Abu Dhabi et Riyad, au secours d’Erdogan - 03 mars au 10 mars 2023
Toute l'actualité économique et financière hebdomadaire de l'Arabie Saoudite, du Bahrein, des Emirats arabes unis, du Koweit, d'Oman, du Qatar et du Yémen.
Edito - Abu Dhabi et Riyad, au secours d’Erdogan
Vendredi 3 mars, les Emirats et la Turquie ont signé un accord de libre-échange global (CEPA). Les deux pays veulent porter leur commerce hors pétrole à 40 Md USD d’ici cinq ans contre 19 Md en 2022. Selon la WAM, l’agence de presse émirienne, l’accord prévoirait une réduction ou une élimination des droits de douanes sur 82 % des produits représentant 93 % des échanges. Outre les barrières tarifaires, l’accord couvre également les PME, la facilitation des investissements et la protection de la propriété intellectuelle.
Lundi 6 mars, Riyad a suivi en annonçant un dépôt de 5 Md USD par le Fonds de développement saoudien auprès de la Banque centrale turque, visant à soutenir l’économie. Le pays, qui a connu en février un tremblement de terre dévastateur, fait face à une situation financière dégradée malgré une croissance économique soutenue. La politique monétaire accommodante et les dérapages budgétaires d’Ankara ont fortement affaibli la lire qui a perdu 30 % en 2022 et accru le déficit courant (4,7 % du PIB fin septembre, soit environ 40 Md USD, contre 1,7 % en 2021).
Ces deux annonces illustrent le revirement dans la relation entre les deux premières économies du Golfe et leur grand voisin. Jusqu’en 2020, et dans le contexte particulier du blocus du Qatar - dont la Turquie est l’un des principaux alliés - les trois pays se livraient à une importante compétition sur fond de désaccords géopolitiques sur les dossiers libyens, syriens et en Méditerranée orientale. A l’annonce des accords Abraham, Erdogan avait notamment menacé de rompre ses relations diplomatiques avec Abu Dhabi. Relations diplomatiques qui étaient par ailleurs réduites au strict minimum avec Riyad depuis l’assassinat du journaliste saoudien Jamal Khashoggi à Istanbul en 2018.
La réconciliation avec le Qatar et les difficultés financières turques ont changé la donne. L’Arabie saoudite et les Emirats s’efforcent depuis deux ans de désamorcer les points chauds régionaux et mettent l’accent sur la coopération économique avec leurs voisins. La Turquie ne fait pas exception.
Les visites officielles entre la Turquie et le Golfe se sont donc multipliées. Après avoir envoyé son frère Tahnoon Bin Zayed à Ankara en 2021, Mohammed bin Zayed s’est rendu lui-même en Turquie en novembre 2021, annonçant à cette occasion un programme d’investissement de 10 Md USD dans la logistique, l’énergie, la santé et l’agroalimentaire. En février 2022, le président turc se rend à son tour à Abu Dhabi. En avril, Erdogan effectue une visite officielle à Riyad et en juin Mohammed Bin Salman se rend en Turquie.
Pour Erdogan, les dernières annonces arrivent à point nommé. Le président turc joue sa réélection en mai et fait face à une impopularité record. En attendant, Abu Dhabi et Riyad marquent des points.
Cette politique d’apaisement régional devrait continuer. Après que les Emirats ont rouvert leur ambassade à Téhéran l’été dernier, l’Arabie saoudite a annoncé, vendredi 10 mars, la reprise de ses relations diplomatiques avec l’Iran. Une surprise qui confirme la redistribution des cartes en cours dans la région ; d’autant plus que, cette fois, ce ne sont ni les Américains ni les Européens qui ont intermédié la réconciliation, mais la Chine.
Graphique de la semaine - Exportations des pays du Golfe vers la Turquie (M USD)
Sources : COMTRADE (Rapporteur : Turquie), SER
Les données de 2016 ne sont pas toujours disponibles
Pétrole et gaz
Brent (cours au 09/03/2023 à 15h45) : 83 USD
Les prix du pétrole ont évolué en dents de scie lors de la semaine écoulée. Le Brent s’échange actuellement, jeudi 9 mars 2023, à environ 83 USD le baril.
Les cours du Brent ont tout d’abord baissé vendredi 3 mars à la suite de commentaires d’une partie de la presse spécialisée sur la potentielle volonté des EAU de quitter l’OPEP. Le pays est actuellement le troisième producteur de pétrole de l’OPEP avec 3,2 Mbj (après l’Arabie saoudite et l’Irak). Les Emirats sont les grands perdants de la politique actuelle du cartel avec un quota de production assigné par l’OPEP+ d’à peine plus de 3 Mbj (contre une capacité de production de plus de 4 Mbj). Pour mémoire, le pays avait bloqué en 2021 le prolongement d’un accord OPEP+ afin d’exiger une révision à la hausse de la base de calcul des quotas. La semaine dernière, les Émirats ont rapidement démenti ces rumeurs de frictions au sein du cartel et les prix du pétrole ont repris du poil de la bête. La hausse des cours était également liée aux perspectives favorables du secteur manufacturier chinois (le pays étant le premier importateur de pétrole au monde). L’annonce par le premier ministre chinois Li Keqiang d’un objectif de croissance de 5% en 2023 – jugé peu ambitieux par les marchés – a pu toutefois peser sur les prix pétroliers.
Les prix sont cependant en baisse depuis deux jours, plombés par les déclarations hawkish du Président de la FED Jerome Powell. La Banque centrale américaine devrait prochainement relever ses taux, pour la 9e fois consécutive, afin de lutter contre l’inflation. Cette politique monétaire accroit le risque d’un ralentissement économique et freine donc la demande anticipée de pétrole. C’est également outre-Atlantique qu’a eu lieu cette semaine la CERAWeek, une grande conférence annuelle sur l’énergie organisée à Houston par S&P Global. Nawaf Al-Sabah (CEO de Kuwait Petroleum Corp) et Haitham Al-Ghais (Secrétaire général de l’OPEP) faisaient notamment partie des intervenants. Parmi les annonces au cours du sommet : l’entreprise de courtage Trafigura a soutenu que la Russie exportait son pétrole via 650 « vaisseaux fantômes » et l’industrie canadienne des sables bitumineux a appelé à une version domestique de l’Inflation Reduction Act américain.
Brèves économiques
Région
La saison 2023 de Formule 1 a débuté le week-end dernier et continue de mettre en valeur les pays du CGG. Après un premier grand prix à Bahreïn (le premier à avoir lieu dans le Golfe, en 2004), les vingt pilotes et leurs écuries respectives sont attendus en Arabie saoudite dans une dizaine de jours. En octobre prochain, Ferrari, Mercedes et leurs adversaires rouleront au Qatar, pour la deuxième fois seulement. La saison se terminera ensuite, comme il est de coutume depuis l’édition 2014, sur le circuit d’Abu Dhabi. Quatre des 23 grands prix de la saison 2023 auront donc lieu dans des pays du CCG, témoignant, s’il était encore nécessaire après la Coupe du monde de football organisée par Doha et le rachat de grands clubs sportifs (ManCity pour Abu Dhabi, PSG pour le Qatar), de la montée en puissance des économies régionales sur le segment du loisir sportif. Ces évènements permettent aux pays du CGG de se rendre visibles et de communiquer sur leur « image de marque » tout en attirant des capitaux. Selon le journal Zawya (Refinitiv), le bénéfice net total pour Bahreïn entre la première course en 2004 et celle de 2016 a ainsi été de 2,7 Md USD.
Les indices PMI régionaux ont été publiés et reflètent une hausse de la confiance des directeurs d’achats dans l’expansion de l’activité non-pétrolière dans les pays de la région. Le PMI global du Qatar (Qatar Financial Centre) dépasse le seuil symbolique de 50 pour atteindre 51,9 en février (contre 45,7 en janvier). Le PMI global des Emirats (S&P) augmente quant à lui de 54,1 à 54,3. Une dynamique similaire pour l’indice saoudien (Riyad Bank) qui passe de 58,2 à 59,8 en février.
Arabie saoudite
Les exportations de marchandises ont augmenté de 6,4 % au T4 2022 en g.a. Cette augmentation est principalement imputable aux exportations de pétrole, en hausse de 13,2 % au cours de la même période. La part de ces dernières dans les exportations totales a augmenté de 74,4 % au T4 2021 à 79,2 % au T4 2022. Les exportations non pétrolières (comprenant les réexportations) ont diminué de 13,6% sur un an. Les exportations non pétrolières (hors réexportations) ont témoigné d’une baisse de 8,9 %, les réexportations ayant également chuté de 32,7 % au cours de la même période. Concomitamment, les importations de marchandises ont augmenté de 29,9 %.
Saudi Aramco est disposé à entrer au capital de la co-entreprise Renault-Geely. Le groupe pétrolier saoudien a confirmé avoir signé une lettre d'intention pour devenir actionnaire minoritaire de la nouvelle société baptisée « Horse ». Renault et Geely conserveront des parts égales dans la société. Cette future filiale produira des moteurs thermiques et hydride et des boîtes de vitesse. Aramco financera la R&D en matière de carburants synthétiques et de moteurs à hydrogène.
ACWA Power développe ses activités au Kazakhstan et en Ouzbékistan. Le 2 mars, ACWA Power a signé un accord de partenariat avec le ministère de l’Énergie et le fonds souverain du Kazakhstan à Riyad. Cet accord porte sur le développement de 1 GW de d’énergie éolienne et associé à des batteries de stockage. Le coût de ce premier projet au Kazakhstan pour l’entreprise saoudienne d’énergies renouvelables, d’hydrogène vert et de dessalement d’eau de mer, est estimé à 1,5 Md USD. Le 4 mars, ACWA Power signait avec le ministère de l’Énergie d’Ouzbékistan, des accords d’investissement pour la construction de 2 fermes solaires de capacité totale de 1,4 GW (1 GW et 400 MW) et de 3 installations de stockage d’électricité de capacité combinée de 1,2 GW (400 MW chacune). Le montant total de ces investissements est de 2,5 Md USD.
La banque d'import-export de Corée (Korea Eximbank) a signé un accord-cadre de 6 Md USD avec Saudi Aramco. Cet accord de 3 ans est considéré comme une étape qui aidera les entreprises sud-coréennes à obtenir des contrats dans le pays. L’accord stipule qu’Eximbank peut prêter jusqu’à 6 milliards de dollars à Saudi Aramco, qui peuvent être utilisés pour payer les entreprises sud-coréennes impliquées dans des projets avec la société énergétique mondiale. De plus, sur les 6 Md de soutien prévus dans le cadre de l’accord-cadre, 1 Md USD est réservé à des projets d’hydrogène et d’énergies renouvelables.
Depuis son ouverture au tourisme en 2019, le pays a été reconnu comme la destination touristique à la croissance la plus rapide au sein du G20. Premier investisseur mondial dans le tourisme, l'Arabie saoudite s'est engagée à investir 550 Md USD dans de nouvelles destinations d'ici 2030. Le pays a révélé qu'il y a eu 93,5 millions de visites en 2022 et que le tourisme international a augmenté de 121 % par rapport aux niveaux prépandémique.
Le ministre de l'économie et de la planification Faisal Bin Fadhil Al Ibrahim a annoncé lors de la cinquième conférence des Nations unies sur les pays les moins avancés à Doha que l'Arabie saoudite devrait allouer 800 M USD de dollars par l'intermédiaire du Fonds saoudien pour le développement (SFD) pour financer des projets de développement pour les pays les moins avancés (PMA) dans des régions telles que l'Afrique et l'Asie.
Bahreïn
Cheikh Nasser bin Hamad Al Khalifa a participé au CERAWeek 2023, une grande conférence annuelle sur l’énergie organisée à Houston par S&P Global. C’est dans ce contexte que le prince bahreïnien, également vice-président du Comité supérieur pour l’énergie et les ressources naturelles, Cheikh Nasser a prononcé un discours mettant en évidence les plans de transitions énergétiques de Bahreïn. Il a également souligné que l’agence nogaholding – agence semi-indépendante au sein du ministère du Pétrole et du Gaz dont il préside le conseil d’administration, jouait « un rôle central dans l’établissement de partenariats stratégiques » et « contribuera à atteindre nos objectifs d’atteindre la neutralité zéro ». Le Bahreïn souhaite accroître l’efficacité de sa production énergétique locale, par l’amélioration de son infrastructure, notamment par la construction de centrales de refroidissement pour les zones résidentielles modernes.
Le trafic de passagers à l'aéroport international de Bahreïn a plus que doublé, pour atteindre 6,9 M en 2022 (+125 % en glissement annuel). Toutefois, ce chiffre reste inférieur de 29 % au trafic d’avant pandémie ; en 2019, le trafic de passagers à l’aéroport international avait atteint 9,6 M.
EAU
Dans un remaniement annoncé jeudi 9 mars par le Conseil suprême des affaires financières et économiques, Cheikh Tahnoon bin Zayed al-Nahyan a été nommé président de l’Abu Dhabi Investment Authority (Adia), le principal fonds souverain du Golfe, d’une valeur de 790 Md USD. Cheikh Tahnoon est le conseiller à la sécurité nationale, et préside la société de portefeuille publique ADQ – 3e plus grand fond des EAU, la First Abu Dhabi Bank -- le plus grand prêteur du pays, ainsi que l’International Holding Company (IHC) – la 2e plus grande entreprise de la région en termes de capitalisation boursière après la compagnie pétrolière Saudi Aramco. Il remplace cheikh Khalifa à la présidence d’Adia, ancien président des EAU, décédé l’année dernière et remplacé par Cheikh Mohammed bin Zayed al-Nahyan, son frère. Son élévation intervient alors qu’Abu Dhabi, soutenu par les prix élevés du pétrole, a consolidé son influence sur la scène internationale, comptant parmi les rares places financières gérant plus de 1 000 Md USD de capital souverain.
Plus tôt cette semaine, ADQ et IHC, tous deux présidés par Cheikh Tahnoon, se sont associés à General Atlantic pour lancer une société mondiale de gestion d’actifs basée à Abu Dhabi. Le fonds souverain d’Abu Dhabi et le conglomérat local ont annoncé la création d’un gestionnaire d’investissements multi-classes d’actifs, en faisant appel à la société de capital-investissement General Atlantic en tant que partenaire stratégique et investisseur. Le gestionnaire d'investissement gérera un portefeuille d'actifs provenant de la plateforme d'investissements alternatifs d'ADQ, d'Abu Dhabi Growth Fund (ADG) et d'IHC, ainsi que des capitaux provenant des actionnaires fondateurs et des futurs investisseurs.
ADNOC vendre, lors d’une très prochaine IPO, 5% d’ADNOC Gas et non 4% comme annoncé précédemment, en raison « d’une demande importante des investisseurs ». La tranche de détail a augmenté de 10% à 12% de l’offre. Le prix de l’action a été fixé à 2,37 AED (0,62 USD). L’introduction en bourse d’ADNOC est estimée à 2,5 Md USD. La cotation et la négociation commenceront le 13 mars.
Emirates Global Aluminium (EGA) a déclaré que son bénéfice net annuel avait augmenté de 34% en ga, atteignant 7,4Md AED (2,8Md USD) en 2022, contre 5,5Md AED (1,5Md USD) en 2021. Le chiffre d’affaires de la société a bondi de 36% en ga (9,4Md USD en 2022). Pour rappel, EGA est détenue à parts égales par Mubadala Investment Company et Investment Corporation of Dubai.
L'industriel français Bertin Technologies a signé un partenariat stratégique avec le groupe basé à Abu Dhabi Al Masaood, visant à développer conjointement des solutions techniques de pointe dédiées à la radioprotection et au contrôle des centrales nucléaires.
L'appel d'offres pour le contrat de construction de tours résidentielles d'un montant total de 1,22Md USD à Al-Habtoor City a été publié par le groupe Al-Habtoor. Selon le PDG du groupe, le projet comprendrait le développement de la plus haute tour résidentielle du monde.
Le gouvernement fédéral des EAU a approuvé la création d’un bureau pour l’Asian Infrastructure Investment Bank (AIIB), présenté dans 57 pays et disposant d’un capital de 100 Md USD.
En 2022, le secteur immobilier d'Abu Dhabi a enregistré 19 033 transactions immobilières pour un montant total de 21,14 Md USD. Le marché immobilier à Abu Dhabi a connu une croissance significative et une forte performance en 2022 par rapport à 2021. En effet, la valeur des transactions immobilières a augmenté de 8,5%, tandis que le nombre de transactions a bondi de 27,2% au cours de la même période.
Koweït
A l’occasion d’une conférence « Towards a Digital Economy », le Ministre du Commerce et de l’Industry, Mazin Al-Nahedh, a annoncé ce jeudi la volonté de plusieurs institutions gouvernementales derédiger un plan de transformation digitale à l’échelle nationale. Cette transformation devrait inclure le développement et la sécurisation d’un cloud transversal à plusieurs organes d’état. La digitalisation du Koweït est un des piliers principaux de « Vision 2035 ». Elle s’est accélérée depuis la crise sanitaire, notamment avec un renforcement de la coopération entre le secteur public et privé, illustré par la signature de partenariats stratégiques avec des géants de la Tech comme Google, Amazon, Microsoft ou encore Huawei. Le développement d’un environnement dynamique regroupant de telles industries et technologies (cybersécurité, big data, IA, robotique, réalité virtuelle) témoigne d’une volonté de diversifier l’économie koweïtienne. Ce développement devrait même être supporté par le haut niveau d’actifs financiers et d’investissements étrangers présents au Koweït.
Le montant total des prêts accordés par les banques en janvier a atteint 16 M KWD (52 M USD), soit un minimum depuis de nombreuses années. Le montant anormalement faible des prêts accordés par les banques en janvier 2023 témoigne d’une réticence à rechercher des financements, car l’ensemble des secteurs ayant enregistré une baisse significative en raison des hausses des taux d’intérêt et de l'instabilité géopolitique internationale. De plus, le dépôt bancaire (incluant les institutions publiques, les dépôts directs du gouvernement et ceux du secteur privé) s’est élevé à 47,2 Mds KWD (153,4 Md USD). Alors que les dépôts directs du gouvernement ont diminué de 3.2% (9.83 Md KWD), les dépôts du secteur privés ont, eux, progressé de 1,6%, profitant du niveau d'intérêt élevé dans un contexte de ralentissement avec d'autres opportunités. Par ailleurs, on peut également noter que les crédits de consommation et de logement, qui enregistraient les taux de croissance les plus élevés, ont été marqués par un ralentissement notable. Il semble que la réduction des taux d'intérêt soit la seule solution pour un retour de la croissance de ces crédits.
Six semaines seulement après que son gouvernement ait démissionné, l’ex-Premier Ministre, Sheikh Ahmad Al-Nawaf Al-Sabah, a été redésigné par l’Emir, ce dimanche, pour prendre la tête du nouveau gouvernement. Le gouvernement avait démissionné suite à une proposition de loi populiste de l’Assemblée Nationale, qui souhaitait que le gouvernement rachète les dettes des ménages koweïtiens, ce qui représentait des milliards de dinars koweïtiens. Alors que les parlementaires dénonçaient la lenteur du processus de mise en place du nouveau gouvernement, Sheikh Ahmad Al-Nawaf Al-Sabah n’a pas encore annoncé de calendrier pour la formation du nouveau gouvernement. M. Hamdam Al Azemi, député koweïtien, a incité le futur Premier Ministre à faire appel à des personnalités non clivantes, capables de coopérer avec l’Assemblée Nationale.
Selon le magazine Global Finance, les bénéfices à courts termes des prix élevés du pétrole et du gaz (+85% de revenues liées au pétrole en 2022) doivent être nuancés par le manque de réformes qui pèse sur les perspectives économiques du pays à plus long termes. Grâce à ses ressources de pétrole (9ème ressources mondiales), le pays serait immunisé face à la dynamique mondiale de récession caractérisée par un haut niveau d’inflation et des perturbations dans les chaines d’approvisionnements. Toutefois, Yaqoub Baqer Al-Abdullah, assistant professeur au département de Finance de la Kuwait University, souligne que le Koweït doit faire face à d’importants défis internes. Outre l’apparente opulence offerte par un prix élevé du baril de pétrole, la situation économique serait en réalité plus instable. Contrairement aux autres pays du Golfe, le Koweït semble moins enclin à diversifier son économie, dont le pétrole compte pour pas moins de 91% des exportations et des revenus de l’état. Des experts alertent ainsi le Koweït sur la malédiction du pétrole et les incitent à entreprendre des réformes fiscales, alors que la culture rentière est profondément ancrée dans la société.
Qatar
Ce mardi 7 mars, l'Emir du Qatar, Tamim Al Thani, a nommé Mohammed Al Thani, au poste de premier ministre après la démission de Khalid Al Thani. Mohammed conserve son poste de ministre des affaires étrangères qu’il occupe depuis 2016, et cède sa place à la présidence du conseil d’administration de la QIA au gouverneur de la banque centrale du Qatar, Bandar Al-Thani. La nomination de Khalifa Al Thani, frère de l’émir, au poste de ministre de l'intérieur a également été annoncée par le bureau de l’Emir. Le dernier remaniement ministériel avait eu lieu en octobre 2021, en même temps que la première élection des membres du conseil consultatif de la Choura (les 2/3 uniquement).
Chrysoula Zacharopoulou, la secrétaire d'État française chargée du développement, de la francophonie et des partenariats internationaux a assisté à la cinquième conférence des Nations unies sur les pays les moins avancés (PMA5), qui se tenait du 5 au 9 mars à Doha. A cette occasion, la secrétaire d’Etat a rencontré Lolwah Al Khater, ministre adjointe des affaires étrangères du Qatar. Leurs échanges ont porté sur les moyens de coopération sur des projets de développement et humanitaires en Afrique et au Moyen-Orient, ainsi que sur le soutien aux personnes touchées par les tremblements de terre en Turquie et en Syrie.
QatarEnergy a annoncé le 6 mars une nouvelle découverte de pétrole au large de la Namibie, faisant suite à deux découvertes dans le même bassin annoncées en février 2022. La licence d'exploration PEL-39, pour le puit source de la dernière découverte est détenue par un consortium composé de QatarEnergy (45 %), Shell (opérateur, 45 %) et de la National Petroleum Corporation of Namibia "NAMCOR" (10 %). Outre le PEL-39, QatarEnergy détient des participations directes dans les licences PEL-56 (30 %) et PEL-91 (28,33 %) également au large de la Namibie.
Ce mardi 7 mars, la Qatar Development Bank (QDB) a dévoilé deux nouveaux programmes dédiés aux PME et aux start-ups, pour faciliter leur accès aux investisseurs, notamment via le marché boursier, et limiter leurs expositions aux risques. Le premier programme, en collaboration avec Qatar Stock Exchange (QSE), s’engage à financer jusqu’à 70% des frais de cotation ou jusqu’à 4,6 M de QAR (1,26 M USD) de financements, le montant le plus bas étant retenu, pour chaque PME éligible souhaitant s'inscrire sur le marché du capital-risque de QSE. Le second est un nouvel outil financier destiné à encourager les co-investissements au sein de start-ups par des investisseurs qatariens et internationaux, grâce à des prises de participation de la QDB allant jusqu'à 1 M USD. D’après la Banque, plus de 870 start-ups et PME ont bénéficié des initiatives de la QDB depuis sa création, équivalent à plus de 2 Mds USD déployés en financement direct et indirect.
L’entreprise française Wiremind a remporté un contrat pluriannuel pour fournir à Qatar Airways Cargo des solutions de gestion des ventes et des revenus. Les produits de fret de Wiremind viennent soutenir la stratégie de numérisation des services de la compagnie qatarienne.
Qatar Airways a annoncé des objectifs ambitieux visant une hausse de 21% des vols d'ici juillet 2023, en glissement annuel. A l'occasion du salon du tourisme ITB à Berlin ce mardi 7 mars, la compagnie a annoncé qu'elle ajouterait 7 destinations (parmi lesquels Toulouse et Lyon), en rétablirait 11 autres et augmenterait la fréquence des vols sur 35 marchés. Pour sa première apparition depuis la résolution à l’amiable du litige Qatar Airways - Airbus, le PDG de la compagnie qatarienne, Akbar Al Baker a déclaré « La raison pour laquelle nous avons été très prudents dans les dates que nous avons fixées dépend de la livraison de nouveaux avions par Airbus et Boeing ».