Le 10 février 2022, le ministère des Finances a publié ses prévisions macroéconomiques, en définitive, plus conservatrices que celles de la Commission européenne.

 

     Pour 2021, la croissance est ainsi revue à la baisse à 3,1%, en retrait de 0,6 point par rapport aux prévisions de septembre dernier. L’activité aura été portée principalement par la consommation des ménages (+1,5%), et celle de l’administration publique (+2,3%).

    En 2022, le ministère des Finances table sur une croissance de 3,5 %, en lieu et place des 4,2 % initialement prévus tandis que la Commission prévoit une croissance de 5 %. Si les investissements devraient accélérer du fait de la mise en œuvre du plan national de relance, trois facteurs défavorables constitueront, à des degrés divers, un frein à la reprise de l’activité. D’une part, la vague omicron dont les effets négatifs perceptibles au 1er trimestre, et d’autre part, la hausse des prix qui impactera négativement les revenus réels des ménages et donc la consommation. Enfin, devraient persister les ruptures d’approvisionnement notamment en semi-conducteurs au sein de l’industrie manufacturière automobile. Ainsi, si la consommation des ménages devrait être positive (+2,1 %) celle de l’administration publique devrait reculer de 1,1 %, les investissements progressant fortement (+ 14,4 %) avec un dynamisme moindre des exportations (+1,2 %) par rapport aux importations (+2,2 %)

    En 2023, l’économie devrait atteindre un haut de cycle avec une croissance de 5,3 %. La croissance sera, en particulier, tirée par les investissements du fait des fonds structurels européens de la période 2014-2020. La création d’emploi devrait se rétablir et les entreprises devraient réaliser les investissements reportés. La consommation des ménages devrait accélérer (2,8 %), mais celle de l’administration publique devrait demeurer légèrement négative (-0,3). Les investissements devraient maintenir la croissance de l’année 2022 pour s’établir à +14 % en 2023. Les exportations (9,2 %) devraient faire preuve d’un plus fort dynamisme que les importations (8,4 %).

    Les prévisions sur l’inflation, se veulent rassurantes avec une augmentation limitée en 2022 à  + 6 % avec un fléchissement à + 5% en 2023.  Enfin, le marché du travail devrait reprendre une certaine vigueur en fin d’année permettant une décrue du chômage de 6,2 % en 2022 à 4,7 % en 2025. Dans ce contexte, la pression sur les salaires devrait persister avec une hausse des rémunérations de 6,7 % cette année et de 6,4 % en 2023.  

 

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