BRÈVES ÉCONOMIQUES

JAPON & CORÉE DU SUD

Période du 1er mai au 30 juin 2024

  drapeau Japon

Sommaire

Japon
  1. Politiques économiques
    • La croissance économique japonaise estimée à -2,9 % en glissement annuel au 1er trimestre 2024 

    • Mise en circulation de trois nouveaux billets de banque utilisant des technologies de pointe pour prévenir la contrefaçon
  2. Entreprises
    • Un nouveau système d’habilitation de sécurité mis en place au Japon
    • Les constructeurs automobiles japonais tentent de prendre les devants dans la course au Software Defined Vehicle
    • SoftBank transforme son modèle économique et place l'intelligence artificielle au cœur de sa stratégie
    • Confrontées à un marché domestique peu porteur, les chaînes de restauration japonaises se tournent vers l’international
    • Le leader japonais de la distribution Aeon consolide le secteur de la pharmacie afin de tirer parti du phénomène de vieillissement de la population en Asie
    • Airbus va lancer un nouveau Tech Hub au Japon

 

Corée du Sud
  1. Politiques économiques
    • Un premier sommet Corée du Sud-Afrique à forte dimension économique s’est tenu les 4 et 5 juin à Séoul

    • Le déficit budgétaire coréen a atteint un record au 1er trimestre 2024
    • Portées par les semi-conducteurs, les exportations coréennes ont enregistré une forte croissance au 1er semestre 2024
  2. Entreprises
    • Le gouvernement coréen a annoncé un nouveau plan de soutien aux semi-conducteurs de 19 Mds USD

    • La Corée du Sud lance un fonds de « stabilisation des chaînes d’approvisionnement » de 3,6 Mds USD

    • Samsung rachète la startup française d’intelligence artificielle Sonio
    • Le groupe SK fait face à une série de difficultés et réévalue sa feuille de route

 

Japon & Corée du Sud

  1. Macroéconomie & finance
    • Un sommet trilatéral Japon, Chine et Corée du Sud s’est tenu à Séoul les 26 et 27 mai, pour la première fois depuis 4 ans

Japon 

1. Politiques économiques

stock

Le Cabinet Office, l’administration du Premier ministre du Japon, a communiqué les chiffres préliminaires de la croissance économique japonaise au 1er trimestre 2024, dévoilant une contraction du PIB de -2,9 % en glissement annuel (g.a.) – contre une estimation antérieure à -1,8 % – et de -0,5 % en glissement trimestriel (g.t.). Ces données soulignent le ralentissement économique du pays : l’OCDE classe le Japon comme le pays du G7 ayant enregistré la plus forte baisse de croissance au cours des quatre derniers trimestres (-0,4 %).

La consommation privée, qui représente 53 % du PIB japonais, a chuté de -2,9 % en g.a. sous l’effet de l’inflation, enregistrant sa plus forte baisse en deux ans et sa quatrième contraction trimestrielle consécutive.

Les exportations ont enregistré une réduction plus importante (-18,7 %) que les importations (-12,8 %), conduisant à une contribution négative de la demande extérieure à la croissance, à hauteur de -0,3 point de pourcentage.

Les chiffres de la croissance des deux trimestres précédents ont également été révisés à la baisse : -4 % en g.a. au T3 2023 (contre -3,2 % puis -3,6 % estimés auparavant) et une stagnation au T4, à +0,1 % (contre une première estimation de +0,4 %). Nomura, Nikkei

 

yenLa Banque du Japon (BoJ) a dévoilé trois nouveaux billets de banque utilisant des technologies de pointe pour prévenir la contrefaçon. Mises en circulation le 3 juillet, les nouvelles coupures de 1 000, 5 000 et 10 000 yens sont les premières à être redessinées depuis 2004. Le ministère des Finances (MoF) et la BoJ renouvellent les billets tous les 20 ans comme moyen de contournement de la contrefaçon, citant cette fois les avancées technologiques en matière d’impression et un mouvement vers un design universel pour en faciliter l’utilisation par les malvoyants et les étrangers. Les nouveaux billets se distinguent par des hologrammes 3D innovants, une première mondiale.

Le billet de 1 000 yens rend hommage à Kitasato Shibasaburo, bactériologiste qui a développé un traitement contre le tétanos. Le billet de 5 000 yens présente Tsuda Umeko, pionnière dans l’éducation des femmes japonaises. Enfin, le billet de 10 000 yens arbore le visage de Shibusawa Eiichi, homme d’affaires considéré comme le père de l’économie moderne au Japon.

La BoJ prévoit d’imprimer près de 7,5 milliards de nouveaux billets d’ici mars 2025. Selon un sondage du MoF, plus de 90 % des distributeurs automatiques de billets et 80 % à 90 % des caisses des principales chaînes de magasins seront prêts à accepter les nouveaux billets dès leur mise en circulation. Cependant, seuls 20 % à 30 % des distributeurs automatiques de boissons auront achevé les ajustements nécessaires à temps. De même, les magasins de ramen traditionnels, tels que la chaîne Ichiran, ont prévu de s’équiper de nouveaux distributeurs de billets d’ici la fin du mois de juillet et de gérer pour l’instant manuellement l’encaissement des nouveaux billets. Nikkei, National Printing Bureau

  

2. Entreprises

SECURITELe Japon a instauré un nouveau système d’habilitation de défense dans le cadre de sa stratégie de sécurité économique. Le 10 mai, la Diète japonaise a adopté une nouvelle loi (« CESI ») visant à introduire un nouveau système d’habilitation de défense dans le cadre de sa stratégie de sécurité économique. Cette nouvelle mesure législative vise à renforcer la protection des données sensibles détenues par le gouvernement, en complément de la loi sur la protection des secrets d'État (« SDS »), promulguée en 2014. Son application devrait intervenir début 2025.

Le nouveau système facilite la certification des personnes appartenant à des entreprises, en leur permettant d’accéder à des informations sensibles (c’est-à-dire dont la divulgation pourrait compromettre la sécurité nationale, notamment dans les secteurs de la cybersécurité et des chaînes d'approvisionnement). Les infractions font encourir aux contrevenants des peines de 5 ans d’emprisonnement et une amende de 5 Mi JPY.

La procédure d’habilitation sera fondée sur une vérification des antécédents des individus, de leur environnement familial et de leur santé mentale. Elle sera supervisée par un nouveau service rattaché au Cabinet Office. Dans le secteur privé, il est estimé que plusieurs milliers de personnes pourraient se voir habiliter dans ce nouveau cadre. Le gouvernement s’est engagé à présenter à la Diète un rapport annuel portant sur son application.

Le Premier ministre F. Kishida a déclaré que ce système était de nature à renforcer la compétitivité industrielle du Japon. Des entreprises telles que NEC et Mitsubishi Electric ont accueilli favorablement cette initiative. En revanche, certaines PME craignent l’instauration de coûts prohibitifs pour sécuriser le traitement des données concernées. Japan News, Japan News

 

PUCELes constructeurs automobiles japonais tentent de prendre les devants dans la course au Software Defined Vehicle (SDV). Le ministère de l’Économie, du Commerce et de l’Industrie (METI) a dévoilé le 20 mai sa stratégie de digitalisation de l’industrie automobile japonaise. À cette occasion, il a fixé pour objectif la production de 12 millions de SDV sur le territoire national à l’horizon 2030 et de 19 millions de SDV à l’horizon 2035 – soit 30 % du marché mondial.

Pour y parvenir, le METI promeut de nouvelles collaborations industrielles entre les entreprises japonaises. Sept domaines de collaboration sont identifiés : les puces graphiques, les interfaces de programmation d’applications (API), la simulation virtuelle, l'intelligence artificielle (IA) générative pour les inspections automatisées des défauts de fabrication, les mesures de sécurité contre les cyberattaques, les cartes 3D haute précision pour la conduite autonome, ainsi que les technologies de mesure de distance entre véhicules, objets et piétons.

Dans ce contexte, Toyota, Nissan et Honda ont annoncé en mai la formation d’une alliance « stratégique » pour développer conjointement des technologies d’IA et des semi-conducteurs à destination de ces véhicules de nouvelle génération. Cette collaboration vise à créer des systèmes sophistiqués de nature à répondre aux défis posés par l’innovation dans l’industrie automobile.

Le METI souhaite également faire de la formation des travailleurs hautement qualifiés une priorité. À cette fin, un nouveau cadre devrait être présenté à l’automne, mettant l’accent sur des collaborations entre État, grands fabricants nationaux et startups industrielles. Nikkei Asia, Nikkei Asia

 

SoftBank transforme son modèle économique et place l'intelligence artificielle (IA) au cœur de sa stratégie. Le fondateur de SoftBank, M. Son, s’est exprimé le 21 juin dernier, à l’occasion de la 44ème assemblée générale annuelle du groupe, en faveur d’une réorientation des investissements de la holding vers l’IA, et plus spécifiquement la « super-intelligence artificielle » (ASI) qu’il souhaite voir émerger au cours des 10 prochaines années. Il a notamment déclaré que l’ASI serait prochainement « 10 000 fois plus intelligente que n’importe quel génie humain » et marquerait ainsi « une étape clé dans l’évolution de l’Humanité ».

Cette déclaration s’inscrit dans la continuité des annonces faites en mai par Softbank. En effet, le groupe prévoit d’investir 60 Mds EUR pour renforcer ses infrastructures dédiées au développement de l’IA. La société britannique ARM, filiale de Softbank depuis 2016, sera chargée de mettre au point des puces d’IA d’ici le printemps 2025, pour une commercialisation prévue à l’automne suivant. En parallèle, SoftBank a révélé en juin vouloir construire un centre de données à Sakai, dans la préfecture d’Osaka. Prévu pour être opérationnel au cours de l’année 2025, il sera équipé de puces de haute performance de Nvidia et servira de base de stockage pour les entreprises développant et exploitant l’IA. SoftBank prévoit de construire des centres de données similaires aux États-Unis, en Europe, en Asie et au Moyen-Orient d’ici 2026, tout en se diversifiant dans la production d’énergies renouvelables pour alimenter ses infrastructures.

Par ailleurs, le groupe souhaite faire usage de la joint-venture constituée en février 2024 avec le fonds public d’investissement d'Arabie saoudite (PIF) pour accroître ses investissements dans le secteur. Si celle-ci vise en premier lieu à financer la construction de nouveaux robots industriels, elle devrait également permettre d’accroître les investissements du fonds souverain saoudien dans SoftBank Vision Fund, le fonds de placement dédié aux technologies le plus important du monde avec plus de 160 Mds USD d’actifs sous gestion. Nikkei Asia, Nikkei Asia, Nikkei Asia

 

sushiConfrontées à un marché domestique peu porteur, les chaînes de restauration japonaises se tournent vers l’international. Selon une étude du quotidien Nikkei, 44 % des chaînes de restaurants japonais présentes à l’étranger prévoient de développer leurs activités internationales en 2024, un chiffre en progression de 16 % par rapport à la précédente étude de 2023. Les géographies jugées les plus porteuses sont les États-Unis (49 % des répondants), le Vietnam (36 %) et l’Indonésie (31 %). Les chaînes de fast food (sushis, nouilles, bols de riz au bœuf), comme Sushiro Zensho Holdings ou Sukiya, sont particulièrement actives, 61 % d’entre elles prévoyant d’étendre leur emprise à l’international au cours de l’année à venir.

Cette volonté d’expansion à l’international intervient dans un contexte domestique dégradé : le secteur de la restauration a dépassé son niveau d’activité d’avant Covid-19, avec des ventes s’élevant en avril 2024 à 115 % de leur niveau d’avril 2019 – et même 129 % pour le segment de la restauration rapide –, mais la hausse des coûts de production et la sensibilité accrue des consommateurs au prix ont rendu l’environnement d’affaires plus difficile. Selon le cabinet Teikoku Databank, l’année fiscale 2023 a connu un niveau record de 802 faillites d’entreprises de la restauration, en hausse de 56 % par rapport à 2022. Les difficultés de recrutement, alors que le chômage est au plus bas au Japon, limitent également les possibilités d’expansion sur le marché domestique. Selon l’étude du Nikkei précitée, les opérateurs n’ont pourvu en moyenne que 61 % des postes à temps plein et 33 % des répondants ont déclaré avoir été contraints de réduire l’amplitude horaire d’ouverture de leurs restaurants. Nikkei, Japan Food Association

 

meciamLe leader japonais de la distribution Aeon consolide le secteur de la pharmacie afin de tirer parti du phénomène de vieillissement de la population en Asie. Numéro 1 de la distribution au Japon, le groupe prévoit de fusionner avec les deux principales chaînes de drugstores japonaises Welcia et Tsuruha, pour constituer le 5ème groupe mondial de pharmacie. Aeon, actionnaire de référence de Welcia, possède déjà 13 % du capital de Tsuruha et prévoit d’acquérir dans un premier temps 13 % supplémentaires, puis de compléter la fusion-acquisition d’ici 2027 en faisant de Tsuruha une filiale consolidée d’Aeon. Avec un chiffre d’affaires cumulé de 2 100 Mds JPY (soit 12 Mds EUR), les deux chaînes représentent environ 1/4 du marché japonais des drugstores. Cette opération s’inscrit également dans une volonté de développement sur un marché asiatique porteur pour les produits de pharmacie du fait du vieillissement de sa population : le ratio des actifs (entre 15 et 64 ans) sur la population totale a atteint son pic en 2023 au sein des 11 pays d’Asie du Sud-Est, et la part des 65 ans et plus a dépassé depuis 2019 le seuil de 7 % qui caractérise une société en voie de vieillissement selon l’OCDE. La couverture en services de santé de ces pays, encore faible, laisse apparaître un potentiel pour développer des services de distribution de médicaments et de produits essentiels. C’est également le cas pour le marché chinois, dont la forte couverture en services de santé en zones urbaines masque de fortes disparités territoriales. Les groupes de drugstores japonais sont à ce jour peu implantées en dehors du Japon et l’opération de fusion entend profiter des implantations du groupe Aeon et des économies d’échelle générées pour faciliter le développement en Asie de Welcia et de Tsuruha. Nikkei

 

avionAirbus va lancer un nouveau Tech Hub au Japon, comme annoncé lors du salon Viva Technology qui s’est tenu à Paris du 22 au 25 mai et dont le Japon était le pays invité d’honneur. Cette initiative, soutenue par les gouvernements français et japonais, a pour objectif de développer des synergies entre, d’une part, le constructeur aéronautique européen et, d’autre part, des entreprises et des institutions japonaises en matière de Recherche & Développement. Le Japon est considéré par l’entreprise comme un « pays clé » pour de futurs partenariats. Ce nouvel Airbus Tech Hub, qui sera piloté depuis Tokyo, se crée après le lancement de projets similaires à Singapour et aux Pays-Bas, et se concentre sur le développement de nouveaux matériaux, sur la robotique ainsi que sur les technologies liées à la décarbonation. Airbus promeut « l’accélération de la transition vers une aviation durable ». NikkeiAirbus

 

Corée du Sud

1. Politiques économiques

cityUn premier sommet Corée du Sud-Afrique à forte dimension économique s’est tenu les 4 et 5 juin à Séoul, marquant la volonté pour les deux zones de renforcer leurs relations politiques et économiques. Comptant sur la participation de 48 pays africains, dont 25 représentés par leurs chefs d’États, ce sommet a été l’occasion d’établir une nouvelle ligne directrice en matière de coopération économique, en particulier pour le commerce, les investissements et le développement. Tout en mettant l’accent sur le caractère historique de l’événement, le président sud-coréen Y. Suk-Yeol a souligné que la Corée du Sud se tiendrait aux côtés de ses partenaires africains afin de construire une coopération « gagnant-gagnant ». Dans ce cadre, le président a annoncé qu’une enveloppe de 14 Mds USD serait dédiée au financement à l’export vers l’Afrique. À l’issue de ce sommet, 12 contrats et 34 protocoles d’accords ont été signés, principalement portés vers les secteurs énergétiques et des minéraux critiques, mais aussi dans les domaines des infrastructures et des transports. En matière d’aide au développement, le président a annoncé que près de 10 Mds USD seraient consacrés au continent africain d’ici 2030. The Korea Herald, The Korea Times, YonHap, KEI

 

donnLe déficit budgétaire coréen a atteint un record au 1er trimestre 2024. Sur fond de fortes dépenses publiques visant à soutenir la reprise économique en 2024, le solde budgétaire de la Corée du Sud (hors solde du fonds de pension national, qui est largement excédentaire) a atteint un déficit historique de 55 Mds USD au 1er trimestre 2024. En effet, dans sa lutte contre l’inflation (+3,1 % en avril en g.a.) notamment sur les produits agricoles (+63 % pour les pommes et un record à +140 % pour les poires), le gouvernement coréen s’est engagé à maintenir ses différents programmes de soutien à la consommation. Le ministère de l’Économie estime ainsi que ce sont notamment les programmes d’exemption de taxes sur les produits agricoles importés, ou encore sur la consommation de carburants, qui maintiennent une large pression sur les finances publiques. Ce niveau record s’explique également par une forte chute des recettes fiscales : au cours des cinq premiers mois de l’année les recettes ont chuté de -5,7 % en g.a. YonHap, The Korea Times, KBS World, The Korea Herald

 

Portées par les semi-conducteurs, les exportations coréennes ont enregistré une forte croissance au 1er semestre 2024. Au cours des six premiers mois de l’année, les exportations coréennes ont progressé de +9,1 %, à 335 Mds USD, tandis que les importations ont diminué de -6,5 %, à 312 Mds USD. L’excédent commercial de 23 Mds USD marque son plus haut niveau depuis le 1er semestre 2018. Cette croissance des exportations s’explique par une forte hausse des ventes de semi-conducteurs (+50 %, à 13,4 Mds USD, en juin) mais également par celle des ventes automobiles, qui avaient déjà atteint un niveau historique élevé en 2023. Par destination, les exportations vers les États-Unis demeurent en forte hausse, si bien qu’ils sont le premier client de la Corée du Sud, devant la Chine. Dans son communiqué des résultats officiels, le ministère du Commerce et de l’Industrie a expliqué s’attendre à ce que 2024 soit une année record. YonHap, The Korea Times, Pulse News

 

2. Entreprises

Le gouvernement coréen a annoncé un nouveau plan de soutien aux semi-conducteurs de 19 Mds USD, le 23 mai. Une grande partie de ce soutien consiste en la création d’une enveloppe de prêts à taux réduits de 12,6 Mds USD et en un élargissement des crédits d’impôts à l’investissement industriel et à la Recherche & Développement. Une enveloppe de subventions de 0,8 Md USD est également créée et le soutien aux infrastructures (eau, électricité, routes) sera renforcé, en lien avec la poursuite des allègements réglementaires. Ces démarches visent à faciliter la construction du méga-cluster de semi-conducteurs de Yongin, au sud de Séoul, pour un investissement escompté de 481 Mds USD. Le ministre de l’Industrie a annoncé un objectif de 10 % de parts de marché mondiales de la Corée du Sud dans les semi-conducteurs et a indiqué que les détails du plan seraient précisés en août. Korea Herald, Chosun Daily, Maeil Business

 

busanLa Corée du Sud lance un fonds de « stabilisation des chaînes d’approvisionnement » de 3,6 Mds USD. Le ministre des Finances a annoncé à la fin du mois de juin la création de ce fonds, le jour de l’entrée en application d’une loi de sécurisation votée en décembre 2023. Cette loi instruit au gouvernement de fixer une liste de 300 approvisionnements critiques et vulnérables, en se fondant sur une série de critères méthodologiques, liste qui sera révisée annuellement. En se fondant sur celle-ci, les importateurs bénéficient désormais d’un fonds de soutien de 3,6 Mds USD (pouvant être accru à 7,6 Mds USD en 2025) pour les inciter à la diversification de leurs pays fournisseurs, notamment au regard du surcoût du produit ou du coût logistique. Des financements de R&D sont également débloqués en vue d’inciter les entreprises à développer des technologies de substitution ou de réduction des approvisionnements. Le gouvernement sélectionnera en août les entreprises bénéficiaires de ce fonds. Joongang, The Korea Times, Bloomberg

 

IA

Samsung rachète la startup française d’intelligence artificielle Sonio. Samsung Medison, filiale d’équipements médicaux de Samsung Electronics, a annoncé en mai acquérir Sonio, startup française spécialisée dans les logiciels d’IA pour échographies fœtales. Fondée en 2020, Sonio se distingue par ses solutions d’IA dédiées à l'obstétrique et à la gynécologie. Leur produit phare, Sonio Detect, utilise le deep learning pour améliorer la qualité des images et la précision des diagnostics prénatals en temps réel. Il a reçu en 2023 une autorisation de mise sur le marché de la Food & Drug Administration américaine. Samsung Medison prévoit d’intégrer l’expertise en IA de Sonio à ses systèmes d’échographie dans le but d’améliorer les soins prénataux. Cette acquisition, évaluée à environ 92 Mi USD, permettra à Sonio de poursuivre ses activités de manière indépendante depuis son siège en France. Elle s'inscrit dans une stratégie plus large de Samsung visant à renforcer sa présence dans le secteur des dispositifs médicaux et à exploiter la technologie de l’IA pour améliorer la qualité et l’efficacité des services de santé. Samsung News, YonHap, Korea Economic Daily

 

Le groupe SK fait face à une série de difficultés et réévalue sa feuille de route. Fin mai, le président du 2ème conglomérat sud-coréen a été condamné à verser 1 Mds USD à son ex-épouse dans le cadre de leur procédure de divorce, un événement qui intervient au moment même où certaines de ses filiales affichent des résultats décevants, notamment dans le secteur des batteries. La banque publique coréenne KDB, l’un des principaux financeurs de SK, a annoncé abaisser sa notation financière et aurait réclamé des clarifications sur la stratégie du groupe. En réponse, SK a annoncé une série de restructurations, en particulier des changements de cadres exécutifs et des fusions de filiales, en vue d’éliminer les activités redondantes, simplifier la structure organisationnelle et améliorer la coordination pour favoriser les synergies. Le groupe a également souhaité clarifier ses priorités d’investissement, en annonçant 58 Mds USD d’ici 2026 et 77 Mds USD d’ici 2028 d’investissements dans des secteurs porteurs comme l’IA et les semi-conducteurs. Parallèlement, le groupe procède à un recentrage de ses activités dans la santé, avec la vente d’une usine de sous-traitance aux États-Unis, en vue de réorienter ses investissements vers des segments à fort potentiel, tels que la thérapie cellulaire et génique. Businesskorea, BusinesskoreaKED Global, The Korea Herald, The Korea Times

 

Japon & Corée du Sud

1. Macroéconomie & finance

sum1Le Japon, la Chine et la Corée du Sud se sont réunis à Séoul les 26 et 27 mai, pour la première fois dans ce format depuis 4 ans, célébrant le 25ème anniversaire de leur coopération trilatérale. Les dirigeants des trois États ont salué la revitalisation du processus trilatéral, s’engageant à promouvoir une coopération « pratique » et à renforcer leurs relations commerciales. Les questions de sécurité ont été abordées dans un contexte de tensions régionales croissantes.

Bien que le Japon et la Corée du Sud considèrent les États-Unis comme leur principal allié, les deux pays doivent également répondre aux demandes de leurs entreprises souhaitant améliorer leur accès au marché chinois. De son côté, la Chine cherche à renforcer ses liens avec le Japon et la Corée du Sud en proposant un meilleur accès à son marché et une relance des négociations pour un accord de libre-échange (ALE) trilatéral, au point mort depuis 2019.

En outre, le sommet a permis de réunir des chefs d’entreprises des trois pays, qui sont convenus de « travailler ensemble pour soutenir le commerce et stabiliser les chaînes d’approvisionnement ». The Japan TimesThe Mainichi

Les informations présentées dans cette revue d'actualité mensuelle ont été identifiées par le SER de Tokyo et le SE de Séoul. Elles n'ont aucune vocation d'exhaustivité. Les avis exprimés sont les résumés des articles sources.

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