Flash conjoncture France - Cycles de déstockage post-crise : 2008 et Covid
En mars 2025, la confiance des ménages fléchit légèrement à 92 (−1 pt) et reste au-dessous de sa moyenne de longue période.
• En mars 2025, la confiance des ménages fléchit légèrement à 92 (−1 pt) et reste au-dessous de sa moyenne de longue période.
• En mars, l’inflation stagnerait, s’établissant à +0,8 % (IPC en g.a.) après +0,8 % en février, selon les résultats provisoires de l’Insee. Sur un mois, la hausse des prix augmenterait à +0,2 % (après +0,0 %).
• La consommation des ménages en biens recule en février (−0,1 % de variation mensuelle en volume, après −0,6 %). L’acquis de consommation en biens pour le 1er trimestre 2025 est négatif après un 4e trimestre en légère hausse (−0,3 % après des variations de +0,1 % au T4-24 et +0,4 % au T3-24).
• L’indice des prix de production se replie sur un mois en février (−0,5 % après +0,8 % en janvier), alors que les prix d’importations progressent (+0,2 % après +0,8 %).
• Selon les premiers résultats des comptes nationaux des administrations publiques, le déficit public a atteint 5,8 % du PIB en 2024 (après 5,4 % en 2023) ; la dette publique progresse en proportion du PIB (113,0 % du PIB après 109,8 % en 2023). • L’indice du coût de la construction (ICC) est en baisse de −1,6 % sur un trimestre (après −2,8 % au trimestre précédent).
Zoom sur les cycles de déstockage lors de la crise de 2008 et depuis 2020.
Les périodes de crise économique s’accompagnent souvent de déstockage, les stocks évoluant généralement au même rythme que la croissance : la procyclicité des stocks est ainsi souvent soulignée, lorsque les entreprises cherchent à réduire leurs achats et limiter leurs invendus. Les mouvements de stocks lors de la crise Covid se sont révélés singuliers, notamment par rapport à ceux observés lors de la précédente crise majeure de la fin des années 2000.
En effet, lors de la crise de 2008, les stocks ont suivi un cycle typique associé à un choc de demande négatif. Au début de la crise, les stocks s’accumulent car la demande diminue plus rapidement que la production. Cette première phase où les variations de stocks contribuent positivement à la croissance du PIB est ensuite suivie d'un processus de déstockage, les entreprises diminuant leur production pendant la période de ralentissement. Une fois que le rythme du déstockage ralentit, les stocks contribuent à nouveau positivement à la croissance du PIB, soutenant ainsi la reprise économique.
Note : le cumul des variations de stocks trimestrielles est une variation de stocks sur un plus grand pas temporel que le trimestre
En revanche, les variations de stocks ont connu des mouvements différents lors de la pandémie et la crise énergétique en raison de la nature et de la spécificité de ces chocs. Dans un premier temps, les confinements stricts n’ont pas permis aux entreprises d’écouler leurs stocks malgré la baisse drastique de la demande. Le déstockage n’a eu lieu qu’une fois les confinements assouplis ou levés, lorsque la demande et l’activité économique ont redémarré. En raison des perturbations des chaînes de valeur, le déstockage s’est néanmoins poursuivi pendant plusieurs trimestres, malgré la reprise économique, puisque la production n’était pas capable de suivre la reprise de la demande. Après une phase de restockage décalée d’un an par rapport au pic de croissance, amorcée lorsque les contraintes d’offre se sont atténuées, la crise énergétique a déclenché un nouveau cycle de déstockage dès mi-2022. Contrairement à 2008, où tous les secteurs industriels étaient touchés, ce mouvement a été principalement porté par les industries énergo-intensives (ci-dessous toute la branche « C5 - autres branches industrielles » de la comptabilité nationale est représentée : elle inclut une large variété de secteurs industriels, y compris tous ceux d’intensité énergétique élevée – métallurgie, papeterie, ou chimie notamment – mais aussi d’autres dont l’intensité énergétique est plus faible, comme la pharmacie). Face à la hausse des coûts de production et à l’incertitude sur les prix de l’énergie, les entreprises ont préféré déstocker pour maîtriser leurs dépenses. Ce deuxième cycle a perduré pendant plusieurs trimestres, jusqu’au T4 2024 ; à terme, on peut attendre une normalisation des variations de stocks.
Note : le cumul des variations de stocks trimestrielles est une variation de stocks sur un plus grand pas temporel que le trimestre