La présence de la France en tant qu’investisseur direct au Vietnam reste limitée mais est loin d’être négligeable.

Les IDE français au Vietnam, difficiles à estimer avec précision, restent relativement faibles mais couvrent la plupart des secteurs d’activité.

La plupart des entreprises du CAC40 sont actives au Vietnam, à l’exception d’Atos, Axa, Carrefour, Danone et Unibail-Rodamco-Westfield. Parmi les 35 autres entreprises du CAC40, six ne sont présentes que grâce à des accords de distribution ou d’assemblage avec des entreprises locales (Crédit agricole, Dassault Systèmes, Hermès international, Renault, Stellantis et STMicroelectronics), mais 29 autres disposent d’une présence physique sur place, qui peut être d’importance variable, allant d’un simple bureau de représentation à une unité industrielle.

Les données sur le volume des IDE français au Vietnam varient fortement selon les sources. Alors que la Banque de France n’estime qu’à 72 MEUR les IDE nets français au Vietnam, l’INSEE, dans son Enquête européenne sur l'activité des filiales étrangères des groupes français (OFATS) de 2018[1], liste 156 filiales enregistrant un chiffre d’affaires de près de 2 Mds EUR et employant environ 25 000 personnes. Ceci placerait le Vietnam à la 5e ou 6e place seulement des pays de l’ASEAN accueillant des investissements français, derrière Singapour, la Malaisie, la Thaïlande et l’Indonésie, voire les Philippines en fonction du critère retenu[2].

Enfin, selon les statistiques vietnamiennes, la France se classait fin 2020 au 3e rang des pays européens ayant investi au Vietnam, derrière les Pays Bas (10e) et le Royaume Uni (15e), à la 16e place avec 614 projets au total pour un montant total de 3,6 Mds USD. Ces chiffres incluent toutefois des investissements qui ont été cédés, des projets d’entrepreneurs français individuels et quelques erreurs. En réalité, le chiffre retraité devrait être plus proche de 1,5 Md USD.

La typologie des entreprises françaises présentes au Vietnam s’articule autour de trois grandes catégories. D’une part, les entreprises participant à la réalisation de grands projets – nombreux mais lents et complexes d’accès, terrain naturel des entreprises françaises mais pas nécessairement le plus opportun. D’autre part, les entreprises qui importent depuis l’Asie, transforment ou assemblent localement pour réexporter vers l’Europe – schéma classique d’approche du marché en Asie du Sud-Est (cf. Thaïlande) mais finalement peu répandu au Vietnam (seulement Scheider Electric, Sanofi…). Enfin, les entreprises qui exportent depuis la France, ou cherchent à le faire, des biens de consommation courante.

La modicité de la présence française au Vietnam doit être tempérée à plusieurs titres. D’abord parce que plusieurs entreprises opèrent au Vietnam depuis une base régionale installée à Singapour ou à Hong Kong. Ensuite parce que, si plusieurs de nos entreprises qui avaient fait très tôt le choix du Vietnam (au début des années 90) se sont ensuite retirées du pays faute de résultats, elles commencent à revenir dans plusieurs secteurs importants (énergie, grande distribution, logistique notamment), rejoignant celles qui ont persévéré, avec pour certaines des réussites très significatives (pharmacie, agroalimentaire par exemple). Enfin, parce que de très nombreux Français ont créé des entreprises sur place (EFE), dont certaines se sont fortement développées au Vietnam et parfois à l’étranger.

 



[1] Enquête publiée en 2021 qui porte sur les filiales détenues à hauteur de plus de 50% par des entreprises françaises, mais dont les données sont parcellaires (de nombreuses entreprises n’ont pas répondu aux questions portant sur leurs effectifs et leur chiffre d’affaires)

[2] Nombre d’implantations ou chiffre d’affaires généré ou nombre d’employés