Toute l'actualité économique et financière hebdomadaire de l'Arabie Saoudite, du Bahreïn, des Emirats arabes unis, du Koweït, d'Oman, du Qatar et du Yémen....

Fiscalité dans le CCEAG : petite vaguelette ou lame de fond ? 

Bahreïn vient de franchir une étape inédite dans la région du Golfe en annonçant l’instauration d’une taxe sur les multinationales. Cette mesure rompt avec la tradition fiscale des États du Golfe, historiquement très avantageuse et attractive pour les entreprises étrangères. Si des impératifs budgétaires ont indéniablement poussé les pays de la région à repenser leur approche fiscale ces dernières années, d’autres considérations stratégiques semblent également justifier ce virage.

Les économies du Golfe, historiquement dépendantes des revenus issus des hydrocarbures, ont été confrontées à des défis majeurs ces dernières années. Depuis 2014, la chute significative des prix du pétrole, qui représente par exemple 70 % des recettes budgétaires de l’Arabie Saoudite en 2023, a entraîné une compression des ressources fiscales. Les puissances du Golfe ont dès lors été conduites à explorer de nouvelles sources de revenus afin de maintenir leur stabilité budgétaire et de garantir le financement durable d’investissements publics d’envergure. Ces investissements publics sont cruciaux pour accompagner les initiatives de diversification économique, à l’instar du plan Vision 2030 en Arabie Saoudite, visant précisément à diminuer la dépendance aux hydrocarbures et à stimuler le développement de secteurs émergents.

 

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Dans ce contexte, l’introduction de mesures fiscales est devenue un outil clé pour augmenter les recettes non-exclusivement liées aux hydrocarbures. Dès 2018, plusieurs pays du Golfe, dont l’Arabie saoudite, Bahreïn et les Émirats, ont introduit une taxe sur la valeur ajoutée (TVA) à un taux initial de 5 %. Cette TVA fait l’objet d’ajustements au gré des besoins économiques : en 2020, l’Arabie saoudite a par exemple porté le taux à 15 %, ce qui a participé au financement de projets d’envergure tout en réduisant la dépendance du pays aux fluctuations des prix du pétrole, qui restent historiquement bas à ce jour[1]. En parallèle, une imposition sur les sociétés a également vu le jour : les Émirats ont par exemple instauré un taux de 9 % en 2023, contre 10% au Qatar, tandis que l’Arabie saoudite taxe les entreprises à des taux différenciés atteignant 15 %’. Enfin, en septembre 2024, Bahreïn a franchi une étape en devenant le premier pays du Golfe à instaurer une taxation directe sur les multinationales, avec un taux minimum de 15 % pour celles générant un chiffre d’affaires global supérieur à 750 millions d’euros. A Oman, enfin, des discussions sont en cours concernant l'éventuelle intriduction d'un impôt sur le revenu. 

Ces réformes fiscales s’inscrivent également dans le cadre d’engagements internationaux, laissant entrevoir une dimension stratégique d’ordre quasi-réputationnel. En l’occurrence, c’est une initiative de l’OCDE soutenue par plus de 140 pays, visant à limiter la concurrence fiscale en instaurant un impôt mondial minimal sur les profits des multinationales, qui a incité Bahreïn à franchir le cap. Certes, Bahreïn se distingue dans la région par un besoin de ressources fiscales particulièrement pressant[2], mais le pays se caractérise également par sa petite taille, son relatif effacement sur la scène internationale et son isolement géographique. Dans ce contexte, le respect des normes internationales constitue aussi probablement un axe de sa stratégie diplomatique. En prenant part active à certaines initiatives internationales, le royaume cherche à renforcer sa crédibilité et à soigner sa réputation dans un environnement instable. Sur la même ligne, l’engagement de Bahreïn dans certaines coalitions militaires, voire l’organisation de la seule visite papale dans le Golfe en 2023, illustrent sa détermination à affirmer sa présence sur la scène diplomatique.

Pour ces raisons, et bien que ses voisins affichent une meilleure santé budgétaire, il est tout à fait possible que l’audacieuse décision du royaume de Bahreïn serve d’inspiration aux autres puissances du Golfe dans les années à venir. Pour l’instant, la plupart des juridictions du Golfe n’ont pas encore annoncé de manière officielle quand et comment elles appliqueront les règles déterminées par l’OCDE. Toutefois, les Émirats ont récemment amendé leur loi fédérale sur les sociétés afin d’introduire de nouvelles définitions, notamment concernant les taxes et les entreprises multinationales, ouvrant la voie à une possible mise en œuvre des règles OCDE. De même, le Koweït a décidé d’adhérer en 2023 au cadre de l’OCDE visant à prévenir l’évasion fiscale des multinationales.

La décision de Bahreïn d’imposer une taxe sur les multinationales découle sans doute de pressions économiques importantes, mais s’inscrit peut-être aussi dans le cadre d’une stratégie politique plus sophistiquée. Alors que ses voisins adoptent des politiques fiscales plus accommodantes, Bahreïn courait un risque de fuite des capitaux en adoptant une telle mesure – préoccupation qui avait d’ailleurs jusqu’ici freiné la mise en place d’une taxation des bénéfices des entreprises. Le fait que cette initiative s’inscrive dans le cadre d’un effort international, notamment sous l’égide de l’OCDE, a probablement contribué à apaiser ces craintes. Cela suggère que le cadre de coopération internationale offre aux pays du Golfe des opportunités significatives pour renforcer leur position sur la scène internationale, potentiellement plus avantageuses à long terme que les bénéfices immédiats tirés de politiques fiscales particulièrement attractives.

 

 

[1] 68 dollars le 8 septembre 2024, prix le plus bas depuis trois ans.

[2] Bahreïn est endetté à hauteur de 126% de son PIB (FMI, avril 2024) et ses finances publiques ne sont excédentaires que lorsque le baril dépasse 125 dollars, ce qui constitue le seuil le plus haut de la région (ce niveau de prix n’ayant par ailleurs pas été atteint depuis 2008). Le pays a donc un intérêt manifeste à décorréler ses finances publiques du cours du pétrole et à trouver des rentrées fiscales plus stables. 

 

Pétrole et gaz

 

Brent 13/09/2024 à 13h00 GST : 72,612 USD/Bbl

 

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Après avoir atteint mercredi son point le plus bas depuis trois ans, à 68 USD/Bbl, le prix du baril de pétrole est lentement remonté en fin de semaine, terminant au-dessus des 70 dollars. La baisse a été en partie compensée par les inquiétudes liées à la production mondiale.    

Le Brent termine légèrement au-dessus de son prix de vendredi dernier, avec une hausse de +1 ,5% de hausse sur la semaine, mais reste largement en dessous des prix du mois dernier, où il avait atteint, fin août, 80 dollars le baril. Le WTI finit, lui, à 69,85 USD/Bbl, soit une hausse de 2,5% sur la semaine.

Si la baisse de la demande avait jusqu’ici pesé sur les cours, des incertitudes liées à la production ont stabilisés la tendance. Les problèmes de logistique se poursuivent en effet en Libye, tandis que l’ouragan Francine, qui a violemment frappé le golfe du Mexique, a temporairement mis à l’arrêt un quart de la production pétrolière américaine. La faiblesse du dollar a également soutenu la hausse des prix.

La demande demeure néanmoins faible à moyen terme. L’OPEC et l’IEA ont revu à la baisse leurs estimations de la demande mondiale cette semaine, citant notamment la poursuite des difficultés économises chinoise. La Federal Reserve devrait par ailleurs se prononcer la semaine prochaine sur une baisse des taux, dont l’ampleur devrait également affecter le cours du pétrole.

 

Brèves économiques 

Arabie saoudite

Macroéconomie & Finance

L'indice de production industrielle de l'Arabie Saoudite en hausse de 1,6% en juillet 2024  L'Arabie Saoudite poursuit sa transformation économique en s'appuyant notamment sur les secteurs non pétroliers. Selon les derniers chiffres de la GASTAT, l'indice de production industrielle a enregistré une hausse de 1,6 % en juillet 2024 par rapport à juillet 2023, tirée notamment par les secteurs de l'énergie, de la manufacture, et des services. Alors que le secteur pétrolier a légèrement reculé, les activités non pétrolières ont connu une croissance de 8,2 %, soulignant ainsi la dynamique de cette diversification économique dans le cadre de la Vision 2030 du Royaume.

Le PIB de l'Arabie Saoudite baisse de 0,3 % au T2 2024, les activités non-pétrolières connaissent une croissance de 4,9 %  L'économie saoudienne a montré des signes de ralentissement au T2 2024. Selon les dernières données officielles de la GASTAT, le PIB a diminué de 0,3 % par rapport à la même période de l'année précédente. Cette contraction est principalement due au recul de 8,9 % des activités pétrolières. Toutefois, le secteur non pétrolier a enregistré une croissance importante de 4,9 %, tirée notamment par les services financiers, l'assurance, les services aux entreprises, le commerce de gros et de détail, ainsi que l'hôtellerie et la restauration. Les dépenses publiques ont également contribué à stimuler l'activité économique, affichant hausse de 10,9 % sur un an. Par ailleurs, la formation brute de capital fixe a augmenté de 3,2 % sur un an, témoignant d'un dynamisme de l'investissement. Les exportations, fortement corrélées aux prix du pétrole, ont également diminué de 5.8 % sur un an. Malgré ce léger ralentissement, l'Arabie Saoudite poursuit sa transition vers une économie moins dépendante du pétrole. Les réformes entreprises dans le cadre de la Vision 2030 commencent à porter leurs fruits, mais des défis persistent, notamment la volatilité des prix du pétrole et le contexte économique mondial.

Energie, Industrie & Services

L’Arabie Saoudite prolonge ses réductions de production de pétrole jusqu’à la fin du mois de novembre  Huit membres de l’OPEP+ (Organisation des pays exportateurs de pétrole), ont annoncé dans un communiqué vouloir prolonger leurs réductions volontaires de production jusqu’à la fin du mois de novembre, et ce dans un contexte de baisse des prix du baril. Les huit pays concernés sont les suivants : Arabie saoudite, Russie, Irak, Emirats Arabes Unis, Koweït, Kazakhstan, Algérie et Oman. Pour mémoire, depuis octobre 2022, les pays de l’OPEP+ ont progressivement réduit leur production de 2,2 M de barils par jour (bpj) et d’autres pays comme l’Arabie saoudite ont annoncé des coupes de production unilatérales. Ainsi, depuis juin 2023, l’Arabie saoudite produit en moyenne 9 M bpj, 3 M bpj de moins que sa capacité de production maximale. Par ailleurs, en juin dernier, les pays avaient convenu de diminuer progressivement les coupes de production unilatérales, prévoyant ainsi une porte de sortie et un retour à la normale. Cette hausse progressive a toutefois été reportée au regard des prix toujours relativement bas du pétrole, avec un baril de Brent qui s’échange en moyenne à 72,34 USD depuis le début du mois de septembre, avec un pic enregistré à 69,19 USD ce mardi 10 septembre. La prochaine réunion ministérielle de l’organisation est prévue pour le 30 novembre 2024.

Energie : Larsen & Toubro remporte les contrats EPC pour les projets solaires de Muwayh et d’Al-Khushaybi – L’entreprise indienne Larsen & Toubro a remporté auprès du Fonds souverain (PIF) deux contrats EPC (ingénierie, approvisionnement et construction) pour les projets photovoltaïques de Muwayh (2 GW) et d’Al-Khushaybi (1,5 GW), respectivement situés à La Mecque et à Qassim. Le 1er septembre dernier, ACWA Power avait annoncé avoir signé des accords de financement pour trois projets solaires dont Muwayh et Al-Khushaybi. Le troisième projet, celui de Haden (2 GW) à La Mecque, a été attribué à l’entreprise chinoise China Energy Engineering Corporation (CEEC).  L’ensemble de ces projets sont négociés directement avec le PIF mais aussi ACWA Power qui détient 35,1 % de chaque projet, tandis que Badeel (PIF) en détient 34,9 % et SAPCO (filiale d’Aramco) 30 %. Ainsi, le PIF s’est engagé à couvrir 70 % du Programme national pour les énergies renouvelables (NREP), les 30 % restant étant couverts par le Ministère de l’Energie, qui vise à développer 130 GW dans le royaume d’ici 2030. Ces trois nouveaux projets ont une valeur combinée de 3,3 Md USD et devraient être opérationnels au cours du premier semestre 2027.

Eau WABAG remporte une usine de dessalement d’eau de 317 M USD en Arabie saoudite – L’entreprise indienne a annoncé avoir remporté un contrat pour une usine de dessalement d’eau de mer par osmose inverse (SWRO) à Yanbu, dans l’Ouest du pays, d’une capacité de traitement de 300 000 m3/j. Le contrat est estimé à 317 M USD et porte sur l’ingénierie, la fourniture, la construction et la mise en service de l’usine (30 mois) et a été attribué par la Saudi Water Authority (SWA). Cette dernière, anciennement connue sous le nom de Saline Water Conversion Corporation (SWCC), est chargée de réglementer et de contrôler les activités et les services du secteur de l’eau en Arabie saoudite. Elle gère actuellement 41 usines de dessalement produisant plus de 11 M m3/j. Le dessalement d’eau est un enjeu majeur pour l’Arabie et sa première source d’eau, 80 % en 2022, et le pays a pour objectif de porter cette part à 90 % d’ici 2030.

Automobile : le PIF et Hyundai Motor attribuent à Hyundai E&C le contrat de construction d’une usine de production de véhicules – Le Fonds souverain saoudien (PIF) et la société sud-coréenne Hyundai Motor ont attribué le contrat de construction d’une usine de fabrication de véhicules. Le contrat a été attribué à Hyundai Engineering & Contracting (Corée du Sud) et est estimé à 248 M USD. La construction de l’usine devrait démarrer en 2024 et la production de véhicules en 2026 avec une capacité initiale de 50 000 véhicules par an, comprenant également des véhicules électriques. Pour mémoire, le PIF et Hyundai Motor ont signé un accord de co-entreprise en octobre 2023. La JV, détenue à 70 % par le PIF et 30 % par Hyundai Motor, visait la création d’une usine de production avec un investissement total estimé à 500 M USD. Par ailleurs, les véhicules de la marque Hyundai représentaient 14 % des voitures vendues en Arabie saoudite en 2023. Il s’agit du deuxième constructeur automobile après le japonais Toyota qui détenait 32 % des parts de marché.

 

Émirats arabes unis

Macroéconomie & Finance

Croissance : Le PIB des EAU atteint 105 Mds EUR (430 Mds AED) au premier trimestre 2024. Ces chiffres correspondent à une croissance de 3,4% comparé au premier trimestre de 2023. Le PIB hors hydrocarbures a enregistré une croissance de 4% par rapport à la même période l’année dernière, porté notamment par le dynamisme du secteur bancaire (7,9% de croissance), du trafic aéroportuaire (7,3%) et de l’immobilier (6,2% par rapport au T1 2023).

Commerce extérieur : Début du forum économique indo-émirien à Mumbai. L’évènement, qui rassemble des acteurs publics et privé des deux pays, vise à développer les liens bilatéraux, notamment dans les secteurs de la santé, de la logistique, de l’agriculture ou encore de l’IA. L’Inde et les Emirats ont déjà conclu en mai 2022 un accord de partenariat économique global (CEPA) ayant permis la réduction de 80% des droits de douanes entre les deux pays. En 2023, l’Inde était le deuxième fournisseur des EAU (10,1% des importations émiriennes), et son deuxième client (13,6% des exportation).

Finance : La valeur totale des sukuks émis dans le monde devrait atteindre environ 210 Mds USD en 2024, d’après Moody’s. La hausse des volumes de sukuks a été principalement tirée par les émissions gouvernementales dans les pays du CCG, notamment en Arabie Saoudite et aux EAU. Les acteurs privés du Golfe ont néanmoins augmenté eux aussi leurs recours à cet outil financier ; le volume des sukuks privés émis est passé de 11,6 Mds USD à 19,6 Mds USD au premier semestre 2024.

ADIA cède 50% de Policy Investment au groupe de private-equity britannique Cinven. Le montant total de l’acquisition reste pour l’instant confidentiel. Policy Investment est un agent général qui agit comme un intermédiaire entre les assureurs et leurs clients afin de fournir des solutions d’assurance. ADIA avait pris une participation dans la société en 2020, avant de devenir majoritaire en novembre 2023.

PGIM : Le gestionnaire dactifs PGIM ouvre une antenne à Abu Dhabi.  La filiale investissement de l’assureur américain Prudential Financial, détenant 1,33 Md USD d’actifs sous gestion, y a inauguré son premier bureau au Moyen-Orient. Au premier semestre 2024, le nombre d’entreprises enregistrées à l’ADGM a augmenté de 31%.

Zones franches : La Dubaï Integrated Economic Zones Authority, en charge de trois des principales zones franches de Dubaï (la zone économique aéroportuaire, la Dubaï Silicon Oasis et Dubaï CommerCity) a annoncé une croissance de ses bénéfices nets de 18% au premier trimestre 2024. Le nombre d’entreprises y ayant ouvert un site d’activité a augmenté de 4%. Ces sociétés emploient 78 000 salariés qualifiés dans le pays, et représentent 15% du commerce extérieur de l’émirat de Dubaï. Les EAU ont depuis longtemps misé sur le développement de zones franches pour attirer les IDE : elles sont désormais 43 dans le pays, dont 26 à Dubaï.

Energie, Industrie & Services

G42 / Inde : G42 a annoncé le lancement imminent de NANDA, un modèle avancé de langage en hindi, lors du Forum d'affaires Émirats-Inde à Mumbai. NANDA a été développé grâce à une collaboration entre Inception (une filiale de G42), l’Université Mohamed bin Zayed d'Intelligence Artificielle (MBZUAI) et Cerebras Systems.

Adnoc Adnoc a signé un accord avec la société publique indienne Indian Oil Corporation pour fournir 1 million de tonnes par an de gaz naturel liquéfié pendant une période de 15 ans. Adnoc s'approvisionnera principalement en GNL auprès de son futur terminal de Ruwais. Haut du formulaireBas du formulaire

Adnoc : Adnoc Offshore s'apprête à attribuer un contrat dune valeur estiméà 2 Mds USD pour un projet visant à augmenter la production du champ pétrolier offshore Umm Shaif à Abu Dhabi (390 000 b/j d’ici 2027 contre 275 000 b/j actuellement). La société américaine McDermott International serait en bonne voie pour obtenir le contrat principal. 

Enec / Inde : Un MoU a été signé entre Enec et la Nuclear Power Corporation of India Limited (NPCIL) visant notamment à renforcer la coopération dans l'exploitation et la maintenance des centrales nucléaires, l'approvisionnement en biens et services nucléaires en provenance d'Inde, ainsi que les opportunités d'investissement. 

Systra / LGV : La société d’ingénierie française Systra a été confirmée comme consultant en gestion de projet pour la première phase de la ligne ferroviaire à grande vitesse des EAU, qui reliera Abu Dhabi et Dubaï. Les sociétés d’ingénierie espagnoles Sener et Ineco sont les consultants en ingénierie du projet. 

Immobilier / Dubaï : Le secteur immobilier de Dubaï affiche des perspectives positives pour la saison 2024/2025, avec des chiffres de ventes record atteignant 49,6 Mds AED (13,5 Mds USD) en juillet 2024 soit une augmentation de 31,63% par rapport à juillet 2023. Une augmentation de l'offre immobilière est également prévue pour les prochaines années, avec environ 41 000 unités attendues en 2025 et 42 000 en 2026, soit une hausse de 80 % par rapport à l'offre projetée de 27 000 unités pour 2024. 

Adnoc / Covestro : Adnoc devrait faire une offre formelle pour acquérir Covestro pour environ 14,4 Mds EUR (15,9 Mds USD), dette incluse. Après avoir manifesté son intérêt pour la société allemande pendant plus d'un an, Adnoc a obtenu en juin l'accord pour entamer des négociations approfondies. 

Etihad Airways : Etihad Airways envisage de faire son entrée en bourse au plus tôt en 2025, ce qui pourrait constituer la première introduction en bourse d'une grande compagnie aérienne du Golfe. Détenue par le fonds souverain ADQ, Etihad avait initialement envisagé une introduction en bourse cette année. 

Nucléaire : La mise en service du quatrième réacteur de la centrale nucléaire de Barakah à Abu Dhabi marque le début des discussions gouvernementales concernant la construction d’une nouvelle centrale. Un processus d’appel d’offres avant la fin de l’année serait envisagé. 

Métro / Dubaï : Ce lundi, le métro de Dubaï célèbre son 15ème anniversaire. Depuis son inauguration le 9 septembre 2009, le réseau de métro s'est considérablement étendu, la longueur des lignes passant de 52 kilomètres à 90 kilomètres, le nombre de stations augmentant de 10 à 53, et le nombre de trains en service passant de 79 à 129. La fréquentation quotidienne est également passée de 20 000 passagers en septembre 2009 à 767 000 en septembre 2024. 

 

Qatar

Macroéconomie & Finance

Doha Bank et Mitsubishi UFJ Financial Group finalisent le premier schéma Green Repo* - outil dédié au financement et à l'acquisition d'actifs verts - de la région Moyen-Orient Afrique du Nord. Les recettes générées par le rachat d’obligations vertes émises par le Qatar permettront de financer des initiatives écologiques en ligne avec le cadre de financement durable de Doha Bank.

Le Qatar aura le seuil de rentabilité budgétaire (fiscal breakeven)* le plus bas des pays du Conseil de coopération du Golfe en 2024 et 2025, respectivement de 54,5 USD et de 51,9 USD, d'après l'Institut de la finance internationale (IIF) basé aux États-Unis. En comparaison, le fiscal breakeven en 2024 devrait être de 92,8 USD en Arabie saoudite ; 77,5 USD au Koweït ; 60,7 USD à Oman et 58,1 USD aux Émirats arabes unis. Pour rappel, le budget prévisionnel de l’Etat du Qatar pour l’année 2024 avait été établi sur l’hypothèse prudente d’un baril à 60 USD, pour un excedent budgétaire attendu d’environ 300 M USD.  *Le seuil de rentabilité fiscale est le prix du baril de pétrole – sur lequel est indexé le prix du gaz - nécessaire pour parfaitement équilibrer le budget d’un Etat exportateur d’hydrocarbures.  

Qatar Development Bank (QDB) et le ministère du Commerce et de l'Industrie (MoCI) dévoilent le ‘SME Guidebook 2024’, un guide visant à fournir aux PME qatariennes les informations et ressources nécessaires pour lancer et développer leur entreprise. Le guide couvre les étapes clés de la création d'entreprise, la protection de la propriété intellectuelle, l'emploi, les opérations d'import/export, ainsi que les fusions et acquisitions.

Le Qatar accueille la Conférence Arabe des Banques 2024 « Exigences du développement durable et rôle des banques », organisée sous l’égide du Gouverneur de la Banque Centrale du Qatar. Cette rencontre a réuni des experts financiers et des représentants de grandes institutions internationales. Les discussions ont porté sur les défis du développement durable dans la région arabe, les besoins de financement, et l’importance des partenariats public-privé. La conférence a également exploré le rôle des banques dans le financement de projets durables, mettant en avant les opportunités dans la finance islamique, les sukuk, et les obligations vertes.

Le volume des échanges commerciaux entre le Qatar et l'Allemagne a augmenté de 4,4 % en 2023 pour atteindre près de 2 Mds USD selon le président de la Chambre du Qatar, Cheikh Khalifa Al-Thani, qui s’est exprimé lors d'une réunion à Berlin avec la Chambre arabo-allemande de Commerce et d'Industrie (Ghorfa). Le commerce arabo-allemand a enregistré une hausse de +20 % sur l’année 2023, pour atteindre 60 Mds EUR.

Energie Industrie & Services

QatarEnergy commande six méga-navires ‘QC-Max’ supplémentaires à China State Shipbuilding Corporation (CSSC), portant à 128 le nombre total de navires commandés dans le cadre de son programme d'expansion de sa flotte GNL. Ces navires QC-Max - les plus grands transporteurs de GNL jamais réalisés avec une capacité de 271 000 m3 - seront construits au chantier naval Hudong-Zhonghua, une filiale à 100 % de la CSSC. Les nouveaux navires devraient être livrés entre 2028 et 2031. En ajoutant ces six unités aux 18 navires QC-Max récemment commandés, QatarEnergy porte à 24 le nombre total de navires QC-Max commandés, pour une valeur globale d'environ 8 Mds USD.

QazAir Investments LLC*, entreprise qatarienne, souhaite attirer 50 M USD de fonds pour moderniser l'aéroport international d'Atyrau au Kazakhstan d'ici 2026. QazAir avait racheté 100% des parts de l’aéroport kazakh début aout 2024. Le projet inclut la construction d'un nouveau complexe aéroportuaire de 16 500 m², qui permettra d’atteindre une capacité annuelle de plus 2,9 millions de passagers contre 800 000 aujourd’hui. De nouveaux vols vers l'Europe et l'Asie sont également prévus. *QazAir Investments est une entreprise enregistrée au Qatar Financial Center (QFC) depuis avril 2023, avec un capital social de 1 000 USD et des fonds propres de 300 000 USD.

Qatar Airways annonce la reprise de ses vols vers Abha, en Arabie Saoudite, avec deux vols hebdomadaires à partir du 2 janvier 2025. Abha est l'une des régions couvertes par le méga-projet NEOM. Pendant la saison hivernale, Qatar Airways prévoit également d'augmenter la fréquence des vols vers la ville même de Neom à quatre par semaine. Au total, la compagnie aérienne qatarienne dessert 11 villes dans le Royaume voisin.

La société suédoise Saab signe un accord de partenariat avec la société qatarienne Fusion Q Technology, accordant à cette dernière les droits exclusifs de commercialisation des solutions avancées de gestion du trafic aérien de Saab, notamment les tours de contrôle virtuelles et numériques, au Qatar. Cet accord a été conclu en marge de la récente visite officielle de l'Émir, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, en Suède.

La taille du marché agricole du Qatar est estimée à 170,95 M USD en 2024 et devrait atteindre 223,10 M USD d'ici 2029, avec un taux de croissance annuel composé de 5,47 % au cours de la période de prévision (2024-2029), selon le cabinet d'études Mordor Intelligence. Le Qatar devrait dévoiler d’ici fin 2024 sa nouvelle stratégie nationale de sécurité alimentaire pour la période 2024 – 2030, qui succède à la stratégie 2018-2023.

Vodafone Qatar a conclu un accord de partenariat avec Microsoft pour transformer ses opérations réseau et service client par le biais du cloud Microsoft Azure et d’Azure OpenAI. Ce partenariat se traduira également par la création d’un centre d'excellence en IA générative à Doha pour améliorer les produits digitaux de Vodafone et pour former les employés de Vodafone Qatar à ces nouvelles technologies.

 

Koweït

Changement à la tête du Ministère koweitien du pétrole. Un décret émiral du dimanche 8 septembre 2024 a entériné la démission du vice-premier ministre et ministre du Pétrole, Emad Mohammad Al Atiqi. Dans l’attente de la nomination d’un titulaire, l’actuelle ministre des Finances, de l’Economie et de l’investissement, Noura Al Fassam assurera l’intérim.

« Mina Abdullah » reconnue comme la meilleure raffinerie du monde dans le domaine de la prévention des risques. Selon une enquête réalisée par le courtier d’assurances américain Marsh, la raffinerie de pétrole de Mina Abdullah, exploitée par KNPC (Kuwait National Petroleum Company) décroche la première place du classement mondial en matière d’ingénierie de gestions des risques. L’échantillon de Marsh comprenait plus de 230 raffineries de pétrole, parmi les plus importantes dans le monde. Le CEO de KNPC a exprimé sa fierté quant à ce résultat, mettant en lumière l’investissement et l’engagement de la compagnie concernant la gestion de la sécurité. Ce classement témoigne de la position influente du Koweït dans le milieu de l’industrie des hydrocarbures.

Les start-ups de la région MENA attirent moins les investisseurs. Selon les rapports de Wamda et de Digital Digest les start-ups de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA) ont enregistré une forte baisse des fonds levés en août. Les Émirats arabes unis continuent de dominer le palmarès de l’attractivité : 13 start-ups obtiennent 55,7 M USD, l'Arabie saoudite arrive en deuxième position, avec des investissements dans neuf start-ups pour 15,8 M USD, suivie par l'Égypte (7,6 M USD), le Koweït (3 M USD) et la Tunisie (1 M USD). Le secteur de la technologie financière (fintech) se place en tête des transactions, avec 54 M USD collectés devant le « Web 3 » (13,5 M USD) et la Foodtech (9 M USD).

Nouvelle émission d’obligations et de tawarrouq par la banque centrale du Koweit. La Banque centrale du Koweït (KCB) a annoncé l'émission d'obligations et de tawarrouq associés d'une valeur totale de 240 M KD (environ 792 M USD). Dans un communiqué publié lundi, la KCB a expliqué que la période d'émission est de trois mois, avec un taux de retour de 4,375%. Le 19 août, la KCB avait lancé une attribution d'obligations identique, offrant le même taux de rendement.

Le Koweït ouvre sa première usine de fabrication de câbles en fibre optique. Trois ans après le lancement du projet, Taihan Koweït Fiber Optics Cable Company devient la première entreprise koweïtienne à fabriquer de fibres optiques, en coopération avec la société sud-coréenne Taihan Cable and Solution Company et Rank General Trading and Contracting Company -- une société locale spécialisé dans les contrats, les fournitures et l'industrie. Dans un communiqué de presse du 10 septembre, le Sous-secrétaire au commerce et à l’industrie, Ziad Al-Najem a inscrit cette opération dans la perspective du plan de développement stratégique « Vision Koweit 2035 » et déclaré que le Koweït était en phase de transition vers un réseau de communication intégralement adossé à des câbles en fibres optiques.

Accélération de l’exploration des eaux territoriales du Koweït (forages offshore). La directrice des relations publiques et de l'information du ministère, Cheikha Tamadhur Khaled Al-Ahmad Al-Jaber Al-Sabah, a déclaré lors du « Projet de forage offshore » qui se tenait le 10 septembre que la découverte du champ « An Nokhitha » dans les eaux territoriales koweïtiennes (6.000 km²) constituait le « début d'une nouvelle ère pour l'exploration des ressources sous-marines ».  Des experts ont débattu des sept puits ont été forés pour explorer les couches du crétacé dont quatre « auraient donné de bons résultats », laissant espérer la présence d’hydrocarbures au sein de poches de gaz.  La Koweït Oil Company prépare une étude sismique tridimensionnelle à haute résolution couvrant l'ensemble de la zone marine afin d'évaluer les meilleures options pour le lancement de l’exploitation offshore.

30 % d’augmentation des prix des produits alimentaires en 6 mois. Le directeur de la Société koweïtienne pour la protection des consommateurs, Mishal Al-Manea, a souligné la hausse significative des prix des denrées alimentaires au Koweït et a énumérés plusieurs facteurs supplémentaires contribuant à la hausse des prix mondiaux, tels que la crise dans la mer rouge, le changement climatique et les défis auxquels est confrontée l’agriculture mondiale. D’autre part, l’expert économique Ahmad Al-Hisham a appelé à allouer une partie du budget annuel du Koweït à l’expansion de la superficie agricole du pays. Il a souligné l’importance de préserver les réserves alimentaires stratégiques du Koweït, de se concentrer sur l’agriculture locale et de créer des usines de conditionnement alimentaire.

Oman

Développement durable, finance verte et banques islamiques : la Banque centrale d’Oman prépare un cadre réglementaire sur la gestion des risques climatiques, avec une série de directives qui s’appliqueront au secteur bancaire pour limiter les risques environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) dans les activités bancaires, afin de favoriser le développement de la finance verte et d’activités économiques durables. La Banque centrale souhaite également développer le poids des banques islamiques en mettant en place un système de licences spécifiques et un cadre réglementaire pour accompagner la conversion des banques conventionnelles en banques islamiques, sur une base volontaire est-il précisé.