Au 1er semestre 2023, les échanges de biens entre la France et l’Arabie saoudite s’élèvent à 4,8 Md€, en hausse de 17 % par rapport au S1 2022. Cette hausse cache un léger repli de nos exportations, en baisse de 5 % à 1,8 Md€, principalement à cause du poste « Matériels de transport » (secteur aéronautique). Nos importations en provenance de l’Arabie Saoudite, quant à elles, augmentent de 37 % à 3 Md€, majoritairement dû aux produits pétroliers raffinés avec un effet volume et prix (+33 %).

  • Les échanges bilatéraux augmentent au premier semestre 2023, sous la vigueur de la valeur des exportations saoudiennes de produits pétroliers vers la France

Selon les données des douanes françaises, les échanges de biens (hors matériel militaire) entre la France et l’Arabie saoudite s’élèvent à 4,8 Mds€ au 1er semestre 2023, en hausse de 17 % par rapport au 1er semestre 2022, dans un contexte favorable aux exportations saoudiennes de produits pétroliers raffinés grâce à un effet volume et prix.

Ces échanges se soldent par un creusement du déficit pour la France à -1,2 Md€, ayant plus que quadruplé en glissement annuel (déficit à -280 M€ au premier semestre 2022), principalement du fait de la facture énergétique et d’un calendrier décalé de livraisons dans le secteur aéronautique.

Depuis 2011, nos échanges commerciaux bilatéraux sont structurellement déficitaires pour la France, à l’exception de 2016 et 2017 où la facture énergétique avait fortement baissé dans un contexte de baisse mondiale des prix pétroliers. Au 1er semestre 2023, l’Arabie saoudite est notre 30ème client, notre 24ème fournisseur, et devenant notre 19ème déficit commercial.

  • Les exportations françaises vers l’Arabie saoudite diminuent légèrement, du fait principal du calendrier de livraisons du secteur aéronautique

Au premier semestre 2023, les exportations françaises de biens vers l’Arabie saoudite baissent de 5,1 % à 1,8 Md€ (cf. annexes). Cette baisse des exportations est pour l’essentiel imputable au poste « matériels de transport » qui s’élève à 762 M€ (contribution : -5,4 points) et représente 42 % du total des exportations du semestre. 85 % de ce poste est constitué des livraisons de matériels aéronautiques (avions et turboréacteurs). Ces dernières années, Airbus a signé plusieurs contrats avec les compagnies aériennes saoudiennes Saudia et à bas coût Flyadeal et Flynas pour un total de plus de deux cent appareils de la famille A320 avec des livraisons échelonnées jusqu’à 2030. Le calendrier des livraisons et l’origine de l’assemblage final des appareils (Toulouse ou Hambourg) font fluctuer nos exportations. Safran a également signé début 2022 avec Saudia un contrat pluriannuel d’achat de turboréacteurs CFM LEAP-1A.

Cette baisse en trompe l’œil occulte le dynamisme de certains sous-postes de « matériels de transport », tels que « les véhicules de tourisme », qui atteignent 37 M€ contre 19 M€ au 1er semestre 2022, ainsi que les « camions pour semi-remorques » qui atteignent 28 M€ contre 10 M€ un an plus tôt. Les marques automobiles françaises, beaucoup plus présentes en Arabie saoudite ces dernières années, restent toutefois bien loin derrière leurs concurrentes asiatiques et américaines sur le marché saoudien.

Hors poste « matériels de transport », les exportations françaises restent plutôt dynamiques, du fait principalement du poste « machines industrielles », qui double à 170 M€ (+4,5 pts) par rapport au 1er semestre 2022, suivi du poste « produits pharmaceutiques », qui atteint 162 M€ (+1,2 pt) et le poste « produits métallurgiques et métalliques », à 54 M€ (+0,7 pt). Enfin, le poste « produits des industries agroalimentaires » atteint 184 M€ et contribue aussi positivement à nos exportations (+0,2 pt).

A noter la quasi-extinction de nos exportations de « produits pétroliers raffinées » à 2,6 M€ (- 96 %, -3,1 pts), l’Arabie saoudite important davantage ces produits depuis l’Inde, la Corée du Sud et le Brésil selon les données en miroir disponibles sur TradeMap[1]. En effet, l’Arabie préfère s’approvisionner auprès des pays où les produits pétroliers raffinés sont moins onéreux pour ses centrales électriques, tout en gardant ses propres ressources pour les exporter au prix fort sur les marchés internationaux.

  • Les importations depuis l’Arabie saoudite s’envolent au 1er semestre de 2023, sous l’effet de la hausse du volume importé des produits pétroliers

Au 1er semestre 2023, les importations françaises en provenance d’Arabie saoudite atteignent 3 Md€, en hausse de 37 % par rapport au 1er semestre 2022 (cf. annexes). Les « produits pétroliers raffinés » représentent 59 % de nos importations (1,8 Md€) contre 47 % au premier semestre 2022, et une augmentation de 71 % (+33,4 pts). Selon les données de TradeMap, la France en a importé près de 2,5M de tonnes au S1 2023 contre 1,3 au S1 2022.

Les « hydrocarbures naturels » représentent 38 % du total de nos achats (1,1 Md€), en augmentation de 10 % par rapport au S1 2022 (+4,5 pts). Selon les données de TradeMap, la France en a importé 1,2 M tonnes auS1 2023, en hausse de 8 % par rapport au S1 2022. L’effet volume est donc prépondérant sur l’effet prix.

Les produits pétroliers (bruts et raffinés) représentent 97 % du total de nos achats à la mi-année 2023, supérieurs aux 94% du S1 2022. En 2022, les produits pétroliers (hydrocarbures naturels et produits pétroliers raffinés) avaient représenté 96 % du total de nos achats sur l’année. Après avoir fortement baissé entre 2014 et 2016, ces importations ont rebondi en 2017 et fortement augmenté en 2018 (+55 %) à 6,5 Md€, contre 4,2 Md€ en 2017. Ces fortes variations en valeur de nos achats de pétrole reflètent en grande partie l’évolution des cours du pétrole au niveau mondial.

Les autres biens importés sont les « produits chimiques » (79 M€, 2,6% du total des achats) et les « produits en caoutchouc et plastiques » (10 M€, 0,3%), quasi stable en comparaison annuelle (respectivement -0,2 pt et +0,2 pt de contribution).