Le 24 juin, le conseil d’administration du FMI a approuvé la 1ère revue trimestrielle du mécanisme élargi de crédit conclu avec l’Argentine fin mars dernier pour un montant équivalent à 31,9 Mds de DTS sur 30 mois (environ 44 Mds USD). Son approbation a dès lors entraîné un versement de 4 Mds USD à l’Argentine. Cette 1ère revue s’est conclue par une reconnaissance du Fonds du respect des critères de performance et cibles indicatives fixés pour la fin du 1er trimestre.

Le 24 juin, le conseil d’administration du FMI a approuvé la 1ère revue trimestrielle du mécanisme élargi de crédit conclu avec l’Argentine fin mars dernier pour un montant équivalent à 31,9 Mds de DTS sur 30 mois (environ 44 Mds USD, soit 1.001% de la quote-part du pays au Fonds). Son approbation a dès lors entraîné un versement de 4 Mds USD à l’Argentine. Cette 1ère revue s’est conclue par une reconnaissance du Fonds du respect des critères de performance et cibles indicatives fixés pour la fin du 1er trimestre. Pour rappel, les objectifs trimestriels fixés dans le programme concernaient surtout le déficit budgétaire primaire (devant être inférieur à 0,3% du PIB sur le trimestre), ainsi que le financement monétaire net (devant être inférieur à 237 Mds de pesos sur le trimestre) et l’accumulation des réserves internationales (hausse des réserves nettes de 1,2 Md USD sur trois mois). Le déficit primaire s’est établi à 0,25% du PIB fin mars grâce, comme soulevé par les services du FMI, à un artifice comptable permettant de prendre en compte les revenus d'actifs financiers indexés sur l’inflation (0,2% du PIB). De plus, fin mars, le financement monétaire net a atteint 122 Mds de pesos et les réserves internationales nettes ont progressé de 1,5 Md USD. De la même manière, les services ont noté des progrès dans les ajustements structurels, comme dans le secteur de l’énergie, conformément aux engagements du programme.

Cette 1ère revue fut également l’occasion d’aborder les effets du conflit russo-ukrainien sur l’économie argentine. Selon les services, l’impact direct sur la croissance serait limité compte tenu des liens commerciaux et financiers très modestes qu’entretient l’Argentine avec l’Ukraine et la Russie. Ainsi, les services maintiennent leurs hypothèses de croissance pour 2022, avec des prévisions de croissance qui restent comprises entre 3,5 et 4,5%. En revanche, les services anticipent une réduction notable de l'excédent de la balance courante (0,5% du PIB en 2022 versus 1,4% du PIB en 2021), du fait de l’alourdissement de la facture énergétique. Si l’effet-prix bénéfique pour les exportations (céréales, pétrole) devrait permettre de compenser le renchérissement des importations (gaz naturel liquéfié et, dans une moindre mesure, les engrais), les services insistent sur les effets indirects du choc économique lié au conflit. En plus d’attiser les tensions inflationnistes – les services ont rehaussé leurs prévisions d’inflation, désormais comprises entre 52 à 62% pour 2022, contre 38 à 48% dans le programme conclu en mars – ce choc pourrait contraindre l’atteinte des objectifs trimestriels. Cela pourrait ainsi être le cas des objectifs centraux de déficit primaire – en augmentant les dépenses sociales et les subventions énergétiques – ou bien de financement monétaire du déficit budgétaire et d’accumulation de réserves internationales – qui serait contrainte par la pression des importations.

Les autorités argentines ont donc, à l’occasion de cette 1ère revue, sollicité un recalibrage de ces objectifs trimestriels pour alléger les efforts qui avaient été définis pour le 1er semestre et les reporter au 2ème semestre afin de ne pas modifier les cibles annuelles. Pour rappel, ces cibles sont, pour 2022, de 2,5% du PIB pour le déficit primaire, 1% du PIB pour le financement monétaire du déficit et une hausse des réserves internationales nettes de 5,8 Mds USD.