Chiffre-a-retenir-JUL-AUG21

En bref

Près de 10,5 millions de doses de vaccin contre la Covid-19 ont été injectées en Autriche, permettant ainsi à 58,7 % de la population totale d’être complétement immunisée. Toutefois, face à la propagation du variant delta, le taux d’incidence, affichant 7,2 début juillet, est reparti à la hausse (108,3 le 31/08), contraignant ainsi les autorités autrichiennes à revoir les conditions d’obtention du pass sanitaire et à adapter leur politique d’ouverture. Malgré cette 4ème vague, le milieu hospitalier ne connait pas encore de tension particulière : seuls 7 % des lits de soins intensifs sont actuellement occupés par des patients atteints de la Covid-19. Comme dans de nombreux pays, la rentrée scolaire sera le principal défi à relever en l’absence de vaccins pour les enfants de moins de 12 ans. Confronté à la plus forte incidence en Autriche, le Land de Vienne diminuera la durée de validité des tests PCR et antigéniques.

Zoom sur

la forte demande de crédit en raison du rebond économique ! Selon la banque nationale d’Autriche (OeNB), les banques autrichiennes ont été fortement sollicitées au 2ème trimestre 2021, autant par les entreprises que par les ménages. Les instituts bancaires ont enregistré de la part des entreprises la plus forte demande en crédits depuis le 4ème trimestre 2018. Contrairement au 1er semestre 2020, où les demandes des entreprises portaient principalement sur des crédits-relais et sur leur refinancement lié à la baisse brutale d’activité, les entreprises affichent au 2ème trimestre 2021 un besoin croissant en financement en vue des investissements dans l’expansion de leur capacité de production. Par rapport à 2020, le recours aux garanties de l’Etat pour l’obtention d’un crédit a fortement reculé, notamment de la part des grandes entreprises. Pour le 3ème trimestre, les banques attendent une demande croissante, autant des grandes entreprises que des PME, les conditions d’octroi des crédits ne devant pas fortement évoluer. En ce qui concerne les ménages, la demande en crédits pour l’immobilier, notamment la construction de logement, reste forte.

 

Prévisions et indicateurs

Croissance : +3,6 % au 2ème trimestre 2021

Dans sa dernière estimation provisoire, l’institut national de la statistique, Statistik Austria, a crédité l’économie autrichienne d’une croissance de 3,6 % au 2ème trimestre 2021 en glissement trimestriel (UE = +1,9 % ; FR = +1,1 %, DE = +1,6 %). Alors que le T1 2021 affichait une contraction de 1,1 % (UE =

-0,1 %, FR = 0,0 %, DE = -2,0 %). Le 2ème trimestre a, suite à la levée progressive des restrictions et après 5 trimestres consécutifs en récession technique, connu un rebond significatif de l’activité économique. Comparée au 2ème trimestre 2019, l’économie autrichienne a retrouvé entre avril et juin 2021 97,6 % de son niveau d’avant-crise. De nombreux secteurs, tels le secteur manufacturier, la construction, le secteur bancaire ou le commerce ont maintenant surmonté la crise alors que le secteur touristique (hôtellerie et restauration), malgré le regain d’activité au 2ème trimestre, souffre encore des effets des fermetures administratives : le secteur n’atteint que 47,7 % de son niveau d’avant-crise quand la construction et le commerce dépassent, avec respectivement 102,1 % et 104,4 % leur niveau du deuxième trimestre 2019.

Selon le baromètre de la reprise, indicateur composite réalisé par Statistik Austria, le chiffre d’affaires de l’industrie et de la construction affichait en juillet  une hausse de 10 % par rapport à son niveau d’avant crise (juillet 2019). En termes de commerce extérieur, en mai 2021, les importations autrichiennes ont atteint 101,1 % du niveau d’avant-crise, les exportations 98 %. En comparaison aux 5 premiers mois de 2020, les exportations de véhicules terrestres ont affiché une hausse de 43,5 % sur le même période de 2021, suivis des métaux et produits métalliques (+25,5 %) et des machines-outils (+18,5 %). Les produits pharmaceutiques enregistrent avec -6,2 % une baisse significative des exportations (cf. ci-dessous).

Avec +3,1 % en août, l’inflation reste forte

L’indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH) a affiché en juillet une progression de 2,8 % en glissement annuel (UE = +2,2 % ; FR = +1,5 % ; DE = +3,1 %) et reste sur la trajectoire observée ces derniers mois. Les produits responsables de cette hausse sont les transports (+8,1 %) en raison de l’évolution du prix des billets d’avion qui a progressé de 23,6 % et des prix des carburants (+21,6 %). Les autres postes responsables de l’envolée de l’IPCH restent le logement et l’énergie (+7,1 %). Le fuel domestique a connu une hausse de 28,2 % par rapport à juillet 2020, l’électricité de 5,3 % et le gaz de 4,5 %. Les loyers ont augmenté de 1,2 %. Dans les autres secteurs, les prix de l’hôtellerie et la restauration progressent de 3,3 %, ceux du textile et de la chaussure de 2,4 % Les prix de l’alimentation et les boissons non alcoolisées sont restés stables.

inflation UE_AT_DE_FR


En données provisoires, l’institut autrichien de la statistique estime la hausse des prix en août à +3,1 % (IPCH) en glissement annuel (FR = +2,4 %).

Les exportations françaises vers l’Autriche en hausse d’un quart au premier semestre

Selon les Douanes françaises, les exportations de la France vers l’Autriche ont augmenté de 25 % pour atteindre 2,2 Mrd EUR au cours du premier semestre 2021. Les matériels de transport affichent l’augmentation la plus importante (+70 %) et atteignent 365 M EUR, suivis par les produits chimiques, parfums et cosmétiques (280 M EUR, +25 %). Les importations de la France en provenance de l’Autriche s’élèvent à 2,7 Mrd EUR, en recul de plus de 10 % compte tenu de la chute des importations de produits pharmaceutiques à hauteur de -79 % (207 M EUR). Les machines industrielles et agricoles sont le poste le plus important des exportations autrichiennes vers la France (571 M EUR), suivies par les produits métallurgiques et métalliques (515 M EUR). Le déficit bilatéral de la France se limite à 467 M EUR après 1,2 Mrd EUR au premier semestre 2020, le solde des échanges des produits pharmaceutiques étant désormais légèrement positif avec 27 M EUR.

 

Politique économique et sociale

Emploi

Décrue significative du chômage

Après avoir atteint 7,3 % en janvier 2021, une décrue conséquente du chômage s’est engagée depuis la levée des restrictions qui touchaient principalement le commerce, l’hôtellerie et la restauration en Autriche. En juillet 2021, le taux de chômage, selon eurostat, atteignait 6,2 % (UE = 6,9 % ; FR = 7,9 % ; DE = 3,6 %), soit 1,5 point de moins qu’au plus fort de la crise sanitaire (7,7 % en juin 2020). La tendance positive sur le marché de l’emploi s’est poursuivie pendant l’été : plus de 124 000 personnes ont retrouvé un emploi en comparaison à l’été 2020. Les projections de l’agence autrichienne pour l’emploi (AMS) laissent espérer un retour au niveau d’avant-crise dans quelques mois si la stratégie de tests et de vaccination permet d’endiguer la 4ème vague et d’éviter de nouvelles restrictions dans les secteurs les plus exposés. Selon l’AMS, le secteur du tourisme a connu en août le plus fort recul avec une baisse de 41% en glissement annuel du nombre de demandeurs d’emploi, suivi des secteurs des transports et de la logistique (-30 %). En glissement annuel, fin août, affichant un volume de près de 114 000 postes, le nombre d’emplois à pourvoir immédiatement était en nette augmentation (+72,5 %), tout comme le nombre de places en apprentissage (+21 %). Seul point noir au tableau du chômage : le nombre de personnes en chômage de longue durée reste élevé : en glissement annuel, il affiche une progression de 14,4 %. Le chômage des moins de 25 ans s’établissait fin juillet à 11,0 % selon la définition internationale.

A noter que les entreprises connaissent de nouveau des difficultés grandissantes de recrutement. Selon une étude du cabinet de conseil EY, 75 % des PME autrichiens peinent à trouver une main d’œuvre qualifiée et 35 % connaissent un repli de leur chiffre d’affaires en raison du manque de personnel. Nombreux sont également les salariés du secteur touristique à s’être tournés vers d’autres branches compte tenu de la durée des fermetures administratives.

Le ministre du Travail, Martin Kocher, prépare une réforme de l’assurance chômage pour début 2022 afin de rendre plus incitative une reprise rapide de l’activité salariée : Le taux d’indemnisation, actuellement de 55 %, pourrait être relevé en début de période mais serait plus rapidement dégressif qu’actuellement. Par ailleurs, le directeur de l’AMS préconise de mettre fin au cumul de l’indemnité chômage et d’un faible revenu d’activité annexe (moins de 475 EUR mensuels). Les négociations autour de cette réforme s’annoncent déjà âpres entre le parti conservateur du Chancelier Kurz et les Verts, formant le gouvernement de coalition.

 

Social

Hausse de 11 % des dépenses sociales en 2020

Selon l’institut autrichien de la statistique, les dépenses sociales pendant l’année 2020 se sont élevées à 130 Mrd EUR, soit une hausse de 11,4 % par rapport à 2019 (117 Mrd EUR). En raison de la contraction du PIB (-6,3 %) due à la crise, ces dépenses ont représenté 34,4 % du PIB, soit une augmentation historique de 5,1 points de pourcentage. A titre comparatif, lors de la crise financière en 2009, elles atteignaient 29,6 % du PIB.

Compte tenu des mesures de soutien prises par le gouvernement pour contenir les effets de la crise de COVID-19, les dépenses liées à la politique de l’emploi, à travers l’assurance chômage, le dispositif du chômage partiel et le soutien aux indépendants et microentrepreneurs, ont affiché avec un volume total de 13 Mrd EUR  la plus forte progression (6 Mrd EUR en 2019). Les familles percevant les allocations familiales ont également pu bénéficier d’une aide exceptionnelle unique pour un volume total de 656 M EUR, soit une hausse de 21 %. Représentant 42,6 % du total des prestations sociales (dépenses sociales diminuées des coûts d’administration et des intérêts), avec 54,1 Mrd EUR (+5,6 %), la vieillesse (comprenant les retraites) reste toutefois le premier poste de dépenses, suivie de la santé (31,6  Mrd EUR, 24,9 %) et du chômage (10,2 %). Les prestations sociales liées aux enfants ont coûté 11,4 Mrd EUR dont 4,2 Mrd EUR au titre des allocations familiales.

 

Evolution dépenses sociales AT

 

 

Veille sectorielle

Secteur financier

Les banques autrichiennes solides face aux stress tests de l'ABE

L'Autorité bancaire européenne (ABE) et  la banque centrale européenne BCE ont mis à l'épreuve 89 grands établissements financiers de l'UE représentant 75 % des actifs bancaires européens dans le cadre d'un exercice repoussé d'un an pour cause de pandémie de COVID-19. Les banques ont globalement affiché une solide performance ce qui accroît leur capacité à verser à nouveau des dividendes (la BCE lèvera fin septembre les restrictions imposées aux banques depuis la pandémie sur les rachats d'actions et le paiement de dividendes). Le scénario le plus défavorable envisagé par l’ABE prévoyait une longue crise économique liée à la pandémie de COVID jusqu’en 2023. En Autriche, ont été testés le groupe Erste, la Raiffeisen Bank International (RBI), le groupe Bawag, la banque régionale Raiffeisen de la Haute-Autriche, le groupe des Volksbanken (banques populaires) ainsi que la filiale autrichienne de la banque russe Sberbank. Dans le scénario le plus défavorable, le ratio de capitaux propres rapporté aux actifs pondérés en fonction du risque perdrait respectivement 3,7 et 2,75  points de base pour le groupe Erste et RBI pour retomber à 11,17 % et 10,49 % au lieu de 14,87 % et 13,24 %.

Par ailleurs, le 30 juillet,  l’autorité autrichienne des marchés financiers FMA  a interdit à AutoBank AG, sise à Vienne, de poursuivre ses activités commerciales dans leur intégralité avec effet immédiat. Cette décision a à nouveau déclenché le système national de garantie des dépôts à hauteur de 70 M EUR, après les faillites de deux banques régionales en 2020.

 

Transports

Un plan directeur mobilité pour l’Autriche

Au moment de la publication par l’Union européenne de son plan « Fit for 55 » qui vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre d'au moins 55 % au cours de la prochaine décennie, la ministre de la protection du climat, Mme Leonore Gewessler, a présenté pour l’Autriche le plan directeur mobilité « Mobilitätsmasterplan 2030 ». Ce plan formule cinq objectifs :

  • Toutes les voitures neuves immatriculées à partir de 2030 seront des véhicules à émission nulle (objectif UE : 2035) ;
  • Les trains de nuit remplaceront les vols court-courrier (ÖBB prévoit 26 liaisons d’ici 2024) ;
  • Transfert du transport des marchandises sur les rails. Objectif : 40 % d’ici 2040 (contre 31 % actuellement) ;
  • Augmenter la part de la mobilité par sa propre force (à pied, à vélo) à 35 % d’ici 2040 (contre 23 % actuellement) ;
  • Utilisation de carburants verts pour les avions et les transports lourds (e-fuels, hydrogène, par ex.). A partir de 2035, tous les poids lourds seront des véhicules à émission nulle, 2040 pour les avions.

Evolution modes transport 2018_2041 BMK

 

S’agissant de l’infrastructure autoroutière, tous les projets de construction sont actuellement réévalués selon des critères environnementaux déclenchant les critiques du parti conservateur. La Ministre Gewessler annonce également pour octobre le lancement de la carte annuelle dite « 1-2-3 Klimaticket » qui intègre tous les transports collectifs sur le territoire national. Elle espère trouver d’ici-là un accord avec les régions orientales de l’Autriche (Basse-Autriche, Burgenland et Vienne) qui pour le moment restent en dehors du dispositif.

 

Energie et environnement

1 Mrd EUR par an pour les énergies renouvelables

Le 7 juillet a été adoptée la loi fédérale relative au renforcement des énergies renouvelables (EAG, Erneuerbarenausbaugesetz) par le Parlement grâce aux voix du gouvernement et des partis de l’opposition SPÖ et NEOS. Le parti social-démocrate SPÖ a donné son accord après avoir obtenu la prise en compte de certains amendements visant à alléger les contributions des ménages défavorisés. La loi qui entrera en vigueur au 1er du mois suivant l’approbation par la COM, est présentée comme une contribution à la réalisation des objectifs de l'accord de Paris et de l'objectif de l'UE de couvrir au moins 32 % de la consommation finale brute d'énergie de l'Union par des énergies renouvelables (EnR) d'ici 2030, ainsi que comme effort pour atteindre la neutralité carbone de l'Autriche d'ici 2040. Les efforts porteront sur la construction, l'extension et la revitalisation des installations de production d'électricité à partir de sources renouvelables afin que la consommation totale d'électricité soit couverte en totalité par des sources d'énergies renouvelables à partir de 2030 (avec recours aux énergies non-renouvelables et des importations depuis l’étranger en période de pointe). 100 % d’électricité provenant de sources renouvelables signifierait une augmentation d’environ 27 TWh d’ici 2030 sur base 2019, décliné en sous objectifs : porter la capacité de production photovoltaïque (PV) à 11 TWh (l'objectif d'équiper un million de toits en photovoltaïque), l’éolien à 10 TWh, l’hydroélectricité à 5 TWh et la biomasse à 1 TWh. Afin d’atteindre ces objectifs, le gouvernement autrichien mettra à disposition 1 Mrd EUR par an.

 La gestion des aides sera assurée par une agence de règlement, EAG-Förderabwicklungsstelle, désignée par le ministère de la protection du climat (BMK) qui accordera des subventions en faveur de la construction et de l’aménagement des installations de production d’électricité à partir des sources renouvelables. De plus, des primes de marché seront introduites visant à couvrir la différence entre les coûts de production de l'électricité provenant de sources renouvelables et le prix moyen du marché de l'électricité pour une période donnée. Elles sont fixées une fois par mois pour l’hydraulique, l’éolien et la photovoltaïque ainsi qu’une fois par an pour la biomasse et le biogaz. Le financement des subventions est assuré par l’introduction d’un forfait pour la subvention des EnR (Erneuerbaren-Förderpauschale), prélevé sur les factures d’énergie des consommateurs (ménages et entreprises) et qui remplace le forfait dit Ökostrompauschale. Celui-ci s’élevait en 2020 à 90 EUR par an pour les ménages. Selon le ministère, le nouveau forfait sera de 115 EUR par an soit une augmentation de 25 EUR. En revanche, les ménages défavorisés seront exonérés du forfait. En outre, un plafond de coût de 75 EUR par an a été établi pour les autres ménages à faibles revenus. Grâce aux subventions, le gouvernement espère déclencher des investissements à hauteur de 30 Mrd EUR d’ici 2030.

 

Part EnR mix energetique pays choisis

 

Tourisme

Eté 2021 : un bilan à mi-parcours positif mais encore loin de son niveau d’avant-crise

Après un été 2020 fortement affecté par la crise sanitaire et les restrictions, les premières statistiques relatives à la saison touristique estivale 2021 laissent espérer un retour à de meilleurs jours, sans toutefois retrouver le niveau d’avant-crise. Le bilan à mi-parcours du nombre de nuitée pour les mois de mai, juin et juillet, montre une progression de 19,5 % en avec un volume de 25,8 millions de nuitées. Comparée à la période 2020, cette hausse repose autant sur les séjours de clients étrangers (+21,3 %) que sur la clientèle locale (+17,0 %). Toutefois, il convient de garder à l’esprit que les saisons estivales 2020 et 2021 restent marquées par les restrictions sanitaires au niveau européen et les fermetures administratives mises en place par le gouvernement autrichien, biaisant ainsi la pertinence des comparaisons. En comparaison à la période de mai à juillet 2019, la saison estivale 2021 reste toutefois profondément affectée par la crise sanitaire (-33,6 %). En termes de nuitées, le seul mois de juillet 2021 est resté largement en deçà des résultats de juillet 2019 (-17,7 %) et peine à rivaliser avec juillet 2020 (-0,8 %). Par rapport à juillet 2020, la réouverture de destinations touristiques, telles la Grèce ou l’Espagne, notamment les Baléares, a été nettement ressentie en Autriche : les nuitées en Autriche de la clientèle allemande ont affiché en juillet un recul de 6,4 %, celle de la clientèle autrichienne de 1,9 %. Les Allemands restent tout de même la plus importante clientèle avec 6,3 millions de nuitées, loin devant les Néerlandais (1 million de nuitée, -1,4 %) et les Tchèques (0,4 million, +27,1 %).

 

Agriculture

Rapport Vert 2021 : Hausse de 1,4 % du revenu agricole en 2020

Malgré la crise sanitaire, les revenus agricoles ont pu s’inscrire en légère hausse de 1,4 % en 2020, selon l’édition 2021 du Rapport vert produit par le ministère de l’agriculture. En moyenne, le revenu annuel par exploitation a atteint 28 368 EUR. La Ministre Köstinger relève notamment les gains de production dans la production céréalière, la production laitière, l’augmentation des prix de marchés pour les oléagineuses et pour les fruits et les aides de soutien versées par le gouvernement dans le cadre de la crise COVID-19. En revanche, les dégâts occasionnés par les scolytes sur la production forestière, les coûts d’élevage et d’entretien des cheptels mais également l’augmentation de l’amortissement des machines agricoles sont autant de facteurs influant négativement le revenu des agriculteurs et exploitants forestiers. Dans le détail, les exploitations de montagne ont dégagé en 2020 un revenu moyen de 21 827 EUR par exploitation, soit une baisse de 4 % quand les exploitations hors zones montagneuses affichaient une progression de 5 %. Les exploitations pratiquant l’agriculture biologique ont vu leur revenu annuel stagner à 27 951 EUR en moyenne (+1 %). Les exploitations forestières ont enregistré en 2020 une hausse de leur revenu annuel moyen de 6 % après avoir vu leur revenu 2019 se replier de 10 %, et ont pu compenser par une augmentation des coupes leur exposition à la problématique des scolytes et de la sécheresse.

A noter que, suite à la publication d’une étude de la Commission européenne sur l’impact du Pacte vert européen sur l’agriculture européenne, la Ministre Elisabeth Köstinger a clairement fait part de ses craintes : le Pacte vert, en l’état, menacerait directement le modèle agricole autrichien, basé sur des structures agricoles de petite taille, qui  a pourtant entre 1990 et 2019 réduit ses émissions de gaz à effet de serre de 14,3 %. Le président de la Chambre fédérale d’agriculture exige de profondes modifications du Pacte Vert européen.

 

Stratégie Protéines végétales: réduction des importations de soja de 50 % d’ici 2030

A la sortie d’un sommet Protéines organisé par le ministère de l’agriculture et associant pouvoirs publics, politiques et professionnels, la Ministre Köstinger présentait le 12 juillet l’objectif et les grandes lignes de la stratégie Protéines autrichienne. Alors que l’Autriche importe annuellement 500 000 tonnes de soja ou dérivés et en produit sur 75 000 ha plus de 200 000 tonnes (5ème producteur européen), dont 40 % issus de l’agriculture biologique, la nouvelle stratégie prévoit de réduire d’ici 2030 les importations de 50 %. En Autriche, le recours au soja se répartit à parts égales entre l’alimentation animale et l’alimentation humaine alors qu’au niveau mondial, le soja est utilisé principalement (79 %) pour l’alimentation animale.

 

La stratégie protéinique présentée par la ministre fixe trois axes : (i) augmentation des surfaces agricoles dédiées au soja, (ii) réduction de l’emploi de protéines dans l’alimentation animale (donc diminution du besoin en engrais azoté et donc des émissions ammoniaquées), (iii) développement des marchés de commercialisation et compensation permanente des coûts supplémentaires pour les protéines européennes par les acteurs du marché et les consommateurs. La ministre a rappelé que ni agriculteurs ni le budget ne sauraient supporter les coûts y afférents qui devront être répercutés à moyen-long terme sur les prix finaux.

Le président de la Chambre fédérale d’agriculture a salué l’initiative et y voit une opportunité pour le secteur qui, selon lui, peut assurer jusqu’à 80 % des besoins nationaux. Par ailleurs, cette stratégie pourrait améliorer la stabilité des marchés et les perspectives des exploitations.

 

Relations bilatérales

  La marque « Alles gurgelt » devient française

Le laboratoire Lifebrain avec lequel la ville de Vienne a conclu un contrat pour la mise à disposition de tests PCR salivaires gratuits, connus sous le nom de « Alles gurgelt » est racheté par le spécialiste français du diagnostic Cerba HealthCare. Ces autotests peuvent être réalisés à domicile et sont à déposer dans une filiale du groupe de distribution REWE. Le résultat est accessible de manière sécurisée à partir d'un mail reçu à l'adresse déclarée par l'utilisateur. Aucune information n’a été fournie sur le prix d’achat. L’acquisition devrait être achevée au 4ème trimestre.

  Fusion des activités de Saint-Gobain en Autriche

Le groupe français Saint-Gobain, spécialisé dans les matériaux de construction, a fusionné au mois de juillet ses sociétés Isover, Rigips et Weber Terranova, qui étaient auparavant indépendantes en Autriche, au sein de Saint-Gobain Austria GmbH. Selon le CEO Peter Giffinger, la fusion permettra de recentrer les compétences sur le plan stratégique et de renforcer les marques. Les sites d'exploitation de Bad Aussee, Puchberg, Stockerau et Vienne ainsi que les marques Isover, Rigips, Weber, Deitermann et Kaimann resteront inchangés.

 

  BAWAG rachète Hello Bank! de BNP Paribas

Le numéro 1 en Autriche des placements en ligne Hello Bank! qui, en octobre 2017, avait intégré le groupe BNP Paribas, est racheté par le groupe bancaire BAWAG. Hello Bank! emploie 160 personnes et compte 80 000 clients dont les dépôts s’élèvent à 8 Mrd EUR. Le siège se trouve à Salzbourg. Il s’agit de la deuxième restructuration dans le secteur bancaire autrichien depuis le début de l’année. En mars, la banque néerlandaise ING avait annoncé se retirer des activités de détail en Autriche. La plupart des comptes-clients ont été repris par le nouvel institut bancaire Bank99 appartenant à la Poste autrichienne (Österreichische Post).

 

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