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Zoom de la semaine : Prévisions de croissance de la Banque mondiale

La Banque mondiale a mis à jour ses prévisions d’activité en 2021-2023. Les prévisions d’activité pour les pays de la zone eurasiatique n’ont quasiment pas évolué par rapport à la précédente estimation (octobre 2021).

1/ Évolution des estimations et prévisions. Les estimations pour 2021 ont été améliorées pour la Biélorussie et le Tadjikistan, tandis qu’elles ont été dégradées pour l’Ukraine. Les prévisions pour 2022 ont été revues à la baisse pour la Russie et l’Ukraine et à la hausse pour le Tadjikistan. Pour 2023 toutes les prévisions sont restées stables sauf pour le Tadjikistan et l’Ukraine, pour lesquels les prévisions ont été revues à la baisse (voir le tableau ci-dessous).

%

2021

2022

2023

Estimation/

prévision

Jun

Oct

Jan

Jun

Oct

Jan

Jun

Oct

Jan

Russie

3,2

4,3

4,3

3,2

2,8

2,4

2,3

1,8

1,8

Biélorussie

-2,2

1,2

1,9

1,9

-2,8

-2,8

1,2

2,3

2,3

Kazakhstan

3,2

3,5

3,5

3,7

3,7

3,7

4,8

4,8

4,8

Arménie

3,4

6,1

6,1

4,3

4,8

4,8

5,3

5,4

5,4

Kirghizstan

3,8

2,3

2,3

4,3

4,7

4,7

4,5

4,3

4,3

Moldavie

3,8

6,8

6,8

3,7

3,9

3,9

3,8

4,4

4,4

Ouzbékistan

4,8

6,2

6,2

5,5

5,6

5,6

5,8

5,8

5,8

Tadjikistan

5,3

6

7

5,6

5

5,5

6

5

4,5

Ukraine

3,8

3,8

3,4

3,1

3,5

3,2

3,1

3,7

3,5

2/ De fortes disparités régionales.  La croissance en Russie devrait ralentir en 2022 et 2023 en raison de la diminution de la demande intérieure, du resserrement de la politique monétaire, de la diminution des prix des produits de base industriels et de l’inflation élevée à court terme. Les perturbations liées à la pandémie, le taux de vaccination faible, ainsi que les tensions géopolitiques élevées, y compris les sanctions américaines et menaces de nouvelles sanctions, influencent également les prévisions.

En Arménie, la croissance devrait s'accélérer en 2023 car la consommation privée et le climat d’investissements plus stable soutiennent la demande intérieure et compensent l’influence de l'assainissement budgétaire en cours. Les prévisions sont basées sur un assouplissement de la situation géopolitique et l’accélération de la vaccination.

La croissance en Europe de l'Est (Biélorussie, Moldavie, Ukraine) devrait être la plus faible parmi les pays de la région. Cela est expliqué notamment par les tensions géopolitiques persistantes en Ukraine et l'impact des sanctions économiques sur l'économie biélorusse.

Le resserrement des politiques monétaires dans certains pays de l’Asie Centrale pèse sur la croissance de l’activité. La croissance devrait se renforcer en 2023 au Kazakhstan et en Ouzbékistan grâce aux investissements. Néanmoins, les événements de janvier 2022 au Kazakhstan pourraient avoir des conséquences négatives sur l’attractivité du pays. Des réformes économiques sont par ailleurs à attendre du nouveau gouvernement. En Ouzbékistan, la croissance devrait continuer à bénéficier de la mise en œuvre de son programme de réforme, qui a progressé tout au long de la pandémie. L’instabilité politique dans des pays voisins a également influencé les prévisions : c’est notamment le cas de Tadjikistan où les exportations ont ralenti en raison de la situation en Afghanistan. Les perspectives dans la région sont également impactées par les tensions politiques intérieures, les troubles sociaux et les conflits frontaliers.