Birmanie : l’armée prend le pouvoir

L’armée birmane a mené un coup d'Etat le 1er février, arrêtant la cheffe du gouvernement civil, Aung San Suu Kyi, à la tête du pays depuis avril 2016. Les militaires ont justifié le putsch au motif d’irrégularités qui auraient eu lieu lors des élections législatives de novembre, remportées massivement par la Ligue nationale pour la démocratie (LND), le parti d'Aung San Suu Kyi. Le commandant-en-chef des armées, Min Aung Hlaing, a désigné dix-sept ministres, dont beaucoup d’anciens membres des gouvernements du Général Thein Sein (2007-2016), successivement Premier ministre et artisan de la nouvelle constitution de 2008, puis Président. Un organe exécutif collégial (State Administration Council) est en outre institué autour du commandant-en-chef. Le nouvel exécutif tente de rassurer la communauté d’affaires et les investisseurs internationaux et a annoncé à la Chambre de commerce birmane (représentant les entreprises) sa volonté de ne pas suspendre les projets en cours, de se conformer à la législation nationale et internationale existante et de rendre le pouvoir au parti élu lors des prochaines élections. Les entreprises internationales restent prudentes, alors que l’image du pays avait déjà été ternie par la crise des musulmans rohingyas. Si les entreprises sont à ce stade peu nombreuses à avoir suspendu leurs opérations, le coup d’Etat a été dénoncé par la communauté internationale et les Etats-Unis et l'Union européenne ont menacé d'introduire de nouvelles sanctions, ce qui risque de mettre à mal l'industrie du textile, jusqu'ici en plein essor.

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