Publication du Service économique régional d’Abuja, réalisée avec les contributions de l'antenne de Lagos et du SE d’Accra.

 

Nous rappelons à notre cher lectorat que le Service économique régional d’Abuja publie régulièrement sur l’actualité économique franco-nigériane et sur ses activités dans le pays à travers sa page LinkedIn et son compte Twitter. Il en est de même pour le Service économique d’Accra, sur LinkedIn.

  

Faits saillants :

Nigéria : Le Nigeria mobilise 500 M USD pour des initiatives alimentaires ; La CBN intensifie ses efforts de lutte contre l'inflation en augmentant son taux d’intérêt ; Les anciens billets seront progressivement remplacés par les nouveaux ; Accion Microfinance Bank reçoit trois prix prestigieux en 2023.

Ghana : La Banque mondiale publie une mise à jour de la situation économique du Ghana : 850 000 personnes sont entrées dans la pauvreté en 2022 ; Les banques devraient reconstituer rapidement leurs réserves de capital.

 

Le chiffre à retenir :

 30 % : C’est le nouveau taux directeur de la Banque du Ghana, auparavant à 29,5%.

 

Nigéria

Le Nigeria mobilise 500 M USD pour des initiatives alimentaires

Au premier jour du sommet de l’ONU sur les systèmes alimentaires à Rome, le vice-président nigérian, Kashim Shettima, a indiqué que le gouvernement avait mobilisé plus de 500 M USD pour financer des initiatives innovantes de transformation alimentaire dans le pays.

Les fonds proviennent de ressources nationales, de banques multilatérales de développement, d'institutions financières internationales, de fonds climatiques et de grandes entreprises agroalimentaires. Ces sommes doivent financer l'innovation pour transformer le système alimentaire nigérian, étendre la chaîne de valeur agroalimentaire et développer des zones de transformation agro-industrielle.

Selon Kashim Shettima, le programme de développement de la chaîne de valeur (VCDP), cofinancé par le Fonds international de développement agricole (FIDA), a déjà permis aux agriculteurs vulnérables de s'engager dans des partenariats commerciaux avec de grandes entreprises de transformation et de commercialisation d’aliments, telle que la multinationale de l’agro-industrie Olam. Le vice-président nigérian a également rappelé la détermination du gouvernement fédéral à donner aux petits exploitants ruraux vivant sous le seuil de pauvreté les moyens de tirer parti des nouvelles zones spéciales de transformation (SAPZ).

La CBN intensifie ses efforts de lutte contre l'inflation en augmentant son taux d’intérêt

La Banque centrale du Nigeria (CBN) a de nouveau relevé son taux d'intérêt de référence, le taux de politique monétaire (MPR), à 18,75 %, dans le but de freiner l'inflation. Le taux d'inflation a augmenté pour le dix-neuvième mois consécutif, pour atteindre 22,8 % en g.a. en juin – soit la progression des prix la plus rapide en dix-sept ans. Par conséquent, la CBN a augmenté son taux directeur pour la septième fois consécutive depuis avril 2022, à 18,8 %, une augmentation de 25 points de base par rapport au niveau précédent de 18,5 %. Le gouverneur par intérim de la CBN, M. Ade Shonubi, a indiqué que cette hausse de taux intervient après que le comité de la politique monétaire de la CBN a soulevé l'effet de freinage potentiel sur la croissance de l’augmentation continue de l’inflation. La CBN a également assuré qu'elle continuerait à intervenir sur le marché des changes pour garantir un taux de change stable, soulignant que la volatilité actuelle sur le marché officiel devrait s'atténuer bientôt.

Les anciens billets seront progressivement remplacés par les nouveaux

La Banque centrale du Nigéria (CBN) a déclaré que le plan visant à supprimer progressivement les anciens billets de 200, 500 et 1 000 nairas est toujours en cours, tandis que de nouveaux billets sont émis. Le gouverneur par intérim de la CBN, M. Ade Shonubi, s’est voulu rassurant et a précisé que la transition des anciens billets vers les nouveaux se fait en douceur : lorsque les banques commerciales demandent de la nouvelle monnaie, les anciens billets sont échangés contre de nouveaux. M. Shonubi a ajouté que le processus de remplacement serait progressif et qu’à mesure que l'initiative progressera les nouveaux billets deviendront la norme, rendant les anciennes obsolètes. Après la grave crise de liquidité qu’a connue le Nigéria en début d’année à la suite du lancement de la politique de remplacement des billets, la déclaration du gouverneur de la CBN laisse entendre que celle-ci veille à ce que cette situation ne se reproduise pas.

Accion Microfinance Bank reçoit trois prix prestigieux en 2023

Accion Microfinance Bank, la première banque nationale de microfinance du Nigéria, a remporté trois prix prestigieux en 2023 qui viennent récompenser ses performances en matière de prestation de services et son leadership dans le secteur de la microfinance. La banque a remporté le prix « African Leadership Microfinance Brand of the Year 2023 » décerné par l'African Business Leadership Award (ABLA), le prix 2023 de la banque de microfinance la plus socialement responsable, remis par le Global Economics, et le prix 2023 de la banque de microfinance du Nigéria la plus centrée sur le client, remis par l'International Finance Award 2023. Ces distinctions témoignent de l'engagement de la banque pour transformer et autonomiser la vie des citoyens et les entreprises au Nigéria. En tant que leader dans le secteur de la microfinance, Accion MFB offre une gamme de solutions financières centrées sur le client par le biais de ses canaux numériques, en défendant la mise en œuvre d'initiatives liées à l'impact social.

 

Ghana

La Banque mondiale publie une mise à jour de la situation économique du Ghana : 850 000 personnes sont entrées dans la pauvreté en 2022

Cette le La Banque mondiale a publié une mise à jour de la situation économique du Ghana dans le Seventh Ghana Economic Update de juin 2023, avec un éclairage particulier sur l’impact de l’augmentation générale des prix sur la sécurité alimentaire et la pauvreté.

Le rapport souligne que, sur l’année 2022, 850  000 ghanéens sont tombés dans la pauvreté, avec un niveau de vie inférieur au seuil de pauvreté national fixé à 1,9 USD par jour, en raison de la dévaluation de la monnaie et de l’inflation, occasionnant une perte de pouvoir d’achat. Le rapport souligne également que les chocs macroéconomiques qu’a connus le Ghana en 2022 ont eu un impact plus fort sur les populations les plus pauvres, lesquelles consacrent proportionnellement la plus grande partie de leur revenu aux achats alimentaires. La Banque mondiale indique que le salaire minimum n’a augmenté que de 10% en 2022, alors que l’inflation était en moyenne de 32% en 2022, entrainant une perte de 15,7% du pouvoir d’achat.

Elle recommande, en plus des réformes structurelles prévues dans le cadre du programme du FMI, des mesures fortes dans le secteur agricole afin d’aider les agriculteurs ghanéens à s’adapter à la demande mondiale et à se développer, avec pour objectif d’accroitre à long terme la production nationale et d’améliorer la qualité des aliments.

Les banques devraient reconstituer rapidement leurs réserves de capital

Suite à la réunion du Comité de politique monétaire (MPC) de juillet 2023 ayant annoncé l’augmentation du taux d’intérêt directeur à 30%, le gouverneur de la Banque du Ghana, Dr Ernest Addison, a exprimé sa confiance quant à la capacité du secteur bancaire à reconstituer les réserves de fonds propres.  

Le secteur bancaire a connu au premier semestre 2023 une croissance de ses bénéfices, les bénéfices avant impôts ayant augmenté de 51,2  % en juin 2023, dépassant la hausse de 20,8  % enregistrée en juin 2022. De plus, les revenus nets des intérêts ont augmenté de 44%, contre 12,4% l’année dernière sur cette même période. Le gouverneur a déclaré que « si cette tendance persiste, nous nous attendons à ce que les banques reconstituent rapidement leurs réserves de capital, avec un soutien supplémentaire provenant d’injections de capitaux propres par les actionnaires » afin de renforcer la résilience du secteur bancaire.

Ces bons résultats aurait permis aux banques de compenser en partie les pertes subis en 2022 en raison du programme d’échange de dette intérieure (DDEP) qui portait sur 85% de la valeur des obligations détenues par les investisseurs pour des obligations avec des taux d’intérêts moins élevés et à maturité plus longue.