À travers le décret n°332 daté du 16 juin, le gouvernement a défini la segmentation des tarifs de l'électricité et du gaz pour les consommateurs résidentiels, qui est entrée en vigueur dès la publication du décret. La segmentation divise les consommateurs en trois catégories en fonction de leurs revenus.

À travers le décret n°332 daté du 16 juin, le gouvernement a défini la segmentation des tarifs de l'électricité et du gaz pour les consommateurs résidentiels, qui est entrée en vigueur dès la publication du décret. La segmentation divise les consommateurs en trois catégories en fonction de leurs revenus.

La 1ère catégorie comprend les ménages aisés (dernier décile) qui ne bénéficiera plus des subventions énergétiques. Les ménages qui appartiennent à cette catégorie sont ceux remplissant au moins une des conditions suivantes : (i) percevoir des revenus mensuels de plus de 3,5 fois le panier de base total (soit pour un ménage aisé, 348.870 ARS ou 2.807 USD au taux de change officiel en mai 2022) ; (ii) être propriétaire de trois véhicules ou plus ; (iii) posséder trois biens immobiliers ou plus ; (iv) posséder un ou plusieurs avions ou bateaux de luxe ; (iv) être détenteur d'actifs dans une entreprise solvable. La hausse des tarifs pour ce groupe pourrait ainsi atteindre 200%.

La 2ème catégorie concerne les ménages à faibles revenus, soit ceux qui perçoivent des revenus qui sont inférieurs au panier de base (99.677 ARS ou 773 USD). Le décret inclut dans cette catégorie les populations les plus vulnérables percevant des aides sociales. Pour ce groupe, l’augmentation des tarifs ne pourra pas dépasser 40% du coefficient de variation des salaires (dit CVS) de l’année précédente, qui est calculé par l’INDEC. Par conséquent, avec un CVS de 56% en 2021, cette augmentation est estimée à 22%.

Ainsi, le reste des consommateurs sont donc classés dans la 3ème catégorie, pour laquelle la hausse des tarifs représentera au maximum 80% du CVS, soit environ 45%.

De plus, les 2ème et 3ème catégories d’usagers, qui représentent 90% de la population, ne seraient pas sujettes à d’autres hausses de tarifs au cours de l’année 2022.

Enfin, afin d’accéder aux subventions, les consommateurs devront s’inscrire sur un registre créé à cet effet où ils devront donner des preuves de revenus qui justifieront leur appartenance aux différentes catégories.

Selon les premières estimations de certains économistes, cette réforme permettrait de rapporter 0,05% du PIB, soit un niveau très insuffisant par rapport à la baisse de 0,6% du PIB des subventions énergétiques envisagée pour 2022 dans l’accord conclu avec le FMI en mars dernier.