Toute l'actualité économique et financière hebdomadaire de l'Arabie Saoudite, du Bahreïn, des Emirats arabes unis, du Koweït, d'Oman, du Qatar et du Yémen

 

SEAD

Pétrochimie, cap à l’Est 

Saudi Aramco prévoit de construire en Inde la plus grande usine pétrochimique au monde, selon MEED. 

Ce n’est pas la première fois de l’année que le géant pétrolier regarde à l’Est dans le cadre de sa stratégie d’investissement dans l’aval. Il y a deux semaines, Aramco avait annoncé acheter 10% de Shandong Yulong Petrochemical. Toujours en Chine, en septembre dernier, l’entreprise saoudienne avait déclaré entamer des discussions pour acquérir 10% dans la filiale pétrochimique de Jiangsu Eastern Shenghong. En juillet ? Rebelote : l’entreprise saoudienne a conclu un accord pour 10% de Rongsheng Petrochemical. A chaque jour suffit sa peine, et à chaque mois son investissement saoudien dans la pétrochimie chinoise.

Non seulement les compagnies nationales de la péninsule (NOC) investissent dans des actifs existants de l’aval pétrolier, mais elles participent également à la construction d’actifs nouveaux ; raffineries et usines pétrochimiques. Ces financements ciblent aussi bien l’international – par exemple la Huajin Aramco Petrochemical Company en Chine ou le projet Shaheen en Corée du Sud, toutes deux financées par Aramco – que les capacités internes du Golfe. La raffinerie d’Al-Zour au Koweït, entrée en service l’année dernière, devrait atteindre sa pleine capacité dans les prochains jours (615 000 bj, 1ere du CCEAG) et Saudi Aramco (aux côtés de TotalEnergies) ont attribué en juin dernier des contrats EPC d’une valeur de 11 Md USD à plusieurs entreprises pour un complexe pétrochimique géant à Jubail. Sans parler des grands projets de modernisation de raffineries arabes, que ce soit en Arabie saoudite, aux EAU (Crude Flexibility Project à Ruwais), à Oman (à Duqm) ou à Bahreïn (BAPCO Modernisation Program). 

Pourquoi ces investissements massifs des NOC dans les actifs pétroliers aval/downstream et notamment dans la pétrochimie asiatique ? Le rapport annuel World Oil Outlook de l’OPEP, publié il y a une dizaine de jours, donne des éléments de réponses.

Tout d’abord, la pétrochimie continuera à jouer un rôle important dans l’économie internationale. Pour l’OPEP, le secteur représentera la 2e source de demande supplémentaire de pétrole en 2045 avec 4,3 Mbj - soit 26% de la hausse globale. La croissance de la demande devrait être tirée par une large gamme de produits pétrochimiques à commencer par les polymères, intimement liés au développement économique et à l’évolution démographique.

En outre, pour les producteurs du Golfe, la pétrochimie a un rôle important à jouer dans la transition écologique. “Global net-zero emissions goals will not be met without a successful materials transition” avait ainsi déclaré le PDG de Saudi Aramco, Amin Nasser, fin 2022. L’enjeu est de proposer des matériaux à base de polymères plus respectueux de l’environnement pour accompagner l’électrification de nos sociétés. Pour chaque mégawatt de capacité d’énergie renouvelable, 8 à 11t de matériaux pétrochimiques sont utilisées, toujours selon le dirigeant du géant pétrolier.

Enfin, si selon l’OPEP la demande de pétrole globale devrait augmenter dans plusieurs régions du monde, la hausse la plus forte devrait venir d’Asie. Plus précisément, le cartel considère l’Inde (+6,6 Mbj) et la Chine (+4 Mbj) comme les deux principales sources d’augmentation de la demande pétrolière d’ici 2045.                                          
Concernant la demande de pétrole dans le secteur pétrochimique, la hausse sera la plus importante en Asie non-OCDE (55 % de l’augmentation totale prévue, ici aussi via les demandes indienne et chinoise) … et au Moyen-Orient. Au total, 86 % de la hausse de la demande pétrochimique devrait se concentrer dans ces deux régions d’ici 2045.

Pour l’Asie, la demande de pétrole par l’industrie pétrochimique sera poussée à la hausse par la demande finale domestique avec l’émergence d’une classe moyenne consommatrice. Ce ne sera pas le cas au Moyen-Orient – le CCEAG a autant d’habitants que la France. Ici, la hausse de la demande pétrolière par les acteurs pétrochimiques sera liée à la disponibilité de la matière première à un coût compétitif.

Pour les NOCs du Golfe, l’enjeu est donc de sécuriser leurs débouchés en Asie. La construction de la Huajin Aramco Petrochemical en Chine, mentionnée plus tôt, devrait par exemple permettre à Aramco de sécuriser jusqu'à 210 000 /j. La clientèle asiatique est déjà très importante pour les pétroliers du Golfe – le FMI estime dans son dernier article IV que plus de 90% des exportations pétrolières des Emirats avaient comme destination l’Asie en 2021 – l’objectif est désormais de la pérenniser dans le temps.

Les anticipations de l’OPEP ne font pas toujours l’unanimité – par exemple l’AIE est en désaccord sur l’évolution de la demande du transport routier – mais permettent de comprendre le raisonnement des pays du Golfe.

On le sait, les pays du Golfe seront les « derniers debout » dans l’amont pétrolier en raison de leur faible coût de production et de leurs immenses réserves.

De là à souhaiter être les derniers dans l’aval, il n’y a qu’un pas.

 

Sources de la demande pétrolière en 2045, selon l'OPEP (Mbj)

OPEP

 

Source : OPEP (WOO 2023)

 

Pétrole et gaz 

Brent le 19/10/2023 à 16h30 GST : 91 USD

Les cours pétroliers sont en hausse depuis lundi dernier. Le baril de Brent pour la prochaine livraison s’échange actuellement – le 19 octobre à 16h30 GST – à environ 91 USD.

Les financiers continuent d’évaluer les effets de la situation au Proche-Orient sur les marchés pétroliers internationaux. La hausse des prix reste pour le moment contenue. Les marchés financiers ne semblent donc pas privilégier, pour le moment, un potentiel élargissement du conflit chez d’importants producteurs pétroliers ou un embargo à grande échelle.

A ce sujet, le secrétaire général du CCEAG, le Koweitien Jasem Al-Budaiwi, a actuellement fermé la porte à une telle politique en précisant « The GCC works as a clear and honest partner as an oil exporter with the international community and we can’t use that as a weapon in any way possible ». Outre-Atlantique, les Etats-Unis ont assoupli certaines sanctions imposées au Venezuela et à son industrie pétrolière. La production pétrolière vénézuélienne pourrait donc se redresser, à terme.

Du côté des publications, l’OPEP a publié son rapport annuel World Oil Outlook en révisant considérablement à la hausse ses prévisions de demande pétrolière pour 2045 à 116 Mbj (+ 6 Mbj par rapport à 2022) dans son scénario de référence. Les besoins d’investissement dans le secteur pétrolier y sont estimés à 14 000 Md USD d’ici 2045 soit 610 Md USD par an. Un chiffre en hausse de 16% par rapport à la dernière estimation.

 

 

Brèves économiques  

Région

Les Emirats se classent au premier rang régional pour les montants levés par IPO en 2023 à date (3,9 Md USD en quatre opérations). Selon le Kuwait Financial Centre, les quatre IPOs en question sont : Adnoc Gas (2,5 Md USD levés), ADNOC Logistics and Services (770 M USD) et Presight (496 M USD) à ADX/Abu Dhabi ainsi que Al Ansari Financial Services (210 M USD) à DFM/Dubaï. La bourse saoudienne (Tadawul) demeure toutefois bien plus dynamique avec 23 IPOs (pour 2,4 Md USD levés), selon le Kuwait Financial Centre. Au niveau CCG, la valeur totale des IPO est en baisse de 56% par rapport à 2022 (6,8 Md USD contre 15,6 Md USD l’an dernier). Le nombre d'opérations est quant à lui stable.  

Arabie Saoudite

SFD signe un accord de prêt au développement de 100 M USD pour le climat. Sultan Al-Marshad, directeur général du Fonds saoudien pour le développement (SFD), a signé aujourd'hui le premier accord de prêt de développement du SFD avec le ministre des Finances de la Grenade, Dennis Cornwall. Cet accord prévoit une contribution du SFD de 100 M USD pour financer la construction du "Projet d'infrastructure intelligente face au climat". La Grenade devient ainsi le 91ème pays à bénéficier d'un financement de la SFD pour un projet de développement.

Bureau Veritas remporte un contrat de services d'ingénierie pour la centrale solaire photovoltaïque de 1425 MW d'Al Kahfah. Bureau Veritas a été retenu par Ishaa Energy Renewable Company, une société détenue par ACWA Power et le PIF, pour fournir des services d'ingénierie au propriétaire pour la centrale solaire photovoltaïque d'Al Kahfah, d'une capacité de 1425 MWac.  L'accord entre Ishaa Energy Renewable Company et Bureau Veritas couvre la revue de conception, la gestion de projet, le contrôle et l'assurance qualité hors site, les essais de modules, l'ingénierie de liaison, l'assurance et le contrôle qualité de la construction, la gestion de la construction et les services de gestion de la mise en service.

L’Arabie saoudite cherche à investir dans la production locale de la chaîne d'approvisionnement militaire. L'Autorité générale des industries militaires (GAMI) a dévoilé plusieurs opportunités d'investissement dans le secteur de la défense, alors que le royaume cherche à renforcer sa préparation militaire et à localiser la production de fournitures. Selon l'agence de presse saoudienne (SPA), au moins 10 opportunités avec des applications civiles et militaires ont été annoncées par la GAMI, ainsi que par la plateforme de promotion des investissements d'Arabie saoudite "Invest Saudi", en coordination avec le ministère saoudien des investissements.

Aramco prévoit de construire sa plus grande usine pétrochimique en Inde. Le géant pétrolier saoudien prévoit de développer une installation pétrochimique en Inde qui se veut être la plus importante en termes de production d’éthylène et de propylène. L’usine devrait utiliser la technologie TC2C (Thermal to Crude to Chemicals) déjà utilisée dans la raffinerie et le complexe pétrochimique Shaheen en Corée du Sud.

Savola envisage de vendre tout ou une partie de sa participation de 35 % dans Almarai. Selon Bloomberg, l'entreprise saoudienne de transformation alimentaire Savola Group travaille avec la banque d'investissement américaine Moelis & Co. pour explorer les candidats potentiels à la vente partielle ou totale de sa participation de 35% dans Almarai. La participation est évaluée à 5,4 Md USD sur la base du prix de clôture de l'action Almarai à 57,30 SAR à la bourse saoudienne (Tadawul) lundi. Les pourparlers n'en sont qu'à leur début. Le PIF détient une participation de 16% dans Almarai par l'intermédiaire d'une filiale.

Le ministre saoudien des Transports inaugure un service de bus interurbain reliant 200 villes. Inauguré par le ministre des Transports, Saleh Al Jasser, au cours d’une cérémonie ; le projet devrait contribuer à la création de 35 000 emplois directs et indirects et participera à hauteur de 850 M USD au PIB du pays. Il a également déclaré à cette occasion que le transport de marchandises et de passagers a augmenté de 46% par rapport à l’an passé.

Le fonds souverain PIF recrute des banques pour son premier sukuk– Le Fonds souverain saoudien a mandaté des banques pour organiser sa première émission d'obligations islamiques libellées en dollars. Il a mandaté Citi, HSBC, JPMorgan et Standard Chartered Bank en tant que coordinateurs conjoints mondiaux pour organiser une série d'appels aux investisseurs à partir de lundi. Une double tranche de sukuk (obligations islamiques) de premier rang, d'une durée de 5 et 10 ans.

ACWA Power annonce le bouclage financier de projets d’une valeur combinée de 14 Md USD. Au cours des 12 derniers mois, l’entreprise saoudienne a bouclé le financement de 10 projets clés en Arabie saoudite, en Egypte et en Ouzbékistan. Ces projets couvrent les secteurs des énergies renouvelables, du dessalement d’eau, de l’hydrogène vert avec en tête de liste le projet NEOM Green Hydrogen d’une valeur de 8,5 Md USD. En plus de ce projet, l’entreprise a également clôturé le financement des projets photovoltaïques d’Ar Rass, Al Shuaibah et Al Shuaibah 2. Le Directeur financier du groupe, Abdulhameed Al Muhaidib, a déclaré qu’il s’agissait d’une année historique pour ACWA Power avec le plus grand nombre de projets réalisés en l’espace de 12 mois.

ACWA Power signe une feuille de route pour les projets éolien et de stockage d’énergie par batterie de 200 MW en Azerbaïdjan – L’entreprise saoudienne a annoncé avoir officialisé sa feuille de route avec l’Azerbaijan Renewables Energy Agency (AREA), qui dépend du ministère de l’Energie, pour les projets de 200 MW éolien et de système de stockage d’énergie par batterie (BESS). Cet accord s’inscrit dans le cadre de la stratégie de l’entreprise en faveur de l’accès à l’énergie propre. ACWA Power signe également sept accords avec des entreprise chinoises – A l’occasion du Belt and Road Forum à Pékin, ACWA Power a signé sept accords avec des sociétés chinoises dans différents secteurs dont le solaire, l’hydrogène vert et la désalinisation de l’eau. Ces accords ont notamment été signés avec State Power Investment Corp, Bank of China, Power China Group, Energy China Group et Jinko Solar. Mohammed Abunayyan, directeur général d’ACWA Power, a déclaré que cela participait à soutenir l’ambition commune des deux pays en faveur des changements climatiques positifs.

Le PIF finance un projet de soins de santé de 400 M USD en Jordanie. Le projet comprend une université de médecine de 600 places, un hôpital de 330 lits, 72 cliniques ambulatoires et plusieurs centres médicaux spécialisés. Les investissements dans le projet pourraient atteindre plus de 400 M USD, financés par la Saudi-Jordanian Investment Company, qui est détenue à 100 % par le Fonds d'investissement public saoudien (PIF).

Bahreïn

Le vice-premier ministre inaugure la première entreprise d'aquaculture à Bahreïn : Chaikh Khalid bin Abdulla Al Khalifa, vice-premier ministre, a souligné l'importance d'encourager les investisseurs bahreïniens à continuer d'investir dans les industries alimentaires, en particulier dans le domaine de l'aquaculture, afin d'améliorer les niveaux de sécurité alimentaire et de diversifier les chaînes d'approvisionnement. Comme ses voisins du CCEAG, le royaume est très dépendant des importations alimentaires. Le vice-premier ministre a indiqué que, sur la base de son programme 2023-2026, le gouvernement soutiendra des projets visant à assurer la sécurité alimentaire, en ouvrant un ensemble de parcelles à l'investissement dans les domaines de l'agriculture végétale, de l'élevage et de la pisciculture et en facilitant l’accès des bénéficiaires à des technologies pour agir à la hausse sur la productivité.

Emirats arabes unis

La croissance économique de Dubaï a été de 3,2% au S1 2023 (en ga). Deux secteurs en particulier ont connu une forte croissance : le secteur du transport et de l'entreposage (+10,5%) et le secteur de l'hôtellerie et de la restauration (+9,2%). Quant au secteur commercial, il a augmenté de 1,7 % au cours du S1 mais, compte tenu de sa taille très importante dans l’écosystème dubaïote, a contribué à 23,9 % de la production et à 12,9 % de la croissance totale. Selon la banque ENBD, la croissance de Dubaï en 2023 devrait être de 3,5% (contre 4,4% en 2022).

Les EAU et la Corée du Sud ont conclu leurs négociations en vue d'un accord de libre-échange CEPA. Au cours du S1 2023, le commerce bilatéral non pétrolier a atteint 3Md USD, ce qui est conforme au S1 2022 et représente une hausse de 21% par rapport au S1 2021 (marqué par la pandémie). Les Émirats arabes unis sont le 2e partenaire commercial arabe de la Corée, tandis que la Corée est le 11e partenaire commercial des EAU parmi les pays asiatiques non arabes. La coopération économique bilatérale est toutefois très stratégique. Par exemple, les quatre unités de la centrale nucléaire de Barakah d’Abu Dhabi, construite par la Korea Electric Power Corporation (dans un consortium), sont devenues opérationnelles en avril dernier

Le conglomérat commercial Majid Al Futtaim (MAF), basé à Dubaï, prévoit d'investir environ 796M USD en Egypte d'ici 2030. Les nouveaux projets comprennent des agrandissements et rénovations de centres commerciaux ainsi que la croissance du réseau Carrefour de MAF. Ces investissements rentrent dans la stratégie plus globale de MAF d'étendre sa présence dans ce pays d'Afrique du Nord.

ADNOC a attribué à Nuevo Pignone International, une filiale de l'américain Baker Hughes, un contrat de 400M USD pour la fourniture des systèmes de compression électrique destinés à alimenter les trains de gaz naturel liquéfié de l'installation de Ruwais. Pour mémoire, le terminal d'exportation prévu dans l'émirat d'Abu Dhabi aura une capacité de production de 9.6M de tonnes de GNL par an

La filiale dédiée au gaz d'ADNOC, ADNOC Gas, a remporté une commande de Jera Global Markets, une filiale du plus grand producteur d'électricité japonais Jera Co., pour lui fournir du gaz naturel liquéfié (GNL). Le montant de l'accord pluriannuel d'approvisionnement est compris entre 500 et 700M USD. Ni la durée de l'accord ni le volume de GNL n'ont été divulgués. La coopération énergétique entre les deux pays est déjà très forte. Selon le dernier article IV du FMI, 29 % des exportations de pétrole émiriennes étaient destinées au Japon en 2021.

First Abu Dhabi Bank (FAB), la plus grande banque des Emirats en termes d’actifs, a enregistré un bénéfice net de 4,3 Md AED (1,2 Md USD) au T3 2023, soit une hausse de 46 % en g.a. Le chiffre d'affaires a augmenté de 27 % (ga) pour atteindre 7 Md AED (1,9 Md USD) et le résultat d'exploitation a progressé de 38 % (ga) grâce à l'augmentation des revenus nets d'intérêts. Sur les neuf premiers mois 2023, a réalisé un bénéfice net de 12,4 Md AED (3,4 Md USD, +58% en ga). Pour rappel, FAB a indiqué il y a quelques mois faire de Paris son nouveau hub régional.

Koweït

Le ministre du Pétrole, Dr Saad Al-Barrak, a souligné lors de la Conférence de direction stratégique 2040 et de transition énergétique 2050 l'importance du développement du champ pétrolier Al-Durra dans le programme de travail du gouvernement. Il a également effectué plusieurs annonces : La préparation d’un plan pour atteindre la neutralité carbone d'ici 2050 tout en diversifiant les sources de revenus, ainsi qu’un plan d’investissement de 410 milliards de dollars dans l'exploration pétrolière, les énergies renouvelables, l'efficacité énergétique, la réduction des émissions de carbone, et l'augmentation de la capacité de raffinage à 1,6 million de barils par jour.

L'excédent du compte courant se réduit au S1 2023 mais reste très significatif (26 % du PIB au prorata) à 7 Md KWD (22,6 Md USD). L'excédent est donc important bien qu'en baisse par rapport à la même période 2022 avec 9,3 Md KWD (30 Md USD, 35% du PIB proratisé). Cette baisse est principalement due à la diminution des exportations de pétrole (-21 % en glissement annuel) en raison de la baisse à la fois des prix et de la production. En revanche, les importations de biens ont enregistré une très forte hausse de +19,4 % en glissement annuel.

Oman

Be’ah, l’entité publique en charge de la gestion des déchets, lancera en 2024 une nouvelle plateforme pour encadrer le commerce des produits recyclable, notamment l’huile de cuisson usagée. L’entité souhaiterait transformer l’huile de cuisson en biodiesel, faisant écho aux récentes discussions sur le carburant d'aviation durable patronné par le ministre de l’Energie et des minéraux. Pour rappel, Be’ah lancera un appel d’offre pour un site de production d’électricité à partir de déchet dans les prochains mois. 

Qatar

Qatar Energy et Shell officialisent la signature de deux accords de commercialisation pour fournir jusqu'à 3,5 Mt/an de GNL aux Pays-Bas pour une durée de 27 ans à partir de 2026. Les volumes seront dirigés vers le Port de Rotterdam. Shell, tout comme TotalEnergies, détient respectivement 6,25 % et 9,875 % des parts dans les projets NFE (+ 32 Mt/an) et NFS (+ 16 Mt/an).

Le ministère des Finances signe deux accords d’« Engagement de l’Etat du Qatar en matière de droits de tirage spéciaux (DTS) », avec le fonds international monétaire (FMI). Les accords intitulés ont été signés en marge des assemblées annuelles de la banque mondiale et du FMI du 9 au 15 octobre à Marrakech. Ces signatures viennent concrétiser l’engagement du Qatar, annoncé en mai dernier, d’allouer 20% de ses DST aux fonds fiduciaires pour la réduction de la pauvreté et la croissance (PRGT) et pour la résilience et la durabilité (RST).

D’après S&P, la dette extérieure nette des banques du Qatar devrait continuer à diminuer au cours des 12 à 24 prochains mois. En 2022, la banque centrale du Qatar modifiait sa réglementation afin de réduire l’utilisation de la dette extérieure, pour accroître les bilans nationaux. Conjugué à une hausse des taux d’intérêts, cette évolution a modifié la structure de la dette extérieure du pays en réduisant les dépôts non-résidents, d’après S&P. Ces évolutions sont également le résultat d’un moindre besoin de financement extérieur.

Qatar Development Bank signe un partenariat avec Volkswagen pour le lancement d’un programme d’incubation dédié à la mobilité. Le programme, basé au Qatar, contribuera aux efforts de l’émirat pour développer son secteur privé ainsi que pour développer ses infrastructures de transport durables.

Qatar Airways s’allie à SpaceX pour proposer le wifi Starlink gratuitement sur ses vols. Grâce aux 4500 satellites Starlink, les passagers QA bénéficieront bientôt de wifi allant jusqu’à 350 mégabits par seconde, service qui permettra de jouer aux jeux vidéo et de regarder des émissions sportives à bord. 

L’investisseur qatarien cheikh Jassim Al Thani retire son offre d’achat pour Manchester United, d’après Bloomberg. L’offre du président de la Qatar Islamic Bank (5,7 Mds EUR) avait pour seul concurrent Jim Ratcliffe qui devrait maintenant devenir actionnaire minoritaire.

L’émir est en visite officielle en Allemagne, le 12 octobre. Le chef d’Etat y a rencontré le chancelier Scholz, avec qui il a pu échanger au sujet du conflit israélo-palestinien, ainsi que du développement de la relation économique qataro-allemande. Le comité économique joint Qatar-Allemagne travaille au développement des accords existants dans les secteurs de l’investissement, l’industrie, le commerce, l’aviation civile et le transport aérien. Pour rappel, les investissements qatariens en Allemagne environnent les 25 Md EUR ; l’émirat est notamment détenteur de 9 Mds EUR de parts de Volkswagen et de 21% de Siemens.

Le Qatar organisera le MENA Edition of World Summit AI 2024, au cours du dernier trimestre 2024. La conférence sur l’intelligence artificielle a été annoncée par le ministère des Communications et Technologies d’Information ce 17 octobre. Pour mémoire, la création d’une économie de la connaissance ainsi que le numérique et les nouvelles technologies sont des piliers fondateurs de la Qatar National Vision 2030.

 

Pétrochimie, cap à l’Est !