Au cours du premier semestre de 2021, le PIB hongrois a enregistré un rebond significatif de 7,6 % en glissement annuel (g.a). Outre l’effet de base, on relève surtout la vigueur des investissements et de la dépense publique. Lors du deuxième trimestre, l’investissement privé a bondi de 13 % en g.a, après quatre trimestres consécutifs de baisse.

La levée de la plupart des restrictions anti-épidémies au deuxième trimestre de 2021 a entraîné une certaine reprise du secteur du tourisme, qui s’est ajoutée à l’augmentation de la consommation des ménages. Cette dernière devrait rester très bien orientée, d’autant que les revenus disponibles des ménages seront stimulés par la hausse significative du salaire minimum (+ 20 % annoncés) et la réduction de l’impôt sur le revenu pour certaines personnes physiques, prévues pour 2022.

Par ailleurs, l’inflation globale a atteint 6,5 % en octobre 2021, ce qui est supérieur à l’objectif à moyen terme de 3% de la Banque centrale (avec une marge de tolérance de ± 1 point de pourcentage). Depuis la mi-2021, la Banque centrale a relevé son principal taux directeur à 5 reprises, de 0,8 % initialement à 1,8 % en octobre 2021.
L’augmentation des prix de l’énergie, ainsi que les pénuries mondiales de composants et de puces, ont un impact négatif sur le secteur manufacturier, en particulier l’automobile, ce qui devrait peser sur les exportations de la Hongrie à court terme. La reprise d’après-crise sera probablement stimulée par des investissements cofinancés par des fonds européens.
Alors que la Hongrie attend toujours l’approbation par la Commission européenne de sa facilité pour la reprise et la résilience (FRR), le gouvernement a vendu l’équivalent de 4,5 milliards d’euros d’euro-obligations pour pouvoir préfinancer des projets FRR. D’après le ministre des Finances hongrois, la croissance devrait atteindre 6,8% en 2021.