Bulletin économique d'Afrique de l'Ouest - T2 2025
Bulletin économique d'Afrique de l'Ouest - T2 2025
Le deuxième trimestre 2025 a débuté avec l’annonce le 2 avril par la seconde administration Trump de droits de douanes minimums sur toutes les importations américaines, sauf quelques exceptions, et de « droits de douane réciproques » pour les importations de 57 pays ciblés. Si certains pays sont durement touchés comme la Côte d’Ivoire, avec des droits de douane de 21%, les réactions gouvernementales des États d’Afrique de l’Ouest sont dans l’ensemble restées mesurées. Le Ghana (17% de droits de douanes) a par exemple amorcé un dialogue avec l’administration afin d’obtenir des allègements ciblés. Cependant dans l’ensemble il faut relever que la CEDEAO n’exportait en 2023 que 9,5 Md USD vers les États-Unis, soit 7,4% de ses exportations totales. Par ailleurs le pétrole étant exonéré de ces hausses de droits de douane, c’est plutôt par le canal de la baisse du cours du baril que certaines économies exportatrices d’hydrocarbures, comme celle du Nigeria, pourraient être impactées.
C’est ainsi que les 20 et 21 juin à Abuja, avant le sommet de la CEDEAO qui a désigné la Sierra Leone pour succéder au Nigeria à la Présidence de l’organisation, s’est tenue la réunion d’un Sommet économique d’Afrique de l’Ouest. Ce sommet devait relancer les discussions pour l’intégration régionale dans le contexte de l’offensive douanière lancée par le Président Trump, mais aussi suite au retrait du Mali, du Burkina Faso et du Niger de la CEDEAO. Ce sommet a eu un succès mitigé. Si l’un des objectifs était de préserver un forum de discussion auquel participeraient les pays sahéliens, il n’a pas été atteint puisqu’aucun des trois pays n’a envoyé de représentant officiel. Le Président Tinubu a prononcé un discours déplorant la faible intégration économique de la sous-région et appelant au renforcement de la connectivité des infrastructures et de l’environnement des affaires. C’est surtout l’intervention de Patrice Talon qui a marqué ce forum. Le Président béninois a mis en cause les administrations des pays participants pour les innombrables obstacles qu’elles laissaient persister. Le Bénin et le Nigeria ont ainsi signé un accord bilatéral pour accélérer leur intégration économique et être les pionniers d’une plus grande intégration au niveau sous-régional.
Avec cette actualité en toile de fond, le bulletin économique de ce trimestre analyse au niveau de la sous-région les stratégies de financement de plusieurs acteurs clés. Il s’agit d’abord de la stratégie de développement du secteur privé des bailleurs de fonds internationaux, qui montent en puissance et mobilisent de nouveaux outils de financement et d’accompagnement. Il s’agit également de la stratégie de l’Union européenne en Afrique de l’Ouest, dans son volet de coopération, mais aussi dans son volet commercial qui cherche des voies praticables depuis que la négociation d’un Accord de partenariat économique avec la CEDEAO n’a pas abouti. Dans les parties dédiées à certains pays, il est proposé une évaluation du risque pour le Nigeria d’une baisse des cours du pétrole telle que celle provoquée par l’offensive douanière américaine. On trouvera aussi des éclairages sectoriels concernant l’activité portuaire au Nigéria, les secteurs de la santé et de l’énergie en Côte d’Ivoire et de l’eau en Mauritanie. Enfin l’étude au Togo de la présence économique indienne nous rappelle l’intensité de la concurrence internationale dans la sous-région.
Vous trouverez dans ce bulletin les éléments suivants :
Afrique de l’Ouest :
- Stratégie des bailleurs de fonds pour le développement du secteur privé.
- La stratégie de développement de l’Union Européenne en Afrique de l’Ouest.
Nigéria :
- Baisse du baril : quelles perspectives pour le Nigeria en 2025 ?
- L’activité portuaire au Nigeria.
Côte d’Ivoire :
- Le secteur de la santé en Côte d’Ivoire.
- Les énergies renouvelables en Côte d’Ivoire.
- La Côte d’Ivoire à l’aube d’une révolution énergétique ?
Mauritanie :
- Cartographie des problématiques autour de l’eau en Mauritanie, présence française.
Togo :
- La présence économique indienne.