Flash Conjoncture Pays avancés - Les ventes de logement restent déprimées aux États-Unis avant la présidentielle
Les ventes de logement restent déprimées aux États-Unis avant la présidentielle
Aux États-Unis, en septembre, les ventes de logements (neufs et existants) se sont établies à 381 500, soit une baisse de −2,1 % en glissement annuel. Les ventes de logements existants, qui représentent en moyenne plus de 85 % des ventes totales, ont pesées pour −3,0 pts tandis que celles de logements neufs ont contribué de +0,9 pt au glissement annuel total. Depuis début 2022, les ventes totales de logements ont affiché une tendance à la baisse et oscillent depuis 2023 autour de 400 000, un niveau inférieur à celui de 2019 (500 000).
Selon la Réserve Fédérale (Fed) d’Atlanta, le pouvoir d'achat immobilier a nettement baissé depuis 2021. La Fed d'Atlanta publie un indice d'accessibilité au logement, qui mesure la capacité des ménages à revenu médian à acquérir un logement au prix médian : une valeur de 100 ou plus sur cet indice indique qu'un ménage peut acquérir un logement, tandis qu'une valeur inférieure à 100 signifie qu'il ne peut pas, compte tenu des taux d'intérêt en vigueur. Ainsi, en septembre 2024, l’indice d’accessibilité au logement s’établit à 71,1. Deux facteurs expliquent cette dynamique : la hausse des taux hypothécaires et l’augmentation du prix des logements.
La chute de ventes de logements en 2022 correspond au début du resserrement de la politique monétaire aux États-Unis. La Fed a en effet procédé à 11 hausses du taux Fed Funds entre mars 2022 et août 2023, pour une hausse cumulée de 525 pdb. Le taux hypothécaire semble avoir entamé en 2024 une décrue en lien avec le cycle de desserrement monétaire. Cependant, à 6,2 % en septembre, le niveau du taux hypothécaire demeure nettement au-dessus par rapport à son niveau de 2019 (4,1 %).
Dans le même temps, les prix des logements ont continué de progresser. Selon la Fed d’Atlanta, les prix des logements constituent désormais le principal facteur limitant l’accessibilité aux logements.
Dans ce contexte, la crise du logement s’invite dans les programmes économiques des candidats pour la présidentielle du 5 novembre. Kamala Harris propose des crédits d’impôts pour les constructeurs de maisons d’entrée de gamme, ainsi qu’une aide de 25 000 dollars pour des primo-accédants éligibles. En effet, la rareté des logements d'entrée de gamme aux États-Unis maintient les prix à des niveaux difficilement abordables pour la majorité des primo-accédants. De son côté, Donald Trump propose de rendre constructibles des terrains fédéraux et de suspendre les règles d'urbanisme qui freinent la construction.