Le FMI salue les réformes et ajuste sa prévision de croissance pour 2025 ; Baisse du prix du carburant par Dangote aux distributeurs ; La banque Jaiz double son profit en 2024 ; Le Nigeria reçoit 65 M USD de la BM pour améliorer les marchés publics ; MTN ouvre le plus grand data center d’Afrique de l’Ouest à Lagos ; Le Ghana reçoit 360 M USD pour stabiliser son économie ; Lancement du plan “24-Hour Economy” pour l’emploi ; Ghana Cocoa Monitor, une gouvernance juste pour une filière durable.

 

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LE CHIFFRE À RETENIR

13,7%

Le Ghana enregistre une inflation de 13,7% en juin 2025, le niveau le plus faible depuis 2021.

 

 

Nigeria

Le FMI salue les réformes économiques du gouvernement et réhausse sa prévision de croissance pour 2025 à 3,4%

Le Fonds monétaire international a présenté les conclusions de sa mission annuelle au Nigeria (article IV). Dans son rapport, l’institution souligne les progrès réalisés grâce à des réformes structurantes engagées depuis 2023, telles que la suppression progressive des subventions sur le carburant et la libéralisation du marché des changes. Ces mesures ont favorisé la stabilité macroéconomique et renforcé la résilience du pays.

Le FMI révise à la hausse la prévision de croissance pour 2025, de 3,0% en avril 2025, à 3,4%, l’amélioration des conditions de production compensant la baisse des cours du pétrole et reflétant l’entrée en activité de la raffinerie de Dangote. Pour 2026, le FMI projette une croissance plus modérée de 3,2%.

Sur le plan monétaire, le FMI souligne la stabilisation du cours de la monnaie nationale, et l’évolution favorable de l’inflation, en baisse à 23,0% en mai 2025 d’après la Banque centrale nigériane (CBN). Le FMI qualifie la politique de cette dernière, de rigoureuse et appropriée, et appelle à poursuivre ainsi jusqu’à ce que la désinflation soit solidement établie.

Tout en recommandant des décisions politiques souples du fait du niveau élevé d’incertitude, le FMI dresse un bilan globalement optimiste : le Nigeria entre dans une phase de consolidation macroéconomique, stimulée par des réformes audacieuses.

 

Réduction du prix de vente du carburant par Dangote aux distributeurs

Le 30 juin 2025, le groupe Dangote a annoncé une réduction du prix « ex-depot » du carburant issu de la raffinerie basée à Lekki à 840 NGN le litre, soit une réduction de 40 NGN par rapport au prix précédent de 880 NGN le litre. Une mesure présentée comme une aide immédiate aux automobilistes et aux distributeurs de carburant, dans un contexte de baisse des cours mondiaux du pétrole.

Cette réduction reflète les évolutions du marché international et devrait stimuler la concurrence entre les distributeurs de carburant, dans un pays où les prix de l’essence ont augmenté de plus de 33,5% depuis mai 2024, d’après le bureau des statistiques (NBS).

 

En 2024, le profit de la banque islamique Jaiz a plus que doublé

Jaiz Bank annonce enregistrer un bénéfice de 24,4 Md NGN pour l’exercice 2024 marquant une progression de plus de 120% par rapport à l’exercice précédent (11 Md NGN). Cette forte hausse du bénéfice s’explique par une nette augmentation des revenus issus des activités d’investissement qui ont plus que doublé (+159%), notamment pour les financements interbancaires de type Moudaraba (prêts sans intérêt, avec partages des profits) et les investissements en Sukuk.

Les dépôts de la clientèle ont connu une nette progression, passant de 467 à 905 Md NGN, tout comme le total des actifs de la banque, désormais établis à plus de 1 081 Md NGN. Ces chiffres témoignent d’une confiance renforcée de ses clients.

Etablie en 2012, Jaiz Banka été la première banque nigériane a opéré selon les principes de la banque islamique.

 

La Banque mondiale renforce son soutien au Nigeria, de 65 M USD, en faveur de l’amélioration des normes des marchés publics

La Banque mondiale a approuvé un prêt supplémentaire de 65 M USD pour le projet SPESSE (Sustainable Procurement, Environmental, and Social Standards Enhancement) au Nigeria, portant le financement total de cette initiative à 145 M USD d’ici 2029. Lancé en février 2020 avec un prêt de 80 M USD, SPESSE vise à renforcer les capacités institutionnelles pour la gestion des normes de passation de marchés, en matière environnementale et sociale, dans les secteurs public et privé.

Ce financement additionnel répond à la demande du gouvernement fédéral de poursuivre et d’amplifier ce programme. Le projet entend professionnaliser les acteurs de la commande publique, améliorer la transparence et l’efficacité grâce à des initiatives comme la mise en œuvre de l’e-Procurement (e-GP), et moderniser la gestion des risques environnementaux et sociaux par des politiques et systèmes adaptés.

 

MTN inaugure le plus grand data center Tier III d’Afrique de l’Ouest à Lagos

MTN Nigeria a lancé le Sifiso Dabengwa Data Centre, présenté comme le plus grand data center Tier III d’Afrique de l’Ouest, avec une capacité initiale annoncée de 4,5 mégawatts et un objectif de montée en puissance jusqu’à 20 mégawatts selon la demande.

L’investissement total pour les deux phases aurait atteint 235 M USD, dont 20 M USD pour les infrastructures cloud. Doté de fonctionnalités d’auto-orchestration inédites au Nigeria, le data center devrait permettre aux développeurs de gérer de manière autonome leurs ressources, à l’instar des services proposés par Amazon Web Services ou Microsoft Azure. MTN entend ainsi proposer des services cloud compétitifs, localisés et facturés en nairas, réduisant la latence et facilitant l’accès pour les entreprises nigérianes. La création de ce centre s’inscrit dans la stratégie de diversification de MTN vers les services aux entreprises, dans un contexte où les prix facturés aux particuliers sont réglementés et trop faibles selon l’entreprise pour soutenir la croissance des revenus. Le centre porte le nom de l’ancien CEO de MTN Nigeria, Sifiso Dabengwa, en hommage à son rôle fondateur.

 

Ghana

 

Le Ghana reçoit 360 M USD de la Banque mondiale pour renforcer sa stabilité macroéconomique et accélérer ses réformes structurelles

Le 27 juin 2025, la Banque mondiale a approuvé un décaissement de 360 M USD au profit du Ghana, dans le cadre de la deuxième opération de financement de politique de développement pour une reprise résiliente, pilotée par l’Association internationale de développement (IDA). Ce soutien constitue la première tranche d’un appui total de 730 M USD destiné à accompagner les efforts du pays en matière de stabilisation macroéconomique et de réformes structurelles.

Cette opération vise à restaurer la soutenabilité budgétaire par une mobilisation accrue des recettes intérieures, renforcer la stabilité du secteur financier et favoriser l’investissement privé, améliorer la discipline financière dans le secteur énergétique et consolider la résilience sociale et climatique.

Ce décaissement intervient à un moment charnière, alors que le pays attend l’approbation, le 7 juillet, d’une nouvelle tranche de 370 M USD du FMI, au titre du programme de la Facilité élargie de crédit (FEC) signé en 2023. À ce jour, le Ghana a reçu 1,92 Md USD sur les 3 Md USD prévus.

Les résultats des réformes engagées sont tangibles selon le ministère des Finances : la croissance a atteint 6,9% au deuxième trimestre 2024, son plus haut niveau en cinq ans, portée par les secteurs industriel, agricole et des TIC. L’inflation a été divisée par plus de deux en deux ans (22,1% en octobre 2024 après 54,1% en décembre 2022), tandis que les réserves internationales ont été portées à 11 Md USD à fin juin 2025 (soit cinq mois d’importations). Le ratio dette/PIB est passé de 79,2% à 74,6% en quelques mois, à la faveur d’un accord de restructuration réussi incluant eurobonds et créanciers officiels.

Enfin, plusieurs programmes sociaux ont été renforcés : le nombre de bénéficiaires du programme national de cantines scolaires a augmenté de 141%, les prestations sociales « LEAP » ont doublé et la gratuité de la dialyse a été instaurée.

 

Lancement de la stratégie “24-Hour Economy” pour relancer l’emploi et l’industrialisation

Le président John Dramani Mahama a officiellement lancé la stratégie « 24-Hour Economy », présentée comme le socle de sa politique économique pour accroître l’emploi, stimuler les exportations et transformer structurellement l’économie ghanéenne.

Bien plus qu’une extension des horaires d’activité, l’initiative vise à faire fonctionner en continu des secteurs clés – agro-industrie, industrie manufacturière, transports, santé, services numériques – afin d’exploiter pleinement les ressources humaines et économiques du pays.

Organisée autour de huit piliers (Grow24, Make24, Build24, Show24, Connect24, Aspire24, Fund24, Go24), la stratégie entend rompre avec un modèle extractif peu générateur d’emplois, en favorisant la production et la valeur ajoutée locales. Elle s’accompagne du lancement du Corridor économique de la Volta, combinant irrigation, parcs agro-industriels et transport fluvial.

Le financement reposera sur FUND24, une plateforme mixte (public-privé) visant à mobiliser 4 Md USD, dont 300 M USD en capital initial pour trois véhicules d’investissement dédiés aux infrastructures et à la logistique. Une facilité de 1 Md USD de crédits concessionnels soutiendra les PME et coopératives, complétée par un Fonds d’équité PME ciblant les entreprises dirigées par des jeunes et des femmes.

La Development Bank Ghana et le Ghana Infrastructure Investment Fund piloteront la mise en œuvre, avec le concours des fonds de pension, appelés à jouer un rôle de levier via des instruments innovants (obligations « diaspora », financement vert, fonds alignés sur les ODD).

La gouvernance sera assurée par une autorité autonome rattachée à la présidence, dans un cadre piloté par le secteur privé. Fruit de six mois de concertation avec les partenaires sociaux, les collectivités, le secteur privé et les bailleurs, cette stratégie ouvre de nouvelles perspectives aux acteurs français dans l’agro-industrie, la logistique, les infrastructures ou le financement du développement.

 

Ghana Cocoa Monitor : une gouvernance collective pour une filière plus durable

Le 1er juillet, le Ghana Cocoa Board (COCOBOD), l’Union européenne (UE) et la FAO ont lancé à Accra le Ghana Cocoa Monitor, une plateforme collaborative visant à coordonner les acteurs de la filière cacao, renforcer la transparence et structurer les interventions durables.

Soutenue par l’UE dans le cadre de son Initiative cacao durable, cette initiative fédère institutions publiques, entreprises, société civile et partenaires techniques autour de groupes de travail thématiques : traçabilité, lutte contre la déforestation, travail des enfants, revenus agricoles et adaptation climatique.

L’ambassadeur de l’UE au Ghana, Irchad Razaaly, a salué un tournant vers une coopération structurée, rappelant que 60% du cacao ghanéen est destiné à l’UE. Le Dr Isaac Manu (COCOBOD) a insisté sur l’approche collective requise pour répondre aux enjeux systémiques. La FAO a souligné l’importance d’un pilotage local, aligné sur les standards internationaux.

Cette initiative pourrait contribuer à garantir l’accès du cacao ghanéen au marché européen, dans un contexte de durcissement des exigences en matière de durabilité. La filière représente 6% du PIB et fait vivre près de 30% de la population rurale.