Toute l'actualité économique et financière hebdomadaire de l'Arabie Saoudite, du Bahrein, des Emirats arabes unis, du Koweit, d'Oman, du Qatar et du Yémen.

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Edito - Rentabiliser la diversification. Le cas de Bahreïn 

Il existe trois jauges principales pour mesurer la diversification d’une économie : le PIB, les exportations et les finances publiques. Sur les deux premières, Bahreïn est l’une des économies les plus diversifiées du CCEAG. Les hydrocarbures ne représentent que 18 % du PIB (T3 2022) — contre 29 % aux Emirats par exemple — et 36 % des exportations (2021). Mais s’agissant des finances publiques, c’est l’un des pays les plus dépendants dans la région : 76 % des recettes publiques en moyenne depuis 10 ans proviennent de l’or noir.

L’envolée des prix en 2022 a donc permis au royaume insulaire d’enregistrer une nette amélioration de ses comptes qui enregistraient un déficit de 11 % du PIB en 2021. D’après les chiffres préliminaires publiés par le ministère des Finances cette semaine, les recettes publiques ont augmenté de 33 % sur an à 9,3 Md USD (3,5 Md BHD), grâce à la hausse des recettes provenant des hydrocarbures qui ont crû de 36 %. Les recettes hors hydrocarbures ont également bénéficié de la hausse de la TVA (de 5 à 10 %) et augmenté de 28 %.

Pour autant, et malgré un excédent enregistré au 1er semestre 2022, sur l’ensemble de l’année, le budget bahreïni reste en déficit à hauteur de 473 M USD (178 M BHD) sur l’ensemble de l’année, soit 1,1 % du PIB tout de même. Les mesures prises pour contenir les dépenses ont plutôt bien fonctionné puisque celles-ci n’ont augmenté que de 2,8 % (9,8 Md USD); moins que l’inflation (3,6 % en moyenne en 2022).

Sur le papier, le gouvernement est en ligne avec le plan de redressement budgétaire présenté en 2021, qui prévoit un déficit de 1,4 % du PIB en 2023 et un retour à l’équilibre en 2024. Dans les faits, la situation de Bahreïn reste précaire. Compte tenu du niveau de dépenses et de la dépendance budgétaire aux hydrocarbures, le point mort budgétaire (prix du baril à atteindre pour être en excédent budgétaire) demeure le plus élevé de la région : 124,1 USD par baril pour 2023 selon les estimations du FMI. Ceci explique sans doute les diverses propositions de réformes budgétaires parues cette semaine, dans un contexte où le ratio de dette / PIB avoisine les 120 %.

Les parlementaires bahreïnis ont ainsi proposé, d’une part, d’intégrer dans les comptes de l’Etat ceux des fonds souverains du pays et, d’autre part, d’imposer une taxe de 1 à 3 % sur les transferts de fonds des travailleurs expatriés qui représentent environ 50 % de la population.

Mumtalakat et Nogaholding les deux fonds souverains du pays payent déjà des dividendes au Gouvernement : 20 BHD et 56,4 BHD respectivement, soit environ 200 M USD au total, en 2021. Pour le premier, qui détient les entreprises stratégiques du pays comme l’opérateur Batelco, le géant de l’aluminium Alba, la compagnie Gulf Air ou encore la banque NBB (soit 18 Md USD d’actifs sous gestion), cela ne représente pas loin de la moitié de son bénéfice net (45,6 M BHD en 2021).

C’est moins pour Nogaholding, 32 % environ. La holding qui contrôle les entreprises du secteur des hydrocarbures a réalisé un bénéfice de 464 M USD en 2021 (176 M BHD) (pour des actifs totaux de 13,6 Md USD), aidé déjà par la hausse des prix du pétrole.

S’agissant des transferts de fonds, ils atteignaient 2,5 Md USD 2021. Taxés entre 1 et 3 %, cela représente des revenus potentiels de 25 à 75 M USD.

Il reste à voir si le gouvernement se saisira de ces propositions qui ne réduiront que partiellement la dépendance aux hydrocarbures (les revenus de Nogaholding en découle à 100 %). Et si quelqu’un osera proposer une réforme ambitieuse des dépenses, dont une partie (équivalente à 3 à 4 % du PIB) n’apparaît même pas dans le budget, et de l’assiette fiscale (seules les entreprises du secteur des hydrocarbures sont soumises à impôt sur les sociétés). Pourquoi pas dès cette année puisque le budget 2023 n’a toujours pas été présenté.

La plupart des pays du Golfe se sont lancés dans une politique de diversification économique, à travers des plans appelés « Vision », ayant pour objectif de sortir de la dépendance aux hydrocarbures. Mais cette politique se heurte à un dilemme : la diversification doit être « rentabilisée » à travers une fiscalité plus étendue, à l’assiette plus large, mais cette politique fiscale se heurte à la rivalité régionale croissante entre places, qui incite à maintenir une fiscalité très basse, voire inexistante, en particulier sur les particuliers et les profits des entreprises. L’introduction d’un impôt sur les sociétés aux Emirats, à compter de juin 2023, ouvre une brèche qui pourrait faire tache d’huile dans les années à venir.

 

Graphique de la semaine -Evolution du point mort budgétaire des pays du CCG (USD)

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Source : FMI WEO (Oct. 2022), SER 

 

Pétrole et gaz 

Brent (cours au 23/02/2023) :  81,5 USD

Tendance baissière cette semaine

Les prix pétroliers sont en baisse cette semaine. Les contrats à terme sur le Brent s’échangent actuellement, jeudi 23 février 2023, à 81,5 USD le baril, contre 85 USD il y a une semaine.

Les regards se tournent cette semaine vers Washington pour comprendre la tendance baissière sur les marchés pétroliers. La principale raison semble résider dans les anticipations des marchés financiers autour du maintien d’une politique monétaire restrictive outre-Atlantique (inflations annuelles globale et sous-jacente respectivement de 6,4% et 5,6% en janvier aux Etats-Unis), anticipations ensuite confirmées par la publication mercredi du procès-verbal de la dernière réunion de la FED jugé hawkish. La hausse du dollar, qui rend les importations pétrolières plus onéreuses pour de nombreux acheteurs, ainsi que la forte augmentation des stocks américains de pétrole (+ 9,9 Mb/j contre + 1,2 Mb/j anticipés, selon les données de l’API) ont également pesé plus marginalement sur la baisse des prix.

Du côté de l’offre de pétrole, le ministre saoudien de l’énergie, prince Abdulaziz bin Salman, a soutenu cette semaine que l’accord actuel au niveau OPEP+ (-2 Mb/j de production par rapport aux quotas d’août 2022) serait normalement maintenu jusqu’à la fin de l’année. Cette déclaration intervient peu après que la Russie a décidé de réduire sa production de 500 000 b/j à partir de mars prochain. Selon un article récent de Reuters, cette baisse pourrait d’ailleurs être en réalité de l’ordre de 625 000 b/j étant donné que Moscou, toujours selon Reuters, souhaiterait réduire de 25% ses exportations de brut depuis ses ports occidentaux. Cette baisse de la production russe, couplée à l’augmentation de la demande chinoise anticipée, devrait en théorie jouer à la hausse sur les prix pétroliers ; et donc favoriser les économies du CCG.

 

Brèves économiques 

Région

Le fonds d’investissement souverain d'Abu Dhabi, Mubadala s’engage à soutenir la co-entreprise Oman-Etihad Rail Company dans son projet de développement et d’opération du réseau ferroviaire de 303 km entre Oman et les Emirats Arabes Unis (estimé 3 Md USD), à travers la formation de groupes de travail et de comités conjoints, l'élaboration d'études de faisabilité et des investissements en commun.

 

Arabie saoudite

Selon les données de la Joint Organizations Data Initiative (JODI), les exportations de pétrole brut de l'Arabie saoudite ont augmenté de +157 000 bpj en décembre 2022 pour atteindre 7,44 M de bpj. Les exportations de produits pétroliers saoudiens ont augmenté de +0,222 M de bpj pour atteindre 1,4 M de bpj en décembre. La demande de produits pétroliers en Arabie saoudite a augmenté de +0,022 M de bpj pour atteindre 2,399 M de bpj. Selon ces mêmes données, la demande mondiale de pétrole a augmenté en décembre de +1,3 M de bpj, atteignant un nouveau record.

La société saoudienne Acwa Power a signé des accords pour la mise en œuvre de projets de production d'énergie éolienne d'une capacité allant jusqu'à 2,5 GW et d'un système de stockage d'énergie par batterie en Azerbaïdjan. Acwa Power a signé des accords de mise en œuvre pour des projets éoliens terrestres d'une capacité de 1 GW et des projets éoliens offshore d'une capacité maximale de 1,5 GW.

L’Arabie saoudite enregistre 16,5 M de touristes étrangers en 2022. Le ministre du tourisme Ahmed Al-Khateeb a déclaré que le nombre total de touristes nationaux et étrangers s'élevait à 93,5 millions pour l'année 2022. Le ministre a souligné une augmentation de 21% du taux de touristes nationaux, atteignant 77 M en 2022 par rapport à l'année précédente. Les dépenses des touristes nationaux et étrangers se sont élevées à 49,3 Md USD en 2022 – augmentation de 93% en glissement annuel. La participation directe du secteur du tourisme au PIB saoudien a atteint 3,2%.

Le 16 février à Paris, M. Faisal bin Fadel Al-Ibrahim, ministre saoudien de l’Economie et du Plan a rencontré M. Bruno Le Maire, ministre français de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté Industrielle et Numérique. Les deux parties ont discuté du renforcement des relations économiques entre les deux pays et des questions d’intérêt commun. Cette rencontre a eu lieu à l'occasion de la visite de M. Al-Ibrahim en France pour assister à la Réunion ministérielle annuelle de l’OCDE.

Le fonds souverain saoudien (PIF) a porté sa participation dans la société japonaise Nintendo de 7,1% à 8,3%, ce qui en fait le plus grand investisseur étranger de la société. Le mois dernier, la participation du fonds souverain dans la société, connue pour sa franchise Super Mario Bros, dépassait tout juste les 6%.

L'Autorité portuaire saoudienne (Mawani) a annoncé que ses plateformes commerciales ont connu une augmentation de 24,05% du flux de conteneurs en janvier par rapport à l'année précédente, enregistrant ainsi un total de 694 803 EVP (équivalent conteneur de 20 pieds) par rapport aux 560 084 EVP de l'année dernière. En outre, l'Autorité générale des statistiques (GASTAT) a déclaré que la valeur des exportations de biens en Arabie saoudite au cours du mois de décembre 2022 s'est élevée à 29 Md USD soit +1% par rapport à décembre 2021. La valeur des exportations de pétrole en décembre 2022 s'est élevée à 23 Md USD, soit une augmentation de 11,7% en glissement annuel. Les exportations non pétrolières (y compris les réexportations) ont atteint 6 Md, soit une baisse de 23,3% par rapport à la même période un an plus tôt. L'Arabie saoudite a importé des biens pour une valeur de 17 Md USD en décembre de l'année dernière, soit une augmentation de 17% en glissement annuel.

Bandar Al-Khorayef, le ministre de l'Industrie et des Ressources minérales d’Arabie saoudite, a identifié près de 814 projets industriels réalisables d'une valeur combinée de près de 262 Md USD qui seront proposés au secteur privé. Le ministre a déclaré lors d'un séminaire industriel à Riyad que les projets seraient proposés aux investisseurs progressivement jusqu'en 2035.

Le ministère de la Culture d'Arabie saoudite a lancé un grand projet de front de mer dans le cadre du projet de rajeunissement historique de Jeddah. Le projet de front de mer comprend l'aménagement d'un front de mer de 5 kilomètres et l'affectation de 15% de la superficie totale d'Al-Balad à des espaces verts et des jardins. Pour rappel, le prince héritier et Premier ministre Mohammed bin Salman a lancé le programme de revitalisation historique de Jeddah, d'une durée de 15 ans, en septembre 2021.

 

Bahreïn

Une proposition de modification de la loi budgétaire a été déposée à la Chambre des députés. Elle vise à inclure toutes les recettes des entités et institutions publiques, ainsi que les bénéfices tirés de leurs fonds souverains dans le budget général de l’Etat. D’après le journal Akhbar Al Khaleej, cette proposition vise à faciliter la connaissance de la situation financière des entités publiques, dans l'hypothèse d'une crise financière, en partie causée par le faible prix du pétrole.

Le secteur du tourisme de Bahreïn a connu un fort rebond en 2022, enregistrant des recettes d’1,5 Md BHD (4 Md USD), ce qui représente 90 % des niveaux prépandémiques. L’an dernier, 9,9 M de visiteurs ont séjourné au Bahreïn, contre 3,6 M en 2021 et 1,9 M en 2020. Dans le cadre de la stratégie touristique 2022-2026, qui vise à diversifier le portefeuille économique du royaume, Bahreïn entend porter le nombre total de touristes à 14,1 M d'ici 2026.

Plusieurs députés ont soumis une proposition législative visant à d'imposer une taxe sur les transferts de fonds étrangers pour les expatriés vivant au Bahreïn. Selon la proposition, les expatriés devront payer une taxe de 1 % sur les transferts de fonds inférieurs à 200 BHD (531 USD), de 2 % sur les transferts compris entre 201 et 400 BHD (533 et 1060 USD), et de 3 % sur les transferts supérieurs à 400 BHD (1060 USD). Pour rappel, les expatriés de Bahreïn transfèrent près d'1 Md USD par an vers leur pays d’origine.

La Delhi Metro Rail Corporation (DMRC) a annoncé qu'elle avait été nominée réaliser la première phrase du projet de métro à Bahreïn, à la suite d’un appel d’offre public. Le projet prévoit la construction d’un réseau de 20 stations et de près de 3030 km. DMRC a annoncé qu'elle avait signé un protocole d'accord avec BEML Limited, un fabricant indien du secteur public d'équipements lourds, qui sera responsable de la fabrication et de la fourniture du matériel roulant.

 

EAU

L'IDEX, l'un des plus grands salons de défense au monde, se tient actuellement à Abu Dhabi. Le conglomérat de défense émirien Edge dévoile à cette occasion une gamme de 11 produits et systèmes autonomes, et de nombreuses sessions d'échange sont prévues pour couvrir tous les aspects du secteur. Au premier jour du salon, onze contrats, d’une valeur totale de 1,2Md USD, ont été signés. Le ministère émirien de la Défense a annoncé la signature de 6 contrats avec des entreprises locales, d’une valeur cumulée de 630M USD, tandis que 5 contrats d’une valeur de 600M USD ont été attribués à des entreprises internationales. Par ailleurs, Edge Group, conglomérat de plus de 25 entreprises, a acquis une participation de 70% de Gradeone. Fondée en 2018 et basée à Abu Dhabi, Gradeone dispose d’un réseau international établi de partenariats dans les secteurs de la défense et de la sécurité. La valeur totale de l’acquisition n’a pas été divulguée. La semaine dernière, Edge Group annonçait l’acquisition majoritaire de Milrem Robotics, fabricant de véhicules robotiques.

Autre ville, autre salon. Dubaï accueillait cette semaine la 28e édition du salon Gulfood, l’un des principaux salons à vocation agroalimentaire dans le monde. Selon l’organisation, plus de 5000 entreprises provenant de plus de 125 pays étaient présentes à Dubaï pour cet évènement. Les discussions ont notamment porté sur la sécurité alimentaire dans le contexte économique actuel (hausse des prix des denrées alimentaires, guerre en Ukraine entre deux grands producteurs de céréales, réouverture économique progressive à la suite des multiples confinements dans le monde…)

S'alignant sur les ambitions émiriennes dans le secteur manufacturier, l'industriel français Thales a lancé une initiative « Go to the UAE » afin d'augmenter ses achats auprès d'entreprises basées aux EAU. Des discussions seraient en cours avec le gouvernement émirien. Aussi, la filiale Thales Emarat Technologies annonce vouloir atteindre un effectif de 300 employés dans le pays d'ici 2025 contre 160 actuellement, embauchant 30% d'émiriens.

L'aéroport international de Dubaï DXB a dépassé les estimations en accueillant 66,1M de passagers en 2022, soit une croissance de 127% par rapport à l'année précédente. L'aéroport conserve ainsi son titre de plaque tournante internationale la plus fréquentée au monde, pour la neuvième année consécutive.

La première phase du centre de données d'une capacité de 100MW fonctionnant à l'énergie solaire, développé par le Data Hub Integrated Solution de Dubaï (Moro Hub), une filiale de DEWA, a été inaugurée. Ce centre de données est alimenté par l'énergie solaire du parc solaire Mohammed bin Rashid à Dubaï. Le principal contractant du projet est le chinois Huawei Technologies. A l'occasion de l'inauguration, plusieurs accords ont été signés avec des partenaires technologiques.

AD Ports Group a annoncé une croissance de 41% de son chiffre d’affaires en ga, atteignant 1,5Md USD en 2022. Le bénéfice net total a atteint 354M USD en 2022 (+53% en ga). Pour rappel, en septembre 2022, la société a finalisé l’acquisition de 70% d’International Associated Cargo Carrier (IACC) en Égypte, pour une valeur d’entreprise de 514 M AED (140 M USD).

 

Koweït

Dans le cadre d’une rencontre entre le Koweït et l’Irak ce dimanche, le Ministre des Affaires Etrangères, Sheikh Salem Abduallah Al-Jaber Al-Sabah, a déclaré que les discussions pourraient aboutir à une résolution du conflit sur la frontière maritime des deux pays. Laissée en zone grise depuis 1993, les deux pays pourraient finalement trouver un accord sur une frontière figée. Cette avancée permettrait de renforcer la coopération des deux pays mais également la construction de ports, une meilleure gestion des puits de pétrole frontaliers et une amélioration du commerce et des transports entre les deux pays.

Les pays du Golfe cherchent à augmenter leur capacité de production de fioul pour répondre à la demande croissante des européens, en raison du conflit opposant la Russie et l’Ukraine.  Ainsi, le Koweït prévoit d'augmenter les exportations de diesel et de carburant pour les avions vers l'Europe cette année, à hauteur de cinq fois celles de 2022, soit environ 50 mille barils par jour. Le pays veut également doubler les ventes de carburant pour les avions pour atteindre près de 5 M de tonnes. Alors, la raffinerie d'Al-Zour est considérée comme la pierre angulaire pour répondre à la demande croissante d'énergie, car l'installation fournira, lorsqu'elle fonctionnera à pleine capacité, environ 615 mille barils par jour. Or, selon Bank of America, les cours du diesel pourraient s’envoler à près de 200 USD le baril. Cela pourrait donc représenter un effet d’aubaine pour le Koweït, si toutefois KOC parvient à produire autant que souhaiter et à fournir les besoins en diesel pour le marché national.

Depuis quelques jours, le Prince Héritier, Sheikh Mishal Al-Ahmad Al-Jaber Al-Sabah, a commencé ses consultations traditionnelles pour déterminer un nouveau Premier Ministre. Ce mercredi, il a ainsi rencontré quatre anciens Premiers Ministres, parmi lesquels Sheikh Nasser Ak-Mohammad Al-Sabah et Sheikh Sabah Al-Khaled Al-Sabah. Il a également pris en contact avec le Speaker de l’Assemblée National Ahmad Al-Saadoum et l’ancien Speaker Marzouq Al-Ghanem. Le choix du Prince Héritier pourrait se porter soit sur le Premier Ministre du gouvernement sortant, Sheikh Ahmad, soit sur une nouvelle figure, dans l’idée de donner une nouvelle dynamique au futur gouvernement. Cette nomination a lieu à la suite d’incidents au Parlement, cette semaine, en raison de l’absence des membres du gouvernement alors que plusieurs députés protestaient contre l’obstruction des travaux de l’Assemblée. 

Selon un rapport de Fitch Solutions, les dépenses des ménages devraient augmenter de 4,4% en 2023 au Koweït. Cela représenterait un montant atteignant les 20,6 Md KWD (67,0 Md USD) en 2023, contre 19,2 Mds (62,5 Md USD) en 2022. Toujours selon l’agence de notation, la croissance du PIB devrait atteindre 2,7% en 2023 et 5,1% en 2024 et l’inflation devrait, elle, se stabiliser autour des 3% en 2023 et des 2,2% en 2024. Fitch Solutions estime également que le prix du pétrole devrait se maintenir à des niveaux élevés en 2023, ce qui va automatiquement bénéficier aux secteurs public et privé koweïtien. Enfin, l’agence estime que la mise en place d’une taxe sur la valeur ajoutée (TVA), en projet actuellement, devrait être reportée à 2024, en raison de la tendance inflationniste et de l’instabilité politique qui règne actuellement.

 

Oman

Pour renforcer la filière du blé, le ministère de l'Agriculture, de la Pêche et des Ressources hydrauliques omanais s’accorde avec Oman Flour Mills pour l’achat des récoltes locales au prix de 500 OMR la tonne.

Lors d’une intervention, le président exécutif de la Banque centrale omanaise (CBO), Tahir Ben Salim Al Amri, a déclaré que la CBO ne considérait pas la crypto-monnaie comme une devise. Le président a aussi mis en garde sur les risques d’utilisation des crypto-monnaies, tout évoquant la possibilité de développer un cadre légal pour ces dernières, conjointement avec l’autorité des marchés de capitaux (CMA).   

 

Qatar

Le Président de la République française reçoit l’Émir du Qatar, Cheikh Tamim Al Thani. Lors de cette rencontre, ce mercredi 15 février à l’Elysée, les deux chefs d’État ont convenu d’approfondir la relation bilatérale, en cohérence avec les visions 2030 de la France et du Qatar, dans le domaine économique et des investissements, celui de la défense et de la sécurité, mais également sur le plan des relations culturelles. Le Président et l'Émir ont également abordé les sujets régionaux, notamment la poursuite des efforts engagés pour venir en aide aux victimes du séisme en Turquie et en Syrie. Enfin, ils se sont félicités de l’accord à l’amiable conclu entre Airbus et Qatar Airways.

Bel signe un accord avec le géant qatarien Baladna pour la production de produits laitiers de marques françaises au Qatar. Le partenariat a été signé ce lundi 16 février en présence du PDG de Baladna, Michael Jordan, et du PDG Proche et Moyen-Orient du groupe Bel, Garo Matossian. Il s’agit d’un accord de coproduction, effectif immédiatement, et qui débutera dès 2023 par la production de fromage en pot La vache qui rit®. D’autres produits Bel devraient ensuite être produits par Baladna. Baladna est née en 2017, suite à l’embargo imposé au Qatar par les pays du Quartet. En 2021, Baladna représentait 87% du marché de lait frais au Qatar et 80% du lait U.H.T, pour un chiffre d’affaires de 221,3 M USD.

Une offre pour le rachat complet de Manchester United a été faite vendredi 16 février par le cheikh Jassim Al Thani, membre de la famille régnante et PDG de la Qatar Islamic Bank, par l'intermédiaire de la Fondation Nine Two. Le montant de l'offre n'a pas été divulgué officiellement, mais Bloomberg mentionne un montant de 6 Mds USD sans citer sa source. Pour rappel le club de Premier League avait été acheté en 2005 par la famille Glazer, pour 974 M USD.

La banque islamique Dukhan Bank a inscrit mardi 21 février ses actions à la bourse du Qatar, portant à 50 le nombre de sociétés cotées sur le Qatar Stock Exchange (QSE). Les actions de la Dukhan Bank ont été introduites sur le marché boursier via le mécanisme de "cotation directe", qui permet aux entreprises de vendre publiquement des parts existantes sur le marché boursier, sans intervention d’intermédiaires (souscripteurs). La Dukhan Bank est la troisième plus grande banque islamique du Qatar, et sa valeur de marché est estimée à plus 5,5 Mds USD. A cette occasion, le PDG par intérim de QSE, Abdulaziz Al Emadi, a annoncé que de nouvelles entreprises sont sur le point d'être cotées sur la bourse du Qatar (QSE), dont MEEZA (Joint-Venture de Qatar Foundation, spécialisée dans les solutions et services informatiques) et une autre start-up opérant dans le secteur des hydrocarbures.  QNBFS Daily Market Report /

Le Qatar et le Royaume-Uni signent un protocole d'accord visant à établir un dialogue stratégique entre les deux pays. Le MoU a été signé le lundi 20 février à Londres, lors de la rencontre entre le vice-premier ministre et ministre des affaires étrangères qatarien, cheikh Mohammed Al Thani, et James Cleverly, le secrétaire d'État britannique aux affaires étrangères, au Commonwealth et au développement.

 

Yémen

L'Arabie saoudite a déposé 1 Md USD à la banque centrale du Yémen, basée à Aden, pour aider à stabiliser la monnaie locale. Selon les informations de Bloomberg, cette transaction fait partie du soutien financier annoncé par l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, qui s’étaient engagés à verser 3 Md USD d’aide au Yémen dans le cadre de la trêve convenue en avril 2022. Ainsi, un premier dépôt de 1 Md USD avait été effectué en novembre dernier.