Publication du Service économique régional d’Abuja, réalisée avec les contributions de l'antenne de Lagos et du SE d’Accra.

 

 

37,2% : C’est la part des entreprises détenues par des femmes au Ghana, qui se classe au 3ème rang mondial, selon l’Indice Mastercard de l’Entreprenariat Féminin.

 

Nigéria :

La Red Line, deuxième tronçon du train urbain de Lagos, est officiellement fonctionnelle ; Selon le FMI, les bonnes performances des secteurs pétrolier et agricole pourraient favoriser la croissance en 2024 ; Renforcement des liens commerciaux entre le Nigéria et la France dans le secteur aéronautique ; Hommages au Dr Herbert Wigwe : Un homme d'affaires et philanthrope regretté.

Ghana :

Le Ministère des Finances souligne les possibles conséquences sur les financements internationaux de la loi « anti-LGBTQ+ » adoptée au Parlement ; Plus de 240 millions de dollars ont été investis pour les Jeux Africains à Accra qui débutent le 8 mars 2024.

 

Nigeria

La Red Line, deuxième tronçon du train urbain de Lagos, est officiellement fonctionnelle

Le 29 février dernier, le président Bola Tinubu a inauguré la mise en service commerciale de la Red line, le deuxième tronçon du train urbain de Lagos. Longue de 37km, la Red line s’étend de la localité d’Agbado (Etat d’Ogun) au quartier d’Oyingbo à Lagos. Elle dessert 13 stations, qui comprennent les principaux terminaux de bus tels que celui de Yaba, de Oshodi, d’Ikeja, d’Oyingbo et de Iju. Cette nouvelle ligne de train urbain est dotée d’une capacité de 500 000 passagers par jour et effectuera 37 trajets quotidiens. Elle complète la première phase de la Blue line, mise en service en septembre 2023, qui transporte jusqu’à 250 000 passagers par jour entre Okokomaiko (Est de Lagos) et Marina (Lagos Island). Ces lignes rouge et bleue sont développées dans le cadre du projet Lagos Rail Mass Transit (LMRT), qui prévoit également la construction de cinq autres grandes lignes de train urbain dans Lagos et ses périphéries (Green Line, Yellow Line, Purple Line, Orange Line et Brown Line). 

Selon le FMI, les bonnes performances des secteurs pétrolier et agricole pourraient favoriser la croissance en 2024

A la suite d’une mission de deux semaines à Abuja et à Lagos, le FMI a révélé qu’il prévoyait une croissance de 3,2% pour le Nigéria en 2024. Pour rappel, le taux de croissance sur l’ensemble de l’année 2023 était d’environ 2,7%. Ce taux de 3,2% se situe légèrement en deçà des prévisions du gouvernement fédéral qui prévoit un taux de croissance de 3,76% en 2024. Selon le FMI, ce rebond de croissance sera porté, d’une part, par le secteur pétrolier qui réussit à augmenter la production (+12,1% en 2023 et 1,65 mbj produits en janvier 2024), d’autre part, par le secteur agricole qui devrait connaître de meilleures récoltes en 2024. Certains analystes du FMI estiment aussi que ce léger rebond traduirait les premiers résultats des réformes économiques entreprises par l’administration Tinubu depuis 10 mois : suppression des subventions sur le carburant, assouplissement du régime de change et réforme du système fiscal qui a permis d’améliorer de 0,8% du PIB la collecte des recettes non pétrolières en 2023. Néanmoins, si le taux de croissance de 3,2% envisagé peut paraître relativement important, il reste modeste comparativement aux économies voisines et au potentiel de l’économie nigériane.

Renforcement des liens commerciaux entre le Nigéria et la France dans le secteur aéronautique

Le Ministre nigérian de l'Aviation et du Développement Aérospatial, M. Festus Keyamo, a entrepris une tournée des villes françaises telles que Paris, Marseille, Toulouse et Orly dans le cadre du Nigeria France Bilateral Business Forum. L'objectif de cette visite était de promouvoir les opportunités commerciales dans l'industrie aéronautique nigériane et de renforcer la coopération entre les deux pays dans ce secteur.

Accompagné d'une délégation de haut niveau, comprenant des représentants de la Federal Airports Authority of Nigeria (FAAN), de l'Autorité de l'Aviation Civile du Nigeria (AAC), de l'Association des Aéroports du Nigeria (AAC), de la Commission Européenne, du directeur général adjoint de l'Autorité de l'Aviation Civile du Nigeria (NCAA) et du directeur général de l'Agence de Gestion de l'Espace Aérien du Nigeria (NAMA), le Ministre a effectué une visite de travail bilatérale de quatre jours.

Au cours de cette visite, le Ministre Festus Keyamo a notamment rencontré Damien Caze, directeur général de l'aviation civile (DGAC), pour discuter des moyens de renforcer la coopération dans le domaine de l'aviation civile entre les deux pays. Les deux parties sont convenues d'élaborer un accord de coopération technique pour formaliser ce partenariat. Un Forum sur l'aviation a également été organisé, offrant à la délégation nigériane l'opportunité de présenter la feuille de route du Nigeria dans ce secteur et de faciliter les échanges entre les entreprises des deux pays.

Hommages au Dr Herbert Wigwe : Un homme d'affaires et philanthrope regretté

Le regretté Dr Herbert Wigwe, ancien directeur général d'Access Holdings Plc, est décédé le mois dernier dans un accident d'hélicoptère aux États-Unis, accompagné de sa femme Chizoba, de son fils Chizi, et d'un ami, Abimbola Ogunbanjo.  A cet effet, les hommages ont été rendus tout au long de la semaine, avec la participation de diverses personnalités politiques internationales, dont le représentant du président français Emmanuel Macron, Frank Riester, qui a spécialement voyagé à Lagos pour cet événement.

M. Riester a exprimé la profonde tristesse de la France suite au décès de M. Herbert, saluant ses accomplissements professionnels, son engagement philanthropique, ainsi que son dévouement pour le progrès social. Il a souligné l'impact de la perte de M. Wigwe sur le Nigeria et l'Afrique, mettant en lumière sa vision de former des leaders responsables capables de catalyser le changement transformationnel dans la région, notamment à travers des initiatives telles que l'Université Wigwe, symbole de ses aspirations et de sa foi envers le potentiel des jeunes.

De plus, M. Riester a également déploré la disparition de M. Wigwe en tant que fervent défenseur du développement d'initiatives interculturelles entre la France et le Nigeria, ainsi que de ses efforts constants pour renforcer le partenariat économique bilatéral, témoignant ainsi de son engagement envers la coopération internationale.

 

Ghana

Le Ministère des Finances souligne les possibles conséquences sur les financements internationaux de la loi « anti-LGBTQ+ » adoptée au Parlement

Dans un communiqué publié le lundi 4 mars, le Ministère des Finances du Ghana appelle le président de la République du Ghana, Nana Akufo Addo, à ne pas signer la loi Proper Human Sexual Rights And Ghanaian Family Values ou « anti-LGBTQ+ » récemment adoptée par le Parlement. Cette législation renforce la pénalisation des relations homosexuelles, criminalise une très large série de comportements identifiés par le législateur comme allant à l’encontre des « valeurs familiales traditionnelles », interdit leur « promotion », ainsi que de fait la défense des personnes LGBTQ+ et le financement de ces activités.

Dans une circulaire évaluant l’impact du projet de loi sur l’économie, le ministère des Finances a exprimé ses préoccupations d’une telle mesure sur le soutien financier du pays de la part des organisations internationales. Bien qu’il n’y ait pas de conditionnalité directe entre le programme FMI et cette loi, il a souligné que le programme actuel du FMI repose sur un financement prévisible des partenaires au développement, notamment de la Banque mondiale. Le Ministère estime que le pays pourrait perdre plus de 3,8 Md USD de financement de la Banque mondiale au cours des six prochaines années, dont 600 M USD de soutien budgétaire en 2024 et 250 M USD de soutien au Fonds de stabilité financière en 2024. 

La Banque mondiale n'a pas fait de commentaire, tandis que la Banque africaine de développement a indiqué que l'adoption du projet de loi n'aurait pas d'impact négatif sur sa coopération avec le Ghana.

Plus de 240 millions de dollars ont été investis pour les Jeux Africains à Accra qui débutent le 8 mars 2024

Du 8 au 23 mars 2024, le Ghana accueillera pour la première fois les Jeux Africains (Accra 2023) sur le thème « Vivez le rêve africain », pour un budget total d’environ 240 M USD. Le Ministre de la Jeunesse et des Sports du Ghana, Mustapha Ussif, a révélé que le gouvernement a investi 195 M USD pour les infrastructures, dont 145 M USD pour la construction du centre sportif Borteyman, 34 M USD destinés à la rénovation du stade de l’Université du Ghana et 16 M USD pour la rénovation du village des Jeux à Legon. En outre, le budget opérationnel est estimé à 47,7 M USD, comprenant l’hébergement, l’alimentation, le transport interne et les soins médicaux de plus de 13 000 participants aux Jeux Africains, dont 5 000 athlètes, 3 000 officiels techniques, 3 000 bénévoles et 2 000 invités. Le Ghana accueillera des athlètes issus de 44 pays participant à 29 disciplines sportives dans divers lieux à travers le pays. Deux milliards de téléspectateurs seraient attendus pendant les trois semaines de compétition. De plus, la 13e édition des Jeux Africains servira de qualification officielle pour les Jeux de Paris 2024 avec sept épreuves qualificatives.

En raison des difficultés économiques rencontrées par le pays depuis 2022, l'organisation de ces trois semaines de compétition suscite de nombreux débats sur les avantages socio-économiques et les implications financières de l'événement.