La CBN maintient son taux directeur de 27,5% ; S&P maintient la note souveraine B-/Stable ; Le Président Tinubu accorde les approbations pour les licences du projet pétrolier Kolmani ; La filière cacao attire de plus en plus d’investisseurs privés ; La moitié des lauréats d’Africa Fashion Up sont nigérians. Le Président Mahama invite les investisseurs européens à renforcer leur présence au Ghana ; Inauguration du CA du GOLDBOD ; L'inflation des prix à la production recule à 18,5% en avril

 

LE CHIFFRE À RETENIR

5 jours

C’est le nouveau délai de traitement des demandes de visa annoncé par le Ghana pour attirer investisseurs et touristes internationaux.

 

Nigeria

 

Le Comité de politique monétaire de la Banque centrale maintient son cap avec un taux directeur de 27,5%

Le Comité de Politique Monétaire (CPM) de la Banque centrale du Nigeria (CBN) s’est réuni les 19 et 20 mai et a décidé à l’unanimité de maintenir son taux directeur à 27,5%, le ratio de réserves obligatoires (CRR) des banques commerciales à 50% et des banques d’affaires à 16%, et le ratio de liquidité (LR) à 30%.

Le CPM salue certaines améliorations macroéconomiques, comme la convergence entre les taux de change officiels et parallèles, la relative réduction de l’inflation alimentaire et l’excédent de balance courante dégagé en 2024.

L’inflation persiste néanmoins à un niveau élevé. Le Nigeria a enregistré 23,7% d’inflation en avril en glissement annuel, en légère baisse par rapport aux 24,2% de mars. Il s’agit néanmoins de la plus faible augmentation de l’indice des prix d’un mois à l’autre (1,9%) depuis octobre 2023. Les prix de l’énergie et en particulier de l’électricité, la pression sur le taux de change du naira exercée par une demande importante de devises, et des défis structurels persistants ont alimenté les pressions inflationnistes selon le CPM.

Dans un contexte économique mondial incertain, notamment en matière de commerce international, de persistance de l’inflation et de pressions sur le change sur le plan domestique, et conformément aux anticipations des prévisionnistes, le CPM a décidé de maintenir le cap de sa politique monétaire restrictive.

« Les membres [du CPM] ont donc été unanimes dans leur décision de maintenir une surveillance étroite des évolutions nationales et mondiales afin de développer une réponse appropriée face à de potentiels chocs. »

Yemi Cardoso, gouverneur de la CBN, mai 2025

 

L’agence de notation S&P maintient la note souveraine B-/Stable du Nigeria

L’agence de notation S&P a affirmé vendredi 16 mai la note souveraine long terme en devises du Nigeria à B- avec perspectives stables.

S&P reconnaît des progrès significatifs dans l’avancée des réformes et s’attend à la poursuite de leur mise en œuvre par le gouvernement nigérian pour garantir la stabilité économique et la résilience budgétaire, avec des résultats progressifs.

L’agence pourrait revoir à la hausse sa note si les récentes améliorations comme l’excédent de compte courant de 17 Md USD dégagé en 2024 parvenaient à renforcer durablement les équilibres extérieurs du pays, avec une augmentation notamment des réserves de change de la CBN, qui s’établissent à 38,5 Md USD soit environ 7 mois d’importations. S&P recommande également la poursuite de réformes pour améliorer les recettes publiques, renforcer les performances du secteur pétrolier et réduire les faiblesses structurelles de l’économie nigériane.

S&P projette la croissance du pays à 3,0% du PIB en 2025, avant de converger vers 3,5% du PIB d’ici 2028. Le ratio d’endettement devrait relativement diminuer, de 62% de PIB en 2025 à 60% de PIB en 2028.

La persistance de l’inflation à un niveau élevé et la baisse du cours du pétrole représentent en revanche des facteurs de risques pour la continuité des réformes.

La note souveraine du Nigeria par S&P a évolué pour la dernière fois en août 2023, avec un changement de perspectives de négatives à stables. Fitch Ratings a revu à la hausse sa notation en avril, de B- à B avec perspectives stables, tandis que Moody’s maintient sa notation de Caa1 avec perspectives positives depuis décembre 2023.

Évolution de la notation souveraine du Nigeria des agences Fitch Ratings, S&P et Moody’s

Évolution de la notation souveraine du Nigeria des agences Fitch Ratings, S&P et Moody’s

Sources : S&P, Fitch Ratings, Moody’s

Clef de lecture : la note de crédit du Nigeria par S&P s’établit à B-/Stable en mai 2025 (courbe verte, échelle de gauche), celle de Fitch Ratings est à B/Stable (courbe rouge, échelle de gauche) et à Caa1/Positif pour Moody’s (courbe bleue, échelle de droite).

Notations à long terme en devises. Les perspectives positives/négatives sont affichées avec un ajustement de +/-0,33 point. La veille de crédit positive/négative avec un ajustement de +/-0,67 point.

 

Le Président Tinubu accorde les approbations réglementaires pour la délivrance des licences liées au projet pétrolier Kolmani dans l'État de Bauchi

Le Président Bola Tinubu a approuvé l'octroi de toutes les licences réglementaires nécessaires au projet pétrolier de Kolmani, situé entre les États de Bauchi et de Gombe, dans le nord du Nigeria. Cette décision marque une étape significative vers le développement de ce projet, qui comprend des installations de production de pétrole et de gaz, une raffinerie, une centrale électrique et une usine d'engrais. Le projet est mené par la Nigerian National Petroleum Company (NNPC) et la Nigerian Midstream and Downstream Petroleum Regulatory Authority (NMDPRA), en partenariat avec l’entreprise nigériane Sterling Global Oil. Ce projet est considéré comme un catalyseur potentiel pour le développement économique de la région nord du pays, historiquement moins développée que les États du Sud.

Dans le cadre du développement du projet pétrolier de Kolmani, le ministre d'État aux Ressources pétrolières, Heineken Lokpobiri, a lancé la construction de l'Académie du pétrole et du gaz de Bauchi (BOGAA) à Alkaleri. Situé entre les États de Bauchi et Gombe, ce centre de formation sera doté d'un budget de 6,7 Md NGN (3,7 M EUR) et devrait ouvrir ses portes dans les deux prochaines années. Cette académie vise pourvoir la région d'une main d'œuvre qualifiée pour soutenir les activités pétrolières à venir dans le nord du Nigeria. Ce projet s'inscrit dans une stratégie plus large visant à renforcer les capacités locales et à assurer une participation accrue des communautés du nord dans le secteur énergétique national.

 

La filière cacao du Nigeria attire de plus en plus d’investisseurs privés

Le Nigeria, septième producteur mondial de cacao, connaît un regain d'intérêt de la part des investisseurs privés pour sa filière cacaoyère, stimulé par la flambée des prix mondiaux et les difficultés rencontrées par des concurrents comme le Ghana et la Côte d'Ivoire. En 2023, le pays a exporté pour 1 240 Md NGN (692 M EUR) de cacao, représentant 5,6% de ses exportations non pétrolières. Pour soutenir cette dynamique, le gouvernement a fixé un objectif ambitieux de production de 500 000 T pour la saison 2024-25. Des investissements privés, tels que les 41 M USD injectés par la British International Investment dans le groupe nigérian Johnvents pour doubler sa capacité de transformation des fèves ou les accords de co-entreprises signés par l’entreprise publique nigériane South West Agricultural Company Limited (SWAgCo) avec des investisseurs internationaux dans la filière cacao. Les investissements se concentrent notamment sur la modernisation des chaînes de valeur et l'amélioration des infrastructures de transformation. L’attrait des investisseurs pourrait s’intensifier dans les années à venir, suite à l’adoption, le 5 mai dernier, d’un projet de loi instituant l’Office national de gestion du cacao (National Cocoa Management Board – NCMB), un nouvel organisme chargé d'encadrer et de structurer le développement de la filière. Ces initiatives reflètent une volonté concertée de repositionner le Nigeria comme un acteur majeur sur le marché mondial du cacao.

 

La moitié des lauréats 2025 d’Africa Fashion Up sont nigérians

L'édition 2025 d'Africa Fashion Up a mis à l'honneur trois talents nigérians parmi ses six lauréats, reflétant la vitalité de la scène mode du pays. Ces créateurs bénéficieront d'un programme d'accompagnement incluant mentorat, masterclasses et visibilité accrue sur la scène internationale.

Le premier lauréat, reconnu pour ses designs innovants mêlant culture nigériane et modernité, a su captiver le jury par son approche audacieuse. Le deuxième, spécialisé dans la confection de vêtements durables, intègre des matériaux recyclés pour promouvoir une mode éthique. Enfin, le troisième lauréat se distingue par ses créations alliant élégance et traditions africaines, offrant une nouvelle perspective sur le prêt-à-porter contemporain.

Ces distinctions renforcent la position du Nigeria comme un acteur majeur de la mode africaine et mondiale.

 

Ghana

 

3ème Forum d'affaires Ghana - UE : le Président John Mahama invite les investisseurs européens à renforcer leur présence au Ghana – Lancement du projet BETTER cofinancé par l’AFD

Organisé par l'Union européenne et le gouvernement ghanéen, le 3ème Forum d'affaires Ghana-Union Européenne s'est tenu les 20 et 21 mai à Accra sous le thème « Favoriser l'investissement dans les chaînes de valeur à fort potentiel de croissance ». L'événement, qui s'inscrit dans le cadre de la stratégie Global Gateway de l'UE, a réuni diplomates européens, investisseurs et chefs d'entreprise ghanéens autour de discussions sur le renforcement des échanges commerciaux et de la coopération économique.

Dans son discours d’ouverture, le président John Mahama a mis en avant l’attractivité du Ghana pour les investissements européens orientés vers l’innovation, et souligné le dynamisme de la jeunesse ghanéenne, ainsi que le potentiel industriel encore largement sous-exploité du pays. Il a également encouragé les investissements dans le secteur agro-industriel, en particulier dans les filières du cacao, de la noix de cajou, du karité, du gingembre et des légumes.

À cette occasion, la ministre ghanéenne du Commerce, de l’Agroalimentaire et de l’Industrie Elizabeth Ofosu-Adjare, l’Ambassadeur de l’Union européenne Irchad Razaaly, et l’Ambassadeur de France Jules-Armand Aniambossou ont annoncé le lancement du projet BETTER (Better Farming in Northern Ghana), cofinancé par l’AFD et l’UE à hauteur de 19,5 M EUR afin de renforcer les chaînes de valeur du karité, du soja, des légumes ainsi que de l’apiculture dans le nord du pays.

 

Le ministre des Finances Cassiel Ato Forson a inauguré le premier conseil d'administration du Bureau National de l'Or (GOLDBOD)

Le 19 mai 2025, le ministre des Finances Cassiel Ato Forson a officiellement inauguré le premier conseil d'administration du Bureau National de l'Or (GOLDBOD), composé de 13 membres. Il regroupe des représentants du gouvernement, d'organismes de réglementation, d'acteurs de l'industrie, d'experts juridiques et de figure d'autorités traditionnelles, parmi lesquels Kojo Fynn, président du GOLDBOD, Samuel Gyamfi, PDG par intérim, Emmanuel Armah Kofi Buah, ministre des Terres et des Ressources naturelles, et Johnson Asiama, gouverneur de la Banque du Ghana.

À cette occasion, le ministre des Finances a attribué l’appréciation de 16,7% du cedi ghanéen par rapport au dollar américain depuis le début de l'année aux interventions du GOLDBOD, et souligné que sa création et son opérationnalisation joueront un rôle déterminant dans le renforcement des recettes publiques et la meilleure exploitation des ressources naturelles ghanéennes. En effet, le GOLDBOD, initiative phare du gouvernement Mahama conçu comme un monopole dans le commerce et l’exploitation de l’or artisanale et à petite échelle, ambitionne de lutter contre le commerce illicite et d’utiliser l’or comme actif stratégique pour renforcer les réserves de change et soutenir la stabilité du cedi.

 

L'inflation annuelle des prix à la production recule à 18,5% en avril 2025, après 24,4% en mars

L'inflation à la production continue de baisser, atteignant 18,5% en glissement annuel en avril 2025, après 24,4% en mars. Il s’agit du troisième mois consécutif de baisse de l’inflation à la production, traduisant un reflux des pressions inflationnistes sur les coûts à la sortie des usines.

Les prix à la production enregistrent une déflation de 0,8% entre mars et avril 2025, la hausse des prix dans les services (0,9%) étant plus que compensée par la baisse des prix dans l'industrie ( -1,1%) et dans la construction (-0,2%). Ces baisses sont principalement dues aux diminutions des prix dans deux secteurs clés : le secteur minier et le secteur manufacturier, représentant ensemble près de 95% de l’inflation en glissement annuel d'avril.

Suivre l'évolution de l'inflation des producteurs permet d’anticiper et de mieux comprendre les mouvements des prix à la consommation. Pour mémoire, l’inflation à la consommation s’élève à 21,2% en avril, en baisse après 22,4% le mois précédent.