En janvier, l’indicateur synthétique du climat des affaires de l’Insee est en légère progression, mais reste sous sa moyenne de long terme (+1 pt à 95 après arrondi).

• En janvier, l’indicateur synthétique du climat des affaires de l’Insee est en légère progression, mais reste sous sa moyenne de long terme (+1 pt à 95 après arrondi).

• Les ventes dans le commerce de détail sont en baisse en décembre (−0,6 % en variation mensuelle et volume cvs-cjo après −0,1 % en novembre) d’après les chiffres de la Banque de France, et demeurent toujours en-dessous de leur niveau prépandémique (à −4,0 % par rapport à la moyenne de 2019).

• L’indice PMI composite de l’activité globale en France (estimation flash) poursuit sa hausse en janvier (+0,8 pt à 48,3, après +1,6 pt) uniquement du fait de la forte hausse du solde de la production industrielle passée (+5,8 pt à 45,0, plus haut de 7 mois) qui demeure à un niveau médiocre.

Zoom sur l'effet de l'incertitude sur l'évolution du climat des affaires.

La hausse de l’incertitude politique peut expliquer une partie de la baisse du climat des affaires lors du 2e semestre 2024

Après un 1er semestre 2024 relativement stable à 99 en moyenne, le climat des affaires de l’Insee s’est fortement détérioré en juillet 2024 (–5 pt ; plus forte baisse mensuelle enregistrée depuis mars 2022 dans la foulée de la guerre d’agression russe en Ukraine). Malgré un redressement partiel, la tendance du climat des affaires s’est à nouveau retournée à partir d’octobre. En particulier, il a baissé de –2 pt en décembre à 94 pour retrouver son niveau de juillet 2024 ; hors Covid, ce niveau n’avait plus été atteint depuis décembre 2014.

Ces dynamiques sont à interpréter avec une certaine prudence, notamment en termes de rythme attendu de croissance de l’activité. Elles pourraient refléter le contexte d’incertitude politique nationale élevée d’une manière grossie.

En effet, l’indice d’incertitude entourant la politique économique (ou EPU pour Economic Policy Index) a fortement augmenté en France depuis juin 2024 et a atteint son deuxième plus haut niveau historique en décembre 2024 (juste derrière son niveau d’avril 2017). Cet indicateur est basé sur l'analyse des articles de presse qui mentionnent des termes liés à l'incertitude économique et à la politique économique : plus il y a d'articles sur ces sujets, plus l'indice est élevé (cf. graphique infra).
Incertitude sur la politique économique

 Note : la zone bleutée démarre en juin 2024

Une analyse statistique simple semble effectivement expliquer en partie la dynamique récente des climats par l’incertitude politique. En moyenne depuis 2015, l’importance de l’incertitude politique est faible : le R² de la régression linéaire du climat des affaires sur l’indice EPU (qui correspond ici à la part de la variance du climat des affaires expliquée par l’incertitude politique) s’élève à 3 %. Or depuis juin 2024, la hausse de l’incertitude politique permet d’expliquer une proportion plus importante que d’habitude de l’évolution du climat des affaires alors que la contribution des autres facteurs est relativement stable depuis mi-2023, témoignant de la stabilité des fondamentaux sous-jacents (cf. graphique infra). La contribution de l’incertitude politique représente en moyenne depuis juin près de la moitié de la déviation du climat par rapport à sa moyenne.
Décomposition du climat des affaires de l'Insee

Notes : La contribution des « autres facteurs » au climat des affaires correspond au terme d’erreur de la régression linéaire du climat des affaires sur l’indice EPU (centré-réduit sur la période jan. 2015-déc. 2024). Le coefficient de régression de l’EPU est significatif à 10 %. La moyenne observée depuis 2015 correspond à l’ordonnée à l’origine de la régression linéaire et est égale à 102,4.