Les échanges commerciaux entre la France et la Guinée équatoriale en 2023

1. Croissance contenue des exportations françaises en 2023

Selon les données des douanes françaises, les échanges de biens (hors matériel militaire) entre la France et la Guinée équatoriale se sont élevés à 216 M€ en 2023, soit une hausse de 2 % par rapport à 2022 et de +61 % par rapport à la moyenne 2015-2021, suggérant une intensification de notre relation commerciale sur cette période.

La reprise des exportations françaises, amorcée en 2021, s'est poursuivie en 2023, avec une augmentation de 15 %, atteignant 26 M EUR. Cette évolution tient notamment à la progression des exportations d’équipements mécaniques, matériel électrique, électronique et informatique (+36 % à 9,4 M EUR). Cette catégorie de produits devient le poste le plus important et représente à lui seul plus du tiers du total des exportations françaises à destination de la Guinée équatoriale en 2023. Ce sont plus précisément les exportations de matériels de levage et manutention qui se sont accrus de +60 % sur la période, passant de 1,1 M EUR à 2,7 M EUR.

La croissance des exportations françaises a également été induite par une augmentation de nos exportations de produits pétroliers raffinés (à 2,1 M EUR), de produits agroalimentaires (+12 % à 7,8 M EUR) et de certains produits manufacturés.

La Guinée équatoriale est le 163^ème client de la France, occupant peu ou prou la même position que l’an dernier. Elle conserve cette année encore l’avant-dernière place en Afrique centrale, après la Centrafrique et devant Sao-Tomé.

2. Stabilité de nos importations, quasi intégralement composées d’hydrocarbures

En 2023, les importations françaises en provenance de la Guinée équatoriale ont représenté 189 M EUR pour la deuxième année consécutive. Cette stagnation est quasi exclusivement expliquée par deux phénomènes évoluant dans le sens opposé :

• D’une part, nos importations de pétrole brut se sont amoindries de 47 %, passant de 188,8 M EUR en 2022 à 100,2 M EUR en 2023, probablement en lien avec les défis rencontrés par le secteur en Guinée équatoriale tout au long de 2023 où le pays a vu sa production de pétrole brut décliner à une moyenne de 54 000 barils par jour (bpj) au premier trimestre 2023, par rapport à une moyenne de 98 000 bpj durant toute l'année 2022[1]. Néanmoins, cette baisse a été partiellement compensée par une augmentation significative des importations de gaz naturel, qui ont atteint 77,6 M EUR en 2023, contre un niveau quasi-nul en 2022. Au total, nos importations d’hydrocarbures naturels se sont élevées à 177,8 M EUR en 2023, marquant une réduction de 10,1 M EUR sur un an.
• Le deuxième phénomène correspond à l’augmentation significative des importations de produits pétroliers raffinés et coke sur la même période, à 10,1 M EUR.

En tout état de cause, les importations de produits pétroliers – pétrole brut, GNL et produits du raffinage du pétrole – représentent plus de 99 % des importations françaises depuis la Guinée équatoriale en 2023.

La Guinée équatoriale est notre 92^ème fournisseur en 2023, conservant la même place que l’an dernier. Plus précisément, le pays se place comme notre 29^ème fournisseur d’hydrocarbures naturels et autres produits des industries extractives, perdant une place par rapport à 2022.

Dans ce contexte, le déficit commercial de la France vis-à-vis de la Guinée équatoriale s’est légèrement réduit, de 3,2 M EUR à -163,3 M EUR. Ainsi, en 2023, la Guinée équatoriale représente le troisième déficit commercial de la France dans la zone CEMAC, derrière le Cameroun et le Tchad. Sur une période de huit ans, le déficit moyen était de -81,4 M EUR, soit un niveau deux fois moindre qu’actuellement.