La crise du Coronavirus a influé de manière négative sur le flux des Investissements Directs Etrangers (IDE), tant au Panama qu'au Costa Rica. Conscients de l'importance des IDE pour l'équilibre de la balance des paiements ainsi que pour le dynamisme de la croissance économique, les pays mènent des politiques publiques attractives, soucieuses d'accueillir les investisseurs étrangers.

Situation des IDE au Panama 

Le Panama, centre financier régional de première importance, se place en 5ème position des pays récepteurs d’IDE en Amérique Latine derrière le Brésil, le Mexique, l’Argentine et la Colombie, et se présente comme le premier récepteur d’IDE au sein de l’Amérique Centrale.

 

Après une baisse significative du flux d’IDE entrants suite à l’affaire des « Panama Papers », le Panama a connu à partir de 2018 une nouvelle hausse des IDE, soit une augmentation du flux de 26% (5,3 Mds USD). Néanmoins, la crise du coronavirus a lourdement impacté les investissements étrangers, si bien que le flux d’IDE entrants au Panama a chuté de près de 44% entre 2019 et 2020, pour atteindre 1,9 Mds USD.

 

IDE

2018

2019

2020

Flux des IDE (Mds USD)

5,3

3,4

1,9

Stock des IDE (Mds USD)

54,6

66

37

Dont nombre d’investissements Greenfield

23

31

NC

Valeur des investissements Greenfield (Mds USD)

0,615

1,7

NC

Sources : INEC (Instituto Nacional de Estadisticas y Censo), World Investment Report 2020 de l’UNCTAD

 

De manière générale, le commerce de gros et de détail, les activités financières et d’assurance, ainsi que l’industrie minière, sont les trois secteurs les plus attractifs pour les IDE entrants au Panama. La position de hub régional du Panama, son économie dollarisée, son système d’imposition attractif (avantages fiscaux nombreux pour les multinationales, zones franches, …) ainsi que la spécialisation de son économie dans les secteurs du trafic maritime et de l’activité bancaire, sont autant d’atouts qui intéressent les investisseurs étrangers. Les principaux investisseurs au Panama sont le Canada (37% des IDE entrants), la Colombie (25%) et les Pays-Bas, principal investisseur européen (10%).

 

Le Panama présente néanmoins quelques faiblesses en termes d’attractivité. Le niveau élevé de corruption, notamment au sein même du secteur public ainsi que la lenteur du système judiciaire panaméen peuvent décourager certains investisseurs.

 

Le Gouvernement panaméen, conscient de l’importance des IDE pour l’équilibre de la balance des paiements ainsi que pour le dynamisme de la croissance mène une politique visant à encourager les investissements étrangers sur son territoire. Le Panama dispose par exemple de régimes spécifiques d’exemption d’impôts bénéficiant aux entreprises multinationales qui ouvrent leur siège social sur le territoire panaméen et aux entreprises multinationales prestataires de services manufacturiers. Par ailleurs, la crise du coronavirus a incité le Gouvernement à mettre en place de nouvelles politiques incitatives. Le programme « Résidence permanente pour les investisseurs qualifiés » mis en place en octobre 2020 par le Ministère de l’Intérieur panaméen a pour objectif d’attirer les investisseurs étrangers et de dynamiser des secteurs économiques clefs tels que l’immobilier et la construction. Le Panama a par ailleurs prolongé jusqu’en 2025 les incitations fiscales relatives à l’industrie du tourisme. Egalement, est en cours de discussion à l’Assemblée Nationale, un projet de loi relatif à la modernisation du régime juridique et fiscal de la Zone Franche de Colon, projet qui permettrait de simplifier les procédures pour les multinationales qui souhaitent opérer dans la zone franche.

Situation des IDE au Costa Rica 

Le Costa Rica connait un flux d’IDE entrants assez faible. En 2018, alors que les IDE ont augmenté de 13% au sein de la région, le Costa Rica enregistre une baisse de 3,2% des IDE. Néanmoins, au sein de la région Amérique Centrale, le Costa Rica reste après le Panama, le 2e pays récepteur des IDE.

 

La crise du coronavirus a toutefois influé négativement sur le flux d’IDE entrants au Costa Rica, celui-ci ayant connu une baisse significative de 48% entre 2019 et 2020, afin de s’établir à 1,3 Mds USD. Le secteur du tourisme a été l’un des secteurs économiques les plus affectés par cette chute des IDE entrants.

 

IDE

2018

2019

2020

Flux des IDE (Mds USD)

2,2

2,5

1,3

Stock des IDE (Mds USD)

39,5

41,8

37

Dont nombre d’investissements Greenfield

59

115

NC

Valeur des investissements Greenfield (Mds USD)

1,2

1

NC

Sources : COMEX (Ministère du Commerce Extérieur de Costa Rica), World Investment Report 2020 de l’UNCTAD

 

De manière générale, les équipements médicaux de haute technologie et les infrastructures sont les deux secteurs les plus attractifs pour les IDE au Costa Rica. Au cœur des Caraïbes, le Costa Rica dispose d’une position géographique privilégiée et d’une main d’œuvre qualifiée qui intéressent les investisseurs étrangers. Son intégration comme 38ème membre de l’OCDE participe à accroitre son intégration commerciale avec les principaux marchés occidentaux. Les principaux investisseurs au Costa Rica sont les Etats-Unis, le Panama et le Mexique. De plus, on notera que les investissements colombiens et chinois sont en croissance constante.

 

Le Costa Rica présente toutefois quelques faiblesses en termes d’attractivité, ce qui peut amener à décourager certains investisseurs. Le coût élevé de l’énergie, la bureaucratie de l’administration publique, la faible protection des investisseurs ainsi que l’insécurité juridique due à la difficile exécution des contrats, sont autant de facteurs qui influent négativement sur le flux des IDE entrants. Par ailleurs, à cela s’ajoute la crise des finances publiques que connait actuellement le Costa Rica, et qui participe à une dégradation du risque pays.

 

Le Gouvernement costaricien ne manque pas pour autant de mettre en œuvre plusieurs programmes d’incitation à l’investissement. La mise en place de zones franches sur le territoire, l’instauration d’un régime juridique de perfectionnement actif favorisant les investissements dans le secteur manufacturier notamment ainsi que le régime d’incitations fiscales relatif au secteur du tourisme, sont autant de politiques publiques d’attractivité favorisant les investissements étrangers au Costa Rica. Par ailleurs, la politique environnementale responsable du Gouvernement participe à l’essor de l’éco-tourisme comme nouveau marché porteur au Costa Rica.