Publication du Service économique régional d’Abuja, réalisée avec les contributions des SE de Lagos et d’Accra.

Faits saillants:

- Nigéria : la Banque mondiale revoit à la hausse ses prévisions de croissance: 1,8% en 2021 ; les échanges commerciaux en hausse de 14,13% au premier trimestre ; début de la commercialisation des engrais issus de l’usine Dangote ; inauguration du plus grand incubateur d’Afrique à Lagos.  

- Ghana : la contribution du secteur minier au PIB en baisse en 2020 ; ExxonMobil se désengage du bloc d’exploration en eau ultra-profonde Deepwater-Cape Three Points (DCTP).

Le chiffre à retenir:

900 MUSD

C’est le montant alloué au Nigéria par le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme entre 2021 et 2023.

Nigéria

La Banque mondiale revoit à la hausse ses prévisions de croissance: 1,8% en 2021.

Dans son dernier rapport « Perspectives économiques mondiales » paru cette semaine, la Banque mondiale estime que la croissance devrait atteindre 1,8% au Nigéria en 2021. Elle revoit ainsi ses prévisions pour cette année à la hausse après des estimations à 1,1% en janvier et à 1,4% en mars. Cette reprise reposerait sur une hausse des cours du pétrole, des réformes structurelles dans le secteur pétrolier et la mise en œuvre d’un régime de change flexible. Cependant, le Nigéria ne retrouverait son niveau de PIB de 2019 qu’en 2022, lorsque la croissance attendrait 2,1%. La Banque reste tout de même moins optimiste que le FMI qui prévoit que l’économie nigériane progresserait de 2,5% en 2021. La croissance serait plus faible au Nigéria que dans le reste des pays d’Afrique subsaharienne où l’institution de Bretton Woods estime que le taux de croissance moyen attendrait 2,8% en 2021. Pour rappel, le Nigéria a connu une récession de 1,92% en 2020, la deuxième en cinq ans.

Les échanges commerciaux en hausse de 14,13% au premier trimestre.

D’après les données du Bureau national des statistiques, les échanges commerciaux entre le Nigéria et ses partenaires auraient atteint 9 757 Mds NGN (soit 23,8 Mds USD) lors du premier trimestre de cette année. Cela représente une hausse de 7% par rapport au dernier trimestre 2020 et de 14,1% en glissement annuel. Les importations ont progressé de 15,6% par rapport au trimestre précédent et de 54,3% en glissement annuel. pour atteindre 6 851 Mds NGN (16,7 Mds USD) soit le montant le plus élevé sur un trimestre sur les cinq dernières années. Celles-ci se composent principalement de machines (27,1%), de produits minéraux (14,9%), dont notamment de pétrole raffiné, et de produits chimiques (14,2%). La Chine arrive toujours largement en tête des pays fournisseurs avec près d’un tiers des parts de marché (29,3%) suivie des Pays Bas (10,6%) et des Etats-Unis (8,9%). La part de marché française reste stable à 1,9%. Quant aux exportations, elles ont connu une baisse de 9% par rapport au dernier trimestre 2020 et une chute de 29,3% en glissement annuel. Elles ont ainsi représenté 2 907 Mds NGN (soit 7,1 Mds USD). Leur recul s’explique  principalement par la baisse des ventes de pétrole brut (-46,1% en g.a.) qui représentent 66,4% des exportations, conséquence directe de la baisse des cours suite à la pandémie de la Covid-19. Les ventes nigérianes à l’étranger ont pour principales destinations l’Inde (16,8% des exportations), l’Espagne (9,9%) et la Chine (6,5%). La hausse des importations et la baisse des exportations ont donné lieu à un déficit de la balance commerciale (-16,7 Mds USD) pour le cinquième trimestre consécutif.

Début de la commercialisation des engrais issus de l’usine Dangote.

L’usine du groupe Dangote située dans la Lekki Free Zone dans l’Etat de Lagos a démarré sa production industrielle et la vente d’engrais. D’une capacité de 3 M de tonnes par an, deux types d’engrais y sont produits : des engrais à base d’urée et des engrais à base d’ammoniac. Leur production est rendue possible par un contrat signé avec deux sociétés : Nigerian Gas Company et l’américain Chevron Nigeria pour la délivrance de 2 millions de mètres cubes de gaz par jour. D’un coût de 2,5 Mds USD, les travaux d’ingénierie de l’usine ont été assurés par les Italiens de Saipem et les Indiens de Tata Consulting Engineers of India. Le financement du projet est assuré par des prêts privés ainsi que par un prêt de 300 MUSD de la Banque africaine de développement. En juillet, les engrais NPK (azote, phosphore et potassium) ont rejoint les 43 produits dont l’accès aux devises pour les importations est suspendu par la Banque centrale. Comme le ciment, le concentré de tomate ou le sucre – également produits par des filiales du groupe Dangote.

Inauguration du plus grand incubateur d’Afrique à Lagos

Unicorn Group a inauguré son campus de Lagos à Yaba, désormais plus grand incubateur (structure d’accompagnement de projets de création d’entreprise) du continent. Créé en 2017, Unicorn Group est  une société d’investissement panafricaine qui cible les startups dans les secteurs de la technologie en Afrique qui ont le potentiel de devenir des licornes (startup valorisée à plus d’un milliard de dollars). Le lancement s’est notamment fait en présence du Secrétaire d’Etat chargé des ressources pétrolières Timipre Sylva et l’épouse du Gouverneur de Lagos Sanwo-Olu. Il s’agit du quatrième campus africain d’Unicorn Group après Nairobi, Johannesbourg et Accra. Cet incubateur accompagnera les startups via 5 programmes correspondant aux différentes étapes de développement des entreprises (pour les entreprises au stade d’idée, puis en phase de développement produit, de mise sur le marché, de première croissance et enfin de passage à de nouvelles échelles). L’objectif est de créer davantage de licornes en Afrique et notamment au Nigéria. Pour rappel, sur 6 licornes africaines, 3 sont nigérianes (le géant du e-commerce Jumia et les deux fintech Interswitch et Flutterwave).

 

Ghana

La contribution du secteur minier au PIB en baisse en 2020.

Le dernier rapport de la Chambre ghanéenne des mines pointe une baisse de la contribution de l’activité minière au PIB en 2020. Ainsi, les Mines et Carrières ont représenté 7,5% du PIB du Ghana en 2020 contre 8,6% enregistré en 2019. Cette performance est due à la baisse quasi générale de la production dans tous les sous-secteurs : ainsi, la production d’or a chuté de 12,1%, soit la baisse la plus importante depuis 16 ans. Le Ghana demeure néanmoins le premier producteur d’or africain (114 tonnes par an), loin devant l’Afrique du sud (91 tonnes par an). Ainsi, alors que les productions de manganèse et de diamants ont diminué respectivement de plus de 56% et de 25%, seul le sous-secteur de la bauxite réussit à maintenir une performance positive avec une production en croissance de 4,1%. Si la pandémie de Covid-19 a affecté les activités minières, il convient de rappeler que le secteur des mines et des carrières est un important contributeur au budget national : ce secteur est d’ailleurs la première source de recettes fiscales directes en 2020 – à hauteur de 18,1% (4,17 Mds de GHC, soit 593 M EUR environ). Les recettes fiscales liées au secteur ont d’ailleurs augmenté de quasiment 4% par rapport à 2019, notamment grâce à la hausse du prix de l’or qui a favorisé une augmentation de plus de 38% des redevances minières, compensant la réduction des autres sources de revenus du secteur. Le secteur minier représente par ailleurs la principale source de devises étrangères et le premier contributeur aux exportations brutes de marchandises avec 48,4 % de parts, plus que le pétrole et le cacao réunis (respectivement 21,5% et 7,4% des exportations).

ExxonMobil se désengage du bloc d’exploration en eau ultra-profonde Deepwater-Cape Three Points (DCTP).

ExxonMobil vient d’annoncer son retrait du bloc d’exploration en eau ultra-profonde Deepwater-Cape Three Points (DCTP). La firme avait acquis le permis d’exploration en 2018 mais n’a réalisé depuis aucun puits. Le ralentissement de la production et la crise sanitaire qui a entraîné la chute des cours du baril poussent les pétroliers à se détourner de l’exploration en eau ultra-profonde, très onéreuse. ExxonMobil était partenaire sur le bloc DCTP de la firme d’Etat Ghana National Petroleum Corps (GNPC, 15%) et de l’entreprise semi-publique Ghana Oil Co (GOIL, 5%). Le Gouvernement souhaiterait que  GNPC puisse prendre la relève en matière d’exploitation d’hydrocarbures. Le manque d’avancée concrète en matière d’exploration est également dû à des rapports parfois difficiles entre le gouvernement et les entreprises pétrolières. Ainsi ENI, pourtant l’un des principaux partenaires du gouvernement ghanéen, tente d’échapper à l’obligation du gouvernement d’unifier le bloc offshore Sankofa, dont ENI est l’opérateur, avec le champ non-producteur Afina. Les relations des sociétés britanniques Tullow Oil et Aker Energy ont également été houleuses dues d’une part aux règles de « local content » imposant des quotas de capitaux nationaux et d’autre part à des désaccords sur le champ Offshore de Pecan.

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