Tasking Taxes
Toute l'actualité économique et financière hebdomadaire de l'Arabie Saoudite, du Bahreïn, des Emirats arabes unis, du Koweït, d'Oman, du Qatar et du Yémen....
Tasking Taxes
Le rôle de la fiscalité en tant que levier de croissance et de diversification économique dans la région du GCC est à nouveau illustré par l’actualité récente. Si l’évolution des régimes fiscaux dans le Golfe peut s’appréhender sous un prisme simplement quantitatif – instauration de nouvelles taxes et augmentation des recettes budgétaires non-pétrolières – cette lecture n’est pas exclusive. Une « sectorialisation » des politiques fiscales, en adéquation avec les objectifs de long-terme fixés dans les visions nationales, peut s’avérer particulièrement pertinente pour orienter les comportements économiques. Par ailleurs, une clarification des réglementations fiscales, couplée à des mécanismes d’application efficaces, permet d’instaurer un climat de confiance propice à l’activité économique. Si une dynamique d’harmonisation avec les normes fiscales internationales a pu être observée ces dernières années dans la région – par exemple à travers l’instauration d’une TVA et l’imposition des multinationales - les pays du GCC adoptent de plus en plus des stratégies fiscales adaptées à leur profil budgétaire et à leurs priorités stratégiques.
L’instauration inédite d’un impôt sur le revenu en Oman – qui entrera en vigueur en janvier 2028 - permet de répondre à l’impératif de diversification des recettes dans le sultanat, tout en maintenant un régime fiscal compétitif. Si la problématique de la dépendance aux revenus pétroliers est partagée dans l’ensemble des pays du GCC, l’urgence est davantage marquée en Oman, dont 72 % des recettes budgétaires proviennent du secteur oil&gas et dont les réserves sont beaucoup plus faibles que dans les pays voisins. Ce nouvel impôt ne concernant que les personnes dont le revenu annuel dépasse les 110 000 USD, en s’établissant à 5 % sur le revenu excédant ce seuil, il ne s’appliquera qu’à environ 1 % de la population. Le régime fiscal omanais restera donc attractif, tant pour la majorité des travailleurs - notamment expatriés - échappant à ce nouvel impôt que par ce taux bas et non progressif. Cependant, ce nouvel instrument ne permettra à pas à lui seul une diversification suffisante des finances publiques. Le pays a en effet pour objectif d’augmenter ses revenus non-pétroliers à 15 % du PIB d’ici 2030 et 18 % du PIB d’ici 2040.
Le cas de l’Arabie saoudite constitue un excellent cas d’école pour illustrer comment une approche sectorielle de la fiscalité peut soutenir les objectifs stratégiques nationaux de long terme. Le royaume a par exemple décidé d’instaurer un mécanisme de remboursement de la TVA pour les touristes, visant à soutenir l’ambition d’un secteur touristique devant représenter 10 % du PIB d’ici 2030, en dynamisant en particulier les activités de vente au détail. Ce dispositif permet également à Riyadh de rester compétitif face à Abu Dhabi, qui applique déjà un système similaire (remboursement complet de la TVA aux touristes sur les achats physiques mais également ceux en ligne effectués lors du séjour).
Ce cas met en lumière une réalité souvent sous-estimée : loin de se limiter à une logique de collecte de recettes, la politique fiscale peut également jouer un rôle incitatif, en agissant sur les comportements. Elle peut ainsi impliquer, à court-terme, une diminution volontaire des recettes fiscales (par exemple via un mécanisme de remboursement), mais générer des effets positifs sur la croissance, l’attractivité économique et l’investissement à plus long-terme.
Les politiques d’exemption fiscale peuvent également être analysées sous ce même prisme. Par exemple, si l’Arabie saoudite a instauré un impôt de 5 % sur les transactions immobilières (Real Estate Transaction Tax ou RETT) lui permettant de consolider ses recettes, ce dernier ne s’applique pas à certains types de transactions comme les opérations de type fusions-acquisitions (M&A) ou celles impliquant des fonds d’investissement, dans un souci de ne pas freiner des opérations stratégiques et perçues comme créatrices de valeur à long-terme. De son côté, Oman a instauré des mesures fiscales incitatives (en jouant sur l’impôt sur les sociétés) pour favoriser l’accès des entreprises aux marchés de capitaux.
À l’inverse, une politique fiscale peut également être désincitative. Par exemple, le Bahreïn, confronté à une situation budgétaire fragile (avec une dette publique avoisinant les 130 % du PIB et un déficit budgétaire significatif) est le premier pays du GCC à introduire une taxe carbone sur les entreprises. L’outil fiscal répond ainsi à des enjeux multiples : la diversification des sources de revenus publics d’une part, et d’autre part une distorsion économique visant à l’atteinte d’objectifs stratégiques de long-terme, en l’occurrence environnementaux.
Dans tous les cas, la clarification des réglementations fiscales génère des gains économiques. Un cadre réglementaire clair, anticipable, et accompagné d’instruments d’application efficaces permet de créer un environnement de confiance, tant pour les investisseurs que pour les consommateurs. Il permet une réduction de l’incertitude, une baisse du coût de conformité fiscale, et conduit même souvent à une augmentation naturelle de l’assiette fiscale. À cet égard, l’Arabie saoudite – via l’Autorité de la Zakat, des impôts et des douanes (ZATCA) - a récemment entrepris une série de réformes concernant les règlements d’application de la TVA, clarifiant un certain nombre d’aspect de la réglementation.
En conférant un rôle à la fiscalité (tasking taxes) dans le cadre de leur diversification, les pays du GCC génèrent de la valeur tout en réduisant la volatilité de leurs ressources budgétaires. Un double dividende, tant que le niveau de prélèvements obligatoires demeure largement compétitif en comparaison internationale.
Morgane Abbas, Analyste macroéconomique et financière
Pétrole et gaz
Brent 27/06/2025 à 12h00 GST : 68,1 USD/Bbl
Le prix du baril de Brent s’établit ce vendredi midi à 68,1 dollars, soit une baisse de 13,2 % par rapport aux 77,1 dollars enregistrés la semaine dernière. Alors que les frappes israéliennes puis américaines sur des sites nucléaires iraniens avaient fait bondir les prix, l’annonce d’un cessez-le-feu fragile entre Israël et l’Iran, communiquée le 24 juin par les États-Unis après la « guerre des douze jours », a ramené les cours dans leur fourchette pré-conflit. Ce recul s’explique notamment par l’atténuation des craintes liées à une perturbation des chaînes d’approvisionnement - en particulier face à la menace d’une fermeture du détroit d’Ormuz – et à une possible escalade régionale, après que des frappes iraniennes aient visé la base militaire américaine d’Al-Udeid, au Qatar, dans la nuit du 23 au 24 juin.
Selon Goldman Sachs, le risque de perturbation de l’offre au Moyen-Orient s’établit désormais à seulement 4 %, tandis que le baril de Brent a 60 % de chances de se stabiliser dans la fourchette des 60 à 70 dollars au cours des trois prochains mois.
Par ailleurs, malgré les tensions régionales, l’Iran a continué à exporter massivement son pétrole, notamment vers la Chine. En effet, les exportations iraniennes ont augmenté de 44 % la semaine suivant les premières frappes israéliennes sur ses sites nucléaires. En juin, la Chine a ainsi importé près de 500 000 barils par jour de plus en pétrole iranien qu’en mai, contribuant à l’abaissement des prix sur les marchés.
Les marchés demeurent toutefois très prudents quant à l’évolution de la situation géopolitique. Malgré les frappes subies, l’Iran affirme que les dommages sur ses installations nucléaires restent limités et n’a pas montré de volonté d’ouverture vis-à-vis des propositions de négociation du président américain Donald Trump. Téhéran a même suspendu sa coopération avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). Alors que le cessez-le-feu reste fragile et que les perspectives régionales sont toujours très incertaines, le risque pesant sur l’offre n’est pas totalement écarté.
Enfin, du côté de l’offre, les regards se tournent vers la prochaine réunion de l’OPEP+, prévue le 7 juillet, qui devrait trancher sur les niveaux de production pour le mois d’août. Celle-ci pourrait déboucher sur une hausse similaire à celles décidées pour mai, juin et juillet, soit une augmentation de plus de 410 000 barils par jour par rapport au niveau initialement prévu. Selon Bloomberg, la Russie pourrait soutenir cette décision d’augmentation.
Morgane Abbas, Analyste macroéconomique et financière
Arabie saoudite
Macroéconomie & Finance
Le PIF a annoncé le lancement d’un programme de billets de trésorerie – Le Public Investment Fund (PIF), fonds souverain saoudien, a annoncé le lancement de son premier programme de billets de trésorerie (commercial paper), ajoutant un nouvel outil de dette à court terme à son arsenal financier dans le but de diversifier ses sources de financement et de soutenir les dépenses liées à la mise en œuvre de Vision 2030. Le programme permettra au PIF d’émettre des titres en USD et en EUR via des véhicules à vocation spécifique situés hors d’Arabie saoudite. Aucune date précise d’émission n’a encore été communiquée. Les agences Moody’s et Fitch ont attribué à ce programme les meilleures notations à court terme : Prime-1 et F1+, respectivement. Ce nouveau levier de financement s’ajoute aux émissions obligataires et islamiques déjà utilisées par le fonds souverain, ainsi qu’aux emprunts bancaires. En janvier, le PIF avait levé 4 Md USD via une émission obligataire internationale. Cette nouvelle initiative reflète l’intensification du recours à la dette pour soutenir les investissements publics massifs liés aux grands projets de la Vision 2030.
Jadwa prévoit de lever jusqu’à 104 M USD d’ici la fin de l’année – La société saoudienne de capital-investissement Jadwa Investment prévoit de lever jusqu’à 104 M USD d’ici la fin de l’année afin de financer une nouvelle série d’opérations au Moyen-Orient. Cette levée porterait à 453 M USD le montant total levé dans le cadre de son fonds principal non alloué (blind pool fund). Le fonds a récemment acquis 55 % de la chaîne saoudienne de cosmétiques Makhazen Alenaya et s’apprête à finaliser une opération dans le secteur de la gestion de flotte. Jadwa entend tirer parti de la dynamique des introductions en bourse en Arabie saoudite et dans le Golfe, avec quatre sociétés de son portefeuille prêtes à entrer en bourse dans les 18 prochains mois. À ce jour, 200 M USD ont déjà été investis via ce fonds dans des entreprises telles que Gissah Perfumes ou Blackspoon Group (restauration). Le montant total des actifs sous gestion de Jadwa s’élève à 30 Md USD.
Energie, Industrie & Services
Riyad fixe septembre comme nouvelle date limite pour les offres de la ligne 7 du métro - La Commission Royale pour la ville de Riyad (RCRC) a repoussé à septembre la date de clôture des soumissions pour le contrat de conception-construction de la ligne 7 du métro de Riyad, initialement prévue en juin. Cette ligne de métro longue de 65 kilomètres devrait relier Qiddiya, King Abdullah International Gardens, King Salman Park, Misk City et Diriyah Gate. Sur les 65 km, 47 km seront souterrains et 19 km en surface. La ligne comptera 19 stations, dont 14 souterraines et 5 aériennes.
Les soumissionnaires finalisent leurs offres pour le tramway d’Al-Ula - La Commission Royale pour Al-Ula (RCU) a demandé aux entreprises de soumettre leur dernière offre pour le contrat de construction des infrastructures du tramway à Al-Ula, en Arabie Saoudite. La première phase du projet prévoit une ligne de 22,4 kilomètres, comprenant 17 stations, desservie par 20 tramways. Cette ligne reliera l’aéroport international d’Al-Ula à cinq sites historiques de la région, avec une mise en service prévue en 2027. Le périmètre des travaux inclut la conception et la construction d’un dépôt de tramway, des voies, des bâtiments techniques, des stations et autres infrastructures associées. La RCU avait lancé l’appel d’offres en juin 2024, recevant les propositions commerciales le 10 novembre. Systra est le consultant sur ce projet. En octobre 2023, la RCU avait annoncé que le groupe français Alstom fournirait le matériel roulant et les systèmes pour le tramway d’Al-Ula. Dans le cadre d’un plan d’investissement de 15 Md USD (57 Md SAR) dévoilé en avril 2021 pour la régénération d’Al-Ula, environ 3,2 Md USD ont été alloués au développement des infrastructures, incluant le tramway et les énergies renouvelables.
Aramco lance un appel d’offres pour encadrer son projet de captage de carbone à Jubail - Aramco a lancé un appel d’offres pour sélectionner un cabinet de conseil en gestion de projet (PMC) chargé de superviser les travaux d’ingénierie, approvisionnement et construction (EPC) de la première phase de son projet de captage et de séquestration de carbone (ACCS) à Jubail. Cette première phase viserait une capacité de 9 Mt/an de CO₂ stocké. Aramco aurait fixé au 30 juin la date limite de dépôt des offres pour ce contrat. Le contrat EPC principal, estimé à 1,5 Md USD, a été confié à LTEH (Larsen & Toubro), tandis que Denys Arabia s’est vu attribuer le réseau de canalisations. Global Pipe Company fournira des tubes soudés pour un montant de 243 M USD. Le projet est porté par une coentreprise entre Aramco (60 %), Linde (20 %) et SLB (20 %), dans le cadre d’un accord signé en décembre.
Les ventes de ciment en Arabie Saoudite augmentent de 6,4 % au T1 2025 à 13,4 millions de tonnes - Selon les données d’Al Yamama Cement, les ventes locales représentent près de 13 millions de tonnes, tandis que les exportations atteignent 408 000 tonnes, soit une hausse de 6,4 % en glissement annuel. Cette hausse est principalement due à un fort dynamisme dans la construction, alimenté par les nombreux méga-projets liés à la Vision 2030. Al Yamama Cement a dominé le marché intérieur avec 1,68 million de tonnes, suivi par Saudi Cement (1,33 million) et Qassim Cement (1,25 million).
Le National Centre for Privatisation & PPP lance un appel à candidatures pour le boulevard King Fahd à Dammam - Le ministère saoudien des Municipalités et du Logement, en collaboration avec Ashraq Development Company et le le Centre National de la Privatisation et des Partenariats Public-Privé (NCP), a publié un avis d’expression d’intérêt (EoI) pour le développement du projet de boulevard suburbain King Fahd à Dammam. L’avis a été émis le 25 juin, avec une date limite de dépôt des candidatures fixée au 16 juillet. Ce projet en partenariat public-privé (PPP) sera réalisé selon un modèle de conception, construction, financement, exploitation, maintenance et transfert, pour une durée contractuelle de 30 ans. Selon le communiqué officiel, « le partenaire privé sera chargé de développer et d’exploiter le boulevard, incluant des installations de loisirs et de détente, des parcs publics, des espaces de divertissement, des commerces de détail, des bureaux, des zones hôtelières, des voies piétonnes et un réseau routier ». Le projet concerne une zone à usage mixte de 4 kilomètres le long d’un boulevard central, intégré dans un corridor plus large de 7,3 km. Il sera développé en deux phases sur une superficie d’environ 1 million de mètres carrés.
Qiddiya fixe la date limite de dépôt des offres pour le pont du wadi à septembre - Le contrat porte sur la conception et la construction d’un pont de 260 mètres à deux voies sur un wadi, dans le quartier Uptown South. Le développeur du méga-projet saoudien Qiddiya Investment Company (QIC) a prolongé le délai de soumission des offres pour le contrat principal de construction jusqu’au 8 septembre. La demande de propositions avait été lancée en septembre dernier. Ce pont fera partie de la rocade extérieure de Qiddiya et sera situé à l’est du pôle gaming et e-sports du projet.
Mawani signe des contrats de privatisation de terminaux de fret pour 586 M USD – L’Autorité Générale des Ports (Mawani), en collaboration avec le Centre National de la Privatisation et des Partenariats Public-Privé (NCP) a signé des accords d’une valeur totale de plus de 586 M USD (2,2 Md SAR) pour la privatisation de terminaux polyvalents dans huit ports majeurs du Royaume, à travers des contrats de concession d’une durée de 20 ans. La signature de ces contrats a eu lieu le 23 juin en présence de Saleh Bin Nasser Al-Jasser, ministre des Transports et des Services logistiques et président du conseil d’administration de Mawani. Le premier accord a été signé avec Saudi Global Ports (SGP), filiale du groupe PSA basé à Singapour, pour développer, exploiter et gérer les terminaux sur la côte est, incluant les ports suivants : King Abdulaziz à Dammam, Jubail Commercial, King Fahd Industrial à Jubail et Ras Al-Khair. SGP exploite déjà les terminaux à conteneurs de King Abdulaziz à Dammam. Le second accord concerne la société locale Red Sea Gateway Terminal (RSGT), chargée des terminaux sur la côte ouest, à savoir les ports de Jeddah Islamic, Yanbu Commercial, King Fahd Industrial à Yanbu et Jazan. RSGT exploite actuellement le terminal à conteneurs de Jeddah Islamic en partenariat avec Malaysian Mining Company. Selon un communiqué officiel, les contrats incluent des investissements pour moderniser les infrastructures et équipements des terminaux.
Émirats arabes unis
Macroéconomie & Finance
Les agences de notation S&P Global, Moody’s et Fitch Ratings ont attribué une note souveraine solide aux EAU - Cette dernière s’établit à ‘AA’ pour S&P Global et à ‘Aa2” pour Moody, alors que Fitch Ratings a également confirmé une note ‘AA-‘. Ces notations reflètent la forte confiance internationale dans l’économie des EAU et la robustesse de ses politiques budgétaires, alors que le pays cherche notamment à développer son secteur non-pétrolier et à accélérer son processus de diversification. Malgré un contexte politique régional tendu, les EAU bénéficient d’atouts importants tels qu’un niveau de dette publique contenu, un niveau remarquable d’actifs financiers souverains, et d’un PIB/habitant élevé. Les EAU sont ainsi l’un des rares pays à disposer de solides notations de crédit souverain auprès de l’ensemble des principales agences de notation.
Selon le World Investment Report 2025 de l’UNCTAD (United Nations Conference on Trade and Development), les EAU se classent en 10ème position en 2024 en termes de flux d’IDE entrants – Ces derniers ont atteint un montant record de 45,6 Mds USD en 2024, soit une augmentation de +48 % en g.a., et ont représenté à eux seuls 37 % de l’ensemble des flux entrants d’IDE dans la région.
Mashreq Bank a ouvert un bureau en Turquie - Cette inauguration s’inscrit dans la stratégie d’expansion internationale de la banque, et lui permettra de mobiliser sa capacité financière au service du marché turc, en facilitant le financement des entreprises et institutions financières locales, les échanges transfrontaliers, et en renforçant l’écosystème financier de la Turquie en permettant des flux de capitaux importants. Le commerce bilatéral entre la Turquie et les EAU a dépassé 20 Mds USD en 2024.
La BCEAU continue d'augmenter ses réserves d’or - Au T1 2025, les réserves d’or de la Banque Centrale auraient augmenté de 19,3 %, pour atteindre un montant total de 27,43 Mds AED à la fin du mois de mars, contre à peu près 23 Mds AED à la fin de l’année 2024.
La BCEAU a imposé des sanctions financières d’un montant de 545 000 USD à un bureau de change opérant dans le pays pour non-respect des politiques et procédures en termes de lutte contre le blanchiment d’argent et financement du terrorisme (LCB-FT).
Energie, Industrie & Services
Le Fonds d’Abu Dhabi pour le développement (ADFD) a signé un accord de financement de 752 M AED (205 M USD) avec l’Autorité d’interconnexion du Conseil de coopération du Golfe (GCCIA) pour l’interconnexion du réseau électrique du CCG - Le projet prévoit la construction d’une ligne de transmission aérienne à double circuit de 400 kV sur 96 kilomètres, reliant la sous-station d’Al-Silaa (EAU) à celle de Salwa (Arabie saoudite). Il comprend également l’agrandissement de trois sous-stations clés : Gonan, Al-Silaa et Salwa.
Azizi Group lance Azizi Energy Investments, une nouvelle entité dédiée au développement de projets énergétiques dans les marchés émergents, en commençant par l'Afghanistan - Cette filiale se concentrera sur la production d’énergie à partir du charbon, du gaz, de l’hydroélectricité, de l’éolien et du solaire, ainsi que sur les infrastructures énergétiques telles que les gazoducs et les réseaux de transport d'électricité.
Les tarifs de fret maritime ont augmenté de 20 à 30 % en raison des tensions géopolitiques dans la région, selon BIMCO - Le coût quotidien par navire atteint désormais 25 000 dollars selon leur rapport, tandis que les primes d’assurance ont fortement grimpé sur les sept derniers jours.
ADQ est en discussion pour acquérir 35 % des parts de l’activité semences potagères du groupe français Limagrain, qui a réalisé 796 M EUR de ventes en 2023-2024 - Ce partenariat inclurait un projet commun de recherche aux EAU pour développer des graines adaptées aux climats désertiques.
Dubaï a accueilli 8,68 millions de visiteurs internationaux entre janvier et mai 2025, soit une hausse de 7 % par rapport à la même période en 2024 - Les visiteurs internationaux proviennent principalement d’Europe de l'Ouest (22 %), Russie/Europe de l'Est (16 %), CCG (15 %). Le taux d’occupation moyen des hôtels est de 83 %, avec 153 356 chambres disponibles et un revenu par chambre de 513 AED (140 USD), en hausse de 7 %.
Le secteur du commerce de détail aux EAU devrait croître de 5,4 % par an jusqu’en 2028, grâce à la transformation des centres commerciaux en pôles de style de vie intégrant technologie, loisirs et bien-être -71 % des consommateurs intègrent déjà des fonctionnalités numériques dans leurs parcours d’achat, et 43 % estiment que la technologie améliore leur expérience en magasin. En parallèle, Dubaï a accueilli 18,72 millions de visiteurs internationaux en 2024, en hausse de 9,15 % sur un an, stimulant davantage la demande pour des expériences commerciales innovantes.
Qatar
L'Emir reçoit les ministres des affaires étrangères du CCG à l'occasion de la 49ème réunion extraordinaire du conseil ministériel du CCG - Ceux-ci ont exprimé leur ferme condamnation de l'attaque de missiles iraniens contre la base aérienne d'Al-Udeid, qu’ils ont qualifiée de violation flagrante de la souveraineté et de l'espace aérien du Qatar.
Le Premier ministre et ministre des affaires étrangères, Cheikh Mohammed bin Abdulrahman bin Jassim Al-Thani, s’entretient avec le Premier ministre libanais et s’engage à soutenir l’approvisionnement énergétique du Liban durant l’été - La nature de ce soutien sera déterminée prochainement avec le Qatar Fund for development (QFFD) et Qatar Energy.
Le Qatar a participé au 28ème Forum économique international de Saint-Pétersbourg - La délégation, menée par le Ministre d'État chargé du commerce extérieur Ahmed bin Mohamed Al-Sayed, comprenait des représentants du ministère du commerce et de l'industrie (MoCI), du fond souverain qatarien (QIA), de l'agence de promotion des investissements (Invest Qatar) et de la chambre de commerce et d'industrie du Qatar (QCCI).
Qatar Airways déclare avoir résorbé le retard de 20 000 passagers bloqués - Pour rappel, le Qatar avait fermé son espace aérien lundi dernier vers 18 heures, avant que l'Iran ne tire des missiles sur la base aérienne d’Al-Udeid.
En marge du Salon du Bourget, Qatar Airways signe divers accords et partenariats :
• Qatar Airways signe un accord avec Barzan Holdings, la branche achats du ministère de la Défense (MoD), et Satys Aerospace, groupe industriel français spécialisé dans la peinture d'avions et des solutions de traitement de surface, pour ouvrir une installation de peinture d'avions gros porteurs sur la base aérienne de Dukhan. Conçu pour accueillir des avions commerciaux, VIP et militaires, le projet comprendra deux installations de peinture pour gros porteurs, ainsi qu'un hangar polyvalent pour les activités de maintenance légère.
• Qatar Airways et Thales signent un protocole d’accord incluant le développement d’un centre de service et de maintenance dédié aux innovations en matière de divertissement à bord (IFE) à Doha. Cette installation locale vise à fournir un accès rapide aux services, y compris la réparation, la distribution de pièces de rechange, l'assistance technique et la maintenance clé en main pour la gamme complète des produits IFE de Thales sur la flotte de Qatar Airways.
• Qatar Airways s'associe à Panasonic Avionics, fournisseur d'équipements de divertissement à bord des avions, pour son nouveau système de divertissement. Celui-ci sera basé sur la plateforme Converix de Panasonic Avionics et installé à bord des Boeing 777-9 de la compagnie.
Le fond souverain qatarien (QIA) lance un fonds de 200 M USD avec le gestionnaire d’actifs canadien Fiera Capital pour stimuler l'investissement dans les actions qatariennes - Fiera Capital prévoit d’ouvrir un bureau à Doha dans le cadre de ce plan. Pour rappel, l'accord avec Fiera est le deuxième dans le cadre du programme « Active Asset Management » de la QIA de partenariat avec des gestionnaires de fonds actifs : un premier fonds de 200 M USD avait été confié à Ashmore Group, un gestionnaire d'actifs londonien spécialisé dans les marchés émergents, et visait également à soutenir les actions cotées au Qatar.
Quintet Private Bank, banque et gestionnaire de patrimoine basé au Luxembourg et détenu par des membres de la famille royale Al-Thani du Qatar, étend son partenariat avec BlackRock afin de renforcer ses services d'investissement - Les clients de Quintet Private Bank pourront accéder à des investissements en private equity et en crédit, ainsi qu'à des actifs réels, grâce à une collaboration avec BlackRock Wealth. Pour rappel, Precision Capital, une société de portefeuille possédée par des membres de la famille Al-Thani du Qatar, détient Quintet et a injecté plus de 350 M EUR de capital depuis son acquisition en 2012 pour environ 1 Md EUR.
Doha Bank signe un prêt à terme de 500 M EUR sur trois ans - Avec cette transaction, Doha Bank entre sur le marché international des prêts avec sa première facilité syndiquée libellée en euros.
Bahreïn
Le déficit commercial du Bahreïn s’élève à 2,5 Md USD sur les cinq premiers mois de l’année – Selon les données publiées par l’Agence centrale de l'information bahreïnie, le déficit de la balance commerciale du royaume s’est élevé à 2,5 Md USD entre janvier et mai 2025. Sur cette période, les importations ont atteint 6,9 Md USD, contre 4,4 Md USD pour les exportations, incluant les réexportations à 159 M USD. La Chine reste le principal pays fournisseur avec les importations bahreïnies depuis la Chine qui se sont élevées à 1,3 Md USD, suivie par le Brésil (860 M USD) et les Émirats arabes unis (797 M USD). Les importations ont été dominées par les véhicules à moteur, le minerai de fer, et les pièces détachées automobiles. Quant aux exportations bahreïnies, l’Arabie saoudite reste le premier marché de destination (978 M USD), suivie des Émirats arabes unis (466 M USD) et des États-Unis (349 M USD). Les exportations ont principalement porté sur les alliages d’aluminium et les produits à base de méthanol.
Oman
Introduction du premier impôt sur le revenu des personnes physiques du CCEAG dès 2028 - Le Sultanat d’Oman a annoncé l’entrée en vigueur d’un impôt sur le revenu des personnes physiques (IRPP) à compter du 1er janvier 2028, marquant une première historique dans le Golfe. Cette réforme s’inscrit dans la stratégie de diversification budgétaire et de viabilité économique à long terme de la Vision 2040. Conformément au décret royal n° 56/2025, l’IRPP ne concernera que les résidents fiscaux (présents plus de 183 jours par an) percevant un revenu net annuel supérieur à 42 000 OMR (environ 109 000 USD). Le taux est fixe à 5 %, sans progressivité, et ne s’applique que sur la partie excédant ce seuil. Le champ d’application couvre un large éventail de revenus : salaires, honoraires, loyers, dividendes, plus-values, pensions, gains en capital, dons et récompenses. Seuls seront comptabilisés les revenus provenant du Sultanat. Les déductions autorisées incluent notamment les dépenses d’éducation et de santé ; la Zakat et autres dons caritatifs ; les intérêts sur prêts immobiliers (résidence principale) ; ou encore les revenus hérités ou issus de la vente d’un bien immobilier (sous conditions). La base imposable sera calculée en soustrayant du revenu brut le seuil exonéré (42 000 OMR) ainsi que les déductions admises. En pratique, seule une petite frange de la population (environ 1 %) sera concernée. Cette réforme vise à réduire la dépendance aux hydrocarbures, qui représentent encore plus de 70 % des recettes publiques. Oman devient ainsi le premier État du CCG à adopter une telle fiscalité sur les personnes physiques. Aucun autre pays du Golfe n’a, à ce jour, annoncé de réforme similaire, mais cette initiative pourrait servir de test régional, dans un contexte de pression croissante sur les finances publiques et de sortie difficile de la dépendance vis-à-vis de la rente pétrolière. Pour rappel, la France dispose d’une convention fiscale bilatérale avec le Sultanat d’Oman datant de 1989 et mise à jour en 2012 en vue d’éviter la double imposition.
Salalah Mills signe un accord pour importer 110 000 tonnes de blé russe - La société Salalah Mills a signé un accord pour l’importation de 110 000 tonnes de blé en provenance de Russie, avec des livraisons prévues en juillet et août 2025. Cette opération vise à renforcer les réserves stratégiques de blé du Sultanat et à garantir l’approvisionnement du marché local face aux incertitudes régionales. Selon le PDG par intérim, Eng. Ahmed Amer Al Shanfari, cet accord s’inscrit dans le cadre du plan d’approvisionnement de la société pour le second semestre 2025. Salalah Mills affiche une capacité de production quotidienne de 1 500 tonnes de farine et une capacité de stockage supérieure à 200 000 tonnes.
Koweït
La Kuwait Oil Company (KOC) ouvre le robinet du gaz - La Kuwait Oil Company (KOC) vient d’allouer au « Combined Group Contracting » (CGC) deux contrats, d’une valeur de 110 M USD, pour la construction de gazoducs. Ces contrats portent sur le développement d'une ligne principale d'alimentation dans la région d'Umm Naqa et d'un gazoduc d'exportation dans l'ouest du Koweït. Ils s'inscrivent dans le cadre de la stratégie globale de la Kuwait Petroleum Corporation (KPC) visant à augmenter la capacité de production nationale de pétrole de 33 % d'ici 2035 et à améliorer l'efficacité opérationnelle. Les projets comprendront des travaux d'ingénierie, d'approvisionnement et de construction afin d'augmenter la capacité d'exportation de gaz de l'ouest du Koweït vers les centres de traitement centraux. Ndlr : le même groupe a récemment remporté des marchés de maintenance ou de construction d’oleoducs dans la zone neutre partagée par le Koweït et l’Arabie saoudite.
Le Koweït accroit ses capacités de dessalination - L’agence Zawya rapporte que le ministère koweïtien de l'Électricité, de l'Eau et des Énergies renouvelables a annoncé que les appels d'offres pour la deuxième phase de l'usine de dessalement par osmose inverse de l'eau de mer de Doha Ouest, ainsi que pour les équipements associés destinés à augmenter l'alcalinité de l'eau, devraient être le 22 juillet. Ce projet vise à augmenter les réserves stratégiques d'eau douce du Koweït de 60 M de gallons impériaux (275.000 m3) supplémentaires par jour. La méthode d'osmose inverse permet de produire de l'eau potable sans avoir à la mélanger avec de l'eau souterraine.
La compagnie pétrolière koweïtienne cherche à verdir sa production - La Kuwait Oil Company (KOC) mène actuellement une étude approfondie sur l'économie verte dans le cadre de ses efforts pour passer à l'énergie propre et soutenir l'objectif national de parvenir à des émissions de carbone « net zéro » d'ici 2050. Selon des sources proches du dossier, l'étude se concentre sur trois domaines clés : la production d'hydrogène vert à partir d'énergies renouvelables, l'expansion des centres de capture du carbone et le stockage souterrain du dioxyde de carbone. Les responsables de KOC ont confirmé les efforts en cours pour étendre l'intégration des énergies renouvelables dans ses activités, citant notamment le lancement du projet solaire Sidra 500 en 2017, l'une des projets pionniers de la région dans le domaine des énergies propres. « Ces efforts placent KOC à l'avant-garde des efforts de transition énergétique du pays, qui cherche à trouver un équilibre entre la production pétrolière traditionnelle et la durabilité et la responsabilité environnementale».