Dans le contexte de tensions avec la Russie et de guerre en Ukraine, l’indépendance énergétique et la transition écologique de l’Union européenne apparaissent plus que jamais nécessaires. C’est dans ce cadre que la Présidence française du conseil de l’Union européenne a organisé la conférence « Renforcer l’autonomie énergétique européenne et réussir la transition écologique», afin de dégager les voies et moyens pour renforcer l’autonomie stratégique européenne, autour d’échanges entre des commissaires européens, ministres des États membres, personnalités du monde académique, autorités de régulations, associations et chefs d’entreprises.

Les échanges ont porté plus globalement sur les politiques engagées et les technologies développées pour accélérer la transition écologique dans le cadre du Pacte Vert (Green Deal) ainsi que les réponses à apporter à la demande croissante d’énergie décarbonée et à la hausse des prix de l’énergie.

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Le contexte

En 2021, l’Union européenne s’est fixé un objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre de 55% par rapport aux niveaux de 1990, à l’horizon 2030. Les besoins additionnels de financements sur les principaux secteurs de la transition sont estimés par la Commission européenne à 390 milliards d’euros entre 2021 et 2030. En parallèle, pour accélérer la transition et réduire son coût, l’Union européenne encourage les différentes filières à établir des feuilles de route pour leur décarbonation.

L’invasion russe en Ukraine et plus largement la hausse des prix de l’énergie nous rappellent la nécessité de concevoir un nouveau modèle énergétique. Il est capital que l’Union Européenne et ses Etats-membres fassent de l’autonomie énergétique une priorité. Cette autonomie doit être abordable afin de préserver le pouvoir d’achat des citoyens européens et la compétitivité des entreprises européennes. Elle est aussi source de création de nouveaux emplois.

La conférence

Bruno Le Maire, ministre de l’Economie, des Finances et de la Relance, a ouvert la conférence, qui a été clôturée par Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée chargée de l’Industrie. Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique, et Olivier Dussopt, ministre délégué aux Comptes publics, ont participé à deux table-rondes. Les commissaires européens Johannes Hahn, Kadri Simson et Mairead McGuinness sont également intervenus durant cette conférence.

La conférence était structurée autour des quatre enjeux majeurs de la transition :

  • Concilier hausse de la demande d’énergie décarbonée et hausse des prix de l’énergie, dans un contexte de tensions géopolitiques exacerbées ;
  • Faire de la décarbonation de l’industrie un levier de compétitivité et de résilience pour l’économie européenne ;
  • Orienter les financements publics et privés vers les activités concourant à la transition climatique ;
  • Développer l’énergie nucléaire dans les pays de l’Union européenne qui soutiennent ce choix, afin de développer une source d’énergie décarbonée, stable et compétitive.

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Les objectifs

En tant que présidence du Conseil de l’Union européenne ayant placé la transition écologique parmi ses priorités, la France fait d’une part progresser aussi loin que possible les négociations en cours sur l’ensemble de textes législatifs dit « Fit for 55 » et sur les autres textes du Pacte vert (« Green Deal »), et œuvre au renforcement de l’autonomie énergétique.

La conférence a visé à rappeler l’importance de :

  • Réduire encore davantage notre dépendance aux énergies fossiles, tout en limitant l’impact pour les ménages et entreprises de la volatilité des prix de l’énergie et de la dépendance des prix de l’électricité payés par les consommateurs aux prix du gaz, en s’appuyant notamment sur la Communication de la Commission prévue le 8 mars 2022 ;
  • Relancer la filière nucléaire, en France et dans les pays qui le souhaitent en Europe, à travers une coopération institutionnelle et industrielle renforcée, notamment dans le domaine des mini-réacteurs (SMR) ;
  • Renforcer la place de l’Europe comme leader industriel de la décarbonation de l’industrie et plus largement des technologies de transition à travers un dialogue étroit et structuré entre les pouvoirs publics et les filières industrielles, notamment par i) la mise en œuvre des Projets d’Importants d’Intérêt Européen Commun (PIIEC) dans le domaine de l’hydrogène et des batteries, par ii) le plan de relance européen, et iii) la mise en œuvre du paquet « Fit for 55 » (le mécanisme d’ajustement carbone aux frontières –MACF- en particulier incitant les industries extra-européennes à se décarboner)
  • Accélérer le développement de la finance durable et affirmer le rôle de précurseur de l’Union Européenne pour les normes extra-financières sur la scène mondiale, grâce à la directive en négociation sur la publication d'informations en matière de durabilité par les entreprises (CSRD) et à la taxonomie européenne ;
  • Prendre davantage en compte les enjeux environnementaux dans la budgétisation aussi bien aux niveaux européen et national que local, et tirer les enseignements de l’expérience française. Alors que l’Union européenne ambitionne d’allouer 30% de son budget en faveur de la transition climatique, la comptabilisation des dépenses vertes est un facteur clé de transparence.

La présidence française du Conseil de l’Union européenne

Pour la première fois depuis 14 ans, la France prendra la présidence du Conseil de l’Union européenne (UE) le 1er janvier 2022. Comment fonctionne la présidence du Conseil de l’UE et quel sera le rôle de la France dans ce cadre ? Toutes les informations ici >>

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