La filière laitière française en appui à une filière laitière libanaise durable

Alors que le Liban est confronté à une accélération sans précédent de la crise économique, monétaire et politique, l’agriculture libanaise a un rôle majeur à jouer dans l’économie du pays, à la fois pour contribuer à la sécurité alimentaire des Libanais en leur offrant une production nationale de qualité, mais également en développant certaines productions pour les marchés à l’exportation.

Dans ce contexte, la France est mobilisée auprès des acteurs publics et privés libanais pour aider le pays à trouver les moyens d’assurer sa sécurité alimentaire, notamment en apportant son expertise dans la production agricole et agroalimentaire locale. Parmi les actions mises en œuvre, le pôle agricole de l’Ambassade de France à Beyrouth a co-organisé avec le CNIEL, l’interprofession laitière française, une semaine consacrée à la filière laitière libanaise.

 Deux formations ont été conçues à partir des besoins exprimés sur place :

• l’une sur la collecte de semence et l’insémination ovine et caprine, à destination de techniciens et vétérinaire et d’étudiants en agronomie et sciences vétérinaire de quatre universités libanaises, ce savoir-faire n’existant pas encore au Liban ;

• l’autre en technologie fromagère, à destination de six entreprises du secteur laitier qui ont appris la fabrication de tommes de lait de vache, qui est un moyen de conservation et de valorisation du lait, alors que le marché libanais est très irrégulier.

La semaine a été clôturée par un séminaire intitulé « La filière laitière française en appui à une filière laitière libanaise durable ». Il a été l’occasion de dresser un état des lieux du secteur laitier au Liban et de réfléchir à des pistes de coopération franco-libanaise dans le domaine de la production du lait, de la génétique animale et de la transformation en produits laitiers.

Trois entreprises françaises ont présenté des technologies adaptées aux besoins libanais : Tecnal pour l’équipement, la Fourniture Laitière pour les auxiliaires technologiques et Aliplus pour la valorisation de l’alimentation animale. Le public était constitué de membres du ministère de l’Agriculture libanais, de la FAO, d’universitaires et d’étudiants libanais, d’ONG actives dans le secteur laitier et d’entreprises libanaises.

Le Cniel s’est engagé à poursuivre son appui à la filière laitière libanaise l’an prochain en coopération avec le pôle agricole de l’Ambassade de France. Pour ce qui est de l’amont de la filière, le besoin a été identifié de mettre en place un centre d’insémination artificielle, qui permettrait de faire appel à des mâles sains pour l’insémination et limiter l’incidence des maladies animales telles la Brucellose, qui entraine de nombreux problèmes de santé publique au Liban. Un appui est aussi demandé par les éleveurs pour développer les sources d’alimentation animale produite sur place, ce qui permettrait de réduire les coûts de production. Alors que le surpâturage est généralisé, le sur-semis des pâturages avec des semences locales pourrait être une solution.