Publication du Service économique régional d’Abuja, réalisée avec les contributions des SE de Lagos et d’Accra.

Faits saillants :

  - Nigéria : la dette publique s’est établie à 87,2 Mds USD à la fin du premier trimestre 2021 ; la hausse des prix aurait poussé sept millions de nigérians sous le seuil de pauvreté en 2020 ; le Président Buhari dévoile un plan de 195 MUSD pour la lutte contre la piraterie ; le Nigéria recevra 3,92 millions de nouvelles doses de vaccins AstraZeneca en juillet-août. 

- Ghana : la croissance économique s’établit à 3,1% au premier trimestre 2021 ; l’Union européenne (UE) est le second partenaire commercial du Ghana après la Chine.

Le chiffre à retenir:

2,2% DU PIB

C’est le déficit commercial qu’enregistrerait le Nigéria en 2021 d’après les prévisions du FMI.

 

Nigéria

La dette publique s’est établie à 87,2 Mds USD à la fin du premier trimestre 2021.

D’après les chiffres du Bureau de gestion de la dette nigérian (DMO), la dette publique représentait  87,2 Mds USD au 31 mars 2021 contre 86,8 Mds USD au 31 décembre 2021, enregistrant une faible hausse de 0,58% en un trimestre. En revanche, la dette a progressé de 10% en un an. L’endettement domestique représente 54,5 Mds USD, en hausse de 2,11% sur le dernier trimestre. Par contre, le stock de dette externe est passé de 33,3 Mds USD fin décembre à 32,8 Mds USD fin mars soit une baisse de 1,46%.  Ce recul s’explique principalement par le remboursement de 500 millions d’eurobonds en janvier de cette année. Le ratio dette domestique / dette externe s’établit ainsi à 62,5% / 37,5% proche de l’objectif du gouvernement d’atteindre un rapport 60/40. Pour rappel, d’après le FMI, la dette publique atteignait 34,6% du PIB en 2020 et devrait représenter 31,6% du PIB d’ici la fin 2021. La dette publique nigériane resterait donc en dessous de la limite prudentielle fixée par le DMO de 40% et du seuil maximal de 55% recommandé par la Banque mondiale et le FMI.

La hausse des prix aurait poussé sept millions de nigérians sous le seuil de pauvreté en 2020.

D’après le rapport de la Banque mondiale « Nigerian development update : Resilience through Reforms » présenté cette semaine, l’inflation aurait entrainé sept millions de nigérians supplémentaires sous le seuil de pauvreté en 2020. 40% de la population nigériane (83 millions de personnes) vit actuellement sous le seuil de pauvreté et 25% (53 millions de personnes) se trouvent dans une situation de vulnérabilité. La Banque mondiale souligne que l’augmentation des prix des denrées alimentaires explique 63% de la hausse de l’inflation en 2020. La plupart des aliments consommés par les ménages étant achetés et non autoproduits, l’inflation a gravement nuit au pouvoir d’achat des nigérians. Même si le taux d'inflation restait stable voire diminuait en 2021, il continuerait à faire basculer davantage de Nigérians dans la pauvreté. C’est ainsi que l’institution de Bretton Woods appelle les autorités nigérianes à concentrer ses efforts sur la lutte contre l’inflation afin de protéger les populations les plus vulnérables et soutenir la reprise économique. Pour cela elle recommande au gouvernement une gestion des taux de change plus transparente et plus prévisible afin de réduire les distorsions pour le secteur privé. Elle recommande également la réouverture complète et effective des frontières terrestres pour le commerce tout en renforçant la coopération régionale pour lutter contre la contrebande. Par ailleurs, elle invite la Banque centrale à faire de la lutte contre la hausse des prix son objectif principal et à définir clairement les priorités et les objectifs de sa politique monétaire. Pour rappel, l’inflation avait atteint 18,17% en mars 2021, son plus haut niveau en quatre ans, avant de refluer en avril et mai pour s’établir à 17,9%. L’inflation alimentaire reste particulièrement élevée à 22,28% alors que l’inflation sous-jacente est plus modérée à 13,15%.

 

Le Président Buhari dévoile un plan de 195 MUSD pour la lutte contre la piraterie.

Le Président Muhammadu Buhari en visite à Lagos a annoncé renforcer sa stratégie de lutte contre la piraterie dans le Golfe de Guinée. Le 17 mai dernier, 234 entreprises maritimes et armateurs avaient appelé à renforcer la coopération et la sécurité dans les eaux nigérianes, où se produisent 95% des enlèvements maritimes mondiaux. Une enveloppe de 195 MUSD a ainsi été débloquée par l’Etat pour le programme Deep Blue qui prévoit le déploiement de 16 navires d’intervention rapide, 3 hélicoptères, 16 blindés pour la sécurisation des zones côtières, deux navires, deux avions et quatre drones de surveillance ainsi que 600 soldats spécialement entraînés. En 2020, 114 attaques avaient été recensées au large du Nigéria (contre 54 actes en 2015) qui avaient donné lieu à 25 prises d’otages (114 marins au total) malgré le déploiement du processus de Yaoundé : coopération née en 2013 pour la surveillance et l’organisation de la lutte anti piraterie entre 17 pays africains du Sénégal à l’Angola, soutenus par l’Union Européenne et la Marine Nationale française notamment. Pour rappel, le marché du fret maritime nigérian est estimé à 10 Mds USD chaque année (environ 2% du PIB). En 2018, 73 millions de tonnes ont été acheminées par voie maritime. Leur sécurisation est ainsi un enjeu clé pour le développement du pays.

Le Nigéria recevra 3,92 millions de nouvelles doses de vaccins AstraZeneca en juillet-août.

D’ici fin juillet ou début août, le Nigéria recevra 3,92 millions de doses du vaccin Oxford/AstraZeneca dans le cadre de l’initiative Covax. Les autorités nigérianes souhaitent intensifier la vaccination dans le pays notamment pour faire face à des variants comme le Delta (indien), plus contagieux et dangereux. Pour rappel, la campagne de vaccination a débuté début mars avec l’arrivée de 3,94 millions de doses de vaccins AstraZeneca dans le cadre du dispositif Covax. Au 16 juin 2021, 1 978 808 nigérians avaient reçu une première dose de vaccin et 680 345 étaient totalement vaccinés. Cette nouvelle campagne de vaccination se déroulera alors que la deuxième vague semble être définitivement passée avec un nombre moyen de nouvelles contaminations par jour de 17 cette semaine, loin du pic des 2 464 atteint le 23 janvier. A noter qu’aucun nouveau décès dû au virus n’a été enregistré pour le onzième jour consécutif. A ce jour le Nigéria a enregistré au total 167 103 cas et 2 117 décès liés à la Covid-19 depuis le début de la pandémie.

Ghana

La croissance économique s’établit à 3,1% au premier trimestre 2021.

La croissance économique a ainsi légèrement ralenti puisqu’elle était de 3,3% au dernier trimestre 2020 : l’économie est encore loin d’être de retour à la situation pré-crise. Néanmoins, le Ghana se remet des restrictions de mouvement liées à la pandémie et de la chute des prix du pétrole qui ont causé son plus fort ralentissement économique depuis 37 ans. Le secteur agricole a enregistré la plus forte croissance, avec une augmentation de 4,3%, suivi par le secteur des services (+4%) et le secteur industriel (+1,3%). A l’inverse, le secteur des mines et carrières a subi la plus forte contraction – à hauteur de 11,2% –  suivi par le secteur de l’hôtellerie-restauration qui est marqué par une récession de 10,7%. Ainsi, les chiffres des services statistiques du Ghana montrent que le taux de croissance du PIB non pétrolier pour le premier trimestre de 2021 est de 4,6%. La baisse du taux directeur par la Banque centrale du Ghana le mois dernier – de 14,5% à 13,5% – pourrait soutenir davantage la reprise et aider à compenser l'impact des nouvelles taxes et des plans de réduction du déficit budgétaire sur les dépenses. Par ailleurs, le lancement de la Banque de développement du Ghana en juillet prochain pourra également aider à atteindre la cible gouvernementale d’une croissance à 5% en 2021.

L’Union européenne (UE) est le second partenaire commercial du Ghana après la Chine.

D’après les derniers chiffres de la Commission européenne pour 2020, l’UE à 27 est le premier partenaire du Ghana en matière d’importations, légèrement devant la Chine. Alors que la balance commerciale UE-Ghana était légèrement déficitaire en 2018 et 2019, les termes de l’échange se sont améliorés pour l’UE en 2020, avec une balance commerciale excédentaire de 680 MEUR. En 2020, les importations de produits ghanéens par l’UE ont baissé de 16,7% –  atteignant 1,89 Md EUR – par rapport à 2019. Ces importations sont quasi-exclusivement (soit 96,7%) composées de produits dits « primaires »,  notamment produits agricoles, nourriture et animaux, produits miniers et pétrole. La pandémie mondiale a eu un impact important sur la demande mondiale de pétrole et donc sur les exportations du Ghana, qui a subi d’importantes dégradations des termes de l’échange à ce titre. Ainsi, l’importation de pétrole ghanéen par l’UE baisse quasiment de moitié en 2020 (-45,1% par rapport à 2019). A l’inverse, les exportations européennes vers le Ghana augmentent de 17,7% en 2020 par rapport à l’année précédente – à hauteur de 2,57 Mds EUR – et sont principalement composées de produits industriels (76,5%).

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