Le gouvernement ambitionne de parvenir à un accord technique avec les Services du FMI d’ici au 9 février prochain

Une mission technique dirigée par M. Nathan Porter, le Chef de mission du FMI pour le Pakistan à Washington est à Islamabad depuis le 31 janvier dans le cadre de la 9ème revue de l’EFF (facilité élargie de crédit).

Afin d’obtenir un accord technique au plus vite de la part des Services du FMI pour le versement d’1 Md USD au titre de la revue en cours, le ministère des finances a annoncé 1/une augmentation immédiate des droits d’assise de l’essence et du diesel à hauteur de 35 PKR (0,13 USD) ; 2/ une loi de finance rectificative intégrant une augmentation des revenus fiscaux à hauteur de 600 Mds PKR (soit 2,2 Mds USD) ; 3/la mise à disposition d’énergie subventionnée aux entreprises exportatrices (essentiellement le secteur textile) sont également abandonnées.

Si les négociations techniques aboutissent, M. Nathan Porter devrait passer à partir de la semaine prochaine aux rendez-vous avec les dirigeants politiques du pays a annoncé qu’il était confiant que le gouvernement allait répondre en temps voulu aux exigences du FMI à temps.

Les discussions entre le FMI et le ministre des Finances portent essentiellement sur des sujets fiscaux et sur la dette circulaire.

A partir d’informations supposées venir de l’administration des impôts (le FBR) et du FMI, on estime à Islamabad que les impôts collectés par le FBR pourraient se situer autour de 7 000 Mds PKR alors que l'objectif assigné par la loi de Finances 2022/2023 au FBR était de 7 470 Mds PKR. Au premier semestre 2022/2023, le manque à gagner par le FBR a été de 225 Mds PKR.

C’est dans cette situation que la presse indique que le gouvernement pakistanais aurait comme position de début de négociation que le FMI accorde une dérogation de 500 Mds PKR (1,8 Md USD) afin d’intégrer la baisse de croissance (de 4 à entre 1 et 2%) consécutive aux inondations dans la baisse des revenus fiscaux.

Outre les sujets concernant les revenus fiscaux, le FMI indique vouloir obtenir un engagement sur une réforme de la filière énergétique afin de régler sur le fond la question de la « dette circulaire ».

Les réserves de change de la Banque centrale (SBP) à 3,09 Mds USD.

Le Gouverneur de la Banque centrale annonce qu’il y a une semaine (le 27 janvier), les réserves de change du Pakistan se situaient à 3,09 Mds USD soit une baisse de 16,1 % par rapport à la semaine précédente, ce qui représente 18 jours d’importations en moyenne annuelle (la plus faible couverture des importations depuis 1998) mais un peu plus que le montant mensuel d’importation en janvier 2023 (2,6 Mds USD). Dans le communique de presse de la SBP, La banque centrale indique que cette nouvelle baisse des réserves est liée à un remboursement de la dette extérieure. Les réserves détenues par les banques commerciales s'élevaient quant à elles à 5,65 Mds USD.

Inauguration du 3ème réacteur de la centrale nucléaire de Karachi (K-3) sur fond de difficultés de financement de la centrale de Chashma (C-5).

Le Premier ministre a inauguré le 3ème réacteur de type « Hualong One » de la centrale nucléaire de Karachi d’une capacité de 1100 MW construit par China National Nuclear Corporation (CNNC) dans le cadre du volet énergétique du CPEC (corridor économique sino-pakistanais).

Lors de la conférence de presse qui a suivi l’inauguration, la patron de CNNC a pris à partie le Premier ministre concernant l’arrêt du projet de la 5ème phase de la centrale nucléaire de Chashma (C-5) en raison du refus du ministère des Finances d’offrir une garantie souveraine à ce nouveau contrat. CNNC indiquait qu’il proposait de financer jusqu'à 85% de la centrale nucléaire de 3,7 Mds USD d'une capacité nominale de 1 200 MW, sous réserve de la garantie souveraine, mais regrettait que son offre ne soit pas prise en compte.

Les six centrales nucléaires ont une capacité installée combinée de 3 530 MW, soit une part de 8,8 % de la capacité nominale totale de production d'électricité du pays. On note qu’en décembre la participation du nucléaire au mix-énergétique national était de 27,1%.