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Zoom de la semaine : La démographie du Kirghizstan en 2020.

Le Kirghizstan, pays d’Asie centrale de 6,5 M d’habitants, a vu sa dynamique démographique positive ralentir en 2020 du fait de la surmortalité générée par la pandémie de Covid-19, mais aussi d’un recul du nombre de naissances par rapport aux années précédentes. 

1/ Le pic de la pandémie a été atteint à l’été 2020. A l’instar de certains de ses voisins, le Kirghizstan a adopté des mesures de confinement strictes dès le mois de mars, alors même que la circulation du virus était relativement limitée dans le pays : l’état d’urgence, proclamé le 22 mars, a été maintenu jusqu’à la mi-mai. L’adoption précoce de mesures restrictives a entraîné un décalage du premier pic de l’épidémie à l’été 2020, avec un pic de contaminations quotidiennes atteint le 19 juillet 2020 avec 1926 cas. 

Cette situation se traduit par une surmortalité au cours de l’été 2020, notamment au mois d’août avec 4572 décès recensés contre 2654 l’année précédente, soit une hausse de 72,3% en g.a. 

Figure 1. Évolution de la mortalité mensuelle au Kirghizstan, g.a. en %

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2/ La croissance de la population a été moins rapide en 2020. Au 1er janvier 2021, le ministère de la Santé kirghiz recensait officiellement 1356 décès liés à la Covid-19, tandis que le Comité de statistiques en dénombrait 2448. Au total, 39 977 décès ont été comptabilisés au Kirghizstan en 2020, contre 33 295 en 2019, soit une hausse de 20% en g.a. En valeur absolue, il s’agit du plus haut niveau de mortalité enregistré depuis 2006. Sur la période mars 2020-mars 2021, le bilan s’élève à 40 351 morts. Des augmentations comparables de la mortalité ont été observées en 2020 au Kazakhstan (+20,7% en g.a.) et en Ouzbékistan (+13,6% en g.a.). 

Du point de vue de la natalité, 158 112 naissances ont été enregistrées en 2020 contre 173 484 l’année précédente, soit un recul de 8,9% en g.a. Le solde naturel ressort à 118 135, en baisse de 15,7% en g.a., soit un niveau comparable à celui de l’année 2012.

Figure 2. Évolution de la démographie kirghize en valeur absolue (2006-2020)

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 Figure 3. Naissances et décès au Kirghizstan pour 1000 habitants (2006-2020)

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3/ Le déficit migratoire s’est réduit. Du fait des restrictions aux déplacements internationaux, les départs et les arrivées ont affiché leur plus faible niveau depuis 2012.

Pays d’émigration, le Kirghizstan enregistre traditionnellement un nombre de départs élevés par rapport aux arrivées. En 2020, 5822 départs ont été recensés, soit une baisse de 23% en g.a., dont 3792 départs à destination de la Russie (-28,9% en g.a.).

961 arrivées ont été enregistrées, en recul de 31,4% en g.a. Les retours depuis la Russie ont diminué de 59,3% à 242, tandis que ceux depuis le Tadjikistan voisin ont augmenté de 20,5% pour atteindre 371. Au total, le solde migratoire net s’est établi à 4861 départs, soit une baisse de 21,1% en g.a.

Figure 4. Solde migratoire du Kirghizstan (2012-2020)

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