Toute l'actualité économique et financière hebdomadaire de l'Arabie Saoudite, du Bahrein, des Emirats arabes unis, du Koweit, d'Oman, du Qatar et du Yémen.

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Edito - Le téléphone d’Ibn Saoud

« Pourquoi n’essayeriez-vous pas de parler et de voir ce que vous entendez ? » dit Ibn Saoud en tendant au clerc un petit boitier noir.

Le fondateur de l’Arabie saoudite contemporaine venait d’arranger un appel entre deux religieux. Nous sommes dans les années 1940. Avec la manne tirée du pétrole, le roi engage alors une modernisation du pays et il doit convaincre que le téléphone qu’il souhaite introduire dans le pays n’est pas un instrument du diable.

Beaucoup de pétrole a coulé dans les pipelines depuis cette anecdote. La technologie est devenue un enjeu stratégique majeur pour les économies du Golfe. Il ne s’agit plus comme à l’époque d’Ibn Saoud d’adopter les technologies occidentales pour rattraper un retard, mais de jouer la course en tête. Trois objectifs se distinguent dans les politiques en faveur de la tech dans la région : la diversification économique, l’accroissement de la productivité et le prestige.

L’actualité de la semaine offrait plusieurs illustrations de ces efforts.

Dans le domaine du spatial par exemple, après l’arrivée début mars d’un astronaute émirien dans la station spatiale internationale, les Emirats et l’Arabie saoudite se prépareraient à investir dans SpaceX, à une valorisation de 140Md USD.

Dans celui de l’intelligence artificielle, l’Institut d’innovation technologie (TII) à Abu Dhabi a annoncé que son modèle d’intelligence générative baptisé Falcon LLM était plus performant que GPT3, le modèle d’OpenAI qui bouleverse le secteur depuis l’automne dernier.

Autre champion, la fintech saoudienne Tamara a obtenu une facilité de financement de 150 M USD de la part de Goldman Sachs pour développer son offre de service de paiement différé. Saudi Venture Capital a annoncé vouloir investir à court terme 1,6 Md USD dans des start-ups saoudiennes. Même chose à Dubaï, où le Dubai Future District Fund s’est donné pour objectif de quadrupler ses investissements dans la tech à 1 Md USD.

Les élites de la région ont adopté une forme de “techno-optimisme”. En visite en France la semaine dernière, le président de la COP28, patron d’Adnoc et ministre des Technologies avancées, Sultan Al Jaber, a rappelé son credo en faveur d’une COP de solutions. Ce sont les technologies et l’innovation qui permettront de faire face au défi du changement climatique. “ C’est le cercle vertueux de la croissance verte qui conduit aux innovations dont nous avons besoin pour résoudre l’équation d’ensemble ”, a-t-il déclaré dans le JDD. “La transition que nous sommes en train d’accomplir […] entrainera à l’échelle globale une production de richesse de l’ordre de 12 trillions de dollars d’ici 2030, et la création de centaines de milliers d’emplois hautement qualifiés partout dans le monde”.

Au-delà des déclarations, l’Indice de l’innovation mondiale publié chaque année par l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle donne une idée de la manière dont la région s’en sort par rapport au reste du monde. En tête, on trouve les Emirats (31e rang mondial sur 130), suivent l’Arabie saoudite et le Qatar (respectivement 51e et 52e). Koweït, Bahreïn et Oman se classent 62e, 72e et 79e. Si la Suisse et les Etats-Unis trustent les premières places, tous les pays de la Péninsule ont progressé depuis deux ans.

 

Graphique de la semaine - Indice de l’innovation mondiale 

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Source : OMPI

 

Pétrole et gaz 

Brent (23/03/2023) à 15h45 GST : 76,5 USD

En hausse cette semaine

Les prix pétroliers ont globalement augmenté au cours de la semaine écoulée, après avoir chuté en raison des fortes tensions dans l’industrie bancaire -- faillites de SVB et Signature Bank, chute des cours de Crédit Suisse et First Republic Bank. Les prix à terme du Brent, la référence britannique pour près de 2/3 du pétrole échangé dans le monde, s’élèvent ce jeudi 23 mars à 15h45 GST à 76,5 USD le baril après être tombés sous la barre des 71 USD lundi dernier.

La hausse de ces derniers jours semble liée à une combinaison de facteurs dont : i) la dissipation des craintes des marchés concernant une crise bancaire internationale majeure, ii) l’espoir que les hausses de taux touchent à leur fin étant donné que la FED américaine, qui a procédé mercredi à sa 9ème hausse successive depuis mars 2022, s’est montrée dans ses déclarations moins hawkish  qu’auparavant et iii) la volonté russe de maintenir sa production de pétrole domestique à un niveau réduit jusqu’en juin prochain inclus (-500 000 b/j depuis début mars). Moscou a néanmoins dépassé l'Arabie saoudite pour devenir le premier exportateur de pétrole en Chine au cours des deux premiers mois de 2023 (1,94 Mbj, +24% par rapport à la même période en 2022).

En réaction à la relative faiblesse des prix pétroliers en mars, Goldman Sachs a revu à la baisse ses perspectives pour les douze prochains mois et anticipe désormais un Brent à 94 USD contre 100 USD auparavant. Cette nouvelle moyenne reste toutefois supérieure au point mort budgétaire des différents pays du CCG (sauf Bahreïn, au-delà de 120 USD). Du côté de la FED, on continue à garder une projection médiane de 5,125 % pour le taux d’intérêt à la fin de l’année tout en baissant marginalement le taux de croissance prévu en 2023-24. En d’autres termes, la crise bancaire actuelle ne semble pas changer fondamentalement les perspectives macroéconomiques… pour le moment.

 

Brèves économiques 

Région

Les Banques centrales du CCG augmentent leurs taux directeurs, dans le sillage de la FED américaine. L’Arabie saoudite, Bahreïn, les Émirats arabes unis, Oman et le Qatar ont tous relevé leurs principaux taux de 25 pbs. La banque centrale du Qatar, qui avait maintenu ses taux lors du cycle de hausse précédent, a également relevé les siens cette fois-ci. A date, seul le Koweït (dont le dinar n’est pas fixé au dollar mais à un panel de devises) a maintenu le statuquo. Pour mémoire, il s’agit de la neuvième hausse de taux consécutive depuis mars 2022 pour la FED qui a donc décidé, au regard des récentes tensions sur le marché bancaire américain, de poursuivre la lutte contre l’inflation.

Les investisseurs arabes affectés par la chute de Crédit Suisse (CS). Selon Bloomberg, la Saudi National Bank, principal actionnaire du CS (avec 9,8 % des parts), verra la valeur de sa participation, achetée pour 1,5Md USD en octobre, diminuer de 1,2Md USD après le rachat de CS par UBS. Pour rappel, UBS a annoncé dimanche 19 mars racheter son concurrent helvétique en fortes difficultés pour 3,2Md USD (nettement inférieur aux 8Md USD que valait CS à la clôture du marché vendredi dernier). Le fonds souverain qatari (QIA) est également affecté par la chute de la banque suisse puisque le QIA, actionnaire de CS depuis 14 ans, avait augmenté sa participation dans l’institution helvète de 5,6 % à 6,9 % il y a quelques mois. 

Selon les agences de notation Moody’s et Standards & Poor’s, les institutions financières du CCG ne sont globalement pas en danger suite à la faillite de la banque américaine SVB et de ses potentiels risques de contagion. Tout d’abord, les banques de la région sont relativement peu exposées au marché américain. Selon S&P, les banques du CCG évaluées par l’agence ont une exposition de 4,6 % de l'actif (surtout des instruments de haute qualité de crédit ou auprès de la FED) et de 2,3 % du passif à la fin de l'année 2022. En outre, les banques de la région sont globalement bien capitalisées, liquides et peuvent compter, dans la plupart des pays du Golfe, sur une aide importante des gouvernements respectifs si besoin. Enfin, selon Moody’s, les banques du CCG possèdent globalement une structure de financement stable avec comme principale source les dépôts et une position nette extérieure favorable ou légèrement en déficit (seul le système bancaire qatari a une importante dette extérieure nette selon S&P).

La 4ème édition du Sommet économique franco-arabe s’est tenue le 15 mars 2023 à Paris, sur le thème suivant : « Un partenariat à forger dans un monde en crise ». Le Sommet est organisé par la Chambre de commerce franco-arabe (CCFA), le MEDEF, l'Union des chambres arabes, Business France et la Chambre de commerce internationale, sous le haut patronage du Président de la République. Parmi les secteurs envisagés au cours du Sommet afin de renforcer la relation économique entre la France et le monde arabe : les villes durables, les co-investissements et les partenariats industriels

Le Fonds monétaire arabe et la Banque Mondiale ont publié une note d'orientation sur les instruments souverains durables. Dans le monde arabe, les émissions d’instruments dits durables (green bonds, social bonds, sustainability-linked bonds) ont presque intégralement eu lieu dans le secteur privé. À ce jour et selon le rapport, aucun État du CCG n'a émis directement un instrument durable. En 2017, la première obligation d’entreprise verte (green bond) de la région a été émise par la banque émirienne National Bank of Abu Dhabi (maintenant la banque FAB). En 2019, le premier sukuk vert d’entreprise (un instrument compatible avec la loi islamique) a aussi été émis aux Emirats, par le conglomérat Majid Al Futtaim. En 2022, le fonds souverain saoudien PIF a émis 3 Md USD d’obligations vertes (green bond) sur trois échéances, dont une tranche à 100 ans. Au niveau du monde arabe, les instruments durables émis ont atteint un niveau de 13,8 Md USD en 2021, dépassant pour la première fois le seuil de 5 Md USD. Toutefois, la vaste majorité était constituée de prêts et non d'émissions obligataires.

 

Arabie saoudite

Les agences de notation passent l'Arabie saoudite en perspective positive. S&P Global Ratings a amélioré son rapport de crédit pour l'Arabie saoudite, en relevant ses notes de crédit souverain à long et à court terme en devises étrangères et en monnaie locale à "A/A-1" avec une perspective stable. L'agence a indiqué que ce relèvement est le résultat des efforts de réformes déployés ces dernières années, au travers d’améliorations structurelles qui ont contribué à soutenir le développement du secteur non pétrolier, ainsi qu'à la meilleure la gestion des finances publiques et l’équilibre du niveau d'endettement public. Moody's a également mis à jour son rapport de crédit pour l'Arabie saoudite, confirmant sa note "A1" pour le Royaume et révisant la perspective stable à positive.

Les échanges commerciaux entre la Turquie et l'Arabie saoudite devraient atteindre 10 Md USD d'ici la fin de l'année, et continuer à augmenter en 2024, d’après la déclaration ministre turc du Commerce pendant le Forum d'affaires et d'investissement turco-saoudien à Riyad, le 19 mars. Le ministre a annoncé que plusieurs entreprises turques souhaitaient explorer les opportunités d’investissement disponibles dans le Royaume, en particulier dans les secteurs de la construction et de la fabrication, afin de répondre aux objectifs du programme « Vision 2030 ». Ce Forum a été organisé par la Fédération des Chambres saoudiennes avec la participation de plus de 450 entreprises saoudiennes et turques et a permis la signature de trois accords bilatéraux dans les domaines du commerce et de l’industrie et la création d’une coentreprise dans le secteur de l’automatisation et de l’ingénierie. Le président de la Fédération des Chambres saoudiennes, Hassan Al-Huwaizi, a rappelé que le volume des échanges avant augmenté ces dernières années, passant de 4,5Md USD en 2017 à 6,1Md USD en 2022.

L'Inde et l'Arabie saoudite travaillent conjointement à la création d'un « pont d'investissement » destiné à accélérer les projets d'investissement bilatéraux en cours et à faciliter la tâche des investisseurs. Ausaf Sayeed, secrétaire chargé du Golfe au ministère indien des affaires extérieures, et le vice-ministre saoudien des partenariats internationaux, Mohammad Al Hassnah, ont discuté des possibilités d'échanges bilatéraux en matière d'investissement.

Le groupe Goldman Sachs accorde une facilité de de 150 M USD à la fintech saoudienne Tamara. Selon un communiqué publié le 23 mars, cet investissement servira à étendre son offre de paiement différé (Buy Now Pay Later). Basée à Riyad, Tamara compte 6M de clients et plus de 350 employés répartis dans des bureaux en Arabie saoudite, aux EAU, en Égypte, en Allemagne et au Vietnam. En parallèle, le Saudi Venture Capital (SVC) et l’Autorité du marché des capitaux saoudiens ont annoncé 1,6 Md USD d'investissements dans des start-ups, afin de garantir leur financement, dans un contexte d’instabilité financière après l’effondrement de la Silicon Valley Bank et la remontée des taux d’intérêts. 

L’Arabie saoudite a signé 14 accords d’investissement dans les secteurs du sport, du divertissement et de la construction du pays en marge du Grand Prix de Djeddah, le 19 mars. Les accords ont été signés dans le cadre d’un programme de parrainage organisé par Invest Saudi, l’entité de promotion des investissements du royaume. La valeur des transactions n’a pas été divulguée. Pour rappel, dans le cadre du programme « Vision 2030 », l’Arabie saoudite prévoit d’investir 2Md USD dans le sport d’ici 2024, le secteur non pétrolier devant contribuer à hauteur d’au moins 22 Md USD au PIB d’ici 2030.

Le développeur immobilier Roshn a signé des accords d'une valeur de 2,1 Md USD avec des entreprises de construction pour le développement d'infrastructures et d'installations dans le cadre de plusieurs projets qu'il développe en Arabie saoudite. Ces accords ont été signés en marge du premier forum du secteur privé soutenu par le PIF, qui s'est achevé début mars à Riyad. Selon le PIF, ce forum a pour objectif de développer de nouveaux partenariats et de « soutenir l’initiative stratégique du Fonds pour l’engagement du secteur privé », en identifiant ses potentielles opportunités commerciales et celles de ses sociétés de portefeuille.

 

Bahreïn

Le Conseil d’administration de la Banque centrale de Bahreïn (CBB) a tenu sa première réunion pour l’année 2023, passant en revue les principaux indicateurs économiques pour l’année 2022. La croissance économique réelle au cours du T3 2022 a atteint 4,2% par rapport à la même période en 2021. L’IPC a enregistré une hausse de 3,6% en 2022 par rapport à 2021. En ce qui concerne la balance des paiements, l’excédent de la balance courante a augmenté, passant de 2,6Md USD en 2021 à 6,8Md en 2022. Le secteur bancaire a maintenu un niveau élevé d’adéquation des fonds propres et de liquidité ; le ratio d’adéquation des fonds propres du secteur bancaire ayant atteint 19,6% au T4 2022 contre 18. 7% au T4 2021.

 

EAU

La présidence émirienne de la COP28 a publié une déclaration en réponse au 6ème rapport de synthèse du GIEC, dans laquelle elle évoque la nécessité d'accélérer l'action climatique via de nouvelles voies d'investissement et de croissance, tout en affirmant vouloir développer une feuille de route destinée à guider les actions futures à l'occasion du sommet international. Les grandes industries font partie intégrante de la solution selon la présidence de la COP28.

Les EAU et la Géorgie ont signé un accord de partenariat économique global (CEPA). Les EAU représentent plus de 63% du volume total des échanges commerciaux de la Géorgie avec les pays arabes, et les investissements émiriens représentent 5% des IDE du pays. En valeur absolue, le commerce bilatéral hors pétrole s’élevait à 468M USD en 2022 (+110% en g.a).

Le groupe AD Ports a signé un accord de concession de 30 ans avec l’Autorité portuaire égyptienne de la mer Rouge pour développer et exploiter un terminal polyvalent au port de Safaga, pour une valeur estimée à 200M USD. AD Ports a également signé des accords pour le développement de deux terminaux cimentiers dans les ports d’Al Arish et de Port-Saïd Ouest. Pour rappel, les EAU sont le 2ème partenaire commercial de l’Égypte dans la région.

Masdar et ADNOC Drilling ont signé un accord d'une durée de 5 ans, afin d’explorer les partenariats et investissements potentiels sur des projets d'énergie géothermique. ADNOC Drilling pourrait ainsi fournir ses services de forage géothermique aux côtés de Masdar pour générer une énergie propre. En outre, Infinity Power, la coentreprise entre Masdar et l’égyptien Infinity, a acquis 100% du capital de Lekela Power, ajoutant 1GW de capacité renouvelable installée et 1,8GW en développement au portefeuille d'Infinity Power en Afrique. Cette transaction fait d'Infinity Power la plus grande société d'énergie renouvelable du continent africain.

Mubadala Investment Company et Ares Management Corporation, un gestionnaire mondial d’investissements alternatifs américain, ont créé une coentreprise d’environ 1Md USD pour investir sur le marché secondaire du crédit privé. Pour rappel, le crédit privé est une partie importante des portefeuilles institutionnels.

Le Dubai Future District Fund s’engage à investir 1Md USD dans des start-ups technologiques d’ici la fin de 2024, soit quatre fois plus depuis sa création en 2021. Depuis sa création, il y a 16 mois, le fonds a déployé 28M USD dans 16 projets d’investissements différents. Son objectif est d’investir dans 180 sociétés de portefeuille et 55 fonds de capital-risque avec un portefeuille de 43 Md USD au cours des 10 prochaines années. Le gouvernement de Dubaï prévoit que cela créera 185 000 emplois et une contribution de 20Md USD au PIB.

L’Institut d’innovation technologique (TII) d’Abu Dhabi a lancé un rival à la plate-forme d’IA générative qui alimente ChatGPT3, affirmant que leur modèle fondamental de grand langage, nommé Falcon LLM, fonctionne mieux et est plus rapide.

 

Koweït

La Cour constitutionnelle a annulé, ce dimanche, les élections législatives de 2022, portant un coup sévère à l'opposition koweïtienne qui avait remporté une victoire écrasante lors de ces élections. Par la même occasion, la cour a également rétabli l’ancienne Assemblée Nationale, élue en 2020 et dissoute par l’Emir en 2022, avant les élections législatives en raison de différends persistants entre le gouvernement et le parlement. Cela signifie que Marzouq Al-Ghanem reprendra ses fonctions de président de l'Assemblée avec effet immédiat, en remplacement du leader vétéran de l'opposition Ahmad Al-Saadoun, et que les députés élus en 2020 reprennent leurs fonctions. En effet, le verdict a déclaré que les décrets de l’Emir pour dissoudre l'Assemblée nationale précédente et pour inviter les électeurs koweïtiens à élire un nouveau parlement étaient tous deux "invalides" et non conformes à la constitution. C'est la troisième fois dans l'histoire parlementaire du Koweït que la Cour constitutionnelle décide d'annuler les résultats des élections, après 2012 et 2013, mais c'est la première fois que la Cour décide de rétablir l'Assemblée dissoute.

Le Ministre de l’eau et de l’électricité a annoncé avoir conduit une étude qui examine les conséquences d’une montée des prix de l’eau et de l’électricité de 50%. Alors que la démission du gouvernement fin janvier avait ralenti le processus de mise en place de la hausse, elle est attendue cette année, selon le Kuwait Times, après l’approbation de l’Assemblée Nationale. Celle-ci devrait concerner les propriétés commerciales et d’investissements, tandis que les ménages koweïtiens devraient en être exclus. La mesure s’explique par la hausse des prix de l’énergie au niveau mondial et par le poids que les subventions occupent sur le budget du gouvernement. Cette mesure gouvernementale pourrait créer un nouveau conflit en le gouvernement et le parlement mais le Ministère de l’eau et de l’électricité a annoncé qu’il allait se battre pour sa mise en œuvre.

Le porte-parole de la Kuwait Oil Company (KOC), Qusay Al-Amer, a annoncé que l’entreprise avait déclaré l'état d'urgence à la suite d'un déversement de pétrole dans l'ouest du pays. Dans son communiqué, il a confirmé qu'il n'y avait pas de blessé, que les opérations de production n'avaient pas été affectées et qu'aucun signe de gaz toxique n'avait été détecté sur le site de l'accident. Les équipes concernées de la KOC sont présentes sur le site de l’incident et elles le gèrent conformément aux procédures.

 

Oman

Selon le National Center for Statistics and Information, le PIB réel du Sultanat d’Oman a progressé de +4,3% en 2022, à 36,1Md OMR (99 Md USD).

La population omanaise s’approche du niveau historique de 5M d’habitants (4 997 063 personnes en mars 2023), dont 42,3% d’expatriés.

 

Qatar

En 2022, les échanges de biens entre la France et le Qatar progressent fortement pour s’établir à 4,6 Md EUR (+181%). Cette évolution s’explique par la forte augmentation en valeur de nos importations de GNL depuis le Qatar estimées par les douanes françaises à 3,8 Md EUR, soit une multiplication par 6 par rapport à 2021. Les importations d’hydrocarbures représentent 84,5% de nos importations totales en provenance du Qatar.

Les réserves en devises étrangères de la Banque centrale du Qatar ont augmenté de 11,7 % en février, pour atteindre 64,6 md USD. La QCB explique cette hausse en partie par l'acquisition d'obligations et de bons de Trésor étrangers.

Le Sommet de l'élevage a tenu un stand lors de la 10ème édition d'AgriteQ, du 15 au 19 mars. AgriteQ est une exposition agricole internationale que le Qatar, en ligne avec sa stratégie de sécurité alimentaire, souhaite promouvoir en tant que plateforme d'échanges à travers la présence d’acteurs locaux et internationaux. Pour rappel, la France et le Qatar développent une coopération administrative dans les secteurs agricole et agroalimentaire dans le cadre du MoU signé en 2018 entre le Ministère des Municipalités et le Ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire. Une série de visites et de rencontres avec les acteurs qatariens privés et publics ont été organisé à l’occasion de l’organisation du salon AgriteQ à Doha. L'ambassadeur de France au Qatar, Jean-Baptiste Faivre, et Stéphane Sandre, le conseiller pour les affaires agricoles dans le Golfe ont assisté à l’inauguration du salon et ont visité le stand du Sommet de l’élevage.

Ali Sherif Al-Emadi, ancien ministre des Finances du Qatar (2013-2021), comparaîtra devant la Cour pénale à la suite de son arrestation en mai 2021. Il sera notamment jugé pour « corruption, appropriation de fonds publics, abus de biens publics et blanchiment d'argent ».