Grâce à des exportations majoritairement composées d’or, d’hydrocarbures et de cacao, le Ghana connait un excédent commercial de 3,4 Mds USD en 2019 (env. 5,1% du Pib). La place croissante des pays émergents dans les partenaires commerciaux du Ghana fait de l’Inde, de la Chine et de l’Afrique du Sud ses premiers débouchés à l’exportation.

Grâce à des exportations majoritairement composées d’or, d’hydrocarbures et de cacao, le Ghana connait un excédent commercial de 3,4 Mds USD en 2019 (env. 5,1% du Pib). La place croissante des pays émergents dans les partenaires commerciaux du Ghana fait de l’Inde, de la Chine et de l’Afrique du Sud ses premiers débouchés à l’exportation. La Chine est le premier pays d’origine des importations ghanéennes, devant les États-Unis et l’Inde, alors que la part de marché de la France n’est que de 2,3% au Ghana. Conscient de la dépendance de son appareil exportateur à un nombre réduit de produits, l’État ghanéen cherche à diversifier les exportations par l’industrialisation du pays.

 

1 – Un excédent commercial permis par les exportations d’or, d’hydrocarbures et de cacao.

Le Ghana enregistre un excédent commercial de 3,4 Mds USD en 2019, soit 5,1% du Pib.

L’excédent commercial ghanéen atteint 3,4 Mds USD en 2019, en progression de 295 M USD (+9,6%) par rapport à l’excédent de 2018 (3,1 Mds USD). Depuis, 2017, le Ghana est en excédent commercial, grâce à la production de pétrole qui va croissante, alors que le pays enregistrait un déficit commercial depuis plusieurs décennies. Les exportations ghanéennes augmentent de 12,2% en 2019, pour atteindre 16,8 Mds USD, portées par la progression des exportations d’hydrocarbures et par la hausse des exportations d’or qui progressent de 16,7%, passant de 5,2 M USD en 2018 à 6 Mds USD en 2019. Les importations ghanéennes évoluent en suivant une tendance similaire, atteignant 13,4 Mds USD en 2019 (+12,6%), contre 11,9 Mds USD en 2018.

Balance commerciale du Ghana

Avec un taux d’ouverture commerciale de 35,8% en 2018, le Ghana se situe au-dessus de la moyenne en Afrique subsaharienne (26,8%). L’ouverture commerciale du pays le place aussi au-dessus de la moyenne de l’OCDE (29%), même si celle-ci reste bien en-deçà de la moyenne de l’UE (43,5%). Elle s’était progressivement réduite, de 58% en 2000 à 29,6% en 2013, avant de repartir à la hausse avec les premières exportations d’hydrocarbures. Depuis 2013, la part des services dans les échanges internationaux du Ghana est elle aussi en hausse, de 5,8% du Pib à 13,5% en 2018.

Ouverture commerciale du Ghana

Les exportations sont majoritairement composées d’or, d’hydrocarbures et de cacao.

Les exportations d’or, d’hydrocarbures et de cacao représentent, à elles seules, plus de 80% du total des ventes du Ghana vers l’étranger.  L’or est le premier poste d’exportations, avec une part de 35,6%, les hydrocarbures représentent ensuite 30,7% suivies des ventes de cacao (15,8%). Les autres principales sources d’exportation sont les fruits et fruits à coque pour 3,4% (563 M USD), les minerais pour 3,0% (500 M USD), le bois pour 1,3% (230 M USD) et les plastiques pour 1,0% (172 M USD), majoritairement à destination du Burkina Faso. Cette composition des échanges reflète la faible diversification de l’appareil exportateur ghanéen. De plus, la valeur globale des exportations est très dépendante des cours de l’or, du pétrole et du cacao et de la demande d’un nombre relativement restreint de clients.

 

2 – Les pays émergents parmi les principaux partenaires commerciaux du Ghana.

Les principaux partenaires commerciaux du Ghana sont l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud.

Parmi les principaux partenaires commerciaux du Ghana, on compte la Chine (20,5% du commerce extérieur ghanéen), l’Inde (10,7%), la Suisse (8,5%), les Etats-Unis (6,5%), et l’Afrique du Sud (5,3%). La Chine, la Suisse, l’Inde et l’Afrique du Sud sont les premières destinations des exportations ghanéennes alors que le pays importe d’abord de Chine, des États-Unis[1], d’Inde et du Royaume-Uni.  

La part commerciale des pays émergents en en forte hausse. Alors que la Chine et l’Inde ne représentait que 4,4% du commerce ghanéen en 2000, les deux pays représentent maintenant 31,2% de ses échanges commerciaux. Le déficit commercial avec l’Inde atteint -1,9 Mds USD. La place des pays émergents marque le retrait de la présence britannique. La part commerciale de l’ancien colonisateur diminue de 13,9% en 2000 à 3,5% en 2019, alors qu’on observe généralement une relation commerciale exacerbée entre la Grande Bretagne et ses anciennes colonies[2].

L’Inde est le second client pour l’or produit au Ghana avec 31,4% des achats, derrière la Suisse (40,8%) et l’Afrique du Sud (15,0%). Les hydrocarbures ghanéens sont en grande partie vendus en Chine (44,5%), en Afrique du Sud (13,9%) et en Europe. La France est le 7ème acheteur mondial d’hydrocarbures issus du Ghana, soit une part de 3,6%. Le cacao ghanéen est d’abord vendu aux Pays-Bas (26,5%), aux États-Unis (8,8%), au Japon (7,2%) et en Malaisie (6,8%). La France en est le 5ème plus gros acheteur avec une part de 6,5%.

Le Ghana est en excédent commercial avec l’Afrique et l’Union européenne.

L’Afrique subsaharienne ne compte que pour 9,4% des échanges commerciaux du Ghana. Les exportations vers des pays d’Afrique subsaharienne représentent 9,8% des exportations ghanéennes (1 642M USD) et 8,8% des importations (1 185 M USD), soit un excédent commercial de 457 M USD avec la zone, environ 13,6% de l’excédent commercial ghanéen. Parmi ces échanges avec l’Afrique, 60% le sont avec l’Afrique du Sud. Le Ghana échange en effet relativement peu avec ses voisins. Après l’Afrique du Sud, le Burkina-Faso est son 18ème partenaire commercial, le tiers de ces échanges correspond aux exportations de plastique depuis le Ghana. Malgré les liens linguistiques avec le Nigéria et la taille de l’économie nigériane, le pays n’est que son 29ème partenaire commercial (0,6% des échanges commerciaux) quand la Côte d’Ivoire est son 22ème partenaire (0,9%) et le Togo son 28ème partenaire commercial (0,6%).

Le Ghana est en excédent commercial de 114 M USD avec l’Union européenne, qui représente 17,3% de ses échanges commerciaux. Le pays importe 15,9% de biens achetés à l’étranger depuis l’UE, soit 2 667 M USD, et y exporte 19,0% de ses ventes à l’étranger, soit 2 553 M USD, pour un excédent commercial avec l’UE de 114 M USD. Les premiers partenaires commerciaux du Ghana dans l’UE sont les Pays-Bas (4,8%), la
Grande-Bretagne (3,6%), la France (2,3%), la Belgique (2,2%) et l’Italie (2,0%).

La part de marché de la France n’est que de 2,3% au Ghana.

Les produits français constituent 2,3% des importations ghanéennes, en 14ème position. Le Ghana importe principalement des équipements mécaniques et de transport de Chine (29,1%) et des Etats-Unis (12,3%), la France est son 10ème fournisseur avec 1,6% de part de marché. La France est le 10ème fournisseur de biens manufacturés au Ghana, derrière la Chine (39,1%) et la Turquie (8,3%). La France est le 9ème fournisseur de produits chimiques, pour 3,0% du marché, derrière la Chine (25,3%) et l’Inde (9,6%). Enfin la France est le 9ème fournisseur de produits alimentaires, vendus dans les grandes surfaces ghanéennes, pour une part de marché de 2,7%. Pour l’alimentation, le Viet Nam est le premier fournisseur du Ghana devant la Chine.

 

3 – Le gouvernement souhaite diversifier les exportations ghanéennes.

Une politique commerciale articulée avec les objectifs d’industrialisation du pays.

La politique commerciale du gouvernement ghanéen cherche à ouvrir un maximum de marchés internationaux au secteur privé. D’après le document cadre pour la politique commerciale ghanéenne, « le principe fondamental qui sous-tend la politique commerciale est que le secteur privé est le moteur de la croissance ; l’État fournissant un environnement commercial favorable pour stimuler activement les initiatives du secteur privé ». Le gouvernement ghanéen indique dans ce même document, qu’il reconnaît que les règles commerciales internationales ont un impact sur le développement du Ghana. A ce titre, le gouvernement fait valoir qu’il participera activement aux négociations multilatérales. 

Le Ghana est partie à différents accords commerciaux multilatéraux et bilatéraux. Le Ghana est membre de l’OMC depuis sa création, le pays était membre du GATT (General agreement on tariff and trade) depuis 1957. Il est aussi signataire de l’accord de partenariat ACP-UE. Dans ce cadre, un Accord de Partenariat Économique intérimaire est en place entre le Ghana et l’UE pour pallier le blocage de l’APE avec l’Afrique de l’Ouest. Il prévoit que le Ghana libéralise progressivement les importations depuis l’Europe afin de continuer à bénéficier d’exemptions de droits de douanes. Par ailleurs, le Ghana est signataire de plusieurs accords bilatéraux avec ses principaux partenaires commerciaux, dont l’Inde et les États-Unis. Il bénéficiera de l’African Growth and Opportunity Act (AGOA) jusqu’en 2025, qui lui permet un accès préférentiel au marché américain grâce à des exemptions de douanes sur 97% des lignes tarifaires, dont 12% de biens textiles.

Le gouvernement ghanéen souhaite le développement du commerce intra-africain. Le Ghana est membre de la CEDEAO, qui représente 30 % de ses exportations intra-africaines et 36 % de ses importations intra-africaines en 2018, et de la Zone de Libre Échange Continentale Africaine, dont elle hébergera le siège. Les membres du gouvernement compétents pour les sujets économiques se sont plusieurs fois exprimés en faveur d’un renforcement des liens commerciaux intra-africains, ce qui pourrait participer au développement du continent et à son industrialisation. Dans cette optique, le ministre adjoint du Commerce et de l’Industrie en charge de l’Industrie, M. Robert AHOMKA-LINDSAY, a défendu l’idée de chaines de valeurs continentales dans l’industrie automobile, où le Ghana produirait l’aluminium nécessaire, l’Éthiopie le cuir et où les voitures seraient assemblées au Maroc, à la façon d’un Airbus africain.  

Différentes politiques publiques viennent renforcer la capacité exportatrice du Ghana.

La Ghana Export Promotion Authority (GEPA) est chargée de soutenir le développement des exportations du Ghana notamment non-traditionnelles (en dehors des hydrocarbures, du cacao et de l’or). Créée en 1969, sous l’égide du ministère du Commerce et de l'industrie, elle soutient les entreprises exportatrices de biens à valeur ajoutée et de produits que le Ghana exporte encore peu : ananas, noix de cajou ou charbon de coco. L’agence soutient les entreprises dans l’identification de marchés à l’international, dans les procédures pour l’exportation ainsi qu’en participant à la coordination des acteurs impliqués dans la facilitation des échanges au Ghana. 

L’industrialisation du pays doit permettre de développer les exportations ghanéennes. La Ghana Free Zones Authority (GFZA) régule l’activité des 230 sociétés inscrites à son registre. Pour bénéficier de la fiscalité allégée associée, les entreprises doivent exporter 70% de leur production, mais elles restent libres de leur installation géographique. Le programme 1 District 1 Factory du gouvernement, vise à l’installation d’une usine dans chacun des districts ghanéens, et a pour objectif, entre autres, de promouvoir la substitution de produits locaux aux importations et participer au développement des exportations ghanéennes. Enfin, les mesures exigeantes d’actionnariat local et d’investissement minimum pour l’installation d’une société étrangère dans le pays, ne s’appliquent pas à celles qui participent aux exportations ghanéennes.

 



[1] Les importations ghanéennes depuis les USA sont composées à 29,7% de véhicules pour la route.

[2] Lavallée, E., & Lochard, J. (2015). The comparative effects of independence on trade. Journal of Comparative Economics