Les marchés du travail dans les Balkans occidentaux

Edito

Le taux de chômage baisse, le taux d’activité augmente – et au total, le nombre de personnes en emploi a progressé dans toute la région. Les taux sont des indicateurs importants par ce qu’ils disent de la bonne santé de l’économie dans son ensemble. La baisse du chômage des jeunes notamment est une évolution qui signale une meilleure aptitude de la machine à intégrer les nouveaux venus sur le marché du travail. Mais ces évolutions relatives vont aussi de pair avec une autre variable : la taille de la population qui travaille augmente également en valeur absolue, ce qui pourrait sembler automatique mais ne l’est pas en réalité dans une région dont la population totale diminue, du fait notamment d’une émigration qui frappe en priorité les tranches d’âges actifs. De fait, c’est un des facteurs qui explique le mieux la croissance des dernières années alors que la productivité du travail n’augmente que faiblement. Ce n’est pas totalement surprenant : l’entrée de personnes précédemment éloignées de l’emploi dans la population active freine l’évolution des indicateurs de productivité. Dès lors, les difficultés qui subsistent - équation démographique, adéquation des profils, taille du secteur informel - sont probablement les thèmes sur lesquels les efforts sont le plus nécessaires.

Pierre Grandjouan

Chef du Service économique régional des Balkans occidentaux