Publication du Service économique régional d’Abuja, réalisée avec les contributions des SE de Lagos et d’Accra.

Faits saillants : 

- Nigéria : le Nigéria, première économie africaine pour la dixième année consécutive ; la Banque mondiale accorde un prêt de 700 MUSD pour faciliter l’accès à l’eau potable ; la société publique du pétrole nigérian souhaiterait acquérir des parts dans les principales raffineries du pays ; Flour Mills investit 300 MUSD pour la production de sucre à Nasarawa. 

- Ghana : la Banque centrale abaisse son taux directeur de 14,5% à 13,5% ; 100 millions de cédis (15 MEUR) vont être débloqués pour stimuler le tourisme.

 Le chiffre à retenir :

2,15 USD

C’est le salaire minimum journalier au Ghana pour 2021, soit 6% de plus qu’en 2020.

Nigéria

Le Nigéria, première économie africaine pour la dixième année consécutive.

Selon l’édition 2021 de la World Population Review de la Banque mondiale qui reprend les estimations du FMI, le Nigéria serait toujours la première économie d’Afrique avec un PIB qui s’élèverait à 514,05 Mds USD en 2021. Il se classerait devant l’Égypte et l’Afrique du Sud qui arriveraient en deuxième et troisième position respectivement avec des PIB estimés à 394,28 Mds USD et 329,53 Mds USD. Le Nigéria représenterait ainsi 27,6% du PIB d’Afrique subsaharienne et 19,8% du PIB du continent et resterait la première puissance économique africaine pour la dixième année consécutive après avoir dépassé l’Afrique du Sud en 2012. L’économie nigériane est principalement une économie de services, ces derniers concentrant 53,9% de la création de richesse. L’industrie et l’agriculture contribuent au PIB à hauteur de 23,75% et 22,35% respectivement. Le secteur pétrolier (inclut dans l’industrie) représente quant à lui 9,25% du PIB. Quant au PIB par habitant, avec 5 280 USD en parité de pouvoir d’achat, le Nigéria resterait loin des 26 120 USD des Seychelles qui arriveraient en tête en Afrique et se classerait cette fois-ci derrière l’Égypte (13 080 USD) et l’Afrique du Sud (12 440 USD). Il resterait tout de même au-dessus de la moyenne d’Afrique subsaharienne qui se situe à 4 030 USD. Le Nigéria est également toujours le pays le plus peuplé d’Afrique et le septième au monde avec une population qui attendrait déjà les 211 millions d’habitants. Pour rappel, d’après les projections de l’ONU, le Nigéria compterait 410 millions d’habitants d’ici 2050 ce qui en ferait le troisième pays le plus peuplé au monde derrière l’Inde et la Chine.

La Banque mondiale accorde un prêt de 700 MUSD pour faciliter l’accès à l’eau potable.

Le groupe de la Banque mondiale, à travers l’Association internationale de développement (IDA), a accordé un prêt de 700 MUSD au Nigéria afin de faciliter l'accès à l'eau potable et améliorer les services d'assainissement. Ce prêt financera le Sustainable Urban and Rural Water Supply, Sanitation and Hygiene Program et permettra de garantir l’accès à l’eau potable à six millions de personnes supplémentaires et d’offrir de meilleurs services d’assainissement à 1,4 million d’individus. Ce programme vise à améliorer les services d'assainissement et d'hygiène de 2 000 écoles et établissements de santé ainsi qu’à aider 500 communautés à mettre fin à la défécation à l’air libre. Cette action s’inscrit dans le cadre du plan d’action national pour la revitalisation des secteurs de l'approvisionnement en eau, de l'assainissement et de l'hygiène. En 2019, 30% des Nigérians n’avaient pas accès à l’eau potable et 40% n’avaient pas accès à des installations sanitaires améliorées.

La société publique du pétrole nigérian souhaiterait acquérir des parts dans les principales raffineries du pays.

La Nigerian National Petroleum Corporation (NNPC) a annoncé vouloir prendre des parts dans les six principales raffineries nigérianes afin de garantir la sécurité énergétique du pays. Ces raffineries, dont la production est supérieure à 50 000 barils par jour, devraient aider à stimuler la croissance économique et permettre au Nigéria d'exporter davantage de produits raffinés. Parmi ces raffineries, cinq sont en construction, dont la plus importante, celle du groupe Dangote à Lekki (d'une capacité de 650 000 barils / jour) pour laquelle la NNPC a annoncé vouloir acquérir 20% de parts. Parmi les autres raffineries on compte celle en construction par le groupe BUA en partenariat avec l’entreprise française Axens dans l'Etat d'Akwa Ibom (d'une capacité de 200 000 barils / jour). La NNPC possède également quatre autres raffineries de tailles plus modestes (avec une capacité totale 445 000 bariles / jour) qui ne fonctionnent pas à plein régime, faute de maintenance. D'après le gouvernement, en comptant les raffineries en construction, le Nigéria disposerait à moyen terme, d'une capacité théorique de raffinage de 1 283 000 barils par jour.

Flour Mills investit 300 MUSD pour la production de sucre à Nasarawa.

Flour Mills Nigeria, conglomérat agroalimentaire nigérian, a signé un protocole d’accord avec le Gouvernement de l’Etat de Nasarawa pour la création d’un complexe sucrier d’un montant de 300 MUSD.  Le projet couvrira 20 450 hectares de terrain accueillant une plantation de canne à sucre et une usine de transformation. Il vise à stimuler la croissance économique et la création d’emplois dans le Nasarawa. Il s’inscrit dans la volonté du gouvernement fédéral de substituer aux importations une production locale de sucre, avec pour objectif d’atteindre l’autosuffisance alimentaire. Dans cet esprit, en avril dernier, la Banque centrale du Nigéria avait indiqué souhaiter bloquer l’accès aux devises étrangères pour les importations de sucre, afin de stimuler la production locale et réduire les importations étrangères. En effet, si le Nigéria consomme 1,62 million de tonnes de sucre par an, seules 75 000 tonnes proviennent de la production locale en 2020. Ainsi, les investissements dans la production locale de sucre se multiplient à travers le pays. Flour Mills développe un autre projet de production de cannes à sucre dans l’Etat du Niger. En parallèle, Dangote Sugar Refinery, filiale du groupe Dangote investit actuellement 700 MUSD pour sa raffinerie de sucre à Nasarawa et le groupe BUA a injecté 300 MUSD pour un complexe sucrier à Kwara.

Ghana

La Banque centrale abaisse son taux  directeur de 14,5% à 13,5%.

Afin de soutenir la reprise de l’économie, la Banque centrale du Ghana a baissé son taux d’intérêt directeur de 14,5% à 13,5% le 1er juin 2021. Il se retrouve ainsi au plus bas depuis plus de neuf ans. Ce mouvement d’abaissement des taux directeurs est amorcé depuis 2019 : la réduction de l’inflation à 7,9% fin 2019, contre 9,8% un an plus tôt et 17% fin 2017 avait permis à la Banque du Ghana (BoG) de réduire son taux à 16%. Puis, elle fut l’une des premières banques centrales d’Afrique subsaharienne à réduire ses taux d’intérêt pour atténuer les effets économiques de la crise liée à la Covid-19, abaissant le taux directeur à 14,5% en mars 2020. Cette nouvelle baisse à 13,5% a surpris certains analystes, puisque l’inflation, bien qu’en baisse de 10,3% en mars 2021 à 8,5% en avril 2021, n’est pas complètement stabilisée. Pour rappel, l’économie ghanéenne a relativement bien résisté en 2020, réussissant à afficher une croissance du PIB faible mais positive de 0,4% et celle-ci est anticipée à 4,6% en 2021. 

100 millions de cédis (15 MEUR) vont être débloqués pour stimuler le tourisme.

Le Président Akufo-Addo a annoncé une allocation budgétaire supplémentaire de 100 M GHC au Ministère du Tourisme, de l’Art et de la Culture à ce titre. Cette somme devrait être utilisée pour remédier d’une part aux difficultés structurelles que rencontre ce secteur et d’autre part aux difficultés liées à la pandémie. Alors que l’économie du Ghana repose principalement sur la production et l’export de produits bruts, le gouvernement souligne ainsi sa volonté de changer la structure de l’économie en développant le tourisme – l’industrie du tourisme et du voyage contribuait à peine à 5% du PIB du pays en 2019. Afin de développer une véritable stratégie de promotion du pays et d’améliorer la qualité des attractions touristiques, le ministère du Tourisme va lancer un programme sur 18 mois. Ce programme devrait notamment promouvoir les tours de ville, la réhabilitation des plages, aider à la création d’offres complètes de voyage d’opérateurs touristiques et mettre en avant les forts, parcs et festivals nationaux. Cette allocation supplémentaire est d’autant plus importante que la pandémie a affaibli l’industrie du tourisme déjà fragile du Ghana : les arrivées internationales ont baissé de 70% par rapport à 2019, de nombreuses PME dans le secteur de l’hôtellerie-restauration ont dû fermer et les restaurants annoncent une baisse de fréquentation de 60% 

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