilli 31 129 touristes internationaux, contre 9 823 en 2024 au cours des sept premiers mois de l’année (+217 %), les arrivées sont toujours inférieures à 2019, où l’aéroport avait accueilli près de 410 000 touristes (-92 %). Globalement, l’ensemble du tourisme est en recul. La fermeture de la frontière terrestre avec la Thaïlande depuis le 23 juin a fortement pesé sur les arrivées. En juillet, les arrivées depuis la Thaïlande ont diminué de 17,5 %, tandis que les arrivées internationales totales ont chuté d’environ 40 %.
Birmanie
Programme de prêts concessionnels de 193 M USD pour soutenir la reconstruction
D’un montant de 700 Md MMK (soit 193 M USD au taux de change en ligne), le programme est co-financé par le Fonds national de gestion des catastrophes naturelles (500 Md MMK) et le Fonds de stabilisation des marchés de la Banque centrale birmane (200 Md MMK). Les prêts seront fléchés vers la reconstruction des habitations et bâtiments, mais aussi vers les fonds de roulement des PME, les investissements dans les biens d’équipement, l’énergie renouvelable et la restructuration des grandes entreprises. Des prêts temporaires pour les entreprises en charge de la reconstruction des infrastructures publiques sont également prévus. Les institutions financières participant au programme sont AYA Bank PCL, uab Bank PCL, CB Bank PCL, Ayeyarwaddy Farmers Development Bank, Yoma Bank, Construction, Housing and Infrastructure Development Bank, Myanmar Citizens Bank, Kanbawza Bank, Best Merchant Finance Co., Ltd, et Zega Finance Co., Ltd.
Rebond de l’indice PMI industriel en août
L’indice PMI industriel de S&P rebondit à 50,4 en août, après 49,5 en juillet, signalant une amélioration du secteur manufacturier. Par ailleurs, selon S&P, l’emploi enregistrerait sa progression la plus rapide depuis trois ans, sur fond d’embauches à temps plein et d’augmentation de la masse salariale. Les entreprises auraient profité de l’allègement de la pression sur les coûts pour réduire leur prix au départ d’usine, pour la première fois en cinq ans. La majorité des industriels demeurent prudents et anticipent peu de changement du niveau de la production.
Le commerce bilatéral Birmanie / Thaïlande en baisse au S1-2025
Les échanges commerciaux entre les deux pays se sont établis à 3,3 Md USD au S1 2025, soit une baisse de 24,9 % en g.a. Les importations thaïlandaises en Birmanie ont diminué de 16,3 % à 2,0 Md USD, et les exportations birmanes de 35 % à 1,3 Md USD. En particulier, les exportations de gaz birmanes vers la Thaïlande ont diminué de 17,9 % en valeur, à 0,9 Md USD, ce qui s’inscrit dans la fin du cycle de vie du champ de gaz de Yetagun.
Prévisions FMI (07/25)