La Banque mondiale révise à la baisse ses prévisions de croissance pour 2022 et 2023
Après deux années de pandémie, la Banque mondiale met en exergue dans son édition de juin des « Perspectives économiques mondiales » la concentration des risques pesant sur l’économie mondiale et pouvant conduire à une stagflation. Elle prévoit un ralentissement de l’économie mondiale, avec une croissance abaissée à 2,9% en 2022 (-1,2 point de pourcentage (p.p.) par rapport à l’édition de janvier), après un rebond de 5,7% en 2021. Pour 2023 et 2024, elle prévoit une croissance à 3,0% (-0,2 p.p).
Après deux années de pandémie, la Banque mondiale met en exergue dans son édition de juin des « Perspectives économiques mondiales » la concentration des risques qui pèsent sur l’économie mondiale et pouvant conduire à une stagflation. Les tensions sur les chaînes d’approvisionnement et les prix, en sus du resserrement monétaire, du fait de la guerre en Ukraine et de la poursuite de l’épidémie de Covid-19, devraient conduire à un ralentissement de l’économie mondiale, avec une croissance abaissée à 2,9% en 2022 (-1,2 point de pourcentage (p.p.) par rapport à l’édition de janvier), après un rebond de 5,7% en 2021. Pour 2023 et 2024, la Banque prévoit une croissance à 3,0% (-0,2 p.p).
De manière similaire, la Banque envisage un ralentissement de la croissance en Amérique latine et dans les Caraïbes, à seulement 2,5% en 2022 (-0,1 p.p) après avoir progressé de 6,7% en 2021. La croissance se tasserait à nouveau en 2023, à seulement 1,9% (-0,8 p.p) puis accélérerait légèrement pour atteindre 2,4% en 2024. La Banque explique cette mauvaise performance par les conséquences indirectes de la guerre en Ukraine, à travers notamment l’envolée des cours des matières premières. Ainsi, les risques sur les équilibres budgétaires et commerciaux devraient être très importants pour les importateurs nets d’énergie et ceux fortement dépendants des achats à l’extérieur d’engrais (80% de la consommation brésilienne d’engrais et près de 70% pour celle argentine).
À rebours de la plupart des pays, l’Argentine bénéficie d’une révision à la hausse de ses prévisions de croissance. En effet, pour la Banque, le PIB pourrait progresser de 4,5% en 2022 (+1,9 p.p) en raison notamment d’un effet d’inertie favorable, avant de ralentir en 2023 et 2024 à 2,5% (+0,4 p.p). À titre de comparaison, les prévisions de croissance du FMI (4,0% en 2022 et 3,0% en 2023) et de l’OCDE (3,6% en 2022) sont moins optimistes. De plus, sur le plan commercial, la Banque mondiale considère que les effets bénéfiques tirés de l’augmentation des prix agricoles exportés seront compensés par la hausse du prix des produits énergétiques importés. De la même manière, les prix élevés des produits énergétiques exerceront une pression haussière sur les subventions aux énergies. Par ailleurs, selon la Banque, les tensions inflationnistes (60,1% en 2022 selon l’OCDE) continueront de peser sur l'activité.
Au Chili, les prévisions de croissance de la Banque s’établissent à 1,7% en 2022 (-0,5 p.p) après 11,7% en 2021. Le PIB chilien stagnerait en 2023 (0,8% en 2023 ; -1,0 p.p) avant de rebondir à 2,0% en 2024. La Banque explique ainsi ce ralentissement par le resserrement marqué de la politique budgétaire et de la politique monétaire. A contrario, la balance courante devrait s'améliorer sous l’effet du ralentissement des importations, pénalisées par la modération de la demande chilienne.
De la même manière, la croissance pourrait fortement ralentir au Paraguay (0,7% en 2022 versus 4,2% en 2021 ; -3,3 p.p) en raison de l’intensité de la sécheresse et des fortes chaleurs, et dans une moindre mesure en Uruguay (3,3% versus 4,4% en 2021 ; +0,2% p.p). Pour 2023 et 2024, la Banque prévoit un vigoureux rebond pour le Paraguay (4,7% en 2023 ; +0,8 p.p ; suivi par 3,8% en 2024) et un léger ralentissement pour l’Uruguay (2,6% en 2023 ; +0,1 p.p ; puis 2,5% en 2024).