Toute l'actualité économique et financière hebdomadaire de l'Arabie Saoudite, du Bahreïn, des Emirats arabes unis, du Koweït, d'Oman, du Qatar et du Yémen....

Trump dans le Golfe : le Grand Chelem


Du 13 au 16 mai 2025, le président américain Donald Trump a effectué une tournée historique dans le Golfe, en se rendant successivement en Arabie saoudite, au Qatar, et aux Émirats Arabes Unis (EAU). Véritable gage du renforcement des partenariats stratégiques entre Washington et ces pays du GCC, cette visite s’est accompagnée d’annonces record en matière d’investissements et de grands contrats. Elle semble constituer un nouveau momentum dans des relations bilatérales respectives déjà solides, tout en illustrant les contours d’une possible nouvelle donne américaine au Moyen-Orient, perceptible également sur le plan politique.

Au total, les accords conclus à l’issue cette tournée régionale - englobant les investissements des trois pays et les exportations américaines - dépassent largement les 1000 Mds USD. L’Arabie saoudite s’est particulièrement distinguée, avec 600 Mds USD d’investissements annoncés, dont 142 Mds USD pour l’acquisition de matériel militaire américain (défense aérienne et antimissile, capacités spatiales, modernisation de l’armée de l’air etc.), constituant le plus grand contrat d’armement jamais signé.  Riyad va également investir massivement dans le secteur technologique (20 Mds USD de l’entreprise Data Volt pour le développement de centre de données IA aux États-Unis et 80 Mds d’investissements dans le cadre d’un consortium américano-saoudien dédié aux technologies de rupture). Au Qatar, avec qui les accords économiques ont dépassé 243.5 Mds USD, le volet de la défense est particulièrement saillant. Doha s’est engagée à acheter près de 42 Mds USD d’armement en provenance des États-Unis, ainsi que 210 avions Boeing d’une valeur de 96 Mds USD via la compagnie Qatar Airways. Pour finir, les EAU ont annoncé 200 Mds USD d’accords, première étape de réalisation du cadre des 1400 Mds USD d’investissements dans l’économie américaine sur les dix prochaines années, annoncés en mars dernier. La pièce centrale de ces nouveaux accords est l’annonce de la construction du plus grand centre de données IA (hors États-Unis) à Abou Dabi, avec une capacité de 5 gigawatts dans le cadre d’un consortium américano-émirien. Également notable : la commande de 28 Boeing 787 et 777X équipés de moteurs GE Aerospace par Etihad Airways, d’une valeur de 14,5 Mds USD.

La diplomatie de Donald Trump, résolument centrée sur le business tout en étant couplée à des annonces politiques disruptives, interroge la nouvelle stratégie américaine dans la région. D’abord, à la différence du paradigme d’interdépendance du oil-for-security ayant traditionnellement caractérisé les relations américano-golfiques, les annonces apparaissent plutôt asymétriques, en faveur de l’économie américaine. Elles visent des secteurs stratégiques (comme l’intelligence artificielle ou les minéraux critiques) tout en stimulant les exportations américaines dans des industries à forts enjeux (aviation, armement etc.). Parallèlement, Donald Trump a également profité de sa tournée dans le Golfe pour annoncer la levée des sanctions internationales à l’encontre de la Syrie et réaffirmer une volonté d’avancer sur des dossiers régionaux sensibles (comme le nucléaire iranien), marquant une inflexion notable du positionnement américain au Moyen-Orient. Intérêts économiques et stabilité régionale semblent donc être les nouveaux maître mots de la diplomatie américaine dans la région. À cet égard, le positionnement de la Chine dans ce nouveau contexte sera mis à l’épreuve.  

Même si les flux d’investissements apparaissent relativement asymétriques, les contrats conclus répondent à des besoins stratégiques de ces pays, notamment en matière de sécurité. Néanmoins, il convient de distinguer le cas saoudien du cas émirien. Dans le cas de l’Arabie saoudite, qui fait face à de très fortes contraintes budgétaires et à une urgence à diversifier son économie, ces annonces d’investissements soulèvent des interrogations, alors que le royaume tente d’attirer des IDE (objectif de 5,7 % du PIB à horizon 2030). Dans le cas émirien, les annonces prolongent la stratégie de projection internationale du pays dans les secteurs stratégiques.

Dans ce contexte, l’intensité concurrentielle entre les deux plus importantes économies du GCC pourrait croître, notamment dans le secteur de l’IA qui fait l’objet d’une course entre les puissances pour occuper une position dominante.

Morgane Abbas, Analyste macroéconomique et financière

 

Pétrole et gaz

Brent 16/05/2025 à 12h00 GST : 64,61 USD/Bbl

Le cours du baril de Brent s’établit ce vendredi midi à 64,61 dollars, enregistrant une hausse de 2,71 dollars soit + 5,8 % par rapport aux 61,09 dollars enregistrés la semaine précédente. Le marché a positivement réagi à l’apaisement des tensions commerciales américano-chinoises, mais les perspectives d’augmentation de l’offre maintiennent les prix dans une fourchette encore prudente. La barre des 70 dollars n’a plus été atteinte depuis début avril et l’annonce du « Liberation Day ».

L’annonce de la trêve commerciale entre les États-Unis et la Chine, qui prévoit une suspension de la majorité des droits de douane imposés pendant une période de 90 jours, a fortement participé à la hausse des prix en laissant entrevoir un regain de la demande. Ces droits ne s’établissent maintenant plus qu’à 30 % pour les exportations chinoises et 10% pour les exportations américaines.

Les perspectives d’un accord entre l’Iran et les États-Unis sur le dossier nucléaire ont fait baisser les prix, qui avaient atteint leur pic à presque 67 dollars mercredi 14 mai. Lors de sa tournée officielle dans le Golfe, le président américain Donald Trump a en effet indiqué que les deux pays se rapprochaient de la conclusion d’un accord, pouvant aboutir à une levée des sanctions sur le pétrole iranien.

Du côté de l’offre également, l’Agence internationale de l’Énergie (AIE) revoit à la hausse ses prévisions d’augmentation de l’offre mondiale de pétrole pour l’année 2025. Ces dernières augmentent ainsi de 380 000 bpj, pour s’établir à 1.6 millions de bpj. Cette révision intervient notamment après que l’OPEP+ ait étonnement décidé, pour un second mois consécutif (mai et juin), d’augmenter son niveau de production de 410 000 bpj. Ainsi, l’évolution des prix de l’or noir demeurera sensiblement tributaire du risque existant d’un excédent d’offre sur la demande – un danger susceptible de se raviver si l’apaisement des tensions commerciales se résorbe.

Morgane Abbas, Analyste macroéconomique et financière

 

Arabie saoudite

Macroéconomie & Finance

Flynas a levé 1,1 Md USD avec son introduction en bourse – La compagnie saoudienne low-cost Flynas a réussi son introduction en bourse le 12 mai 2025 et levé 1,1 Md USD. Elle a cédé 30 % de son capital qui était composé d’actions nouvelles et de titres cédés par des actionnaires existants tels que Kingdom Holding et National Flight Services. L’offre a été intégralement souscrite en quelques minutes, reflétant un fort intérêt de la part des investisseurs. Les fonds issus de cette émission primaire permettront de financer l’expansion de la flotte et du réseau de Flynas, qui exploite actuellement 71 appareils vers 74 aéroports dans 34 pays. L’opération valorise la compagnie entre 3,5 et 3,7 Md USD et intervient alors que le secteur aérien régional s’ouvre progressivement aux marchés de capitaux. Flynas, qui prévoit de porter sa flotte à 224 appareils, a enregistré un bénéfice net de 116 M USD en 2024.

L’Arabie saoudite vise une contribution du secteur du tourisme au PIB à hauteur de 10 % – Lors du forum d’investissement saoudo-américain, le ministre du Tourisme Ahmed Al Khateeb a réaffirmé l’ambition de faire du tourisme le deuxième contributeur au PIB saoudien d’ici 2030, avec un objectif de contribution de 10 %. Le ministre a indiqué que le nombre de touristes internationaux est passé de 5 millions en 2019 à 30 millions en 2024, plaçant l’Arabie saoudite parmi les dix destinations les plus visitées au monde. Le pays souhaite désormais à attirer 50 millions de touristes internationaux d’ici 2030, et 150 millions au total en incluant le tourisme domestique. En plus d’un développement des infrastructures et de la formation, cette dynamique d’accompagne d’une politique d’ouverture et de simplification des procédures, notamment à travers la délivrance rapide de visas touristiques électroniques.

Energie, Industrie & Services

Aramco voit son bénéfice reculer de 4,6 % au T1 2025 à 26 Md USD – Saudi Aramco a annoncé un bénéfice net de 26 Md USD au T1 2025, en baisse de 4,6 % par rapport au T1 2024 (27,2 Md USD), malgré un chiffre d’affaires trimestriel stable à 108,1 Md USD (+0,8 %). Ce recul s’explique par la faiblesse persistante des prix du brut, avec un Brent évoluant autour de 63 USD le baril, contre plus de 80 USD l’an dernier. Cette contre-performance intervient alors que le Royaume poursuit sa politique de diversification et de gigaprojets liés à son agenda international. La pression sur les finances publiques se répercute sur Aramco, qui voit ses marges comprimées par des volumes en hausse, dictés par la stratégie de l’OPEP+ d’accroître l’offre. La baisse des cours pourrait ainsi forcer la compagnie à recourir davantage à la dette ou puiser dans les réserves souveraines. La capitalisation d’Aramco reste élevée (1 600 Md USD), mais le titre recule de 25 % en un an (6 USD contre 8 USD en 2024), pénalisé par les perspectives de demande mondiale affaiblies et la montée des incertitudes géopolitiques. Le groupe se maintient comme la sixième plus grande entreprise mondiale.

L’Arabie saoudite lance un appel aux entreprises pour un bureau administratif en PPP à Riyad - Le ministère de la Défense saoudien, en collaboration avec le Centre national de la privatisation et des partenariats public-privé (NCP), a lancé un appel à manifestation d’intérêt pour la construction et la gestion du complexe administratif du personnel du ministère à Riyad. Les entreprises intéressées doivent soumettre leurs qualifications avant le 3 juin. Le projet, d’une durée de 27,5 ans, sera réalisé sous contrat intégrant la conception, la construction, le financement et la maintenance. Situé dans le nord de Riyad, le complexe couvrira environ 52 793 m², accueillera 4 500 employés et comprendra 3 200 places de parking. Le partenaire privé retenu sera responsable de la conception, de la construction, de la maintenance à long terme, ainsi que de la coordination avec les parties prenantes et de l’obtention des autorisations nécessaires. La valeur des contrats PPP en Arabie saoudite a fortement augmenté ces deux dernières années, 23 % de la valeur totale des projets attribués en 2023 et 18,3 % en 2024.

La production industrielle saoudienne progresse de 2 % en mars grâce au secteur manufacturier - En mars 2025, l’indice de la production industrielle (IPI) de l’Arabie saoudite a atteint 106,5, enregistrant une hausse de 2 % par rapport à mars 2024, selon les données préliminaires de l’Autorité générale des statistiques (GASTAT). Sur un mois, l’IPI a également progressé de 1,1 % par rapport à février 2025 (105,4). Cette progression est portée par une forte croissance du secteur manufacturier, dont le sous-indice a augmenté de 5,1 % en glissement annuel. La fabrication de produits chimiques a bondi de 14,3 % tandis que celle des produits alimentaires a progressé de 6,9 %. Ces chiffres confirment la dynamique positive du secteur industriel non-pétrolier, pilier de la stratégie de diversification Vision 2030. Le secteur minier, incluant l’extraction de pétrole, a quant à lui reculé de 0,2 % sur un an, avec une production pétrolière stable autour de 8,96 millions de barils par jour. D’autres segments présentent des performances mitigées, comme la hausse de 6,1 % des produits minéraux non métalliques contrastant avec la baisse de 6,6 % dans les métaux de base.

Émirats arabes unis

Macroéconomie & Finance

L’Accord de Partenariat Économique Global (CEPA) entre les EAU et la Jordanie est entré en vigueur - Cet accord ambitieux vise à porter le commerce bilatéral hors pétrole à plus de 8 Mds USD d’ici 2032. Parallèlement, la Chambre de commerce de Sharjah et une délégation jordanienne ont engagé des discussions pour intensifier leur coopération.

Les marchés boursiers du pays réagissent positivement à l’accord commercial conclu entre les États-Unis (US) et la Chine, alors que les US abaissent les droits de douane pour les exportations chinoises à 30 %, et que la Chine les établit à 10 % pour les exportations américaines. 

Le promoteur immobilier Sobha Reality a dévoilé les premières indications de rendement (IPTs) relatives à l’émission de son sukuk, avec un taux initial fixé autour de 8,275 % - L’entreprise bénéficie d’une notation financière stable (Ba2 par Moody et BB par S&P). Le sukuk sera côté sur Nasdaq Dubaï ainsi que sur le marché boursier de Londres.

Masdar, leader du secteur des énergies renouvelables aux EAU, a émis 1 milliard de dollars d’obligations vertes en deux tranches de 5 et 10 ans, d’une valeur de 500 M chacune - Les fonds levés serviront à financer ou refinancer des projets verts, conformément à son « Green Finance Framework ». L’entreprise avait déjà réussi à lever 750 M USD lors de l’émission de sa première obligation verte en 2023.

Adnoc Gas a été sélectionnée pour intégrer l’indice MSCI des marchés émergents à compter de juin 2025 - Il s’agit de la troisième entité d’ADNOC à y entrer, renforçant ainsi sa visibilité internationale et pouvant lui permettre d’élargir sa base d’investisseurs en attirant entre 300 M et 500 M USD de flux passifs.

International Holding Company (IHC) a formé un partenariat avec BlackRock et Lunate pour créer une compagnie de réassurance de 1 Md USD basée à Abu Dhabi qui utilisera l’intelligence artificielle pour acquérir jusqu’à 10 Mds USD de passifs dans le secteur de l’assurance - Sultan Al Jaber présidera l’entreprise, tandis que Mark Wilson, ancien PDG d’Aviva et AIA, en sera le Directeur général.

Energie, Industrie & Services

Les États-Unis ont conclu un accord préliminaire avec les EAU pour leur permettre d'importer, à partir de 2025, 500 000 des puces d'intelligence artificielle les plus avancées de Nvidia par an - L’accord – dont les conditions sont susceptibles d’évoluer - couvrirait au moins la période jusqu’en 2027, avec une possibilité d’extension jusqu’en 2030. Le projet d’accord prévoit que 20 % des puces, soit 100 000 par an, seraient destinées à l’entreprise G42, le reste étant réparti entre des entreprises américaines majeures dans l’IA comme Microsoft et Oracle qui pourraient également envisager de construire des centres de données aux EAU.

Masdar s’associe au fonds souverain kazakh Samruk-Kazyna pour développer un projet d’énergie renouvelable de 500 MW avec un système de stockage par batterie de 2 GW - Ce partenariat s’inscrit dans la stratégie du Kazakhstan visant à porter la part des énergies renouvelables à 15 % d’ici 2030 et 50 % d’ici 2050. Par ailleurs, Masdar développe un projet éolien de 1 GW avec un BESS de 600 MWh dans le pays.

G42 et l’américain Cisco ont signé un accord pour explorer le développement d’infrastructures d’intelligence artificielle et de solutions de cybersécurité dans les secteurs public et privé, à l’approche de la visite de Donald Trump aux EAU - Le montant des investissements n'a pas été dévoilé.

AD Ports Group prévoit d’investir 600M USD pour étendre ses opérations au Kazakhstan, notamment par la création dun terminal polyvalent - Cette initiative s’inscrit dans une série d’accords signés lors d’un forum d’investissement à Astana.

Etihad Airways a transporté 1,7 M de passagers en avril 2025, soit une hausse de 21 % par rapport à l’an dernier, avec un taux de remplissage record de 89 % - Depuis janvier, la compagnie a accueilli 6,7 M de voyageurs soit un million de plus que sur la même période en 2024.

La Dubaï Chamber of Digital Economy a accompagné 127 startups au premier trimestre 2025, soit une hausse de 135 % par rapport à l’an dernier, et a formé 729 professionnels - Elle renforce l’attractivité de Dubaï comme hub technologique grâce à des événements, des services de soutien aux entreprises et sa plateforme « Business in Dubai ».

Le Conseil de la cybersécurité des Émirats arabes unis et e& UAE ont signé un accord pour lancer le Al Ain Innovation Centre, une plateforme dédiée à l’innovation technologique, à la recherche appliquée et à l’accompagnement des startups.

Qatar

La Qatar Central Bank (QCB) émet des bons du trésor d’une valeur de 2,9 Mds QAR (796 M USD) - Le montant cumulé des souscriptions s’est élevé à 10 Mds de QAR (2,7 Mds USD). Leurs échéances varient entre une semaine et un an.

L’autorité des travaux publics (Ashghal) annonce des projets d’infrastructures d'une valeur de 81 Mds QAR (22,3 Mds USD) dans le cadre de son plan quinquennal 2025-2029 - Celui-ci comprendra des projets dans divers secteurs, allant de l'aménagement des terres aux constructions de bâtiments publics, en passant par les réseaux d'égouts et de déversoirs. Ces derniers constitueraient l'un des plus grands projets d'évacuation des eaux de pluie dans le nord et le sud de Doha, et incluraient des plans de réutilisation de l'eau à des fins d'irrigation et de refroidissement. La première phase du projet verra le lancement des travaux de creusement du tunnel principal en 2025, tandis que la seconde comprendra les travaux de creusement du tunnel secondaire au début de 2026. Ashghal pourrait par ailleurs lancer un appel d’offres pour la deuxième phase du projet d’épuration des eaux usées à Al Wakra et Al Wukair.

QatarEnergy conclut un accord de fourniture de condensat sur 25 ans avec Shell International Eastern Trading Company (SIETCO), filiale de Shell basée à Singapour - L'accord prévoit la fourniture de 285 millions de barils de condensat à Shell pour une durée de 25 ans, à compter de juillet 2025.

La Qatar General Electricity and Water Corporation (Kahramaa) signe un accord stratégique avec QatarEnergy, Qatar Electricity & Water Company et Sumitomo Corporation pour la construction de la centrale électrique et hydraulique de Ras Abu Fontas d’une valeur de 13,5 Mds QAR (3,7 Mds USD) - L'accord comprend un plan de mise en service en trois phases, la date de mise en service complète étant prévue pour le 1er juin 2029, avec une capacité totale de production d'électricité de 2 400 MW et 110 millions de gallons par jour. La centrale de Ras Abu Fontas serait ainsi amenée à fournir environ 23 % de l'énergie totale du Qatar et 20 % de sa production d'eau.

Dans le cadre de la visite du chef exécutif de Hong Kong, le Qatar et Hong Kong signent 35 protocoles d'accord (MoU) - Ceux-ci incluent notamment cinq protocoles d’accord entre la Qatar Chamber et la Chambre de Commerce d’Hong Kong, la Fédération des industries, l'Autorité d'investissement de Hong Kong, le Conseil de développement du commerce et l'Association bancaire de Hong Kong. La Qatar Businessmen Association (QBA) a également signé trois protocoles d’accord avec des centres d'investissement hongkongais. Le chef exécutif de Hong Kong a par ailleurs conclu sa visite au Qatar par un entretien avec l’Emir.

Bahreïn

Mumtalakat enregistre un bénéfice net record de 963 M USD en 2024 – Le fonds souverain du Bahreïn, Mumtalakat, a annoncé un bénéfice net consolidé de 963 M USD en 2024, son plus haut niveau depuis sa création en 2006, après une perte de 1,3 Md USD en 2023. Ce redressement s’explique en grande partie par la restructuration de McLaren Group au Royaume-Uni et un partenariat renforcé avec CYVN Holding, soutenu par Abu Dhabi. Aluminium Bahrain (Alba) a fortement contribué aux résultats avec un bénéfice net de 491 M USD, contre 314 M USD en 2023. Avec 18 Md USD d’actifs sous gestion, Mumtalakat reste un acteur de taille modeste à l’échelle régionale. Le fonds a toutefois renforcé sa stratégie d’investissement domestique, en privilégiant les partenariats régionaux et les secteurs porteurs comme l’énergie verte et la santé. En dépit de cette performance, l’agence S&P a récemment abaissé la perspective de crédit du fonds à « négative », dans le sillage de la révision de la note souveraine de Bahreïn, en raison des déficits budgétaires persistants.

Oman

Oman accueille la 13ème table ronde de la Chine sur les accessions à l'OMC, axée sur le monde arabe - Du 12 au 14 mai 2025, Oman a accueilli à Mascate la 13e édition de la Table ronde de la Chine sur les accessions à l'OMC. Les Tables rondes de la Chine sur les accessions à l’OMC sont des rencontres annuelles de haut niveau, organisées par l’OMC sous l’impulsion et avec le soutien de la Chine, visant à réunir les pays en cours d’accession et les membres de l’OMC pour échanger sur les bonnes pratiques, les défis et les opportunités liés au processus d’adhésion. Elles servent de plateforme de dialogue technique et politique pour promouvoir l’intégration des nouveaux membres au système commercial multilatéral. Après une 12ème édition organisée l’année dernière à Abu Dhabi en marge de la 13ème Conférence Ministérielle de l’OMC, il s’agit de la seconde édition organisée dans le monde arabe et dont le sujet était précisément l’intégration des pays arabes dans le système commercial multilatéral. Cet événement, ayant réuni des représentants des gouvernements arabes en voie d’adhésion, des membres de l’OMC, des organisations régionales et des acteurs du secteur privé, a mis en valeur les enseignements tirés des précédentes adhésions (notamment celle récente des Comores en août 2024) et les synergies possibles avec les visions économiques du CCEAG. Il a aussi placé le Sultanat comme exemple d’intégration à suivre pour le reste de la région. La rencontre a été marquée par le lancement d’une étude conjointe sur les bonnes pratiques d’adhésion dans la région et a célébré le 25e anniversaire de l’adhésion d’Oman à l’OMC. Pour rappel, sur 22 Etats membres de la Ligue Arabe, seuls 14 sont membres de l’OMC. L’Algérie, l’Irak, le Liban, la Lybie, la Somalie, le Soudan et la Syrie sont en voie d’accession (Art. XII de l’Accord établissant l’OMC). La Palestine a un statut d’observateur ad hoc. Le Sultanat d’Oman est membre de l’OMC depuis 2000.

La Semaine Omanaise de la Durabilité, plus gros salon du Sultanat sur la transition verte, a été tenu en marges de l’Oman Petroleum Energy Show - Du 12 au 14 mai 2025, Mascate a accueilli conjointement la Oman Sustainability Week (OSW) et le Oman Petroleum & Energy Show (OPES), désormais fusionnés en une plateforme intégrée dédiée à la transition énergétique et au développement durable. Organisé sous l’égide du ministère de l’Énergie et des Minéraux et inauguré par Sayyid Taimour bin Asaad Al Said (président du Conseil d'administration de la Banque centrale d'Oman et neveu du Sultan), l’événement a rassemblé plus de 30 000 visiteurs de 50 pays et 350 entreprises exposantes, devenant le plus grand rassemblement sectoriel du Sultanat. À cette occasion a été inauguré l’Oman Net Zero Center, chargé d’actualiser et de mettre en œuvre la stratégie nationale de neutralité carbone à l’horizon 2050. Plusieurs entreprises françaises étaient présentes, comme Véolia, SNF et Bureau Veritas, actives dans les domaines du traitement de l’eau et des déchets, des polymères industriels et de la certification environnementale.

Mazoon Mining obtient un financement de 270 M USD pour le projet cuivre de Yanqul - Mazoon Mining, filiale d’Oman Minerals Development Company, a obtenu un financement de 104 M OMR (270 M USD) auprès d’un consortium bancaire régional (Bank Sohar Islamic, National Bank of Oman, Qatar National Bank, Bank Nizwa, Ahli Bank), couvrant 60 % du coût du projet de concentré de cuivre à Yanqul. Les contrats clés ont été signés avec Asyad Group (logistique), ONEIC (électricité) et Strapec Oman (préparation du site). La supervision EPC est assurée par la canadienne Lycopodium, avec le finnois Metso fournissant les équipements de traitement. Le projet, soumis à des normes environnementales strictes (zéro rejet d’eau, gestion avancée des déchets), vise une production annuelle de 115 000 tonnes de concentré à 21,5 % de pureté, sur des réserves prouvées de 22,9 M de tonnes. Il devrait générer des retombées socio-économiques importantes dans la région.

L’Association régionale des régulateurs de l’énergie organise sa 22ème conférence annuelle à Mascate et parle transition énergétique, intégration des ENR et financement vert - Mascate a accueilli la conférence annuelle de l’Energy Regulators Regional Association (ERRA), pour la première fois organisée au Moyen-Orient. Placé sous le patronage de S.MA Sayyid Asaad bin Tarik Al Said, l’événement a réuni plus de 250 experts issus des autorités de régulation de plus 50 pays. Organisée par l’Autorité de régulation des services publics (APSR) omanaise, la conférence a mis en lumière la stratégie d’Oman en matière de transition énergétique, avec quatre centrales renouvelables déjà opérationnelles (1 550 MW) et huit projets en développement (1 500 à 1 800 MW). Les débats ont porté sur les cadres réglementaires, les investissements dans les énergies propres, l’intégration des renouvelables, les carburants durables et les mécanismes de financement.  

Koweït

Le Koweït s’engage un peu plus dans le verdissement de sa production électrique - Le projet d'énergie renouvelable Shagaya devrait entrer dans une nouvelle phase de développement. Shugaya vise à générer 4 800 mégawatts d’électricité d’origine solaire d'ici 2028, ce qui représente un peu moins du quart de la production totale actuelle. Le projet, piloté par l'autorité koweïtienne de partenariat public-privé a déjà fait l’objet d’un accord de coopération avec la Chine en mars, portant sur la production de 3.500 mégawatts d'énergie renouvelable. Le ministre de l'Électricité, de l'eau et des énergies renouvelables, M. Al-Mukhaizeem, a souligné qu'atteindre 50 % d'énergies renouvelables d'ici 2050 constituait une priorité stratégique pour l’émirat. Toujours selon ce responsable, l'investissement dans les énergies renouvelables est désormais une « nécessité économique et environnementale ».

Kuwait Airways réceptionne son premier A321neo dans le cadre du renouvellement d’une partie de sa flotte - Premier d’une série de neuf appareils commandés par la compagnie aérienne, un A321 neo est arrivé le jeudi 15 mai au Koweït en provenance de Blagnac. A bord de l’appareil se trouvaient notamment le Président du Conseil d’administration de KA ainsi que plusieurs officiels. Cette livraison s’inscrit dans la logique de modernisation de la flotte afin de stimuler la croissance.

Le Koweït resserre ses liens économiques avec la Chine - Une importante délégation commerciale conduite par le chef de l'exécutif de la Région administrative spéciale de Hong Kong (RASHK), s'est rendue à Koweït City du 12 au 15 mai, concluant une mission de cinq jours au Qatar et au Koweït. Outre une cinquantaine de chefs d’entreprises de Hong Kong, la délégation comprenait de nombreux représentants d'entreprises de sept provinces et villes de la Chine continentale. La délégation et vanté l’initiative pékinoise des routes de la soie « Belt and Road » tout en promouvant le rôle unique de Hong Kong en tant que « connecteur » et « créateur de valeur ». La mission a également permis de renforcer la collaboration entre Hong Kong et le continent, permettant aux entreprises du continent de s'associer à celles de Hong Kong pour se développer au Moyen-Orient. S’agissant du seul Koweït, 24 MoU ont été annoncés dans les domaines de la promotion du commerce et de l'investissement, de la finance, du droit, du transport et de la logistique, de l'innovation et de la technologie, de l'agriculture, de l'éducation et du sport. La délégation a rencontré des cadres de l'Autorité koweïtienne d'investissement (KIA) et de la Chambre de commerce et d'industrie du Koweït (KCCI).

Les tensions tarifaires n’ont pas affecté pas la distribution du pétrole koweïtien - Le directeur général par intérim de la Kuwait Oil Tankers Company (KOTC), Sheikh Khaled Al-Sabah,a souligné l'aspiration de la société à développer sa flotte de pétroliers, qui compte actuellement 31 navires. Il a confirmé que la guerre commerciale actuelle n'a pas affecté les marchés de la Kuwait Petroleum Corporation (KPC). « Nos opérations de distribution et de marketing reposent sur des relations stratégiques à long terme », a-t-il affirmé, tout en soulignant l'engagement du pays à honorer tous les contrats internationaux. Il a ajouté que le Koweït maintient une forte présence à l'étranger avec sept M de barils de pétrole stockés en Asie - trois M au Japon et quatre M en Corée du Sud.

Un peu de gaz grâce au soleil… - Le directeur général par intérim de la Kuwait Oil Tankers Company (KOTC), Sheikh Khaled Al-Sabah, a annoncé que le Koweït produisait désormais 16 M de bonbonnes de gaz par an grâce à l'énergie solaire dans les usines d'Umm Al-Aish et de Shuaiba, qui ont une capacité de production combinée de sept MW, sans utiliser l'électricité du réseau électrique national. Il s'agit là d'un premier pas vers l'utilisation de l'énergie solaire pour produire de l'électricité afin de réduire la dépendance de l’industrie au réseau. S'exprimant lors de la cérémonie d'inauguration de la conversion de la production des deux usines à l'énergie solaire, le cheikh Khaled Al-Sabah a affirmé que cette étape s’inscrivait dans la stratégie du pays visant à atteindre la neutralité carbone d'ici à 2050. D'autre part, le directeur du groupe des projets et de l'agence maritime du KOTC, Yousef Al-Khamis, a déclaré que le projet de conversion de l'énergie solaire a coûté environ 1,9 M KWD, indiquant que cet investissement devrait permettre d'économiser environ 16.000 barils de pétrole par an et de générer 11.000 MW d'énergie propre, réduisant ainsi la pression sur le réseau électrique national. M. Al-Khamis a également dévoilé le projet de création d'une troisième usine de bouteilles de gaz à Kabad, les deux usines existantes pouvant répondre à la demande nationale jusqu'en 2030.