Publication du Service économique régional d’Abuja, réalisée avec les contributions de l'antenne de Lagos et du SE d’Accra.

Nous rappelons à notre cher lectorat que le Service économique régional d’Abuja publie régulièrement sur l’actualité économique franco-nigériane et sur ses activités dans le pays à travers sa page LinkedIn et son compte Twitter. Il en est de même pour le Service économique d’Accra, sur LinkedIn.

Faits saillants :

Nigéria : Bercy lance un appel à projets export pour des solutions innovantes d’entreprises françaises dans le domaine de l’agriculture et de l’alimentation durables ; Les dépenses d'investissement sont encore trop faibles au Nigéria, rappelle la Banque mondiale ; Eni souhaite vendre ses actifs onshore nigérians ; Lancement commercial de la Blue Line à Lagos.

 

Ghana : La phase II du Programme d’échange de la dette domestique s’achève ; Mise en service de la mine de production de sel et de son usine de traitement d’Electrochem.

Le chiffre à retenir :

51,9 : C’est l’indice PMI du Ghana pour août 2023 – le plus élevé depuis 2 ans.

Nigéria

Bercy lance un appel à projets export pour des solutions innovantes d’entreprises françaises dans le domaine de l’agriculture et de l’alimentation durables

Dans le cadre du plan export annoncé en août 2023 par le ministre délégué au Commerce extérieur Olivier Becht, la DG Trésor a lancé un appel à projets pour sélectionner des solutions innovantes portées par des entreprises françaises dans le domaine de l’agriculture et de l’alimentation durables. Ouvert jusqu’à fin octobre, celui-ci est doté d'une enveloppe de 5 M EUR du Fonds d'études et d'aide au secteur privé (FASEP) et financera des projets à hauteur de 500 000 EUR maximum. Le FASEP est destiné prioritairement aux PME, mais reste ouvert à toutes les entreprises. En finançant un démonstrateur de technologie innovante, le FASEP permet à l’entreprise porteuse du projet de démontrer l’efficacité de ses méthodes, d’acquérir une référence dans le pays partenaire, et ainsi d’y préparer une implantation de ses activités a posteriori.  Les projets peuvent associer plusieurs entreprises et, au-delà du bénéficiaire public local, viseront autant que possible à associer des partenaires locaux – ONG ou PME, par exemple. Pour candidater, rendez-vous sur APPEL A PROJETS FASEP 2023 : "AGRICULTURE ET ALIMENTATION DURABLES".

Les dépenses d'investissement sont encore trop faibles au Nigéria, rappelle la Banque mondiale

Le directeur national de la Banque mondiale pour le Nigeria, M. Shubham Chaudhuri, a déclaré que les dépenses publiques dans le pays sont insuffisantes pour combler le déficit d'infrastructures. Dans son document de présentation, on peut lire : « Au rythme actuel des dépenses d'investissement, il faudrait 300 ans pour combler le déficit d'infrastructures du Nigeria. » Le responsable de la Banque mondiale pour le Nigeria a également noté que les dépenses d'investissement public au Nigeria sont inférieures à celles d'autres pays comme l'Indonésie, le Ghana, l'Égypte et le Kenya, ce qui conduit à une mauvaise qualité des infrastructures et à un accès insuffisant à celles existantes. M. Chaudhuri a en outre indiqué que les recettes publiques sont parmi les plus faibles, ce qui constitue le principal risque pour la viabilité des finances publiques et de la dette. Il a enfin noté que l'accès au financement est extrêmement faible, ce qui limite encore davantage la capacité du secteur privé à investir, à se développer et à créer des emplois. La Banque a appelé les autorités à investir dans le capital humain, à libérer le potentiel de l'investissement privé, à promouvoir la création d'emplois et à garantir l'accès au financement.

Eni souhaite vendre ses actifs onshore nigérians

L'Italien Eni a accepté de vendre sa filiale onshore nigériane à la société locale Oando, ont déclaré les deux entreprises lundi. Avec cet accord sur son unité nigériane Agip Oil Company Ltd, Eni franchit une nouvelle étape dans sa stratégie visant à réduire son exposition au pétrole au profit du gaz naturel, après avoir cédé en juin ses activités pétrolières en République du Congo. Le groupe italien conserverait cependant ses activités offshore au Nigeria. Oando a ajouté que l'achat « met en évidence le rôle important que les acteurs locaux joueront dans l'avenir du secteur amont nigérian ». Jefferies a évaluée le prix de la transaction à plus de 500 M USD. Il s'agirait du dernier retrait en date d'une major pétrolière internationale du secteur onshore nigérian. D’autres, notamment Shell et Exxon Mobil Corp, ont réalisé des ventes dans un contexte de vols et de déversements de pétrole endémiques, de conflits incessants avec les communautés et de budgets d'exploration plus ciblés. Le pays, qui dépend du pétrole pour l'essentiel de ses devises étrangères, a un besoin urgent d'investissements dans le secteur, et plusieurs transactions prévues se sont heurtées à des obstacles juridiques et réglementaires. Dans le cas d’Eni, la compagnie pétrolière nationale NNPC Ltd affirme que la filiale de la major italienne n'a pas obtenu son consentement avant d'annoncer l’accord de vente d'actifs, jetant ainsi un doute sur la rapidité de la transaction.

Lancement commercial de la Blue Line à Lagos

Les opérations commerciales de la Blue Line de Lagos ont commencé ce lundi 4 septembre. Long de 13 km, le premier tronçon de la Blue Line relie Marina, le quartier des affaires de Lagos Island, à Mile 2, sur le Mainland, où résident la majorité des habitants. La Blue Line devrait atteindre 76 trajets par jours, de 5h30 à 23h00, d’ici la fin du mois. D’après l’Autorité des transports urbains de l’Etat de Lagos (LAMATA), la Blue Line transportera jusqu’à 175 000 passager par jour. Dans le projet initial, sept lignes (Blue, Red, Purple, Yellow, Brown, Orange et Green lines) doivent desservir la mégapole africaine. L’initiative avait été lancée en 1983 puis suspendue à la suite du coup d’Etat de 1985, avant d’être relancée en 2003 par Bola Tinubu, alors Gouverneur de l’Etat de Lagos. D’ici la fin de l’année, la Red Line devrait également être inaugurée. Longue de 35 km, elle connectera Lagos Island au Nord de l’Etat de Lagos, desservant notamment l’aéroport international Murtala Muhammad.

Ghana

La phase II du Programme d’échange de la dette domestique s’achève

La phase II du Programme d’échange de la dette domestique (DDEP) s’est achevée le 31 août 2023. Lancé en décembre 2022, le DDEP visait à alléger la charge de la dette du Ghana en échangeant les titres de dette domestique, représentant 43 % PIB et 47 % de la dette publique, contre des bons à échéance plus longue et à taux d’intérêt moins élevé. Dans le cadre de la phase II du DDEP annoncée le 14 juillet 2023, plus de 97 % des titres éligibles sur le cacao du Ghana Cocoa Board ont pu être échangé, soit 7,7 Md GHS (678 M USD), contre cinq obligations arrivant à échéance entre 2024 et 2028, au taux d’intérêt de 13 % chacune (contre 30 % précédemment). Pour les bons libellés en dollars américain, près de 92 % des titres éligibles (741 M USD) ont pu être échangé contre deux nouvelles obligations arrivant à échéance en 2027 et 2028, aux taux respectifs de 2,75 % et 3,25 %. En ce qui concerne les fonds de pensions, une offre alternative leur a été présentée pour éviter toute perte financière. En fin de compte, 95 % des titres éligibles (29,2 Md GHS, soit 2,6 M USD) ont pu être échangé contre deux nouveaux titres arrivant à échéance en 2027 et 2028, offrant un coupon total de 21 %, par rapport à la moyenne de 18,5 % sur les anciennes participations. Une réouverture administrative pourrait être lancée dans les prochaines semaines pour permettre à de nouveaux détenteurs de participer au DDEP, qui avait pour rappel connu un taux de participation de 85 % lors de la phase I (soit 83,0 Md GHS, soit 7,3 Ms USD).

Mise en service de la mine de production de sel et de son usine de traitement d’Electrochem

La plus grande mine de production industrielle de sel d’Afrique et son usine de traitement ont été officiellement mis en service à Ada, au Sud-Est du Ghana, représentant un investissement de plus de 88 M USD par Electrochem, société ghanéenne filiale du groupe Mc Dan. Actuellement, la capacité annuelle de production est de 650 000t, mais celle-ci devrait augmenter pour atteindre 1 Mt en 2024 puis 2 Mt d’ici 2025. A terme, le projet vise même à produire 15 Mt par an. Le projet, nommé Ada Songhor Salt, emploieraient près 3 000 habitants, un chiffre qui devraient s’élever à 7 000 employés après la deuxième phase. En effet, la prochaine étape comprend la construction d’une raffinerie de sel, suivie par la création d’une usine de chlore-alcali. Electrochem envisage aussi la construction d’un port à proximité afin d’exporter les produits de sel raffiné vers le marché africain, notamment dans le cadre de la Zone de libre échange du continent africain (ZLECAf), et pourrait devenir le principal produit d’exportation du pays en Afrique. Lors du lancement, le ministre du Commerce et de l’Industrie KT Hammond a souligné le potentiel du projet à injecter environ 2 Md USD dans l’économie à court et moyen terme, ce qui ferait du sel l’une des principales sources de devises du Ghana d’ici 2026.