Toute l'actualité économique et financière hebdomadaire de l'Arabie Saoudite, du Bahreïn, des Emirats arabes unis, du Koweït, d'Oman, du Qatar et du Yémen

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Les conséquences économiques de la guerre

L’histoire ne se répète pas, elle rime, disait Mark Twain. Cinquante ans après la guerre du Kippour, Israël vient à nouveau d’être attaqué. La guerre de 1973 a duré moins d’un mois mais elle a eu des conséquences économiques majeures pour les pays du Golfe. Que s’est-il passé ?

En réaction au soutien américain à Israël, l’OPEP — Arabie saoudite en tête — décide d’augmenter le prix du baril et de réduire la production puis impose un embargo à l’encontre des pays “ennemis”. C’est le premier choc pétrolier.

En Europe et aux États-Unis, ce choc provoque une crise majeure, précipitant la fin des 30 Glorieuses. Dans la péninsule arabique, il déclenche un boom économique sans précédent. Les pays de la région investissent dans leurs infrastructures (port de Jebel Ali, aéroports de Jeddah, du Koweït et de Mascate). L’urbanisation s’accélère. La population croît de près de 6 % par an jusqu’en 1980. Abu Dhabi et Oman créent des fonds souverains (ADIA en 1976, SGRF en 1980).

Cette période s’accompagne également de fortes turbulences financières. L’entrée massive de devises entraine une inflation rapide (23 % par an en moyenne en Arabie saoudite entre 1973 et 1977). Pour y répondre et faire face à la crise monétaire internationale déclencher par l’abandon du système d’étalon or de Bretton Woods, les autorités de la région arriment progressivement leurs monnaies aux droits de tirage spéciaux et au dollar ; un ancrage qui perdure encore aujourd’hui.

C’est aussi dans ce contexte, en 1974, que les Etats-Unis et l’Arabie saoudite s’entendent pour marier le billet vert et l’or noir. Le pétrole se vend depuis en dollar et Riyad réinvestit une part substantielle de sa rente dans la dette américaine.

La nouvelle guerre du Kippour n’aura probablement pas des répercussions aussi profondes et durables sur les économies du CCEAG, mais plusieurs évolutions méritent d'être surveillées.

Pétrole. Le baril a augmenté suite à l’attaque du 10 octobre avant de reculer ces derniers jours. Les conditions politiques ne semblent pas réunies pour que l’OPEP+ décident d’un nouvel embargo : la Russie et les Emirats ont des relations étroites avec Israël et l’Arabie saoudite se rapprochait d’une normalisation avant le déclenchement de la guerre.

Certains analystes craignent toutefois qu’une escalade régionale impliquant l’Iran et ses proxys ou un renforcement des sanctions affectent les exportations de brut de Téhéran en hausse depuis un an (1 Mb/jour en plus). Dans cette hypothèse, l’Arabie saoudite et les Emirats disposeront des capacités nécessaires pour compenser, tant que le champ de bataille ne s’étend pas jusqu’au détroit d’Hormuz. A ce stade, le quadruplement du prix comme en 1973 est donc un risque faible. Il faut surtout s’attendre à un surcroit de volatilité.

Activité économique. Pour l’instant, le conflit est circonscrit et l’activité économique dans le Golfe n’est pas affectée. Seuls les échanges des Emirats avec Israël – en forte croissance depuis la normalisation –, et dans une moindre mesure ceux du Bahreïn, devraient reculer compte tenu des contraintes sur les infrastructures logistiques en Israël. En cas d’escalade, les répercussions économiques concerneront surtout le Proche-Orient, déjà fortement affaibli par la pandémie puis la guerre en Ukraine. Les Etats du Golfe seront dans ce cas sollicités pour financer l’aide humanitaire et la reconstruction.

Diplomatie économique. Ce retour de la guerre au Moyen-Orient marque aussi un revers pour l’Arabie saoudite et les Emirats qui s’efforcent depuis deux ans de désamorcer les tensions régionales en utilisant leur puissance économique et financière. Première victime : l’accord de normalisation entre Israël et l’Arabie saoudite, qui progressait “de jour en jour” selon le Prince-Héritier lui-même.

Riyad et Abu Dhabi ont mis au second plan leurs différends politiques avec le Qatar (déclaration d’Al Ula), avec la Turquie (CEPA avec les EAU), commençaient à le faire avec l’Iran (reprise des relations diplomatiques).

Pour les deux premières économies du Golfe, la question est désormais de savoir si, chez leurs partenaires, les fidélités historiques à la cause palestinienne prendront le pas sur les promesses de prospérité incarnées par la Vision Saudi 2030 et le modèle économique émirien. Réponse dans les mois à venir.

 

Part de l'OPEP dans la production internationale de pétrole brut (%)

oepep

Source : OPEP

 

Pétrole et gaz 

Brent le 13/10/2023 à 15h GST : 88,9 USD

Le baril de Brent pour la prochaine livraison s’échange ce vendredi 13 octobre –15h GST– à environ 88,9 USD ; peu ou prou le niveau de lundi dernier.

Peu d’informations structurantes sont à relever cette semaine sur les marchés pétroliers, contrairement à la semaine passée. La situation sécuritaire au Proche-Orient continue d’être suivie de très près par les marchés financiers compte tenu de ses potentielles répercussions chez de grands producteurs pétroliers, à commencer par l’Iran.

Par ailleurs, les Etats-Unis ont imposé cette semaine les premières sanctions pour les entreprises transportant du pétrole russe à un prix supérieur à 60 USD le baril (un plafond fixé il y a quelques mois par les pays du G7). Selon le département du Trésor américain, les deux sociétés sont basées aux Émirats arabes unis et en Turquie et avaient utilisé des services de transport maritime basés aux États-Unis.

 

Brèves économiques  

Région

Le FMI a publié la mise à jour de son Regional Economic Outlook autour du Moyen-Orient et de l’Asie centrale : la croissance économique s’affaiblit chez les exportateurs de pétrole. L’organisation internationale anticipe désormais une croissance au niveau CCEAG de 1,5% en 2023, contre 2,9 % en avril dernier. Des chiffres bien loin de la croissance économique en 2022 estimée dans le CCEAG à 7,9%. Les pays les plus affectés par cette croissance en berne sont l’Arabie saoudite (+0,8%), Oman (+1,2%) et le Koweït qui pourrait connaitre une légère décroissance. Outre un effet de base, la raison principale se trouve du côté des marchés pétroliers avec des prix inférieurs à l’an dernier et des réductions de la production de pétrole OPEP+. L'activité non pétrolière devrait donc être le principal moteur de la croissance dans les pays du CCG en 2023 et les années suivantes. Toutefois, l’inflation s’affaiblit et les balances courantes resteront très excédentaires.

La 27e session du conseil ministériel conjoint entre le CCEAG et l’UE s'est tenue à Oman. La délégation du CCEAG était présidée par le ministre omanais des affaires étrangères, Badr bin Hamad Albusaidi, et celle de l'Union par le haut représentant pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell. Le secrétaire général du CCEAG, Jassem Mohamed Albudaiw, a également participé à la session. La situation sécuritaire au Proche-Orient a bien entendu eu une place centrale dans la discussion. Sur le volet économique, la réunion a abordé les efforts déployés pour renforcer la coopération dans les domaines du commerce, de l'investissement, des énergies renouvelables, du changement climatique, de la cybersécurité et de l'hydrogène vert.

GFH Partners acquiert pour 150 M USD d'actifs en Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis. Le portefeuille comprend des actifs générateurs de revenus et des opportunités de développement immobilier dans les zones logistiques et industrielles stratégiquement situées à Riyad et à Dubaï. Il comprend diverses installations telles que des installations industrielles légères et des entrepôts frigorifiques, des centres de distribution et des actifs d'entreposage. Ces propriétés sont louées à un ensemble de locataires internationaux et régionaux, selon un communiqué de presse de GFH Partners.

Arabie Saoudite

La semaine du climat de la région MENA débute à Riyad. Elle a débuté dimanche à Riyad en coopération avec le secrétariat de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC).  Le gouvernement saoudien accueillera l'événement entre le 8 et le 12 octobre au Boulevard Riyadh City pour faire la lumière sur les défis et les solutions dans une région qui est parmi les plus vulnérables aux effets du changement climatique. Le ministre saoudien de l'énergie, le prince Abdulaziz bin Salman, a inauguré l'événement en présence de plusieurs responsables mondiaux, de décideurs politiques, d'entreprises du secteur privé, de jeunes militants et d'autres acteurs clés dans le domaine du changement climatique et de la durabilité.

ADES a levé 1,2 milliard de dollars lors de la plus importante introduction en bourse de l'année dans le royaume. Les actions du foreur pétrolier ADES Holding Co. ont bondi de 30 % à Riyad, alors même que le conflit entre Israël et le Hamas secoue les marchés financiers du Golfe. Au total, 30 % de la société détenue par le fonds souverain PIF, ADES Investments Holding et Zamil Group Investmenta été vendue par l'intermédiaire de l'introduction en bourse.

Saudi Aramco a signé un accord initial afin d'acquérir 10 % de Shandong Yulong Petrochemical. Ce n’est pas sa première opération d'acquisition d'actifs pétrochimiques en Chine de l'année. En juillet dernier, le géant saoudien avait conclu un accord en vue d'acquérir 10 % de Rongsheng Petrochemical. Le mois dernier, Aramco a également entamé des discussions afin de détenir une participation de 10 % dans la filiale pétrochimique de Jiangsu Eastern Shenghong.

Le Fonds souverain PIF a lancé une nouvelle société, Tasaru Mobility Investments, afin de stimuler la fabrication de véhicules électriques dans le royaume. L'objectif du lancement est également de développer les capacités de la chaîne d'approvisionnement locale pour l'industrie de l'automobile et de la mobilité. Pour rappel, le pays s'est fixé pour objectif de parvenir à des émissions nettes de carbone nulles d'ici à 2060.

L'Arabie saoudite a soumis une lettre d'intention à la FIFA afin d’organiser la Coupe du monde de football en 2034. La montée en puissance du royaume dans le segment du sport et plus précisément du football se poursuit donc. Cette année, l’Arabie saoudite a fait les gros titres sportifs internationaux en accueillant dans son championnat certains des meilleurs joueurs de football au monde dont Cristiano Ronaldo (annonce fin 2022), Karim Benzema, Ngolo Kanté ou encore Neymar et Riyad Mahrez.

Bahreïn

Bahreïn nomme Khalid Humaidan, ancien banquier de BNP Paribas, à la tête de la Banque centrale. Il remplacera Rasheed Al Maraj, en poste depuis 2005. Actuellement CEO du Bahrain Economic Development Board, Khalid Humaidan devrait commencer son nouveau poste en février prochain.

Khalild Al Rumaihi a été nommé président d’Aluminium Bahrain (Alba). M. Al Rumaihi était auparavant CEO du fonds souverain Mumtalakat (2019-2023), qui possède justement Alba. Il a également été CEO du Bahrain Economic Development Board (EDB) pendant 5 ans. Pour rappel, Alba est la plus grande fonderie d’aluminium au monde hors de Chine.

Emirats arabes unis

Le FMI a publié la mise à jour semi-annuelle de son World Economic Outlook et se montre globalement plus optimiste autour des Emirats en 2023. Concernant les Emirats en 2023, le FMI maintient peu ou prou son anticipation de croissance économique (3,4% contre 3,5% lors de la mise à jour d’avril) mais se montre plus optimiste sur l’inflation (3,1% contre 3,4% auparavant). Les ratios sur PIB de la balance courante et de la balance budgétaire, toutes deux excédentaires, devraient également être plus importants que prévus à respectivement 8,2% (7,1% en avril) et 5,1% (4,3% en avril). Alors même que le PIB nominal anticipé (effet dénominateur) est légèrement plus grand que ce qui était prévu en avril dernier.

Le cabinet des EAU a approuvé un budget fédéral de 192 Md AED (52,3 Md USD) pour la période 2024-2026. Le cabinet fédéral a aussi adopté le budget pour 2024, légèrement en surplus avec des dépenses estimées à 17,4Md USD et des recettes à 17,9Md USD. L'an prochain, 42 % du budget devrait être consacré au secteur du développement et des prestations sociales, 39 % pour les affaires gouvernementales et 19 % pour le développement des actifs (infrastructures et financiers).

Les EAU ont signé un accord de partenariat économique global (CEPA) avec la Géorgie. L'objectif de cet accord est de tripler les échanges non pétroliers, qui passeront de 481M à 1,5Md USD en cinq ans. Selon Dr Thani Al Zeyoudi, ministre d'État au commerce extérieur, six nouveaux CEPA devraient être conclus d'ici la fin de l'année (Corée du Sud, Thaïlande, Chili, Costa Rica, Colombie et Ukraine).

Mubadala Capital, la branche d'investissement du fonds souverain d'Abu Dhabi, prévoit d'investir plus d'un milliard de dollars par an au Brésil. Selon Oscar Fahlgren, directeur de Mubadala Capital dans le pays, l'entrée des EAU dans le bloc des BRICS devrait accroître les flux de capitaux entre les pays membres. Pour rappel, il y a deux semaines, le groupe émirien EDGE, spécialisé dans la technologie militaire, a acquis une participation de 50 % dans SIATT, une entreprise brésilienne de systèmes d'armement.

Abu Dhabi Investment Authority a publié son rapport annuel 2022. Le principal fonds souverain des Emirats (en termes d'actifs sous gestion) a augmenté en 2021 l'allocation relative pour le private equity à 10-15% de son portefeuille, contre 7-12% auparavant. Son département de PE a réalisé 24 investissements directs l'année dernière, pour plus de 150 M USD. En revanche, la ventilation géographique de ses investissements n’a pas évolué. ADIA continue d’investir une large partie de ses fonds en Amérique du Nord (45-60% de son portefeuille). Pour rappel, le fonds n’investit pas aux Emirats.

DP World a levé 1,5 Md USD de dollars avec un Sukuk vert. Le Sukuk, qui a été sursouscrit 2,3 fois, est coté à la fois au Nasdaq Dubai et à la Bourse de Londres. Pour mémoire, DP World s'est engagé à atteindre la neutralité carbone en 2040 l'objectif, plus ambitieux, de zéro émission nette d'ici à 2050. En novembre 2022, la société émirienne avait également promis investir jusqu'à 500 M USD pour réduire les émissions de CO2 de ses activités de près de 700 000 tonnes au cours des cinq prochaines années.   

L’énergéticien Masdar a conclu deux accords cette semaine avec la Malaisie et le Tadjikistan. En Malaisie, l’entreprise émirienne a signé a signé un accord afin de développer 10GW de projets d'énergies renouvelables dans le pays. Au Tadjikistan, MW Energy, une coentreprise entre Masdar et W Solar Investment, a signé un accord avec le gouvernement tadjik pour développer des projets énergétiques dans le pays, en débutant par une première phase de 500MW. La stratégie d’expansion internationale de Masdar se poursuit donc.       

La branche Offshore d'ADNOC invite les entreprises à soumettre leur offre commerciale pour le contrat EPC visant à augmenter à 1.2M de barils par jour la capacité de production pétrolière de la concession offshore d'Upper Zakum. Les offres techniques ayant été soumises en juin, les offres commerciales sont désormais attendues d'ici le 23 octobre. Pour mémoire, les EAU visent d’augmenter leur capacité de production pétrolière à 5Mbj d’ici 2027 (contre 4-4,2 Mbj actuellement).

Le groupe immobilier et hôtelier dubaïote FIVE Holdings acquiert les activités hôtelières et de discothèque du groupe Pacha dans le cadre d'une transaction d'une valeur de 303M EUR. L'opération a été financée par l'émission d'une obligation verte et d'une facilité de crédit renouvelable

Dubaï compte actuellement 15 milliardaires et 210 centi-millionnaires, (dont la fortune est égale ou supérieure à 100 M USD), selon le cabinet Henley & Partners. Selon ce dernier, cela fait de Dubaï la 16e ville avec le plus de centi-millionnaires au monde, loin derrière New-York (775, première) mais devant Riyad (65).

Koweït

Kuwait Petroleum Corporation (KPC) a publié sa feuille de route : l’entreprise s’engage à parvenir au net-zéro d’ici 2050 tout en augmentant sa capacité de production pétrolière. Selon Bader Al-Attar, directeur général de la planification à KPC, le Koweït a alloué 410 Md USD pour la stratégie 2040 (plus de deux fois le PIB 2022) dont 110 Md USD consacrés à la transition énergétique. Le reste seront alloués aux investissements dans l’hydrocarbure afin de faire porter la capacité nationale de production de pétrole brut à 4 Mbj d’ici 2040 (contre 2,9 Mbj actuellement selon la banque NBK).

Oman

En marge de la réunion ministérielle UE/CCG, le ministre délégué en charge du Commerce extérieur, de l’Attractivité et des Français de l’Etranger, Olivier Becht, a pu échanger avec le ministre omanais du Commerce, de l’industrie et de la Promotion de l’Investissement, Qais Al Youssef. Les deux ministres ont pu mettre en valeur la relation économique entre le Sultanat d’Oman et la France tout en s’engageant à la renforcer. Le ministre délégué a par la suite rencontré le ministre omanais de l’Energie et des Minéraux, Salim Al Aufi, pour discuter des liens et de la coopération entre la France et le Sultanat d’Oman dans le domaine de la transition énergétique. Enfin, le ministre français a reçu les Conseillers du Commerce Extérieur du Comité Oman afin d’échanger sur la présence française en Oman et les opportunités du Sultanat pour nos entreprises.

L'entreprise publique omanaise énergétique OQ a levé 288 M OMR (748,1 M USD) lors de l'introduction en bourse de son activité de gazoducs, après avoir fixé le prix au plus haut de la fourchette. Cette IPO est l'une des plus importantes de Mascate. Pour mémoire, Oman Telecommunications avait aussi levé environ 748 M USD lors de son introduction en bourse en 2005.

Selon le ministère des Finances, Oman a enregistré un excédent budgétaire de 773 M OMR (2 Md USD) sur les huit premiers mois de 2023, contre un excédent de 1,9 Md OMR sur la même période en 2022.

Qatar

Le FMI projette une croissance de 2,4 % en 2023 et de 2,2 % en 2024 au Qatar. Ces chiffres sont publiés dans le World Economic Outlook, à l’occasion des assemblées annuelles FMI et Banque Mondiale tenues à Marrakech ce 11 octobre. Le FMI projette également un excédent de solde courant à 17,6 % en cette année et de 15,4 % en 2024, et une inflation de 2,8 % en 2023 et de 2,3 % en 2024.  

TotalEnergies et QatarEnergy annoncent la signature de deux accords d’approvisionnement de GNL sur 27 ans. Les contrats signés ce 11 octobre 2023 prévoient la livraison de jusqu’à 3,5 mtpa de GNL à destination de la France. Les volumes, livrés à compter de 2026, proviendront des deux co-entreprises établies entre QE et TotalEnergies dans le cadre de North Field East et North Field South. La cérémonie de signature s’est déroulée à Doha, en présence du ministre de l’Energie et PDG de QE, Al-Kaabi, et de Patrick Pouyanné, PDG de TotalEnergies. Le ministre qatarien a rappelé à cette occasion la volonté du Qatar de soutenir l’Europe dans son approvisionnement en énergie bas-carbone, rappelant sa présence en tant que fournisseur de GNL pour la France depuis 2009. Pour rappel, le Qatar signait en novembre 2022 un contrat d’approvisionnement avec ConocoPhilipps pour l’approvisionnement en GNL de l’Allemagne, allant jusqu’à 2 Mt de GNL par an.

QatarEnergy et l’américain Chevron Phillips Chemical Company annoncent le 9 octobre un financement de 4,4 Md USD pour le projet pétrochimique à Ras Laffan, pour un complexe de polymères.  Le plan de financement se compose de dette senior, issue d’entités commerciales et islamiques ainsi que de crédits à l’export (ECA). Le projet, considéré comme le plus conséquent en pétrochimie au Qatar, prévoit un début de production en 2026.

La banque centrale du Qatar dévoile un cadre règlementaire pour le crowdfunding à base de prêts. Les entreprises dans le secteur des technologies financières pourront dorénavant faire une demande de licence. Cette annonce s’inscrit dans la stratégie nationale pour les FinTechs sortie en mars 2023.

QNB Group annonce le refinancement de la syndication de son prêt à terme non garanti de 2,0 Md USD sur trois ans, qui sera utilisé pour les besoins généraux de l'entreprise. D’après QSE, cette opération a suscité l’intérêt de banques internationales et le refinancement était sursouscrit.

JTA International Holding au Qatar mène un financement série D pour la fintech Investree, levant 220M EUR. L’accord prévoit la création de la coentreprise JTA Investree Doha Consultancy qui servira de plateforme pour les opérations d’Investree au Moyen-Orient. La JV fournira également des services de prêt numériques, tels que la notation de crédit basée sur l’intelligence artificielle pour les PME de la région.

Le ministère des communications et des technologies de l'information (MCIT) lance un indice de maturité de la transformation numérique pour les entités gouvernementales. Cette initiative s’inscrit dans la volonté de l’émirat de digitaliser ses services d’Etat, dans le cadre de sa stratégie digitale à horizon 2026.