Moody’s a relevé la note du Nigeria à B3/Stable ; L’indice PMI en expansion pour le sixième mois consécutif ; La BAD salue l’avancée des réformes ; Le Nigeria Stock Exchange établit un record de capitalisation boursière ; Bola Tinubu a inauguré la première section de l’autoroute Lagos – Calabar. Le Ghana anticipe une croissance de sa production aurifère de 6,25% ; Le Parlement ratifie l’accord de l’OMC sur les subventions à la pêche ; Un accord signé avec les EAU pour créer un pôle technologique

 

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Nigeria

 

L’agence de notation Moody’s a relevé la note souveraine du Nigeria à B3 avec perspectives stables

L’agence de notation Moody’s a réhaussé sa note long terme du Nigeria, de Caa1 à B3 avec perspectives stables. La note souveraine représente une estimation du risque de défaut souverain du pays. Moody’s avait précédemment revu ses perspectives à la hausse en décembre 2023, passées de stables à positives. Il s’agit de la première amélioration de la note souveraine du Nigeria par Moody’s depuis 2013 et la première évaluation du risque souverain du Nigeria par Moody’s.

L’amélioration de sa note reflète les projections de l’agence en matière de réduction des vulnérabilités extérieures et de consolidation budgétaire. L’agence estime que l’allègement des pressions inflationnistes est également le signe que les réformes mises en place par l’administration Tinubu commencent à porter leurs fruits. Moody’s cite notamment la libéralisation du taux de change, le resserrement de la politique monétaire, les mesures visant à limiter la monétisation du déficit et la suppression des subventions au carburant. L’agence de notation s’attend à la poursuite des réformes pour confirmer les récentes améliorations.

L’exposition aux variations du cours pétrolier et son impact sur le taux de change du naira restent en revanche des vulnérabilités. L’effet de la baisse du prix du pétrole en 2025 sur les finances publiques, devrait être atténué par les transferts croissants de la NNPC (compagnie pétrolière nationale) des recettes pétrolières à l’Etat.

La trajectoire d’endettement du pays reste soutenable, le ratio d’endettement devrait converger vers 50% du PIB et les paiements d’intérêts se limiter à 35% des recettes budgétaires d’ici 2027 selon l’agence, qui estime le déficit budgétaire à 4,7% du PIB en 2025.

Évolution de la notation souveraine du Nigeria des agences Fitch Ratings, S&P et Moody’s

Évolution de la notation souveraine du Nigeria des agences Fitch Ratings, S&P et Moody’s

Sources : S&P, Fitch Ratings, Moody’s

Clef de lecture : la note de crédit du Nigeria par S&P s’établit à B-/Stable en mai 2025 (courbe verte, échelle de gauche), celle de Fitch Ratings est à B/Stable (courbe rouge, échelle de gauche) et à B3/Stable pour Moody’s (courbe bleue, échelle de droite).

 

L’indice des directeurs d’achat (PMI) au Nigeria est en expansion en mai pour le sixième mois consécutif

La banque Stanbic IBTC a publié les résultats de mai de son enquête mensuelle auprès des directeurs d’achats. L’indice PMI indique une expansion de l’activité économique en avril pour le sixième mois consécutif, avec 52,7, en léger ralentissement après 54,2, en avril. Un score supérieur à 50 indique une expansion économique par rapport à la période précédente.

L’étude confirme l’amélioration de la conjoncture économique et la croissance du secteur privé depuis le début de l’année 2025. Les résultats indiquent une expansion de l’activité en matière de nouvelles commandes, de production, mais un ralentissement en matière d’emploi (le rythme de création d’emploi a atteint son plus haut niveau en huit mois en avril). L’inflation reste toujours élevée, notamment en raison des prix de l’électricité.

En parallèle, l’Index BPI de performance des affaires (Business performance index) issu de l’enquête réalisée par le Groupe de conseil économique nigérian (NESG) et Stanbic IBTC s’est élevé à 9,78 en mai. L’indice reflète ainsi l’amélioration du climat des affaires et l’expansion économique au Nigeria depuis le début de l’année 2025 (après 12,29 en avril), notamment dans les secteurs industriel, manufacturier et du commerce. L’accès au financement dans un contexte de politique monétaire restrictive et donc de taux élevés reste une contrainte.

La banque a maintenu ses perspectives positives pour le second trimestre 2025, et réaffirmé sa projection de croissance annuelle de 3,5% du PIB en 2025.

 

La Banque africaine de développement salue l’avancée des réformes au Nigeria

Dans son rapport sur ses perspectives économiques pour l’Afrique (African Economic Outlook 2025), la Banque africaine de développement (BAD) a souligné les récents progrès économiques du Nigeria, permis par les réformes mises en place depuis mai 2023.

Selon les projections de la BAD, la croissance devrait se tasser et s’établir à 3,2% en 2025 et 3,1% en 2026 (après 3,4% en 2024), en raison des incertitudes à l’échelle internationale. L’inflation devrait persister et diminuer graduellement, en atteignant en moyenne 24,7% en 2025 et 17,3% en 2026, sous l’effet de la politique monétaire restrictive de la Banque centrale. Le déficit budgétaire devrait se maintenir à 4% du PIB et l’excédent de balance courante se réduire à 4,7% du PIB en 2025 et 3,9% du PIB en 2026 après l’excédent important de 9,2% en 2024.

La BAD liste parmi les vulnérabilités du Nigeria la dépendance aux variations du cours du pétrole. Un baril faible pourrait avoir comme effet le ralentissement de l’agenda de réformes. Le pays est également exposé aux risques climatiques et politiques.

La banque recommande de poursuivre les efforts du gouvernement pour améliorer les recettes fiscales du pays et ainsi rendre possible davantage d’investissements dans des postes clés, comme les infrastructures d’électricité et de transports. Le gouvernement ambitionne en effet d’améliorer la collecte fiscale, afin que ses recettes représentent 18% du PIB d’ici 2030 (13% du PIB en 2024).

 

Le Nigeria Stock Exchange (NGX) établit un nouveau record de capitalisation boursière de 70 500 Md NGN (45 Md USD)

Seize ans après la crise financière de 2008, la capitalisation boursière de la Nigerian Stock Exchange (NGX) a atteint un niveau record de 70 500 Md NGN (45 Md USD), soit une hausse de 347,5% par rapport à 2008. Cette performance reflète des réformes majeures : démutualisation de la bourse, amélioration de la transparence et adoption de technologies de pointe.

L’arrivée en bourse de géants tels que MTN Nigeria, Airtel Africa ou encore BUA Cement a dynamisé le marché, ces entreprises représentant 43% de la capitalisation actuelle. Par ailleurs, les bénéfices record des banques en 2024 (+59,4% en un an) ont renforcé l’attractivité du marché.

Le poids croissant des investisseurs institutionnels, notamment les fonds de pension, a entrainé une injection durable de liquidités. Enfin, les réformes macroéconomiques (libéralisation du naira, fin des subventions) ont soutenu l’élan. Malgré les risques, la NGX s’affirme comme une place forte pour les investisseurs émergents.

 

Le président Bola Tinubu a officiellement inauguré la première section de l’autoroute Lagos – Calabar

Le 31 mai 2025, le président Bola Tinubu a inauguré à Lagos la première section de 30 km de l'autoroute côtière Lagos-Calabar. Ce tronçon fait partie d'un projet de 700 km visant à relier neuf États côtiers, avec un coût estimé à 15 000 Md NGN (10 Md USD).

Le projet, confié à Hitech Construction sous un modèle EPC+F, prévoit une mise en service complète d'ici 2031. Il doit bénéficier à plus de 30 millions de Nigérians en améliorant l'accès aux centres de production et de commercialisation, tout en stimulant le commerce et l'emploi.

Pour financer l'infrastructure, un péage sera instauré sur une période de 5 à 10 ans. Le gouvernement a également augmenté les compensations pour les propriétaires affectés, passant de 8 à 18 Md NGN (12 M USD).

Le projet est présenté comme un levier majeur de développement économique pour le sud du Nigeria.

 

 

Ghana

 

Le Ghana anticipe une croissance de sa production aurifère de 6,25% en 2025 pour atteindre près de 159 tonnes

Selon les prévisions de la Chambre des mines, la production d’or du Ghana progressera de 6,25% en 2025, portée par l’entrée en activité de nouveaux projets miniers et le maintien d’un niveau élevé d’exploitation artisanale.

En 2024, la production aurifère du Ghana a déjà bondi de 19,3%, consolidant sa position de premier producteur d’or en Afrique, devant l’Afrique du Sud et le Mali. L’exploitation artisanale, qui représentait 39,4% du total (environ 59 tonnes), devrait se maintenir entre 47 et 62 tonnes en 2025.

La hausse attendue de la production repose également sur l’entrée en exploitation de nouvelles mines industrielles, notamment Ahafo South (Newmont) et Namdini (Shandong), venues compenser le déclin de plusieurs sites plus anciens comme Edikan, Tarkwa, Damang et Akyem.

Les perspectives sont également favorables pour les autres ressources minières : le manganèse passerait de 5 à 8 M de tonnes en 2025, la bauxite de 1,7 à 2 M de tonnes, et les diamants de 330 000 à 400 000 carats. Mais c’est surtout la progression attendue de la production d’or, dans un contexte de cours mondiaux soutenus, qui devrait renforcer les recettes d’exportation, accroître les réserves de change et contribuer à la stabilité du cedi.

 

Le Parlement ratifie l’accord de l’OMC sur les subventions à la pêche, entre engagement international, équité et durabilité

Le Parlement ghanéen a ratifié l’accord de l’OMC visant à éliminer les aides favorisant la surpêche, la surcapacité des flottes et la pêche illicite (IUU). Ce texte soutient l’Objectif de développement durable 14.6 de l’Agenda 2030 et s’inscrit dans le Plan national de gestion des pêches 2022–2026. Malgré une faible part dans le PIB ghanéen (1,1%), le secteur reste stratégique mais en déclin, en raison notamment de flottes surdimensionnées. La ratification reflète aussi l’engagement du Ghana en faveur de la coopération internationale et de l’équité commerciale.

« La ratification de l’accord de l’OMC s’inscrit non seulement dans le cadre des obligations constitutionnelles du Ghana en matière de traités internationaux, mais également dans une démarche stratégique visant à rétablir l’équité pour les pêcheurs artisanaux et semi-industriels du pays, confrontés à des flottes industrielles massivement subventionnées. »

Emelia Arthur, ministre de la Pêche et de l’Aquaculture

 

Un accord de 1 Md USD signé avec les Émirats Arabes Unis pour créer un pôle technologique à Ningo-Prampram

Le Ghana et les Émirats Arabes Unis ont signé un accord d’1 Md de dollars pour développer à 35 km d’Accra un vaste pôle technologique, destiné à faire du pays une plateforme régionale de l’intelligence artificielle et des technologies émergentes.

Ce projet structurant, baptisé Ghana-UAE Innovations and Technology Hub, sera porté par la Ports, Customs and Free Zone Corporation (PCFC) de Dubaï, avec un financement intégralement émirati. Le site de 25 km² sera mis à disposition par le gouvernement ghanéen.

Le hub vise à accueillir plus de 11 000 entreprises affiliées à la PCFC, dont des géants mondiaux tels que Microsoft, Oracle, Meta, IBM ou Alphabet. Il servira de base régionale pour des activités à forte valeur ajoutée comme l’ingénierie en IA et la génération de données pour l’apprentissage automatique appliqué au continent africain.

En lien avec la stratégie numérique du président Mahama et son initiative du One Million Coders Programme, le projet vise à soutenir la formation aux compétences numériques et renforcer les capacités technologiques et d’exportation du pays. Il pourrait également contribuer à améliorer la position du Ghana sur le marché africain des services externalisés de technologies de l’information, estimé à 35 Md USD d’ici 2028. En 2022, ce secteur représentait 138,9 M USD pour le Ghana, contre 5,2 Md USD pour l’Afrique du Sud, 4,3 Md USD pour l’Égypte et 2,9 Md USD pour le Maroc, selon Genesis Analytics.