Une nouvelle publication présentant des analyses de fonds sur les enjeux économiques et financiers de l’Afrique de l’Ouest

 

Après avoir légèrement ralenti en 2023, la croissance économique ouest africaine devrait rebondir en 2024 (3,2%). La zone UEMOA demeure la plus dynamique avec un taux de croissance projetée à 6,6% en fin d’année dernière, tirée notamment par les performances du secteur extractif et la poursuite des investissements publics. Ces perspectives économiques favorables restent néanmoins soumises à de nombreux défis et risques.

L’endettement demeure globalement stable (autour de 60%) et relativement viable dans la plupart des pays de l’UEMOA bien que la question de la soutenabilité à moyen terme de certaines dettes se pose, notamment au Sahel (et au Ghana, non membre de l’UEMOA, où la restructuration de la dette est en bonne voie). Les pays restent par ailleurs confrontés à des besoins de financements importants (p 4) alors que les conditions d’accès aux marchés se sont tendues depuis début 2023.

Le changement climatique pourrait affecter les progrès économiques. Le déploiement d’une stratégie climat (p 17) à l’échelle de la CEDEAO se heurte à la question du financement des engagements climatiques. C’est dans cet objectif que le FMI et la Banque Mondiales ont récemment organisé en Côte d’Ivoire et au Bénin des tables-rondes avec les principaux bailleurs internationaux et bilatéraux afin que les financements mis en place par ces deux institutions servent de catalyseurs à de nouveaux appuis financiers.

La persistance des tensions internationales a ravivé les pressions inflationnistes et causé des perturbations de l’offre à l’instar des approvisionnements en intrants pour le secteur agricole et l’industrie agro-alimentaire (p 16).

La transformation structurelle des économies bien que lente se poursuit sous l’impulsion de stratégies industrielles nationales (p 8) qui visent avant tout à augmenter la valeur ajoutée des exportations.

Des efforts sont engagés pour mettre en place un cadre incitatif aux investissements du secteur privé qui se traduit notamment par la mise en place de plateformes industrielles à l’instar de la zone industrielle de Glo Djigbé au Bénin (p 20), le soutien au développement de secteurs d’avenir (économie numérique en Côte d’Ivoire, p 22) ou de filières (automobile au Ghana (p 25). La Chine (p 12) entend y prendre sa part avec des flux d’IDE vers l’Afrique de l’Ouest en hausse tendancielle et ciblés sur certains secteurs d’intérêts pour elle.

 

Daniel GALLISSAIRES

Chef du Service économique régional d’Abidjan

daniel.gallissaires@dgtresor.gouv.fr

Florent MANGIN

Chef du Service économique régional
d’Abuja

florent.mangin@dgtresor.gouv.fr

Sommaire

 

AFRIQUE DE L’OUEST

Couverture des besoins de financement depuis 2020 en Afrique de l’Ouest 

Les politiques industrielles en Afrique de l’Ouest 

Présence économique chinoise en Afrique de l’Ouest 

Quelle redéfinition des flux d’approvisionnement agroalimentaires dans le contexte de la guerre en Ukraine ?  

Stratégie Régionale Climat de la CEDEAO 

BENIN

La zone économique spéciale de Glo Djigbé : l’ambition industrielle du Bénin

COTE D’IVOIRE

L’économie numérique en Côte d’Ivoire

GHANA

Le secteur minier

MAURITANIE

Le secteur de la pêche en Mauritanie

NIGERIA

Hausse du salaire minimum au Nigéria : des négociations dans l’impasse pour une mesure mal ciblée et coûteuse

Situation du secteur bancaire nigérian : des risques limités pour la stabilité financière malgré un contexte économique dégradé