L’industrie aéronautique et spatiale en France représente la première contribution sectorielle à la balance commerciale, avec +28,7 Md€ en 2024. Les exportations aéronautiques, au premier rang desquelles celles d’Airbus, ont ainsi un impact macroéconomique significatif.

Les exportations françaises, en repli au 1er trimestre, ont étés pénalisées par les livraisons aéronautiques. Si elles progressent légèrement au 2e trimestre, elles restent toujours pénalisées par des performances aéronautiques décevantes.

En tant que l’un des quatre pays fondateurs de l’entreprise, la France accueille le siège social d’Airbus ainsi que des lignes d’assemblage final pour tous ses avions commerciaux. En outre, depuis 2024, les livraisons d'avions assemblés en Allemagne et en Chine sont désormais comptabilisées comme des exportations françaises en raison de la position de donneur d’ordre du siège français.

Fin juillet, Airbus a présenté ses résultats pour le premier semestre 2025. Les difficultés d’approvisionnement persistantes ont entraîné des reports de livraisons, qui n’ont atteint que 306 avions livrés au premier semestre 2025, contre 323 au premier semestre 2024. La livraison de moteurs et de toilettes est notamment pointée du doigt, paralysant la livraison de dizaines d’appareils. Malgré ces retards, l’entreprise maintient ses objectifs pour 2025 annoncés en février. La livraison de 820 aéronefs est ainsi prévue sur l’ensemble de l’année, soit une hausse de +7,0 % par rapport aux 766 avions livrés en 2024. En dépit de la persistance de goulots d’étranglement, le plan de production par avions est également maintenu (voir graphique infra).

L’ouverture de deux nouvelles lignes de production d’A320 en Chine et aux États-Unis au 2nd semestre 2025 ainsi que l’allégement de contraintes d’approvisionnement devrait soutenir la montée en cadence prévue par Airbus. Airbus fait en effet état de nombreux appareils presque prêts à la livraison dont l’achèvement dépend uniquement de la livraison de certaines pièces manquantes spécifiques de la part de ses fournisseurs. En 2026, si les montées en cadence annoncées sont atteintes pour l’A330 et l’A220 et qu’il n’y a pas de perte de cadence sur les autres lignes de production par rapport au rythme moyen de 2024, Airbus livrera environ 876 avions. L’entreprise dépassera ainsi son record de livraison de 863 avions en 2019.

Les prévisions annoncées en février étaient fondées sur l’absence de mesures tarifaires. L'accord conclu récemment entre l'UE et les États-Unis en matière commerciale, qui garantit des droits de douane nuls pour les avions commerciaux, a été reçu positivement par le secteur.   

  Livraisons d'Airbus dans le Monde