Toute l'actualité économique et financière hebdomadaire de l'Arabie Saoudite, du Bahreïn, des Emirats arabes unis, du Koweït, d'Oman, du Qatar et du Yémen....

Soft Power 2.0 : Dubaï, capitale de l'économie de l'influence

 

Dans un contexte de débats sur la régulation de plateformes comme TikTok et X, les Émirats Arabes Unis déploient une stratégie ambitieuse, utilisant les réseaux sociaux comme des catalyseurs d’influence et d’opportunités. La création d’un fonds dédié (Content Creators Support Fund), dont l’objectif est de soutenir les créateurs de contenu afin d’attirer 10 000 influenceurs dans le pays, s’inscrit dans l’ambition des Émirats Arabes Unis de devenir une destination de référence pour les médias numériques. Ce projet ne se limite pourtant pas à des bénéfices immédiats : il cherche à renforcer l’attractivité économique du pays sur le long terme en positionnant son écosystème numérique comme un moteur de croissance et d’influence globale.

Financée par le Content Creators Support Fund, l’initiative « Creator HQ » est conçue pour accompagner les créateurs de contenu tout en maximisant leur impact, avec pour objectif principal de stimuler l’économie locale et d’en renforcer les dynamiques. Annoncée le 14 janvier dernier à Dubaï par Mohammad Al Gergawi, Minister of Cabinet Affairs et historiquement responsable du développement des médias à Dubaï, elle s'appuie sur une analyse des dynamiques de marché où seulement 4% des créateurs sont considérés comme professionnels, générant des revenus supérieurs à 100 000 dollars annuels. Le programme développe une approche dirigée vers les principales barrières à l'entrée du secteur : l'accès aux ressources, la formation et la monétisation du contenu. Il déploie un dispositif incluant l'obtention facilitée de Golden visa, un accompagnement dans la création d’entreprises et un accès privilégié aux partenariats avec des entreprises implantées aux Emirats.  

Le secteur de l’influence représente une opportunité de marché, avec des effets dentraînement directs sur d’autres secteurs de l’économie. Les autorités émiraties ont saisi ce potentiel en intégrant l’économie de l’influence comme un levier stratégique de diversification et de croissance. Dans un marché évalué à 250 milliards de dollars en 2023 avec une projection de croissance à 480 milliards d'ici 2027[1]. Cette expansion du marché représente une croissance trois fois plus rapide que celle du PIB mondial, comme le souligne Mohammed Gergawi, lors du 1 Billion Followers Summit. Les EAU se positionnent alors stratégiquement pour en capturer une part substantielle. Aujourd’hui 15 000 créateurs de contenus y résident et sont suivis par 2.3 milliards d’individus dans le monde.

Les réseaux sociaux amplifient les effets de réseau positifs[2]. La création de valeur dans ce secteur émane de l'interaction entre trois acteurs principaux : les créateurs de contenu, les plateformes de distribution et les marques.  Aussi, chaque nouveau créateur ou chaque nouvelle publication enrichit l’écosystème général, en augmentant la visibilité collective et en renforçant l’attractivité de la plateforme. La concentration d'influenceurs dans un hub créatif génère des externalités positives significatives : leur contenu attire des audiences, stimule le tourisme, la consommation locale, et favorise le développement de secteurs connexes comme la restauration, l’hôtellerie ou la mode. Dubaï est d’ailleurs la troisième destination la plus visitée au monde, une position certainement alimentée par les l’effet des réseaux sociaux qui amplifient sa visibilité internationale[i][3].

La politique publique de l’influence aux Emirats se distingue par son approche singulière. Elle nourrit le déploiement d’un soft power émirati dans le monde ciblant la jeunesse, tant internationale que domestique (l’âge médian des résidents est de 31 ans). Les réseaux sociaux représentent un puissant vecteur de rayonnement permettant aux Emirats de projeter l’image d’un pays moderne, innovant et tolérant. En structurant un écosystème dynamique de créateurs capables de produire et de diffuser du contenu attractif, les autorités publiques poursuivent un double objectif : attirer les jeunes en quête d’opportunités professionnelles tout en consolidant l’influence culturelle et économique du pays à l’échelle du monde.

Luidgy Gabriel Belair, Attaché macroéconomique et financier

 



[1] Goldman Sachs Research prévoit que les 50 millions de créateurs mondiaux connaîtront un taux de croissance annuel composé de 10 à 20 % au cours des cinq prochaines années. Les créateurs tirent leurs revenus principalement d'accords de marque directs pour présenter des produits en tant qu'influenceurs, d'une part des recettes publicitaires de la plateforme hôte, et d'abonnements, de dons et d'autres formes de paiement direct de la part des personnes qui les suivent. Selon les données de l'enquête réalisée par GS Research, les contrats de marque constituent la principale source de revenus (environ 70 %).

[2] Les effets de réseau (network effects) constituent un phénomène économique fondamental dans l'économie numérique où la valeur d'un service augmente avec le nombre de ses utilisateurs. Dans le contexte de l'économie des influenceurs, ces effets se manifestent de manière directe (la valeur pour un créateur augmente avec le nombre de followers) et indirecte (la valeur pour les marques augmente avec le nombre de créateurs et inversement). Les travaux fondateurs de Farrell et Saloner, ainsi que Katz et Shapiro, démontrent que ces effets peuvent créer une dynamique de "winner-take-all" mais également générer des externalités positives pour l'ensemble de l'écosystème. Le modèle émirati exploite particulièrement les effets de réseau croisés (cross-side network effects) entre créateurs, plateformes et marques, créant un marché biface où la croissance d'un côté du marché renforce l'attractivité de l'autre, générant ainsi une spirale de croissance auto-entretenue. Cette dynamique est d'autant plus pertinente dans le contexte d'un marché en forte croissance comme celui des EAU, où l'afflux constant de nouveaux participants limite les risques de verrouillage (lock-in) traditionnellement associés aux effets de réseau.

[3] Dubaï arrive en tête des villes et destinations les plus populaires au monde sur les médias sociaux, selon le Social Media Index. Dubai a récolté plus de 30 millions de vidéos sur TikTok, 123 millions de posts sur instagram en 2023 et est la villa plus recherchée sur Google en tant que destination touristique.

 

 

Pétrole et gaz

Brent 24/01/2025 à 13h00 GST : 78,414 USD/Bbl

oil

Les cours du pétrole ont clôturé en baisse cette semaine, pénalisés par les incertitudes sur la demande liées aux politiques protectionnistes du président américain Donald Trump. Le baril de Brent cède 3,2% à 78,41$ et celui de WTI 4,3% à 74,53$, effaçant une partie de la forte hausse enregistrée depuis le début de l'année.

En effet, les prix avaient bondi de plus de 10$ en janvier, soutenus par plusieurs facteurs haussiers : (i) un hiver particulièrement froid qui a dopé la demande de fioul domestique, (ii) de nouvelles sanctions américaines plus sévères que prévu contre l'industrie pétrolière russe, et (iii) des positions spéculatives record à l'achat sur les contrats à terme de brut.

Cette tendance a pris fin la semaine dernière avec le retour des doutes sur la croissance de la demande en 2025, craintes nourries par les déclarations de Donald Trump sur le commerce international lors de son discours d'investiture. Donald Trump a aussi pointé du doigt la responsabilité de l'OPEP et de l'Arabie Saoudite dans la hausse des prix du brut, qu'il juge responsable de l'inflation élevée aux États-Unis. Lors de son intervention à Davos, le président a sommé les pays exportateurs de pétrole d'ouvrir leurs vannes de production pour faire baisser les cours. Il a aussi suggéré que cette action permettrait de mettre fin rapidement au conflit entre la Russie et l'Ukraine. M. Trump a enfin indiqué qu'il exigerait une baisse des taux directeurs de la Fed une fois les prix retombés.

Toutefois, une forte hausse de l'offre de l'OPEP+ paraît peu probable à court terme. Le cartel élargi peine déjà à atteindre ses objectifs de production et l'Arabie Saoudite a besoin d'un baril autour de 80-90$ pour équilibrer son budget, alors qu'elle emprunte massivement pour financer ses grands projets de diversification économique. Riyad a certes promis 600 milliards de dollars d'investissements aux États-Unis, un montant que Donald Trump veut voir porté à 1.000 milliards, mais cela ne garantit pas une augmentation de sa production.

Malgré ce repli, plusieurs éléments continuent de soutenir les prix à court terme, au nombre desquels on compte (i) la poursuite des sanctions contre la Russie, l'Iran et le Venezuela qui contraignent leurs exportations ; (ii) La baisse continue depuis 9 semaines des stocks de brut américains, tombés à 411,7 millions de barils, au plus bas depuis mars 2022 ; et (iii) une croissance toujours vigoureuse de la demande, prévue à 1,3 mb/j cette année par Aramco.

Luidgy Gabriel Belair, Attaché macroéconomique et financier

 

Brèves économiques 

Arabie saoudite

Macroéconomie & Finance

L’inflation annuelle moyenne a atteint 1,7 % sur l’année 2024 – D’après le dernier rapport de l’Autorité générale des statistiques (GASTAT), le taux d’inflation annuel moyen a augmenté de 1,7 % au cours de l’année 2024, par rapport à l’année précédente. Cette augmentation est principalement attribuée à la hausse des prix du logement, de l'eau, de l'électricité, du gaz et des autres combustibles de 8,8 %, et des aliments et boissons de 0,8 %. A l’inverse, les prix de l'habillement et des chaussures diminuent de 3,4 % ainsi que les prix de l'ameublement et de l'équipement ménager qui ont connu une baisse similaire de 3,4 %.

Les exportations non-pétrolières en hausse de 19,7 % au mois de novembre 2024 – D’après le dernier rapport de la GASTAT, les exportations non pétrolières, y compris les réexportations, ont enregistré une hausse de 19,7 % au mois de novembre 2024 en glissement annuel. Les exportations de produits chimiques arrivent en tête, représentant 24,0 % du total des exportations non pétrolières, suivies des produits plastiques (21,7 % du total). D’autre part, les importations ont augmenté de 13,9 % sur la même période, principalement portées par les machines et équipements électriques (28,1 % du total), suivis du matériel de transport (14,5 % du total). En novembre 2024, le premier partenaire commercial de l’Arabie saoudite était la Chine, totalisant 14,9 % des exportations du Royaume ainsi que 27,3 % des importations. Le deuxième partenaire à l’export du pays était le Japon (9,9 %), suivi des Emirats Arabes Unis (9,7 %). En ce qui concerne les importations, les Etats-Unis arrivent en deuxième position (10,2 %), et les Emirats Arabes Unis en troisième place (5,3 %).

L’Arabie saoudite a clôturé son émission de sukuk de janvier pour 1 Md USD  L'Arabie Saoudite a clôturé son émission de sukuk libellés en riyals pour le mois de janvier, d'un montant total de 3,7 Md SAR, soit 1 Md USD. L’émission de janvier a été divisée en quatre tranches : une première de 1,3 Md SAR (330 M USD) qui arrivera à échéance en 2029, une deuxième de 1,4 Md SAR (370 M USD) qui arrivera à échéance en 2032, une troisième de 1 Md SAR (280 M USD) à échéance 2036, et enfin une quatrième de 28 M SAR (7,5 M USD) à échéance 2039.

Energie, Industrie & Services

Des accords d’une valeur de 28,5 Md USD ont été signés lors du Future Minerals Forum – La quatrième édition du Future Minerals Forum (FMF), qui s’est tenue à Riyad du 14 au 16 janvier, a vu la signature de 126 accords d’une valeur totale de 28,5 Md USD. Ces accords visent principalement à améliorer l’exploration, l’exploitation minière, le financement, la recherche et le développement, l’innovation, la durabilité ainsi que les chaînes d’approvisionnement des activités minières et para-minières. Parmi les accords signés, on retrouve un accord entre la Commission royale pour Jubail et Yanbu (RCJY) et l’entreprise de sidérurgie Tosyali Holding (Turquie) pour l’établissement d’une usine de production d’acier à Ras al Khair. L’entreprise brésilienne Vale a également signé un accord avec la RCJY pour la production de billettes de fer à Ras al Khair. L’entreprise saoudienne Tasnee, particulièrement active dans le domaine des métaux industriels a signé un accord avec le groupe chinois Shanghai Donghexin New Material pour développer de nouvelles solutions industrielles. Au cours du forum, d’autres annonces stratégiques ont été faites comme le lancement d’une co-entreprise entre Aramco et Maaden pour l’exploration de minéraux critiques nécessaires à la transition énergétique. Cette quatrième édition a attiré plus de 18 000 participants de 170 pays, avec 405 intervenants sur 70 sessions et panels.

Maaden signe des contrats de 922 M USD pour la construction d’un complexe de production de phosphate – Maaden, champion national saoudien en charge du secteur minier, a signé trois contrats de construction pour développer un nouveau complexe de traitement du phosphate. Les contrats portent tous sur des travaux de construction à Ras al Khair et Waad Al Shamal. Le premier contrat a été attribué à la China National Chemical Engineering Company pour un montant de 325 M USD ; le second, d’une valeur d’environ 363 M USD, a été attribué à une autre entreprise chinoise, Sinopec ; et enfin, le dernier contrat, de 234 M USD, a été attribué à l’entreprise turque Tekfen Construction & Installation. Dans ses résultats financiers du premier trimestre 2024, la société a déclaré que l'usine ajoutera 1,5 million de tonnes de capacité annuelle de production d'ici la fin de 2026. Maaden est au premier plan de la stratégie menée par le Royaume pour développer le secteur des métaux et de l'exploitation minière. D'ici à 2040, la société, détenue majoritairement par le Fonds souverain (PIF) a pour mandat de renforcer les capacités minières amont du pays ainsi que de former des partenariats avec des sociétés minières mondiales.

Le secteur des énergies renouvelables a enregistré une croissance sans précédent en 2024 avec le raccord de 3,7 GW – Au cours de l’année passée, le Royaume a accéléré la mise en œuvre de sa stratégie en faveur des énergies renouvelables en raccordant quatre projets photovoltaïques totalisant 3,7 GW supplémentaires, portant la capacité totale connectée au réseau à 6,5 GW. Le principal projet raccordé était celui de la centrale solaire photovoltaïque Shuaibah 2, d'une puissance de 2 GW et développée par le PIF, Acwa Power et Saudi Aramco. Il s’agit désormais de la plus grande installation renouvelable du Royaume. Une fois que les 6,5 GW d'énergies renouvelables connectées au réseau seront entièrement mis en service dans les mois à venir, l'Arabie saoudite dépassera les Émirats arabes unis en tant que principal acteur du Golfe dans le domaine des énergies renouvelables. Les Émirats arabes unis disposent actuellement d'une capacité de 5,6 GW répartis entre Dubaï et à Abou Dhabi. La capacité installée devrait par ailleurs doubler en Arabie saoudite pour l’année 2025 et atteindre 12,7 GW avec la mise en service de plusieurs projets. On retrouve parmi eux trois centrales solaires d’une capacité combinée de 4,55 GW développées par le champion national ACWA Power : Ar Rass 2 (2 GW), Al Kahfah (1,425 GW) et Saad 2 (1,125 GW). Leurs opérations commerciales devraient démarrer au quatrième trimestre. Le Ministère de l’Energie devrait poursuivre son rythme de lancement d’appels d’offres avec 20 GW par an afin d’atteindre l’objectif de 130 GW d’énergies renouvelables (70 % de solaire et 30 % d’éolien) d’ici 2030.

Trojena lance un appel d’offres de 3,2 Md USD pour la construction du Ski Village – Trojena, la station de sports d’hiver du gigaprojet NEOM, s’apprête à attribuer un contrat de 3,2 Md USD pour la construction de son Ski Village. Les consortiums en lice sont les suivants :

  • Albawani (KSA), UCC Holding (Qatar), Yapi Merkezi (Turquie)
  • BEC Arabia (KSA), Al Ghanim International (Koweït), Majal Al Arabi (KSA)
  • IC Ictas (Turquie), Al Rashid Trading & Contracting Company (KSA)

Le projet est une superstructure composée de cinq zones réparties sur cinq étages. Il est conçu pour imiter une piste de ski et s’aligner sur la montagne. Le village comprendra également des hôtels, des résidences et des commerces. Conçu par le cabinet d'architecture Aedas, basé à Hong Kong, le Ski Village sera la première station de ski en plein air du Moyen-Orient. En ce qui concerne l’avancée globale de Trojena, le projet devrait être complété en 2026 et accueillir les Jeux asiatiques d'hiver en 2029. Le Directeur exécutif du projet avait déclaré en mai dernier que 30 % du projet était complété avec l’attribution des principaux contrats, notamment celui du barrage, et le lancement des travaux d’excavation et de creusement des tunnels.

Émirats arabes unis

Macroéconomie & Finance

Emirates NBD Research prévoit que la croissance du PIB des EAU se renforcera pour atteindre 5 % en 2025, portée par les secteurs pétrolier et non pétrolier. Par ailleurs, la croissance du PIB de Dubaï devrait atteindre 3,7 % cette année, contre 3,2 % en 2024. L'assouplissement des restrictions sur la production de pétrole soutiendra le secteur pétrolier, tandis que les budgets expansionnistes, les travaux de grands projets et la baisse des taux d'intérêt soutiendront l'activité non pétrolière en 2025. Emirates NBD Research prévoit en outre que l’inflation ralentira à une moyenne de 2,8 % en glissement annuel, malgré une hausse des prix du logement.

Les EAU ont critiqué la décision de l’Union européenne relative au maintien le pays sur une « liste noire » de pays présentant des lacunes stratégiques dans la lutte contre les flux d'argent illicite. Le ministre de l'économie émirien, Abdulla bin Touq Al Marri s'est exprimé en ce sens lors d'une interview au Forum économique mondial de Davos. Al Marri a également rappelé que si les EAU ont introduit l'impôt sur les sociétés, ils n'ont pas l'intention de mettre en place un impôt sur le revenu.

Dubai Islamic Bank a augmenté sa participation dans le groupe turc T.O.M de 20 % à 25 %, en exerçant une option qui faisait partie de l'acquisition initiale en septembre 2023. La DIB a réalisé un bénéfice annuel de 5,45 Mds AED, en croissance de 13 % en g.a. Outre la Turquie, la banque est présente en Indonésie, au Pakistan, au Soudan, en Bosnie et au Kenya.

 

 

Energie, Industrie & Services

Masdar a annoncé avoir sélectionné Larsen&Toubro (Inde) et PowerChina (Chine) comme entrepreneurs privilégiés pour l’ingénierie, l’approvisionnement et la construction (EPC) du projet à grande échelle « 24/7 » combinant énergie solaire photovoltaique et stockage par batterie à Abu Dhabi. Les entreprises chinoises JA Solar et Jinko Solar ainsi que CATL ont été nommés fournisseurs privilégiés (respectivement pour la fourniture de modules photovoltaïques et de systèmes de stockage d’énergie par batterie) pour le projet.

Masdar a annoncé avoir sélectionné Larsen&Toubro (Inde) et PowerChina (Chine) comme entrepreneurs privilégiés pour l’ingénierie, l’approvisionnement et la construction (EPC) du projet à grande échelle « 24/7 » combinant énergie solaire photovoltaique et stockage par batterie à Abu Dhabi. Les entreprises chinoises JA Solar et Jinko Solar ainsi que CATL ont été nommés fournisseurs privilégiés (respectivement pour la fourniture de modules photovoltaïques et de systèmes de stockage d’énergie par batterie) pour le projet. 

Sharjah Waste to Energy : Emirates Waste to Energy, une coentreprise entre Beeah et Masdar, a annoncé la deuxième phase du projet de l’usine de valorisation énergétique des déchets de Sharjah. L’extension prévue devrait presque doubler la production annuelle actuelle de l’usine, atteignant 60MW, tout en traitant jusqu’à 600 000 tonnes de déchets. La deuxième phase de l'usine accélérera la réduction totale des déchets envoyés en décharge à Sharjah, en s'appuyant sur le taux actuel de 90 % de détournement des décharges.

Emaar Properties, la plus grande société immobilière cotée à Dubaï, est en discussion avec « quelques groupes » en Inde, dont Adani Group, pour vendre une participation dans sa filiale indienne. Cette déclaration fait suite à la publication d’informations informelles selon lesquelles la division immobilière d’Adani Enterprise était en négociations avancées pour acquérir une participation majoritaire dans Emaar India. Emaar a lancé ses opérations en Inde en 2005 et dispose d’un portefeuille de propriétés résidentielles et commerciales à Gurugram, Mohali, Lucknow, Jaipur et Indore. 

Gulf Data Hub, l’un des plus grands fournisseurs de solutions de centres de données au Moyen-Orient, basé à Dubaï, et la société d’investissement américaine KKR ont annoncé un partenariat visant « à soutenir plus de 5 Md USD d’investissements pour renforcer la position dominante de GDH sur le maché et soutenir ses plans de croissance internationale ». GDH exploite sept centres de données aux EAU, en Arabie.

Adnoc Gas a signé un nouveau partenariat stratégique à long terme avec Ewec reposant sur un contrat flexible de vente et d’achat de gaz naturel sur 10 ans d’une valeur de 10 Md USD. Adnoc Gas fournit environ 60 % des besoins en gaz naturel commercialisés des EAU et dessert des clients dans plus de 20 pays. 

Les EAU, l’Italie et l’Albanie ont signé un accord d’une valeur de 1 Md EUR pour construire une interconnexion énergétique sous-marine à travers la mer Adriatique. Le réseau de câbles sous-marins de 430km reliera le port albanais de Vlora à la région sud de Puglia, en Italie, et devrait être opérationnel d’ici trois ans.

Le gouvernement d’Abu Dhabi va investir 13 Md AED (3,5 Md USD) dans une stratégie numérique sur trois ans visant à intégrer entièrement l’intelligence artificielle (IA) dans ses services numériques. La stratégie vise une adoption à 100% du cloud souverain pour les opérations gouvernementales, ainsi que la numérisation et l’automatisation de 100% des processus. Elle devrait contribuer à hauteur de 24 Md AED au PIB d'Abu Dhabi d'ici 2027 et créer plus de 5 000 emplois pour soutenir les efforts d'émiratisation. 

 

Qatar

Le ministre des Finances, Ali bin Ahmed Al Kuwari, assiste au Forum économique mondial 2025 à Davos. Il y a rencontré le ministre des Finances du Royaume d'Arabie Saoudite, Mohammed bin Abdullah Al Jadaan, le PDG de Standard Chartered, Bill Winters, et le Président du conseil d'administration de SMBC, Makoto Takashima.

La Banque centrale du Qatar (QCB) lance la première phase de sa structure de spécialiste en valeurs du Trésor, en collaboration avec Bloomberg. Cette initiative, qui s’inscrit dans la troisième stratégie de la QCB, vise à moderniser l’infrastructure du marché, développer le marché des capitaux du pays et encourager l’émission et la distribution d’obligations d’Etat (sukuks islamiques etc.) en monnaie locale. A ces fins, la QCB a adopté le système d'enchères de Bloomberg, qui a permis de réaliser une première enchère le 26 décembre 2024, ainsi que Bloomberg AIM, une solution de gestion des investissements.

L'agence internationale de notation de crédit Capital Intelligence (CI) attribue la notation à long terme en devises étrangères et locales (LT FCR et LT LCR) du Qatar à « AA ». Les notations à court terme (ST FCR et ST LCR) ont également été confirmées à « A1+ ». Selon l’agence, les perspectives associées à ces notations restent « stables ».

Estithmar Holding, par l'intermédiaire de sa filiale Elegancia Health Care L.I.B.Q Services LLC, signe un protocole d'accord (MoU) avec le Département de soutien et de développement des services médicaux du gouvernement Libyen d'Union Nationale. Ce protocole vise à promouvoir la coopération entre les deux parties pour soutenir les mécanismes opérationnels, la formation et le développement de plusieurs hôpitaux publics dans diverses villes libyennes. La filiale d’Estithmar Holding avait signé un protocole d’accord similaire en Irak en 2023.

Le ministère du Commerce et de l'industrie (MoCI) signe un accord de concession avec la société Manateq (Economic Zones Company) pour la gestion de la zone industrielle dédiée aux PME. D'une durée de 25 ans et sujet à un renouvellement, l'accord confère à Manateq, en charge du développement des zones économiques du Qatar, la responsabilité de la gestion et de l'exploitation de la zone située à proximité du port.

Meeza annonce l'ajout de 4 mégawatts (MW) supplémentaires à sa capacité de centre de données, dans le cadre de ses efforts stratégiques pour répondre à la demande croissante en infrastructures numériques de pointe. En développant ses capacités de centres de données, Meeza vise à répondre à la demande croissante pour l'intelligence artificielle (IA), l'informatique haute performance, les services cloud et les solutions de sécurité des données au Qatar et au-delà. Cette nouvelle capacité permettra d'intégrer les technologies les plus avancées dans divers secteurs, notamment les services financiers, la santé, le gouvernement et les villes intelligentes. Dans ce contexte, Meeza a signé un accord de financement avec Dukhan Bank pour un montant de 135 M de QAR.

Es’hailSat, la société qatarienne de satellites, a signé un accord pluriannuel avec la Société Nationale de Radiodiffusion et de Télévision (SNRT) marocaine pour la location de capacités satellitaires sur le satellite Es’hail-1. L’accord porte sur des services de diffusion directe (DTH), un transpondeur satellite pour la télévision numérique terrestre (TNT) ainsi que des services de contribution vidéo à la position orbitale 25,5° Est. Le satellite Es’hailSat couvre la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA).

La Ligue des États arabes (LAS) a signé un protocole d'accord (MoU) avec la Gulf Organization for Research and Development (GORD), filiale de Qatari Diar Real Estate Investment Company basée au Qatar Science & Technology Park. Dans le but de renforcer la collaboration régionale en matière d'énergie durable, cet accord incite à la coopération dans les domaines de l'action climatique et a été rendu officiel lors d'une cérémonie de signature qui s'est tenue au Caire.

Oman

Oman émet des bons du Trésor de 72,2 M USD avec un rendement de 4,3%. Le ministère des Finances a émis des bons du Trésor d'une valeur de 72,2 M USD, répartis en deux tranches : 779 358 USD pour une maturité de 28 jours, avec un rendement moyen de 3,92%, et 71,4 M USD pour 91 jours, avec un rendement de 4,26%. Ces bons visent à renforcer le marché monétaire local et à établir une courbe de rendement pour les taux d'intérêt à court terme. Le gouvernement utilise ces instruments pour gérer la liquidité et financer ses dépenses courantes.

Le budget 2025 d’Oman soutient la performance du Muscat Stock Exchange. Le budget 2025 d’Oman, avec des dépenses de 11,8 Md OMR, a renforcé la confiance des investisseurs sur le marché boursier de Mascate (MSX). La capitalisation boursière a progressé à 28 Md OMR fin janvier, contre 23,8 Md 2023, grâce aux IPO de grandes entreprises. Les mesures du budget, incluant des simplifications administratives et la promotion de la participation du secteur privé, devraient favoriser l’afflux d’investissements étrangers et renforcer les chances d’inclusion du MSX dans l’indice des marchés émergents.

Le fils cadet du Sultan inaugure Manah 1 et 2, les plus grandes centrales solaires du pays. Le Sultanat d'Oman a lancé les centrales solaires Manah 1 et Manah 2, d'une capacité de 1 000 MW au total, dans la région d'Al Dakhiliyah. Ces installations couvrent 14,5 millions de m² et intègrent plus de 2 millions de panneaux photovoltaïques bifaciaux ainsi que 1 800 robots de nettoyage automatisés. Elles permettront de produire une électricité propre pour 120 000 foyers et de réduire les émissions de CO2 de 1,4 million de tonnes par an. Avec ces projets, Oman augmente la part des énergies renouvelables de 6,6 % à 11 %, et se rapproche de son objectif de neutralité carbone d'ici 2050. Manah 1 a été réalisé par un consortium à parts égales entre EDF Renewables et Korea Western Power (KOWEPO).

Koweït

Une nouvelle découverte de pétrole et de gaz de « grande importance » au large du Koweït. La holding d'exploration et de production « Kuwait Petroleum Corporation » (KPC) et sa filiale, « Kuwait Oil Company » (KOC), ont confirmé la découverte d'un important gisement d'hydrocarbures en mer. KOC a indiqué qu’elle se situiat dans le champ marin d'Al-Julaia, et expliqué que nouvelle découverte faisait suite à celle du champ d'Al-Nokhatha en juillet 2024 (dont la capacité est évaluée à 3,2 Mds barils). KOC estime que le champ d’Al Julaia, qui couvre plus de 74 km², contient environ 800 M barils de pétrole de densité moyenne et 600 Mds de pieds cubes standard de gaz associé (équivalant à 950 M barils de pétrole). Ce pétrole serait dépourvu de sulfure d'hydrogène et ne contiendrait qu’un faible pourcentage de dioxyde de carbone. Ces découvertes alimentent les espoirs de l'entreprise de mettre au jour des ressources significatives : KOC a mis en œuvre un projet d'étude exploratoire tridimensionnelle, couvrant plus de 6 000 km², afin de mieux connaître la zone et de faciliter la prise de décision concernant la localisation des réservoirs en vue de leur mise en production.

La ministre koweïtienne de l’économie et des finances considère que 2025 sera un « tournant » pour l’économie de l’émirat. Intervenant à Davos dans le cadre d’un dialogue de haut niveau intitulé « Croissance à long terme dans les pays du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord », Nora Al Fassam a notamment affirmé que la dépendance à l’endroit d’une seule source de revenus n’était plus « acceptable » et que la mise en place d'une législation qui attirait les investissements étrangers était nécessaire pour « construire un avenir prometteur pour les générations futures ». Estimant que les risques géopolitiques, le changement climatique et l'intelligence artificielle constituaient les principaux défis pour 2025, elle a affirmé qu’une coopération plus étroite entre les secteurs public et privé, permettrait le recours accru à la technologie que ces défis exigeaient.

L’administration koweïtienne évoque les perspectives de croissance pour 2025 et écarte le principe d’un impôt sur les revenus des particuliers. Dans un entretien à Al Arabiya Business, la ministre de l’économie et des finances anticipe une croissance économique de 2,6 % pour l’émirat en 2025. Elle annonce notamment une hausse des dépenses d'investissement et des réformes financières. Les secteurs clés visés comprendraient es énergies renouvelables, les infrastructures, la technologie et le tourisme familial, en particulier dans la région du Golfe. La ministre ambitionne à terme une part des recettes non pétrolières supérieure à 10%. Enfin, répondant aux préoccupations sur la fiscalité, Mme Al-Fassam a confirmé qu'aucun impôt sur le revenu ne serait instauré, bien que des discussions sur la question soient en cours avec les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG).

Le Koweït confie la conception du projet de réseau ferroviaire national à l'entreprise turque Proyapi. L'Agence centrale des appels d'offres du Koweït (CAPT) a attribué le contrat de conception du projet ferroviaire reliant le pays à l’Arabie Saoudite à la société turque d'ingénierie et de conseil Proyapi. L'agence a expliqué que Proyapi était l’entreprise la moins disante, et que la première phase du projet se concentrerait sur la fourniture de services de conception détaillée et la préparation des documents d'appel d'offres. Cette phase initiale devrait durer 12 mois, après quoi l'appel d'offres pour la phase de construction sera lancé. Proyapi, avait remporté par ailleurs l'appel d'offres pour l'étude, la conception et la supervision de la réhabilitation et de la construction des 2ème et 3ème périphériques de la capitale koweïtienne. Avant de remporter ce marché, l'entreprise avait déjà géré des projets ferroviaires importants en Turquie. Le Koweït ambitionne d’achever la construction de ce tronçon de voie ferrée de 111 km d'ici 2030, ce qui relierait le pays au réseau ferroviaire du golfe. Nb : le projet, lancé en 2014, a été retardé à de multiples reprises.

Bahreïn

La dette publique de Bahreïn s’est élevée à près de 18 milliards de BHD (48 milliards de dollars) selon son ministère des Finances.Selon le ministère des Finances, le paiement des intérêts pour servir la dette s’est élevé à 843 millions de BHD en 2023. En outre, le déficit total du budget national de l'État a chuté de 83 % entre 2021 et 2024, a affirmé l’Institut bahreïni pour le Développement Politique (BIPD). Les transferts des budgets alloués aux projets sont passés de 43 % en 2022 à 14 % en 2023, a révélé un atelier sur le budget organisé par le BIPD au Parlement. La contribution du secteur non-pétrolier aux recettes publiques a augmenté de 12 % en 2023 et 2024. Les recettes collectées par le Bureau national des recettes ont également augmenté, passant de 603 millions de BHD à environ 640 millions de BHD, a montré l’atelier, selon un rapport publié dans notre journal sœur arabe, Akhbar Al Khaleej. Les conclusions de l'atelier ont montré un excédent dans le budget national si l’on excluait les dépenses des intérêts de la dette publique, qui ont dépassé les 750 millions de BHD. L'excédent budgétaire s'élevait à environ 246 millions de BHD en 2023 et 626,6 millions de BHD en 2024. Le secteur non-pétrolier a constitué 86,4 % du produit intérieur brut (PIB) pour le troisième trimestre de 2024, et il y a eu une augmentation continue des prêts, ce qui a fait monter la dette publique à plus de 17 milliards de BHD en 2023, d’après l’étude. En conséquence, le coût du service de la dette publique n’a cessé d’augmenter, atteignant plus de 840 millions de BHD en 2023, et le taux d'inflation se situe autour de 3 %. Les dépenses réelles en aide sociale ont également augmenté de 22 % par rapport au budget approuvé, et les paiements réels des subventions alimentaires ont augmenté de 31 %. L'atelier a mis en lumière les principaux défis auxquels le gouvernement est confronté pour mettre en œuvre son programme et leurs répercussions sur le prochain budget 2025-2026.