Faits saillants :

- Nigéria : le Conseil économique national approuve la stratégie budgétaire 2022-2024 ; les revenus du secteur ferroviaire ont reculé de 28,5% en 2020 ; ENGIE Energy déploiera 300 projets de mini-réseaux solaires à travers le Nigéria d’ici 2025 ; la Fintech nigériane de micro-crédit FairMoney lève 42 MUSD. 

- Ghana : ENI découvre de nouveaux gisements de pétrole et de gaz offshore ; le programme SUNREF, le label finance verte de l’AFD, vient d’être lancé au Ghana.

Le chiffre à retenir :

4,2%

C’est l’hypothèse de croissance du gouvernement Nigérian pour l’année 2022, contre 2,3% et 2,1% pour le FMI et la Banque mondiale respectivement.

Nigéria

Le Conseil économique national approuve la stratégie budgétaire 2022-2024.

Le Conseil économique national (NEC) a validé la stratégie budgétaire à moyen terme pour les années 2022-2024. Celle-ci prévoit une augmentation progressive du budget qui passerait de 34 Mds USD en 2022 à 37,6 Mds USD en 2023 puis 40,8 Mds USD en 2024. L’Etat nigérian devrait avoir recours à de nouveaux prêts à hauteur de 13,7 Mds USD en 2022, 12,8 Mds USD en 2023 puis 14,3 Mds USD en 2024. A noter que les dépenses d’investissement resteraient stables en valeur absolue sur les trois années aux alentours de 7,7 Mds USD mais verraient leur part dans le budget diminuer de 23,3% en 2022 à 13,2% en 2024. D’après la ministre des Finances, Zainab Ahmed, cette stratégie a été élaborée dans un contexte de reprise économique en prévoyant un recul de la pandémie grâce notamment à l’accélération de la vaccination. L’exécutif a bâti ses prévisions sur un prix du baril de pétrole de 57 USD avec une production de 1,88 millions de barils par jour en 2022. Pour 2023 et 2024 le prix du baril de pétrole serait de 57 et 55 USD respectivement alors que la production atteindrait les 2,23 millions puis les 2,22 millions de barils. Pour rappel, en 2020, la production pétrolière au Nigéria était de 1,77 Mb/j et le prix moyen du baril s'est établi à 42 USD sur l'année.

Les revenus du secteur ferroviaire ont reculé de 28,5% en 2020.

D’après le Bureau national des statistiques (NBS), les revenus du secteur ferroviaire ont plafonné à 2 Mds NGN (4,9 MUSD) en 2020 soit un recul de 28,5% par rapport à 2019 lorsqu’ils avaient atteint 2,4 Mds NGN (6,9 MUSD). Cette baisse s’explique principalement par les restrictions de mobilité mises en place par les autorités pour faire face à la pandémie de la Covid-19. Le nombre de passagers sur les trois derniers trimestres de 2020 (373 313) a été ainsi inférieur à celui enregistré au premier trimestre 2020 (647 055). Au total 1 020 368 passagers se sont déplacés grâce au chemin de fer en 2020 soit près de trois fois moins qu’en 2019 (2 890 111). Les revenus obtenus grâce au transport de personnes ont ainsi chuté de 27,7% entre 2020 (4,2 MUSD) et 2019 (5,9 MUSD). Quant au transport de marchandises, en 2020 celui-ci a représenté 87 440 tonnes, soit moins de la moitié qu’en 2019 (200 113 tonnes). Les revenus dérivés de celui-ci ont en conséquence fortement diminué passant de 882 921 USD en 2019 à 684 552 USD en 2020. Le secteur ferroviaire reste ainsi particulièrement sous-développé, le Nigéria ne comptant environ que 4 000 km de voies ferrées (pour une superficie de 923 768 km²). Le secteur est contrôlé conjointement par le ministère fédéral des Transports et les Etats fédérés, qui gèrent respectivement les projets d’infrastructure ferroviaire au niveau national et local. La société publique des chemins de fer (NRC) exploite exclusivement les chemins de fer au niveau fédéral.

ENGIE Energy déploiera 300 projets de mini-réseaux solaires à travers le Nigéria d’ici 2025.

ENGIE Energy Access Nigeria a dévoilé une initiative d'investissement stratégique qui verra le déploiement progressif de mini-réseaux (mini-grid) solaires dans les communautés rurales du Nigeria. ENGIE Energy Access Nigeria, anciennement connue sous le nom de Fenix Interntional, est la filiale nigériane du groupe français ENGIE et opère au Nigéria depuis 2018 dans 11 Etats. Ce changement récent de nom résulte de l’intégration de Fenix International (leader de l’industrie solaire nigériane domestique de type Pay-as-you-go) avec ENGIE Mobisol (autre société de systèmes solaires domestiques) et ENGIE PowerCorner (fournisseur de mini-réseaux). Cette intégration place ENGIE Energy dans une position unique comme seul acteur énergétique offrant des solutions hors réseau de bout en bout, avec des systèmes solaires domestiques et des mini-réseaux sous un même toit. Ces doubles solutions décentralisées couvrent alors toute la gamme des besoins énergétiques de l’éclairage de base et recharge de téléphone aux systèmes plus avancés pour les ménages, jusqu'à l'alimentation d'équipements à usage productif. L’entreprise a annoncé un budget d’investissement de 40 Mds NGN (97,3 MUSD) d’ici 2025 pour le déploiement de ces mini-réseaux à travers le pays. L’entreprise devrait ainsi achever 300 projets au Nigéria et ambitionne de déployer 1 000 mini-réseaux à travers l’Afrique. Pour rappel, en 2019, près de 45% des ménages n’avaient pas accès à l’électricité au Nigéria, cette proportion atteingnant 75% en milieu rural.

La Fintech nigériane de micro-crédit FairMoney lève 42 MUSD.

La startup nigériane de microcrédit FairMoney a levé 42 MUSD auprès de Tiger Global.  Elle fournit des services de prêt sans garantie sur mobile et compte à ce jour 3,5 millions d’utilisateurs au Nigéria et en Inde. FairMoney a été fondée en 2017 par les français Nicolas Berthozat et Matthieu Gendreau et le germano-nigérian Laurin Hainy. En 2020, ses utilisateurs ont traité plus de 6,5 millions de demandes de prêt pour un montant total de 93 MUSD. La société prévoit d’accorder 300 MUSD de prêts en 2021, dont 270 MUSD au Nigéria et 30 MUSD en Inde. Par ailleurs, FairMoney vient d’obtenir une licence bancaire de microfinance auprès de la Banque centrale du Nigéria. Grâce aux fonds levés et sa nouvelle licence, elle prévoit d’étendre ses services afin de s’affirmer comme banque numérique en proposant des prêts aux PME et des comptes courants à ses clients. Cette levée de fonds de série B (permettant à une startup mature d’élargir sa portée commerciale et de continuer son développement) a été menée par le fonds d’investissement américain Tiger Global, qui avait notamment investi en mars 2021 dans la Fintech nigériane Flutterwave, désormais licorne (valorisée à plus d’un milliard de dollars).

Ghana

ENI découvre de nouveaux gisements de pétrole et de gaz offshore.

La major italienne a annoncé cette semaine avoir réalisé une découverte de pétrole au large des côtes du Ghana sur le bloc offshore Cape Three Points (CTP) 4 qui comprend le champ Sankofa qu’elle exploite déjà. Cette découverte s’inscrit dans le forage du nouveau puits « Eban – 1X », situé à environ 50 km au large de la côte et à environ 8 km au nord-ouest du hub de Sankofa. Son potentiel de production est évalué à 5 000 barils par jour (bpj). Le bloc CTP 4 est contrôlé par une joint venture formée par ENI, Vitol, GNPC, Woodfields et GNPC Explorco. La société ENI détient la majorité des parts (42,5%) et opère donc principalement l’infrastructure. ENI est présente au Ghana depuis 2009 et produirait 80 000 bpj sur les 150 000 produits dans le pays actuellement. Alors que le Ghana produisait quasiment 180 000 bpj en 2018, la découverte de nouveaux gisements est encourageante pour l’industrie fortement affectée par la crise pandémique. Les réserves du Ghana, qui se situent entre 5 et 7 Mds de barils, permettraient d’atteindre un pic de production de 420 000 bpj d’ici 2023 selon les estimations pré-Covid. Le Ghana est le 5e producteur de pétrole en Afrique subsaharienne après le Nigéria, l’Angola, le Congo et le Gabon. 

Le programme SUNREF, le label finance verte de l’AFD, vient d’être lancé au Ghana.

L’objectif de ce programme est de mobiliser les institutions financières ghanéennes pour financer les investissements du secteur privé dans les technologies vertes, notamment dans les domaines de l’efficacité énergétique et des énergies renouvelables. SUNREF Ghana se concentre sur trois piliers, dont (1) des lignes de crédit financées par l’AFD à hauteur de 30 M EUR auprès de banques locales – CalBank est une institution partenaire et la candidature de Ghana Commercial Bank (GCB) est en cours de discussion – à des conditions avantageuses ; (2) un système de subventions à l’investissement vert jusqu’à 10% financé par l’Union européenne à hauteur de 2,5 M EUR et (3) une facilité d’assistance technique. Tout individu, ménage ou entreprise mettant en œuvre un projet impliquant l’énergie renouvelable ou améliorant l’efficacité énergétique peut en bénéficier.

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