Conjoncture :

Légère amélioration de la situation économique depuis janvier ?

Les transferts de fonds ont augmenté de 5% entre janvier et février.  Après une baisse de 7,9% en g.a., l’indice de production des grandes industries (LSMI) a augmenté de 1,48 % entre décembre 2022 et janvier 2023. Les réserves de change de la banque centrale sont passées en trois semaines de 3 Mds USD à 4,32 Mds USD, grâce notamment à un prêt chinois et à des restrictions imposées sur les importations et à des rapatriements de capitaux.

En attendant l’accord avec les services du FMI (SLA - staff level agreement), le gouverneur de la Banque centrale (SBP) se veut rassurant tandis que les spéculations reprennent concernant les euro-obligations à rembourser en 2024 

Le gouverneur de la Banque centrale indique que la situation est sous contrôle et que d’ici la fin de l’année budgétaire au 30 juin 2023, le Pakistan ne devra rembourser que 3 Mds USD, le Pakistan étant parvenu à reconduire une partie importante des prêts en cours avec la Chine et les pays du Golfe. Des premiers signes d’inquiétudes apparaissent toutefois sur les obligations à rembourser d’ici 2024 : la cotation des obligations internationales pakistanaises libellées en USD ont chuté pour le septième jour ouvrable consécutif jeudi et leur rendement a grimpé de 16 points pour atteindre un niveau record de près de 106 % sur le marché mondial.

 

Les transferts de fonds effectués par les Pakistanais à l'étranger en baisse de 10,8 % depuis le début de l’année budgétaire 2022/2023.

La SBP note qu’au cours des huit derniers mois, une partie importante des fonds des Pakistanais de l’étranger ont été envoyés par des canaux parallèles du fait que certains acteurs de l’économie grise comme les « hawallas » offraient des taux de change plus avantageux de 30 à 40 PKR pour 1 USD. Pour cette raison, la SBP pense que le retour à un taux de change flexible devrait participer à améliorer la collecte officielle en devises étrangères.

La production des grandes industries en baisse de 7,9% en g.a. (-4,40 % au cours des sept premiers mois de l’année 2022/2023).

L’index LSMI publié par l’Office pakistanais des statistiques (PBS) pour les sept premiers mois de l’année budgétaire montre que les deux secteurs les plus touchés par la crise sont le secteur textile (-5,71%) et le secteur de la confection (-3,81%). Viennent ensuite : la construction automobile (-1,55%), l’industrie pharmaceutiques (-1,22%), le secteur du tabac (-0,55%), la cimenterie (-0,86%), le raffinage (-0,69%), l’industrie du tabac (-0,55%) et l'alimentation (-0,32%).

 

Dette circulaire :

L’encours des dettes circulaires dans l’énergie s’élèverait à 4,7 % du PIB.

Pour le think tank « Sustainable Development Policy Institute (SDPI) », le stock des dettes cumulées de l’Etat et des entreprises du secteur public vis-à-vis des acteurs du secteur de l'électricité s’élèverait à 2 400 Mds PKR à fin décembre 2022 (soit 3,5 % du PIB). L’encours de la dette circulaire du secteur gazier s’établirait pour sa part à environ 740 Mds PKR (soit 1,2 % du PIB). 

Selon le SDPI, qui a effectué une étude confidentielle sur le sujet financée par la Banque mondiale, les principaux facteurs à l’origine des dettes circulaires sont liés aux ajustements de prix retardés au niveau national par rapport aux cours des matières premières, aux subventions à l’électricité ou au gaz qui n’ont pas été budgétées, au vol d’électricité ou au non-paiement des factures d’électricité.

Pour le think tank, ce sont les contraintes de trésorerie des entreprises publiques actives dans le secteur électrique qui sont à l’origine de délestages électriques organisés par National Transmission & Despatch Company (NTDC) et les sociétés de distribution (DISCO) depuis juillet 2022.

La Chine demande au gouvernement et à la SBP de régler la dette circulaire due aux IPP chinoises et de donner les moyens à ces sociétés d’investir d’acheter des matières premières

L’Ambassade de Chine a effectué des démarches (i) auprès du ministre de l’énergie pour protester contre les retards de paiement liés à la dette circulaire pour un montant de 1,5 Md USD aux centrales électriques indépendantes chinoises ainsi qu’(ii) auprès du gouverneur de la Banque centrale pour protester contre les restrictions à l’ouverture de lettres de crédit. L’Ambassade de Chine demande à la SBP de favoriser une reprise de l’importation de lignite sud-africain qui devrait permettre aux contrats de PPP entre les IPP chinoises et le NTDC de pouvoir reprendre sa vitesse de croisière comme avant les restrictions mises en place à partir de mai 2022.

 

 

Le groupe chinois Sunwalk sur le point d’investir dans un réseau de fibre optique pour un montant de 2 Mds USD.

Le groupe Sunwalk aurait acquis une licence de fournisseur de services de télephonie (TIP Licence) et aurait l’intention d'investir 2 Mds USD dans le déploiement d'un réseau de fibre optique concernant une zone de 100 000 km au Pakistan. Le droit de passage (RoW) est actuellement en négociation avec le ministère des télécommunications et de l’informatique. Sunwalk aurait déjà investi dans un centre logistique pour un montant de 5 MUSD.

Le projet de Sunwalk consiste à construire l’infrastructure de fibre optique sur des espaces appartenant à l’Etat situés le long des chemins de fer et des autoroutes.