Présence chinoise en AEOI

Editorial - Numéro 6 Février 2021

Chers lecteurs,

Les mois se suivent et se ressemblent : le Covid 19 continue de faire parler de lui, avec un constat général de hausse des contaminations dans la région, et la Tanzanie qui sort de son déni et reconnait finalement être touchée comme les autres. On a vu plusieurs pays rentrer à nouveau en confinement (Rwanda) ou prendre des mesures temporaires de fermeture totale ou partielle de leurs frontières ou imposer des quarantaines aux voyageurs (Rwanda, Burundi). Chacun mise sur les vaccins, mais avec aussi une préoccupation, partagée par la France et le Président de la République : que l’Afrique ait sa part équitable des vaccins, et à des prix abordables. Plus encore : le président Macron appelle à ce que les vaccins Covid puissent devenir Bien Public Mondial. Opinion partagée par de nombreux chefs d’Etat africains, au premier rang desquels le président du Kenya, son Excellence M. Uhuru Kenyatta, comme nous l’a rappelé le ministre de la santé récemment.

Sur le plan macro-financier, l’actualité du mois passé a aussi été riche. Le Kenya a conclu un accord avec le FMI sur un programme de 2,4 Mds USD sur une durée exceptionnellement longue de 38 mois, avec revue trimestrielle (là aussi le rythme des revues du programme n’est pas commun). Le programme reste encore à être approuvé par le Conseil d’administration du FMI, probablement dans les semaines qui viennent. Ce financement du FMI s’ajoutera au bénéfice que le Kenya tirera de l’initiative pour le moratoire du service de sa dette sur le premier semestre 2021 (DSSI), et devrait être complété par des financements de bailleurs multilatéraux. Un autre pays a fait parler de lui : l’Ethiopie, qui a demandé officiellement à bénéficier de l’initiative du G20/Club de Paris sur la restructuration de sa dette, dite « common framework », rejoignant deux autres pays africains qui ont fait cette démarche : la Zambie et le Tchad. Enfin, citons aussi le Soudan, qui vient de décider la fusion de ses différents taux de changes administrés et un flottement administré de sa devise, dernière étape avant son véritable retour dans la communauté financière internationale ; le chemin est encore long pour ce pays, mais la normalisation est vraiment en cours.

Quant à notre Lettre mensuelle de ce mois-ci, elle est consacrée à un bilan de la présence chinoise dans notre région. Ce bilan n’est que quantitatif. Il vous donnera à l’instant T un panorama, sans doute pas totalement exhaustif, mais le plus complet possible de la présence de la Chine dans nos pays : financement, présence économique, bilan commercial, politique d’influence…

 

Jérôme Baconin - Chef du Service Economique Régional de Nairobi